Dossier d’œuvre architecture IA74003989 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, Inventaire du patrimoine de la Haute-Savoie
Chalet d'alpage sans affectation
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Département de la Haute-Savoie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Département de la Haute-Savoie - Cluses
  • Commune Sixt-Fer-à-Cheval
  • Lieu-dit Sales Haute-Savoie
  • Cadastre 2021 OE 3562
  • Précisions
  • Dénominations
    ferme, étable
  • Précision dénomination
    chalet d'alpage

Le poids de la couverture est reporté sur douze poteaux équarris de même section. Des cales de bois sont insérées entre le pied de chaque pilier du milieu et une pierre de soutènement enchâssée dans le sol. Ainsi posés par rangées de trois depuis les murs pignon, les poteaux ne sont pas solidaires des maçonneries de pierres. Ce dispositif confère une élasticité à l’ensemble. Quatre lignées de poteaux se répartissent sur la façade antérieure. Ces derniers sont contreventés par des pièces secondaires qui en assurent la stabilité mais qui ont l’inconvénient d’encombrer l’espace intérieur ne facilitant pas la circulation.

Deux sablières basses posées sur le soubassement de pierre se développent sur les deux façades latérales. Sur chacune, quatre poteaux semblent arrimés. En partie basse, les poteaux sont ceinturés par 4 poutres latérales fixées sur le pourtour de l’ossature. Le mode d’assemblage a été dicté par les contraintes induites par le manque de ressources en bois et la difficulté d’acheminer les matériaux de construction à cette altitude. Les pièces de bois semblent avoir été équarries dans des résineux. D’un seul niveau, la partition intérieure se fait suivant l’orientation des contre-fiches ou aisseliers. Ceux-ci sont liés aux poteaux ou à la sablière haute par embrèvements à double-gorges qui font la jonction. Ce squelette en bois dispose dans sa partie haute d’assemblages à tenon et mortaise semi-découverts ou à demi-queue d’aronde piqués par des chevilles. Quand deux pièces se superposent, elles sont taillées à mi-bois et se situent à la jonction des poteaux avec les entraits. Des marques d’assemblage sont visibles. Une seule inscription est déchiffrable sur la poutre du côté de l’écurie. Cette dernière est un réemploi.

Pour cette charpente traditionnelle, la disposition semble répondre aux efforts de compression, de traction et de poussées latérales du poids de la neige en hiver. De plus, l’assemblage au sol conditionne l’orientation des aisseliers. Il faut signaler deux enrayures montées sur un plan vertical et rayonnant autour du poinçon de deux poteaux joints à mi-bois. Des clous en métal piquent des poutres latérales ou le bardage des cloisons extérieures. Une observation visuelle de l’ensemble montre que toutes les pièces composant l’ossature sont homogènes donc réalisées à la même période. Peu d’éléments de réemploi sont utilisés. D’autres éléments ont été supprimés pour faciliter la circulation des hommes en position debout. Le plus étonnant est l’utilisation d’une poutre transversale qui fait la liaison entre la double-poutre de la mezzanine et la panne sablière nord. Cette dernière est posée sur un poteau rond de petite section qui n’en supporte en rien le poids. Ce renfort n’est pas justifié. Les planchers de la mezzanine et de la grange ont été démontés. Les pierres en dallage sont encore présentes du côté de la cuisine (la chaoune) et la partie de l’enclos au cochon (le boëton).

Il est difficile d’indiquer si ce bâtiment est figuré sur la mappe sarde de 1732. En effet, la représentation du bâti traduit-elle une réalité ou une représentation stylisée sur cette pièce historique ? En l’absence d’autres documents cartographiques dressés à cette époque, nous ne pouvons pas indiquer une date de construction précise mais une date portée est visibles sur le bardage ouest du bâtiment : « MDN 1880 ». L’emplacement du bâtiment est représenté sur le cadastre de 1922. Signalé au numéro E 1768, il est la propriété de M. Claude François Ducros domicilié au village du Fay. Il est toujours indiqué comme propriétaire de ce bien meuble en 1953. En 2017 et 2022, ce bien identifié au numéro OE 3562 du cadastre de 2021, est sans affectation.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 19e siècle , daté par source
    • Secondaire : 3e quart 20e siècle , daté par tradition orale
  • Dates
    • 1880, porte la date

Le chalet n° 20 est situé à l’extrémité ouest du village de Sales à 150 mètres de la rampe du chemin qui vient de l’alpage de la Combe des Foges. Il surplombe une voie intérieure du village entaillée dans la roche. D’une superficie au sol de 37 m² (superficie théorique calculée sur le cadastre), il mesure 8,13 m de longueur pour 4,65 m de largeur. La hauteur du faîtage depuis le sol est estimée à 3 mètres. La description du chalet peut éclairer sur l’architecture originelle de ces abris. Sans affectation actuelle, ce chalet semble l’un des derniers survivants de ce mode de construction. Du moins, il témoigne d’un état de conservation pouvant remonter aux années 1950. N’ayant subi que peu d’altérations, cet édifice est cadastré au numéro OE 3562. Cette construction se trouve à 60 mètres de la rampe de l’entrée ouest du hameau. Le soubassement est en pierres sèches. Les fondations reposent en grande partie sur un affleurement rocheux. De plan carré (rectangulaire), ce dernier est recouvert d’une toiture à deux pans. Les ancelles ont été remplacées par une couverture de tôle ondulée. La porte d’entrée est accessible par un emmarchement de pierres dont une des dalles retournée est gravée d’un « M ». Trois inscriptions et une date portée sont visibles sur le bardage ouest du bâtiment : « MDN 1880 », « DAU » et une troisième peu déchiffrable. Il faut également signaler qu’au pied de l’édifice, de nombreuses inscriptions ont été retrouvées sur le lapiaz et la rampe aménagée. La façade antérieure s’articule autour de trois travées avec une porte centrale encadrée de deux fenêtres. Le mur pignon situé au sud-est comporte une baie, les deux autres façades étant aveugles. Le bardage se compose de planches brutes clouées sans couvre-joints. Ce bâtiment constitue un modèle type du XIXe siècle, dont découlent plusieurs variantes.

  • Murs
    • bois pan de bois essentage de planches
    • calcaire moellon
  • Toits
    tôle ondulée
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    en rez-de-chaussée
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à deux pans
  • Typologies
    ferme d'alpage à juxtaposition
  • État de conservation
    désaffecté
  • Mesures
    • l : 8,13 m
    • la : 4,65 m
    • h : 3 m
  • Statut de la propriété
    propriété privée (incertitude), Il s'agit d'une propriété privée.
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Précisions sur la protection

Image non communicable

Documents d'archives

  • AD Haute-Savoie : E DEPOT 273/4 D 3. Procès contre les habitants du hameau de Salvagny : arrêtés préfectoraux, extraits du registre des délibérations du conseil municipal, extrait des archives du sénat de Savoie, extraits des registres du greffe du tribunal civil de première instance de Bonneville, requêtes, procès-verbal de contravention, copies de jugements, acte notarié, extraits du cadastre de la commune, citation à comparaître, procès-verbal de constat des dommages causés par une inondation, exploits d'huissier, état détaillé des dépens adjugés à la commune, état de la situation financière de la commune, observations des habitants du hameau de Salvagny, correspondance (1787, 1841-1867). 1787-1867

    AD Haute-Savoie : E DEPOT 273/4 D 3
  • AD Haute-Savoie : 1 J 532. Procès entre Sixt et Salvagny au sujet des montagnes de Sales et des Fonts : mémoire imprimé. 1865

    AD Haute-Savoie : 1 J 532
  • AD Haute-Savoie : 3P3/1773. Matrice des propriétés non bâties. Vol.1. 1922-1953

    AD Haute-Savoie : 3P3/1773

Bibliographie

  • PAYOT Venance, Guide-itinéraire au Mont-Blanc et dans les vallées comprises entre les deux Saint-Bernard et le lac de Genève, Genève : Ghisletty, 1869,  p 115.

  • SESIANO Jean, Monographie physique des plans d’eau naturels du département de la Haute-Savoie, Genève : Université de Genève - Département de minéralogie , p 54 - 55.

  • Ministère de la Culture et de l’Environnement, Décret n°77-1228 du 2 novembre 1977 portant création de la réserve naturelle de Sixt-Passy (Haute-Savoie), Art.14. 1977

  • MANGET J.L., Chamonix, le Mont-Blanc et les deux Saint Bernard, nouvel itinéraire descriptif des Alpes centrales et de leurs vallées, Genève : Chez Combe, 1844, p. 40.

  • Conseil départemental de la Haute-Savoie, Domestiquer un bout du monde… vivre dans les montagnes de Sixt XIIe-XXIe siècle ; Collection Culture 74 n°22 , Meythet : Conseil général de la Haute-Savoie, Imprimerie Gutenberg ; 2017, 96 p.

  • Conseil départemental de la Haute-Savoie, Service archéologie et patrimoine bâti. Abbaye, communautés et circulation sur le territoire de Sixt – rapport d’opération archéologique, Annecy : Conseil départemental de la Haute-Savoie, 2015. n.p.

  • Conseil départemental de la Haute-Savoie, Service archéologie et patrimoine bâti. Circulation et occupation de la montagne de la commune de Sixt-Fer-à-Cheval : l’alpage de Sales (vol.1), Annecy : Conseil départemental de la Haute-Savoie, 2016. n.p.

  • Conseil départemental de la Haute-Savoie, Service archéologie et patrimoine bâti. Circulation et occupation de la montagne de la commune de Sixt-Fer-à-Cheval : l’alpage de Sales (vol.2), Annecy : départemental de la Haute-Savoie, 2017. n.p.

  • Conseil départemental de la Haute-Savoie, Pascale RENARD, Benoît HURAUT, À chacun son herbe. Étude ethnologique sur la relation que les usagers, habitants et éleveurs entretiennent avec les alpages de la haute et moyenne vallée du Giffre, Annecy : Conseil départemental de la Haute-Savoie, Atelier 963, 2017, 117 p.

Documents figurés

  • AD Haute-Savoie : 3P3/8412. Extrait de la Section E Feuille n°9 du cadastre de Sixt, 10 juillet 1922. Plan. Archives départementales de la Haute-Savoie. 1922

    AD Haute-Savoie : 3P3/8412
  • AD Haute-Savoie : 3P3/8413. Extrait de la Section E Feuille n°10 du cadastre de Sixt, 10 juillet 1922. Plan. Archives départementales de la Haute-Savoie. 1922

    AD Haute-Savoie : 3P3/8413
  • AD Haute-Savoie : 2201W1832. Extrait de la Section E Feuille n°9 du cadastre de Sixt, 1954. Plan. Archives départementales de la Haute-Savoie. 1954

    AD Haute-Savoie : 2201W1832
  • AD Haute-Savoie : 2201W1833. Extrait de la Section E Feuille n°10 du cadastre de Sixt, 1954. Plan. Archives départementales de la Haute-Savoie. 1954

    AD Haute-Savoie : 2201W1833
  • Département de la Haute-Savoie. Cadastre 2021, Département de la Haute-Savoie/ Direction des Affaires Culturelles/ SIG/ BDORTHO® - BDCARTO® - © IGN - copie et reproduction interdites. Plan. 2021

    CAH Haute-Savoie
  • Département de la Haute-Savoie. Lidar de l'Alpage de Sales 2018, Département de la Haute-Savoie/ Optia/ Direction des Affaires Culturelles/ SIG - copie et reproduction interdites. Plan. 2018

  • Département de la Haute-Savoie. Ortho 1950, Etat/Département de la Haute-Savoie/ Direction des Affaires Culturelles/ SIG/ BDORTHO® - copie et reproduction interdites. Plan. 2021

    CAH Haute-Savoie
  • Département de la Haute-Savoie. Ortho 2021, Etat/Département de la Haute-Savoie/ Direction des Affaires Culturelles/ SIG/ BDORTHO® - copie et reproduction interdites. Plan. 2021

    CAH Haute-Savoie
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2022
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Département de la Haute-Savoie
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