Construit à partir de 1952 par l’architecte grenoblois Marcel-Benoît-Auguste Descotes-Genon pour un coût initial de 650 MF anciens, le Lycée des Eaux-Claires bénéficie alors d’un budget de 6 MF anciens pour le 1 %. Marcel Descotes-Genon met en place un projet de décoration ambitieux et assez exceptionnel par son ampleur, destiné aux foyers, réfectoires, parloir (peintures), loggias, hall de la direction et jardin (sculptures). Il réunit dès 1952 sept artistes qu’il propose à la commission nationale : les peintres Yvette Alde, Jean-Marie Pirot (foyers), Henriette Groll, M. Perrot (réfectoires) ; les sculpteurs Noël Papet, Marcel Chauvet (loggias) et Guidette Carbonell (jardins). L’arrêté est pris le 5 janvier 1953, pour un montant de 6,065 M F anciens. M. Descotes-Genin prévoit également, si une extension de crédit est allouée, des travaux de ferronnerie d’art. Il récapitule la commande et la répartition auprès des artistes dans un courrier du 9 décembre 1952. Cette commande est la première de l'Etat pour l'actuelle région Rhône-Alpes, dans le cadre du dispositif du 1% artistique mis en place par le gouvernement en 1951.

Henriette Groll reçoit un arrêté spécifique le 26 octobre 1953, précisant la commande des 18 peintures à l’huile représentant des natures mortes de fruits, poissons et objets et des personnages sur fonds de paysages, destinées aux réfectoires. Mais en décembre 1954, Henriette Groll se déclare dans l’impossibilité d’exécuter la commande. Marcel Descotes-Genon propose alors à la commission dans sa séance du 12 avril 1954 la candidature du peintre Marcel Sahut (1901-1990), qui reprendrait le même programme. Mais les membres de la commission ne jugent pas le travail de ce peintre suffisant et demande à l’architecte de trouver un autre artiste. M. Descotes-Genon se tourne alors vers Maurice Rollot, déjà accepté pour produire quatre peintures destinées aux réfectoires (le 24/11/1954, cf dossier IM38001027). La commission approuve sa candidature dans sa séance du 28 juin 1956, l’arrêté est pris le 19 décembre 1956. Noël Papet, quant à lui, reçoit l’arrêté de commande du 29 avril 1954.

Un changement survient dans le projet initial du lycée, ajoutant un externat ; l’arrêté d’agrément du 25 mars 1957 pour cette construction précise le montant de la dépense subventionnée : 564.820.000 F anciens, ouvrant une nouvelle enveloppe pour un complément au 1 % destinée à cette extension. Les arrêtés sont pris pour Jean-Marie Pirot le 16 juillet 1959, Michel Chauvet le 21 décembre 1959 (IM38001032), Guidette Carbonell le 2 décembre 1959 (IM38001030).

De ces œuvres issues d’un programme loué dès son origine pour sa qualité, Claire Peillod en 1996 ne faisait plus état que de 6, dont une déclarée anonyme pourtant signée Perrot (IM38001035). Les deux installations de Jean-Marie Pirot, la première de 1953 (IM38001033), la seconde de 1959 (IM38001034) sont en place, bien que partielles et en mauvais état, ainsi que celles de Noël Papet (IM38001028), Maurice Rollot (IM38001027) et Guidette Carbonell (IM38001029, IM38001030). En 2010, le CICRP étudie les œuvres de Rollot, Papet, Carbonell, Pirot, Perrot. Les peintures de Yvette Alde (IM38001031) approuvées en 1954, réglées en 1965 ont disparu avant 1996.

Entre 2010 et 2014, le lycée est entièrement restructuré, le projet ayant pour conséquence la destruction des bâtiments existant pour une nouvelle construction ; hormis les reliefs de Noël Papet et de Michel Chauvet et les trois peintures de Perrot, aucune œuvre ne subsiste. Une nouvelle commande du 1% pour le nouvel établissement est confiée au peintre Michaël Lin et l'agence Pièces Montées le 16 novembre 2011 (IM38001046).