Le tissu du fond est orné de motifs formés par le damas. Le motif principal, à grand rapport de dessin caractéristique des tissus d'ameublement, est à motifs stylisé de fleur de grenade à la base enserrée d'une couronne d'où sortent des tiges à feuillages de câprier qui remontent s'assembler dans une autre couronne. Cette dernière d'où jaillissent des feuilles ou des palmes, est surmontée d'une grosse pomme de pin, au dessus des volutes puis un motif aux rayons acérés se terminant en pointe de diamant. La coupe de la chasuble ne permet pas d’appréhender la totalité du dessin notamment sur les côtés de ce motif, à peine devine-t-on un œillet et des fruits piriformes coupés par la croix dorsale (voir restitution du motif).

Les bandes verticales d'orfrois sont ornées de niches à personnages nimbés quand, sur les bandes horizontales de la croix dorsale, sont brodés des anges portant les instruments de la Passion : des clous et un marteau à gauche, le fouet et la lance à droite. Les personnages sont inscrits dans des niches similaires surmontées de créneaux encadrées de colonnes torses à chapiteau soutenant un arc en accolade. Une voûte à clef pendante surmonte la niche dont on aperçoit l'appareil maçonné au dessus de tentures. Le sol dessine une légère perspective suggérée par le carrelage corail et vert ou corail et bleu.

Dans la niche supérieure de la croix dorsale est placée la figure en pieds de la Vierge à l'Enfant couronnée, nimbée, sur un croissant de lune, vêtue d'une robe bleue, sur fond de mandorle à rayons lumineux. L'Enfant vêtu présente un objet, un fruit ou un oiseau à la Vierge. La représentation de la Vierge de l'Apocalypse, type iconographique de la Vierge assimilée à la femme de l'Apocalypse, est courant tout au long du 15e siècle dans le monde germanique et aux Pays-Bas.

Ce type iconographique a notamment été gravé par Martin Schongauer (1450-1491) ou Albrecht Dürer (1471-1528) soit seul soit en détail de la Vision de Saint-Jean à Patmos. Des versions stylisées du thème iconographique, avec les rayons lumineux ondulés notamment, ont été popularisés plus tôt par la gravure sur bois et postérieurement dans des ouvrages de la fin du XVe siècle diffusant l'iconographie de l'Immaculée Conception.

Au registre médian est représenté Saint-Jean-Baptiste en pied, quand, au registre inférieur, est la figure aux trois quart tronquée d'un saint portant une armure bleue, un étendard ornés de croix symboles des Croisés, un bouclier. Il s'agit probablement d'une figure de saint Michel, qui bien qu'il soit ici aptère, se différencie de saint Georges par la présence de sa coiffure portant un ornement doré assimilable aux "langues de feu" du diadème du saint.

Au sommet de la bande d'orfroi antérieure saint Jacques le Majeur est représenté avec ses attributs de pèlerin : besace, coquille sur un chapeau à larges bords relevés, bourdon, drapé dans un manteau à pointe, portant le Livre. Dans la partie inférieure le personnage nimbé portant un livre et la croix a été identifié par Humbert Jacomet comme saint Philippe, traditionnellement associé à saint Jacques le Mineur mais ici à saint Jacques le Majeur.