La construction de l'usine commence dès 1928, celle-ci est inaugurée en 1930 pour la production de soie artificielle. La cheminée de 110 mètres de haut est construite en 1928 et détruite en 1972 par dynamitage. Une autre cheminée à la taille plus modeste est conservée et reste bien visible. En 1930, des ouvriers d'origine principalement arménienne et polonaise quittent la première usine de la SLSA (celle de Décines), pour venir travailler à Saint-Maurice-de-Beynost. La main-d'œuvre est essentiellement étrangère et vient principalement du Moyen-Orient, de Pologne, d'Espagne et du Portugal. Dans les années 1960, une seconde vague d'immigration destinée à combler les besoins en main-d'œuvre, vient principalement d'Afrique du Nord. Une plaque commémorative est installée sur le rond point à l'entrée principale du site "1915 - 2015 Génocide Arménien : "En hommage aux femmes arméniennes victimes du génocide, à celles qui ont disparu, à celles qui ont survécu et transmis la vie et la mémoire".

Saint-Maurice-de-Beynost est, jusqu'aux années 1920, constitué par le petit bourg situé à flanc de coteau. Ce quartier reçoit usuellement le nom de « Vieux Saint-Maurice » ou « Saint-Maurice-Le-Haut ». À partir des années 1920, à la suite de l'installation au sud du territoire communal, dans la zone des Brotteaux (plaine humide du Rhône), de la seconde usine de la Société lyonnaise de soie artificielle, cette partie du territoire s’urbanise, avec l'installation du quartier ouvrier de « La cité de la soie » réalisée par l’architecte Francisque Chevallet, à proximité de l'usine. Dans les années 1960, est construit le quartier dit « Les Folliets ». Chronologiquement, les grandes zones successives de l'urbanisation à Saint-Maurice-de-Beynost sont « La cité de la soie » (à partir de 1929), « Les Folliets » (années 1960 et 70) puis la « Résidence Saint-Maurice » (1975-1980) et la « ZAC des Brotteaux » (1990). La production de la société Toray film correspond à la fabrication de plaques, feuilles-film, tubes et profilés en matières plastiques. Lors de l'inauguration de l'usine Toray dans les années 1990 par les entrepreneurs japonais, des joueurs de tambours venus spécialement du Japon ont défilé et joué pour chasser le mauvais sort et porter chance à l'entreprise.

Au Japon et à l'origine l'entreprise japonaise Toray est également une usine de textile artificiel, le choix de l'emplacement à Saint-Maurice-de-Beynost n'est pas anodin ni un hasard. Le grand couturier Issey Miyake a mis au point son fameux plissé après quelques années de recherches, c'est grâce à l'implication de la société Toray, à son ingénierie et à la technologie (travaux sur les fibres synthétiques et en particulier celles à base de polyester comme la doublure) qui va permettre la mise au point industrielle d'une technique pour réaliser des plis permanents le "Please Please" du couturier.

Morphologie urbaine : Sources : https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint_Maurice_de_Beynost

Annie Schwartz, Saint-Maurice-de-Beynost d'hier à aujourd'hui, 2000