Dossier d’œuvre architecture IA73003286 | Réalisé par
Guibaud Caroline (Contributeur)
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Château de la Bâtie d'Albanais
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Parc naturel régional du Massif des Bauges

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Hauts de l'Albanais
  • Commune Montcel
  • Lieu-dit le Château
  • Cadastre 1732 764 à 780  ; 1880 A4 715, 717 à 719  ; 2013 A4 545 à 547, 554, 1156 à 1165, 1174 à 1180
  • Dénominations
    château
  • Destinations
    immeuble à logements, fromagerie
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    grange, étable, fontaine, fournil, four à pain, communs

Le château est mentionné dans le traité d'Annemasse, en 1287 ; il dépend alors du comte de Genevois, qui le donne en fief aux Clermont avant 1329. L'édifice est qualifié de maison forte jusqu'en 1480. La famille de Clermont conserve le château jusqu'à la Révolution (avec des périodes de contestations) ; le marquisat de Mont-Sain-Jean et de la Bâtie est créé pour Jean-François de Clermont en 1681.

La Batie d'Albanais au début du 18e siècle

La mappe sarde et la tabelle-minute (datée de 1730) permettent de reconstituer le plan-masse de l'édifice, qui se trouvait au nord-est des bâtiments subsistants, sur la parcelle 2013 A4 554. Le château s'élevait sur une esplanade qui surplombe le Sierroz, au lieu-dit le Chamoux. Il s'agissait d'un bâtiment de plan massé (n°768, "chambre") bordant sur trois côtés une cour intérieure (n°769, "petite cour"), avec un accès dans l'angle sud-ouest flanqué à l'ouest par la chapelle (n°767) et à l'est par un corps de bâtiment qui semble plus massif que le corps de bâtiment oriental (tour-donjon ?). Le passage resserré vers la cour intérieure est représenté par une échelle, qui figure peut-être un pont ou un pont-levis enjambant les fossés n°766 et 772 (les côtés nord et à l'est descendent en pente abrupte vers le Sierroz) ; il est bordé à l'ouest par un "petit parterre" (n°770) et à l'est par une cour (n°771). Au-delà des fossés s'étendent, à l'ouest, un jardin d'agrément à motif de broderie (n°765), avec un "grenier" (n°764) dans l'angle nord-ouest, et au sud, la basse-cour (n°776, "grand cour"), bordée de bâtiments sur ses côtés est (n°773, "prison", 774, "maneage pour le bois", 775, "écurie") et sud (n°777, "grand écurie", n°779, "écurie") qui encadrent au sud la la "grande porte du château" (n°778), sans doute défendue par un pont-levis (échelle sur la mappe sarde) et ouvrant sur une allée nord-sud. Jardin et basse-cour sont défendus par une seconde ligne de fossés (n°762, 763, 781), dans lesquels se trouvait un chenevier (n°780). La parcelle voisine 821 était un verger. Un ruisseau longeait le site à l'ouest et alimentait un battoir (n°782). La propriété comprenait deux granges édifiées au sud-est (lieu-dit au Chattelard), aux n° 818 à 820 (818, cour, 819, grange, 820, jardin : emplacement de la ferme 2013 A4 1043, non repérée) et 814 à 818 (814, cour, 815, grange, 816, verger ).

Le comte de Clermont possède dès cette époque l'alpage de la Clusaz (IA73003319).

La reconstruction de la fin du 18e siècle

A la fin du 18e siècle, Jacques de Clermont fait construire une maison à Chambéry, rue du Collège au-delà du nouveau palais de Justice, et reconstruire le vieux château de Montcel. "L’unique avenue du castel est un pont, autrefois pont-levis ; en le quittant, on trouve à droite et à gauche deux grands corps de bâtiment : c’étaient les rustiques reconstruits à neuf ; plus bas, vis-à-vis le pont, était le château sur une esplanade très élevée au-dessus de Sierroz et d’un accès très difficile ; le nouveau château consistait en une vaste tour ronde à quatre étages composés de cinq chambres. La toiture n’en était pas achevée en 1793, lorsque M. le marquis dut émigrer". Une "chapelle nouvellement construite... attenante à une des maisons rustiques du château... vocable de saint Georges et de saint Jacques" est bénie par Mgr Antoine Eléonore Leclerc de Juigné, archevêque de Paris, en présence de plusieurs archevêques, évêques et prêtres, le 24 mai 1792 (op. cit.) (abbé Dufourd, p. 14). Durant l'exil du marquis, le château est acheté par Pierre Curtelin, de Montcel (qui est un des secrétaires de la commission des Vingt-et-Un, créée en 1792 par le Comité de Défense générale) ; vers 1811, il commence la démolition de la tour, "dont le pied en pierres de taille n’a disparu que dernièrement".

Sur le plan par masse de culture de 1802-1807, le château a comme nom de lieu-dit "Bel Air ou le Châtelard". Un bâtiment situé au sud est désigné comme "grange au Châtelard", et devait donc être une grange ou une ferme dépendant du château (peut correspondre à 2014 B3 220, dénaturé).

Sur le premier cadastre français, en 1880, le château et la chapelle ont totalement disparu. Il ne reste que les deux bâtiments "rustiques" de la basse-cour (1880 A4 717 et 719), de plan-masse différent par rapport à 1732, avec un four à pain au sud-est (1880 A4 718), à côté du pont qui supporte le chemin d'accès, et une pièce d'eau à l'ouest.

La Batie d'Albanais depuis la fin du 19e siècle

A la fin du 19e siècle, l'ensemble est acheté par le Dr Louis Sébastien Berthier, d'Aix-les-Bains (Etat de section du premier cadastre français, avant 1880) puis, au début du 20e siècle, par la famille Regairaz, des Déserts (leurs noms figurent sur les cartes postales de l'époque, sur lesquelles on distingue l'allée d'accès à la basse-cour, qui passait sur un pont (autrefois pont-levis) et que bordait à droite un fournil d'usage commun : ces aménagements ont disparu dans le 3e ou le 4e quart du 20e siècle, et le terrain remblayé devant l'édifice (renseignement oral). Les bâtiments de dépendances encadrant la cour ont été très remaniées au cours des 19e et 20e siècles : le bâtiment ouest (granges-étables) présente des remplois médiévaux dans son mur sud (pierre d'encadrement mouluré, dalles en soubassement du mur), qui montre également une extension vers l'ouest (chaîne d'angle) ; la porte de la grange nord est datée de 1870 (gravé sur jambage), la remise nord est datée des années 1930 (date 193... peinte sur la fenêtre) ; ce corps de bâtiment a été doublé au nord-ouest par la construction d'une grande dépendance agricole au 20e siècle. Le bâtiment est (habitations) a été agrandi au nord (chaîne d'angle visible côté est ; dernier corps de bâtiment au nord datable du début du 20e siècle), mais doté côté cour d'une façade unifiée, datable du milieu du 19e siècle ; la partie sud-ouest de la façade a peut-être été remaniée dans le 1er tiers du 19e siècle (fronton), la partie sud-est du bâtiment a été surélevée dans la 2e moitié du 19e siècle. L'ensemble a accueilli une fruitière (à la fin du 19e siècle et dans la 1ère moitié du 20e ? elle apparaît dans les archives communales en 1914, et l'ouvrage de M. Brocard la mentionne encore), puis a été divisé en logements.

Le château est mentionné dans le traité d'Annemasse, en 1287 ; il dépend alors du comte de Genevois, qui le donnent en fief aux Clermont en 1329. L'édifice est qualifié de maison forte jusqu'en 1480. La famille de Clermont conserve le château jusqu'à la Révolution (avec des périodes de contestations) ; le marquisat de Mont-Sain-Jean et de la Bâtie est créé pour Jean-François de Clermont en 1681. Jacques de Clermont fait reconstruire le château à la fin du 18e siècle, mais les travaux restent inachevés à la suite de son émigration en 1793. Le château avait une tour ronde de quatre étages, et une chapelle. L'édifice est acheté à la fin du 18e siècle par Pierre Curtelin, de Montcel, membre de la commission des Vingt-et-Un, qui le fait démolir en 1811 (historique établi à partir de BROCARD, M. Les châteaux de Savoie...). Sur le premier cadastre français, en 1880, il ne reste que les deux bâtiments de la basse-cour (1880 A4 717 et 719), de plan-masse différent par rapport à 1732, avec un four à pain au sud-est (1880 A4 718), à côté du pont qui supporte le chemin d'accès, et une pièce d'eau à l'ouest.

A la fin du 19e siècle, l'ensemble est acheté par le Dr Berthier, puis, au début du 20e siècle, par la famille Regairaz, des Déserts (leurs noms figurent sur les cartes postales de l'époque, sur lesquelles on distingue l'allée d'accès à la basse-cour, qui passait sur un pont (autrefois pont-levis) et que bordait à droite un fournil d'usage commun : ces aménagements ont disparu dans le 3e ou le 4e quart du 20e siècle, et le terrain remblayé devant l'édifice (renseignement oral). Les bâtiments de dépendances encadrant la cour ont été très remaniées au cours des 19e et 20e siècles : le bâtiment ouest (granges-étables) présente des remplois médiévaux dans son mur sud (pierre d'encadrement mouluré, dalles en soubassement du mur), qui montre également une extension vers l'ouest (chaîne d'angle) ; la porte de la grange nord est datée de 1870 (gravé sur jambage), la remise nord est datée des années 1930 (date 193... peinte sur la fenêtre) ; ce corps de bâtiment a été doublé au nord-ouest par la construction d'une grande dépendance agricole au 20e siècle. Le bâtiment est (habitations) a été agrandi au nord (chaîne d'angle visible côté est ; dernier corps de bâtiment au nord datable du début du 20e siècle), mais doté côté cour d'une façade unifiée, datable du milieu du 19e siècle ; la partie sud-ouest de la façade a peut-être été remaniée dans le 1er tiers du 19e siècle (fronton), la partie sud-est du bâtiment a été surélevée dans la 2e moitié du 19e siècle. L'ensemble a accueilli une fruitière (à la fin du 19e siècle et dans la 1ère moitié du 20e ?), puis a été divisé en logements.

  • Période(s)
    • Principale : 19e siècle
    • Secondaire : 1ère moitié 20e siècle
  • Dates
    • 1870, porte la date

L'ancienne basse-cour est bordée d'un bâtiment d'habitation à l'est et d'une dépendance agricole comprenant deux granges-étables à l'ouest. La partie habitation comprend un corps de bâtiment à un étage carré bordant la cour côté ouest, composé de deux logis encadrant une remise. Un second corps de bâtiment, à deux étages carrés, est accolé au sud-est (escalier intérieur, droit, dans son angle sud-ouest). Un balcon filant court au niveau du 1er étage du côté est. Un troisième corps, à usage de remise, est accolé au nord. Le bâtiment est est composé de deux granges-étables, avec fenil sous le toit. Une remise est accolée au nord, et une grande dépendance plus récente à l'ouest Ce bâtiment possède un niveau de soubassement (accès intérieur pour la partie sous l'angle sud-ouest ; accès côté nord pour la cave située sous la remise.

Une fontaine-abreuvoir (à deux bacs, en eau) est implantée au sud de la cour ; un oratoire (étudié, IA73003287) ferme la cour au nord.

Les bâtiments sont en moellon de calcaire enduit (reste d'enduit peint en rose avec plate-bande sous le toit sur la façade nord), avec des encadrements en calcaire ou en molasse ; les toits sont à longs pans et croupes sur le grand bâtiment d'habitation (corniche moulurée visible sur la partie nord), en pavillon sur son retour sud, en ardoise ou fibrociment ; à longs pans et en tôle ondulée sur les granges-étables.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
  • Toits
    ardoise, ciment amiante en couverture, tôle ondulée
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • toit en pavillon
    • toit à longs pans
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier droit en maçonnerie
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Protections

Documents d'archives

  • AC Montcel. Boîte Bâtiments communaux - Baux : Classe, bureau de bienfaisance, poste, presbytère. Requête en date du 22 février 1914 de M. Regairas Etienne Marie, fruitier au Montcel : sollicite l'autorisation d'exploiter au Montcel une porcherie annexée à sa fruitière.

    AC Montcel

Bibliographie

  • DUFOURD, E. (abbé). Notice sur la Bâtie d’Albanais, le prieuré de Saint-Robert et Montcel. Annecy : Imprimerie Charles Burdet, 1871.

    p. 14-15
  • BROCARD, Michèle. Les châteaux de Savoie. BROCARD, Edmond (dess.). Saint-Gingolph (Haute-Savoie)/Yens-sur-Morges (Suisse) : Editions Cabédita, 1995 (Collection Sites et Villages).

    p. 182-184

Documents figurés

  • [Commune de Montcel. Plan minute du cadastre par masses de culture napoléonien] / 1 dess. : papier aquarellé, plume encre noire et couleur. 156x75 cm. Echelle : 1/2372. 1802-1807 (AD Savoie. 1Fi 404).

    AD Savoie : 1Fi : 404
  • LE MONTCEL (Savoie). – La Villa Berthier [Coll. L.] Grimal, Chambéry / Louis Grimal (éditeur). 1 impr. photoméc. (carte postale) : N&B. 1er quart 20e siècle (carte non numérotée de l’éditeur Grimal, donc entre 1906 et 1908 ; envoyée en 1908. Début de la mention d’éditeur caché sous le timbre) (Collection particulière, Montcel).

    Collection particulière
  • Le MONTCEL (Savoie) Vue du Château Regairaz [au verso, marque dans un cercle] IMP. B&G LYON / B & G (imprimeur). 1 impr. photoméc. (carte postale) : N&B. 1er quart 20e siècle (Collection particulière, Montcel).

    Collection particulière
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2015
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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