Dossier d’œuvre architecture IA74002513 | Réalisé par ;
Guibaud Caroline (Enquêteur)
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Château de Cusy
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Parc naturel régional du Massif des Bauges

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hauts de l'Albanais
  • Commune Cusy
  • Lieu-dit le Château
  • Adresse
  • Cadastre 1732 Su 233 à 252 n° 236 : château et cour appelé château de Cusy. n° 243 : chapelle au jardin. n° 248 : maison et cour à la maison doville. n° 251 : moulin ; 1890 B6 355 à 364 n° 355 : bâtiment et cour. n° 358 : maison.  ; 2015 B6 370, 374 à 376, 380, 1273, 1274 n° 370 : abri. n° 380 : maison. n° 375 : ferme. n° 376 : four à pain
  • Dénominations
    château
  • Appellations
    Château de Cusy
  • Parties constituantes non étudiées
    demeure, four à pain, ferme, édifice non identifié

Historique

Châtellenie de Cusy

Le château de Cusy est le siège d'une petite châtellenie, dite aussi mandement, appartenant au bailliage de Savoie. Il s’agit d’une châtellenie ayant relevé des comtes de Genève et de Savoie, selon les périodes, puis définitivement à partir de 1287 au comté de Savoie. Dans l'organisation de ce dernier, elle appartient au bailliage de Savoie. Le châtelain est un « [officier], nommé pour une durée définie, révocable et amovible ». Il est chargé de la gestion de la châtellenie, il perçoit les revenus fiscaux du domaine, et s'occupe de l'entretien du château. Le châtelain est parfois aidé par un receveur des comptes, qui rédige « au net [...] le rapport annuellement rendu par le châtelain ou son lieutenant » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Cusy)

Situation

Le château et le bourg fortifié de Cusy s'élevait sur l'ancienne motte romaine. Le château est situé sur les limites des principautés genevoise et savoyarde, lui donnant un rôle stratégique et donc disputé. Le château, tout comme ceux d'Alby et de Gruffy, surveille la route en provenance d'Annecy ou d'Aix, et qui permet notamment d'accéder au Châtelard et au massif des Bauges.

Histoire

En 1022, la paroisse de Cusy est mentionnée pour la première fois dans une charte, comme relavant du comté de Genève. Elle est une possession du comte Humbert, qui fait don de l'église à l'évêque de Langres, sous certaines conditions. Il semble que dès le XIIe siècle, le château relève de la famille de Grésy, une branche cadette de la famille de Faucigny. La première mention d'un château remonte à 1262 date à laquelle, le comte Raoul de Genève prête hommage au comte Boniface de Savoie pour ses châteaux de Cusy et de Charousse. Cette même année Raoul/Rodolphe III de Grésy devient homme-lige du comte de Genève. Le château serait ensuite passé à son frère, Guillaume, qui en 1273 rend hommage au comte de Genève et au comte de Savoie pour sa châtellenie qui, par la suite, est donnée en dot à Béatrix, sa fille, lors de son union avec Guy de Seyssel. Le couple n’ayant pas d’héritier, le château passe aux mains de la maison de Savoie.

En 1287, lorsque la paix est signée à Annemasse entre les comtes de Savoie et de Genève, Cusy n'apparaît plus dans les possessions de ce dernier. L'année suivante, le comte Amédée V de Savoie octroie une charte de franchises à Cusy.

En 1372, il est donné en fief à Rodolphe IV de Grésy, puis retourne à la maison de Savoie avant de passer à la famille de Montmayeur. En 1432, il est la propriété de Jacques II de Montmayeur, maréchal de Savoie, lequel sera élevé au titre de comte en 1447. À son décès en 1487, le château passe en différentes mains avant d'échoir à Sébastien de Luxembourg. Ce dernier le vend aux frères Emmanuel-Philibert et Louis de Pingon le 10 mars 1560 contre la somme de 3 500 écus d'or. Le château leur est donné en fief le 12 mars 1563 et ils verront leurs terres être élevées au titre de baronnie.

À la fin du XVIIe siècle y vivent Jacques Sylvestre, mort en 1691, et Claude Eugène de Pingon, fils d'Aimé de Pingon et de Suzanne de Montmayeur. En 1732 il appartient à Devidonne Joseph Marie, baron de Cusy. En 1771, il est entre les mains du sénateur du Freney.

Sous la Révolution, le château est pillé puis incendié. Il ne sera jamais relevé et servira de carrière de pierre. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Cusy)

Descriptif historique du site

Un schéma du site du château est publié dans l’ouvrage Empreintes, Cusy, Voies du passé chemins présents.. Impr : ANNECY IMPRESSION, Janvier 2000 ; 55 p. Il nous montre l’implantation du château à l’extrémité nord-ouest des fortifications qui englobaient l’ancien village de Cusy. Une des entrées s’effectuait, d’après le schéma, au pied de la tour que nous retrouvons aujourd’hui accolée à la demeure de la famille d’Yvoire. Le site incluait une église (chapelle pointée en 1732 sur la mappe sarde ?) et un étang (jardin de 1732 ?).

Un extrait de tableau du château de Sales à Thorens (Haute-Savoie), représente le château de Cusy à l’époque de la famille Pingon (dès 1560, jusqu’au début du 18e siècle (?)). L’élévation de celui-ci est en accord avec le plan cadastral de 1732, à savoir : un ensemble de corps de bâtiments encadrant une cour centrale situé à l’ouest, avec la présence de trois tours rectangulaires défensives (?) accolées aux murs des constructions sud, ouest et nord. L’entrée de la demeure s’effectue au centre du corps de bâtiment est. Au-devant des constructions, une cour, ceinturée de remparts surmontés de quelques échauguettes, abrite sur son côté sud-est quelques bâtiments ; c’est vraisemblablement entre ces dernières constructions et la tour sud qu’était située l’entrée du château. Celle-ci a-t-elle par la suite été reportée à l’est, comme pourrait le laisser croire la présence du chemin qui conduit à la place du château (n° 235 : placeage du château plaine) ?

La mappe sarde de 1732 précise le nom du propriétaire des lieux : Devidonne Joseph Marie, baron de Cusy, ancien noble ; il nous renseigne également sur la nature des terres et bâtiments qui se situaient dans le périmètre immédiat et plus lointain du château fortifié. En limite des remparts du château le terrain était en pente : côtés ouest et est, il rejoignait les ruisseaux situés en contrebas (ruisseaux de la Creusaz et de la Ville), et côté nord il plongeait dans la rivière le Chéran ; au sud, il s’inclinait jusqu’à un important jardin clos (n° 240) par l’intermédiaire d’une « treille (pente rude) » (n° 239). Puis au sud du précédent jardin, une « teppe pente rude » (n° 241) conduisait à une chapelle avec jardin (n° 243). Le pourtour de la seconde enceinte du château semble encore identifiable avec sous le n° 244, une « rive » qui ceinture à l’ouest trois pièces de terrain (un champ (n° 245), un pré (n° 246), un chenevier (n°247)) bordées à l’est par un chemin parallèle à un ruisseau rectiligne qui devait suivre les fortifications et qui semble détourné d’une rivière au niveau de la tour de fortification. A la rencontre de ces deux « pourtours », au sud, cette tour de fortification est accolée à une « maison et cour à la maison de ville » (n° 248), dépendance du château.En dehors du site du château, à l’ouest, et le long du ruisseau qui descend la pente, dans le prolongement de sa partie rectiligne qui ceinturait les remparts de la ville (comme pointé ci-dessus), se trouvent respectivement sous les numéros 413 et 414, « un moulin » et une « scie » ; un autre moulin (n° 251) est situé au sud de la seconde fortification.

Le plan cadastral de 1890 donne le nom du propriétaire : Matrod Paul Honoré, avoué à Lyon qui habite alors l’actuelle demeure bourgeoise appartenant à la famille d’Yvoire. Cette maison a peut-être conservé la partie est du bâtiment de 1732 qui se trouve accolé à la tour défensive. Entre celle-ci et le château en ruine, plus rien du précédent cadastre ne demeure (champ, pré, chenevier, chapelle, jardin, ruisseau rectiligne, moulins et scie), laissant place à un vaste parc arboré. Au sud de la demeure trois nouveaux bâtiments ont été construits : une maison (n° 358) avec une dépendance disjointe (?, bâtiment sans numéro précisément attribué) et un four à pain (idem). Enfin, une retenue d’eau, dite « Etang du château » devait alimenter un bief pour actionner une roue à aube.

Aujourd’hui, ne demeure que les ruines du château, la maison bourgeoise (non étudiée), le four à pain (en ruine, non étudié) et l’étang (asséché). Une ferme (dépendance du domaine ? Non étudiée) est construite au début du 20e siècle.

Descriptif du site

Le cadastre de 1732 indique, à l’emplacement des ruines actuelles du château, la présence de corps de bâtiments, d’une cour et de trois tours rectangulaires défensives (?) accolées aux murs de fortification sud, ouest et nord (seules les deux dernières ont leur base encore visible aujourd’hui). Le tracé polygonal qui ceinture ces éléments représente vraisemblablement la seconde enceinte de fortification du site dont on devine encore quelques alignements de murs. Au-delà le terrain était en pente, comme la qualification de la parcelle portant le numéro 239 est précisée dans la tabelle-minute : « treille (pente rude) ». L’entrée, d’après l’emplacement du chemin qui conduit au site, devait s’effectuer à l’est. Aujourd’hui un haut mur fortifié et séparé en deux par son milieu accueille le visiteur, la récupération des pierres d’encadrement du portail pourrait être à l’origine de cette destruction centrale. Hormis un certain nombre de bas ou hauts pans de mur gagnés par la végétation et s’élevant ici ou là sur le tracé des fortifications, il n’existe plus de baies en place.

Une statue de Zeus, en plâtre et non étudiée, est située à l’intérieur des fortifications, à proximité du mur ouest.

En dessous des ruines du château (2015 B6 370), au sud-est, se trouve une petite construction inscrite dans la pente qui ne figure pas sur le plan cadastral de 1890. De plan en U, elle se compose d’un espace central voûté en berceau accessible par une porte axiale située en façade et en arc segmentaire ; depuis cet espace, latéralement, deux passages situés de front donnent accès aux deux ailes en retour d’équerre qui se développent en arrière de l’espace central. Ces deux ailes sont voûtées en berceau. L’aile gauche possède dans son mur du fond une niche basse ; plusieurs tuyaux dans le sol servaient au drainage de l’eau et les espaces étaient anciennement enduits. La fonction de cette construction est inconnue, servait-elle de lieu d’agrément en retrait de la grosse maison bourgeoise située en contre-bas et ci-après présentée ?

L’édifice le plus important demeurant en place est la demeure de type « bourgeoise » qui se trouve en retrait du château originel, au sein d’un vaste parc arboré. Elle est constituée de trois parties distinctes appartenant à deux périodes principales distinctes. Une tour ancienne, qui devait faire partie de l’enceinte fortifiée de l’ancien village de Cusy et en gardait l’entrée, à laquelle se sont agrégées deux corps de bâtiments d’époques vraisemblablement différentes mais dont les façades semblent avoir été homogénéisées au 19e siècle. La tour coiffée d’un toit en pavillon s’élève sur quatre niveaux avec sur chacune de ses faces visibles des baies chanfreinées de largeurs différentes, et sur les faces sud et nord, aux deux premiers niveaux, deux archères canonnières superposées. La base de la tour a un fruit sur environ un mètre de hauteur. Le corps de bâtiment adossé à la tour possède trois niveaux, dont un étage de comble (l’édifice n’ayant pas été visité, la présence de caves n’a pas pu être déterminée). Les façades gouttereaux ont trois travées de larges baies au premier étage. Un escalier droit en pierre le desservant, avec garde-corps et balustrade à balustres en pierre, est adossé au mur est du second corps de bâtiment. Ce dernier corps de bâtiment possède trois niveaux dont un comble à surcroît et deux travées de baies moins uniformes que les précédentes et dont certaines, à chanfrein, sont des remontages. Les murs sont enduits au ciment gris, masquant la nature du gros-œuvre, vraisemblablement en moellons de calcaire, comme le sont les encadrements et chaînes d’angles des bâtiments. Les toitures, en ardoise, sont à longs pans et demi-croupe pour le premier corps de bâtiment et à croupes pour le second avec la présence d’un petit pavillon sur le faîtage abritant une cloche.

Le four à pain, en ruine et présent sur le cadastre de 1890 est de plan rectangulaire. La voûte du four à pain occupe la partie arrière, l'entrée du four est protégée par deux murs en avancée qui supportaient un plafond. L’encadrement de la bouche du four et la margelle sont en molasse. Les murs sont en moellon de calcaire et pierre de taille pour les angles du bâtiment. La toiture devait être à longs pans et couverte de tuiles plates à fer de lance, avec talon.

Un autre bâtiment, non présent sur le cadastre ancien de 1890, mais situé sur le site du Colombier, est à rattacher au dossier château ; il s’agit d’une ferme de type à juxtaposition en ligne. La partie logis, située à l’est, a son entrée principale sur le mur gouttereau nord ; la porte chanfreinée, avec congés et linteau à triple accolade, est un remploi, surmonté d’un petit cartouche en pierre avec motif en cuir découpé et sphère ovale au centre barrée horizontalement d’une bande. Les baies de l’habitation semblent avoir été remaniées à la fin des années 2000. Un escalier droit en béton, situé contre la façade du mur gouttereau sud permet d’accéder à un appartement indépendant situé à l’étage. Dans le prolongement de l’habitat se succèdent une grange puis une étable. Les murs sont enduits au ciment gris et la toiture à longs pans et croupes est couverte en tuile plate mécanique.

Enfin, nous trouvons, au niveau du four à pain, un ancien étang, aujourd’hui asséché, déjà présent en 1890.

La première mention du château date de 1262. Cette châtellenie passe entre les mains de seigneurs rendant hommage alternativement aux comtes de Genève et de Savoie. Elle échoit au comte de Genève en 1287, lorsque la paix est signée à Annemasse entre les deux protagonistes. Elle est le fief de la famille Pingon en 1560, et devient baronnie en 1563 ; elle disparaît à la Révolution, pillé et brûlé.

Une représentation peinte du château au XVIe siècle (?) que corrobore le relevé de la mappe sarde (1732), montre une demeure à cour fermée, flanquée de trois tours. Une cour au-devant est close de murailles, avec un bâtiment intérieur côté sud. Au sud, sous le château, se déroulent terrains en pentes, jardin, chapelle puis champs et pré.

Le cadastre de 1732 pointe également l’emprise des anciennes fortifications qui défendaient l’ancien village de Cusy protégé par le château. Un des accès au village s’effectuait au sud, à l’ombre d’une tour de défense contre laquelle est venue se greffer par la suite la demeure des propriétaires successifs après la Révolution.

Au 19e siècle beaucoup de constructions du siècle précédent disparaissent (jardin, chapelle, moulins et scie, ruisseaux) et de nouvelles apparaissent mais qui n’existent plus aujourd’hui, hormis, en plus de la demeure bourgeoise, un four à pain et un étang.

  • Période(s)
    • Principale : 11e siècle , (incertitude), , (détruit)

L’ancien château de Cusy est à l’état de ruines (seules quelques bases et élévations de murs et tours demeurent visibles. Anciennement implanté sur une hauteur, les propriétaires des lieux habitent une demeure bourgeoise en contrebas, au sein d’un parc arboré. Cette construction, en trois parties distinctes, est constituée d’une ancienne tour de fortification et de deux corps de bâtiments liés par un angle. Un escalier droit permet l’accès à l’étage du corps de bâtiment accolé à la tour. Les niveaux et les travées ne sont pas réguliers mais une harmonisation des baies et façades semble avoir été réalisée au 19e siècle. Les constructions sont en moellons de calcaire (enduites au ciment gris) et les toitures à pavillon, longs pans, demi-croupe et croupes sont en ardoise. Les bâtiments n’ont pas été visités.

Un four à pain en ruine présente des caractéristiques fréquentes : voûte du four avec encadrement de sa bouche en molasse encadrée de deux murets en saillie et supportant un plafond. La toiture à longs pans était couverte de tuiles plates à fer de lance.

Une autre construction, à demi enterrée dans la pente sud du château est constituée de trois espaces voûtés accolés dont un plus étroit et en retrait situé au centre ; sa fonction n’est pas connue.

Une ferme, dépendance agricole du domaine (?), est de type à juxtaposition en ligne, avec son logis situé à l’ouest, adossé à une grange suivie d’une étable. La construction en moellons de calcaire est couverte d’un toit à longs pans avec croupes en tuiles plates mécaniques.

Présence également d’un étang, retenue d’eau, aujourd’hui asséchée.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans demi-croupe
    • toit en pavillon
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
  • Autres organes de circulation
    carto PLUI
  • État de conservation
    remanié
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • [Mairie de Cusy]. EMPREINTES – CUSY – Voies du passé, chemins présents… Seynod : Imp. ANNECY IMPRESSION, 2000 ; 55 p. : ill., couv. ill. en coul. ; 30 cm.

Documents multimédia

  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Cusy

Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2018
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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