Dossier d’œuvre architecture IA69001287 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Ancien port de l'occident puis Siège social et chais de la Cie Lyonnaise de Navigation & remorquage Lyon actuellement restaurant et bureaux
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Lyon
  • Hydrographies Saône
  • Commune Lyon 2e
  • Adresse 12, 11 quai Maréchal-Joffre
  • Cadastre 1999 BS 7
  • Dénominations
    entrepôt industriel
  • Parties constituantes non étudiées
    bureau

La Compagnie lyonnaise de navigation et de remorquage créée en 1911, fait construire les bâtiments du 11, 12 quai Maréchal Joffre au début des années 1920 (avant 1922). L'architecte Henry Lacroix dessine un projet de ce site en 1913 (plans archives VNF). Ces plans correspondent à la réalisation des bâtiments excepté la toiture terrasse et non à deux pans et les décors du bâtiment principal qui n'ont pas été réalisés : les décors représentaient quatre muffles de lions avec emblèmes de la navigation ancre et gouvernail sur les deux décors extérieurs et corne d'abondance et ornementation végétale sur les deux intérieurs. Cette compagnie, très influente sur le bassin, a absorbé différentes petites sociétés de navigation, puis a ensuite fusionné avec la Cie de navigation du Havre à Paris et à Lyon pour finalement être dirigée, après échange de titres au sein du groupe par la Cie générale de navigation HPLM. La Cie HPLM, localisée alors au 11 quai Rambaud, dispose pour ses activités du port de Perrache (aval du pont SNCF, tout le long du quai Rambaud jusqu'au bâtiment de l'Embarcadère/Navig'Inter qui abrite un des ateliers de réparation navale (localisé au 13bis, quai Rambaud). En 1950, cette compagnie installe son siège social dans le bâtiment du 12 quai Maréchal Joffre et dispose de ce fait de tout le port de l'Occident (amont du pont Kitchener) exploité antérieurement par la CLNR. La direction générale reste, elle, à Paris au 28, bd de la Bastille. Le bâtiment principal (12 quai Joffre) HPLM est affecté à de l'entreposage au rez-de-chaussée (charbon domestique et marchandises diverses), et aux bureaux du siège social et de l'exploitation commerciale à l´étage. Il abrite également à l'étage le Comptoir le Rhône (60% HPLM, 30% Rhodania, 10% CLNR). En 1973, la Cie HPLM est à son tour absorbée par la société SANARA (Société Alsacienne de Navigation Rhénane). Cette dernière quitte le bâtiment en 1975 et emménage dans les bureaux de CITERNA au port Edouard Herriot. Pour éviter le coût d'une remise en état du site, les bâtiments sont rétrocédés à l'Etat (propriétaire du sol). La gare d'eau de Vaise, également propriété de HPLM, est également vendue. A partir de 1996, le bâtiment est occupé en partie par le SNRS et en partie par des locataires successifs. Aujourd´hui, le rez-de-chaussée et une partie de l´étage sont occupés par la SARL GOR Lyon (1142 m²) comprenant un restaurant et une agence de voyage, l´autre demi-étage par la société Médiéval (237 m²), cabinet conseil et ingénierie. Le second bâtiment (11 quai Maréchal Joffre), propriété de l´Etat aujourd'hui, appartient à l'origine, également à la société HPLM, et a une affectation de chais. Il s´agit alors d´un ouvrage technique constitué en totalité de cuves en béton auxquelles on accéde par le toit. Le vin (vins d´Algérie, du Languedoc-Roussillon, etc.) est déchargé de bateaux pinardiers et de wagons et chargé sur des camions pinardiers (le raccordement ferroviaire est encore visible sur le site). La bourse d'affrètement gérée par l´ONN vient s´installer au début des années 1980 dans les chais du quai Joffre. Pour cela, des travaux sont effectués en 1980-1981 pour transformer les chais en bureaux. Dans les années 1960, elle se situe 12, rue du port du Temple dans un bâtiment des hospices civils de Lyon, puis est transférée 2 bis, rue de la Quarantaine (bâtiment perpendiculaire à la rue, le sigle ONN est encore visible façade est (ferronnerie garde-corps). La bourse d'affrètement fonctionnera jusqu'au 31 décembre 1999, date qui marque la fin de la bourse en l'application par la France du traité de Rome sur la libéralisation des transports (1956). Actuellement, le représentant local de la Chambre Nationale de la batellerie artisanale est hébergé dans ces locaux depuis sa création (1985). Les bureaux d'affrètement présentaient en bourse les offres de transport de marchandises générales destinées aux bateliers artisans et de compagnie, transport pour l'ensemble du réseau français et pour l'exportation (bateaux Freycinet). La flotte rhodanienne n'était pas soumise à ces règles d'affrètement et restait totalement libre. Il y avait 5 bureaux d'affrètement sur le bassin Rhône Saône: St-Jean-de-Losne, Châlon-sur-Saône, Lyon, Arles et Sète. Le chef du service navigation était aussi directeur régional de l'ONN. Il était assisté d'un chef d'exploitation strictement ONN. Le bureau de Lyon traitait les offres de chargement sur le secteur géographique allant de Chalon-sur-Saône à Bollène. Un bureau des permis de bateau de plaisance était également installé dans le bâtiment. Le bureau des permis et des titres de navigation du SNRS (ex- commision de surveillance) est aujourd'hui installé dans ce bâtiment.

Le site se compose de plusieurs éléments (4) : Le bâtiment principal (1380 m² dont 900 m² d´entreposage et 480 m² de bureaux) est un édifice rectangulaire se développant sur deux niveaux. Construit en béton au début du XXe siècle, il manifeste l´arrivée d´une architecture moderne dans la cité. Le fronton, animé d´une délicate courbure, est orné d´un bas relief représentant l´ancien symbole de cette compagnie : deux entités marines (une sirène et un triton) qui encadrent une ancre et un gouvernail de bateau. L´étage du bâtiment ne correspond qu´à la moitié du niveau inférieur et se développe de manière symétrique en partie centrale. Sur la façade et donnant sur le quai, huit ouvertures sont percées au rez-de-chaussée. Les fenêtres du premier étage ont reçu un traitement plus soigné : il s´agit de huit baies jumelées auxquelles s´ajoute la porte elle-même encadrée par deux fenêtres plus étroites. Elles sont sans chambranle mais reposent sur un appui décoré d´éléments carrés et ronds, avec également une imposte moulurée. Outre l´animation par la hiérarchisation des étages et le fronton sculpté, l´élément fort de cette façade est l´imposant avant-toit. Cette dalle de béton en prolongement du toit est soutenue par une série de consoles, et sert aussi bien d´abri pour le rez-de-chaussée que de balcon pour le premier étage. Cette double fonction explique sans doute l´épaisseur de la dalle qui participe à l´élan de la façade vers le quai et le volume de ces consoles en forme de S qui animent et rythment ainsi la façade par scansion. Un escalier permet d´accéder directement par l´extérieur au premier étage. Les baies de la façade ouest qui donne sur la Saône ont naturellement été moins travaillées : celles du rez-de-chaussée sont identiques à celles de la façade est, tandis qu´on retrouve également le système de baie jumelées avec l´appui en commun pour le premier étage. Un second bâtiment (240 m²) est situé au nord du premier. De taille réduite par rapport au précédent, il ne possède qu´un seul niveau ; il est identique dans son aspect au rez-de-chaussée du premier bâtiment et garde ainsi une continuité de rythme grâce à l´avant-toit en béton. Des pavés en pierre servent de revêtement à la rampe nord où les rails du raccordement ferroviaire sont encore visibles. La rampe sud, elle, est agrémentée d´un sol de galets de rivière (parfois appelé « galets en tête de chat ») qui forme une pente douce et reste un des rare exemple de ce type de revêtement très solide, encore en place. L´estacade, 124m de long, 16,53m de large, élément architectural à part entière est porteur de ce que les architectes nomment la « poésie du béton brut », en ce sens où le matériau semble avoir déjà reçu la patine du temps qui lui confère un nouveau rôle patrimonial. Également, la dynamique de ses formes et la juxtaposition en léger décalage des structures portantes en forme de croix de saint André, créent un impact visuel fort grâce à un effet de perspective et de croisement, unique sur les quais de Lyon. Cette estacade, anciennement prévue comme embarcadère pour l´amarrage des bateaux sur la Saône à hauteur des bâtiments (principalement des péniches), ce qui renforce son rôle de point de repère mémoriel quant au patrimoine industriel, se conçoit donc comme un élément plastique à part entière

  • Murs
    • béton
  • Toits
    béton en couverture
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété de l'Etat, Pour citer cette étude : HALITIM-DUBOIS N., le port de l'occident, 2010. URL : https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/dossier/ancien-port-d-occident-puis-siege-social-et-chais-de-la-cie-lyonnaise-de-navigation-remorquage-lyon-actuellement-restaurant-et-bureaux/78945eae-31cd-43c6-844b-f12a072eb92e
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Cet ensemble est un témoin typique de l´architecture commerciale en béton et un des premiers points de trafic fluvial avant la ville-centre. Un marqueur important, donc, en lien direct avec la Saône, un rappel de ce trafic fluvial, une mémoire de l´histoire du quartier et du passé industriel de ce quai dont la qualité esthétique de l´estacade est à prendre en considération. Cet ensemble est à remettre dans un contexte plus global du trafic fluvial de la Saône qui débuterait en amont de la ville par la gare d´eau de Vaise et s´achèverait en aval (sud) par le port Rambaud. Il est un élément majeur à prendre en considération dans le futur projet de valorisation du quai de Saône. Caractère du zonage du PLU : ULC pour le n° 12 et UL pour le n° 11. Il s'agit d'une zone destinée à encadrer l'organisation et le développement des grands parcs publics à Lyon, elle s'applique sur le territoire du parc de la tête d'or, sur celui du parc du confluent à Gerland, et sur l'extrémité sud de la presqu'île.

Plusieurs rencontres avec Frédérique Villiers direction interrégionale Saône-Rhône Méditerranée pour la consultation des archives VNF (mars 2010).

  • Magasin d'aval, élévation générale et plan du r-d-cLacroix H. Architecte - Cie Lyonnaise de Navidation & remorquage Lyon - VNF

    AP
  • Détail magasin d'aval façade principaleLacroix H. Architecte - Cie Lyonnaise de Navidation & remorquage Lyon - VNF

    AP
  • Magasin d'aval, élévation et coupe transversalesLacroix H. Architecte - Cie Lyonnaise de Navidation & remorquage Lyon - VNF

    AP
  • Plan général de l'estacadeCie Lyonnaise de Navidation & remorquage Lyon - VNF

    AP

Documents d'archives

  • CCI de Lyon : TRA026-dossier03-sous-dossier 9392. CGN le Havre Paris Lyon Marseille, fonctionnement, compte rendu, note, règlement, statistique, tarifs 1872-1939

  • CCI de Lyon : TRA026-dossier04-sous-dossier 9393. CGN le Havre Paris Lyon Marseille : gestion des magasins généraux de Vaise, correspondance, note, tarifs 1905-1974

  • CCI de Lyon : TRA026-dossier05-sous-dossier 9394. CGN le Havre Paris Lyon Marseille : réclamation contre la Cie, correspondance. 1917-1918

  • CCI de Lyon : TRA026-dossier06-sous-dossier 9395. CGN le Havre Paris Lyon Marseille : commission des ports procès verbal. 1918

  • CCI de Lyon : TRA026-dossier07-sous-dossier 9396. CGN le Havre Paris Lyon Marseille : demande d'autorisation pour les services réguliers, arrêté, comptes rendus, correspondance, mémoire, note. 1934

  • CCI de Lyon : TRA026-dossier08-sous-dossier 9397. CGN le Havre Paris Lyon Marseille : réclamation. 1917

  • CCI de Lyon : TRA026-dossier09-sous-dossier 9398. CGN le Havre Paris Lyon Marseille : amélioration des installations à la gare d'eau de Vaise, arrêté, compte rendu, correspondance, délibération. 1929

  • CCI de Lyon : TRA026-dossier10-sous-dossier 9399. CL de Navigation : tonnage. 1892

  • CCI de Lyon : TRA026-dossier11-sous-dossier 9400. CL de Remorquage et de Navigation : transport pour le département de la guerre, compte rendu. 1915

  • - Frédérique VILLIERS : Voies navigables de France, Direction interrégionale Saône Rhône Méditerranée, Développement de la voie d'eau, Études générales et tourisme2, rue de la Quarantaine

    -Marc Moitrieux dispose au siège de l'association Promofluvia d'un livre, dont il n'est pas l'auteur, sur la compagnie HPLM (auteur : Bernard Lesueur, historien de la navigation fluviale). Il nous indique également que lorsque SANARA a quitté le bâtiment, les dossiers de la société HPLM ont été versés aux archives. Il indique que la CCI n'est pas concernée par ce secteur de la Saône.

    -Annick Laforêt VNF ; Hervé Cluzel VNF subdivision de Lyon

    -Monsieur Jacques SEIVE, passionné de la navigation fluviale, ancien directeur du bureau d'affrètement, a été en activité de l'après-guerre jusqu'à sa retraite en 1991

Bibliographie

  • RIVET F. La navigation à vapeur sur le Rhône et la Saône (1783-1863), Paris, 1962

  • GARDEN M. Lyon et les lyonnais au XVIIIe siècle, (publication thèse), Champ Flammarion, 1975

  • SUEUR (le), B. La grande batellerie, 150 ans d'histoire de la Cie Générale de Navigation XIXe - Xxe siècles. La Mirandole, 1995

    p. 28 à 67
  • SUEUR (le), B. Mariniers, histoire et mémoire de la batellerie artisanale, tome 1. Ed. du Chasse-marée, 2004

  • SUEUR (le), B. Mariniers, histoire et mémoire de la batellerie artisanale, tome 2. Ed. du Chasse-marée, 2005

Documents figurés

  • AP : VNF, sans cote, projet de l'architecte Lacroix H. pour la Cie Lyonnaise de Navigation & remorquage Lyon, estacade au quai d'occident : magasin aval, élévation générale et plan du rez-de-chaussée, ech: 1/100. 27 octobre 1913

  • AP : VNF, sans cote, projet de l'architecte Lacroix H. pour la Cie Lyonnaise de Navigation & remorquage Lyon, estacade au quai d'occident : magasin aval, élévation et coupe transversale, plan de la partie surélevée, ech : 1/100. 27 octobre 1913

  • AP : VNF, sans cote, projet de l'architecte Lacroix H. pour la Cie Lyonnaise de Navigation & remorquage Lyon, estacade au quai d'occident : plan d'ensemble de l'estacade et des magasins projetés, ech : 1/200e. 27 octobre 1913

Annexes

  • Extrait mariniers histoire et mémoire de la batellerie artisanale, 2004
  • Lyon, ville fluviale : extrait de la grande batellerie de 1995
Date d'enquête 2010 ; Date(s) de rédaction 2010
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon