Dossier d’œuvre architecture IA42002510 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Château du Soleillant, puis petit séminaire, actuellement ferme
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Montbrison
  • Commune Verrières-en-Forez
  • Lieu-dit le Soleillant
  • Cadastre 1809 B 320 à 327, 334 ; 1986 AI 64 à 71, 73
  • Dénominations
    château, séminaire
  • Appellations
    Château du Soleillant, petit séminaire
  • Destinations
    ferme

Les renseignements sont peu abondants sur les premiers seigneur du domaine du Soleillant, En 1250, Guillaume du Soleillant, prêtre et chapelain du comte de Forez Guy V, se trouve en Orient, puis un certain Johannes del Soloylland, en 1320 (B 1853, f°37), est cité par Dufour. Par la suite, d´autres personnages se retrouvent dans la mouvance des comtes de Forez, laissant à penser que le fief du Soleillant ait pu avoir une certaine importance. Emile Salomon dans les Châteaux historiques du Forez, et Joseph Barou dans son historique du château du Soleillant, in Village de Forez n°2 de 1980, nous signalent qu´en 1399, Artaud du Soleillant est seigneur des lieux, puis Artaud, son fils, capitaine-châtelain de Saint-Romain-le-Puy en 1450, en hérite à son tour. La maison du Soleillant fut généreuse envers le couvent de Saint-Thomas (commune de Saint-Thomas-la-Garde), car pas moins de 5 filles de cette famille y vécurent de la fin du XIVe siècle à la fin du XVe siècle. En 1499, de Jacques du Soleillant, le domaine passe dans les mains de Mathieu-Charles, puis dans celles de Louise du Soleillant, qui épouse Artaud de Saint-Maurice, et d´Antoine du Soleillant qui décède en 1553. Les biens de la succession de ce dernier sont partagés entre plusieurs personnes dont François de Saint-Maurice du Soleillant. La succession comprend une habitation, maison et grange au Soleillant et autres terres. En 1532 François de Saint-Maurice du Soleillant et de Brignon est contraint de vendre la maison forte et le domaine à Jehan Béraudis en 1538, qui s´en sépare à sont tour en 1542 en faveur de Louis de Chalmazel pour un montant de 2000 livres tournois. De 1542 à 1548, François de Saint-Maurice et son épouse seront locataires de Louis de Chalmazel. Dans l´acte de vente il est spécifié que les biens sont« situés et assis en la paroisse de verrières en Escotay consistant en maisons haultes, moyennes et basses, court, estableries et granges...» A nouveau, le tout est revendu en 1548 à Pierre Chastillon, avocat du roi au comté et baillage de Forez ; le manoir « consistant en maison forte, basses court avec sa courtine de tours, faussés et murailles, estableries, colombiers, jardins, vergers, chenevier, verchières et maison de cuysine de grange, court, estableries et grange et toute autre habitation d´ycelluy... » En 1559, le domaine échoit à Noêl Chastillon, puis à Sibille, sa fille, qui prend pour époux Michel Courtois d´Arcollières (famille d´origine savoyarde) qui devient seigneur du Soleillant vers 1598. le procès-verbal de la visite du château, en 1599, donne quelques indications sur son état : « la salle basse d´icellui s´est trouvée à demy déplanchée et le surplus de hais et planches pourries...dans la cuisine près de la cour des quatre murailles [sont] desfondrées et la cheminée de pierre fendue au milieu...La tour estant fendue et escartellée de haut en bas...la cheminée de la grande salle haute du costé du midy estant aussy fendue escartellée et sur le point de tomber...la chambre joignant le cour de ladite maison du costé de bize est fendue escartellée de hault en bas et aussi sur le point de tomber...dans la salle haulte toutes les murailles sont tombées escartellées et desfondrées sur les coings...La clopture de la cour de ladite maison [est] desmolie, la porte de l´entrée de la cour...[voilée] à demy pourrie... ». Ennemonde d´Arcollières, seule héritière, épouse Guillaume Rival et fait entrer le domaine du Soleillant dans la famille de l´époux. Leur fils, Claude Rival devient, à la mort de sa mère, en 1678, l´héritier du fief, mais faute de descendant, celui-ci passe, en 1693, à Jacques Rival, seigneur de la Thuillière, son cousin. Le nouveau seigneur des lieux, uni à Jeanne Sourley, n´a qu´une héritière : Antoinette Rival, laquelle, lorsqu´elle décède en 1775, faute d´héritier, cède le domaine du Soleillant à Antoine-Joseph de la Pierre, seigneur de Valprivas, petit-fils de Marguerite, fille de jacques Rival. Bien mal lui en a pris, il finira guillotiné à Feurs en 1794. Le 13 messidor an 7 (1er juillet 1799), adjudication des biens de l´émigré St. Hylaire au citoyen Chantelauze de cette commune. Durant la terreur, plusieurs prêtres réfractaires, avec l´aide d´Antoinette Montet, trouvent refuge dans le château du Soleillant, lequel, inhabité depuis la mort de Claude Rival, en 1693, est, cent ans plus tard, en très mauvais état : s´il a conservé sa silhouette d´origine, la première enceinte, les murailles et les douves ne sont plus entretenues, et les tours ont perdu leur crénelage. Antoinette Montet, affligée des malheurs du clergé, fait don de ses biens pour la somme de 23.000F au curé Perrier de Verrières, pour fonder un séminaire. Avec cet argent il acquiert le château du Soleillant et de 1809 à 1819, le séminaire s´y installe. Très vite inadapté, il est décidé de le transférer aux côtés de l´église paroissiale. L´abbé Barou fait rénover et agrandir les locaux du bourg et pour cela, récupère les matériaux de construction de toute la partie sud du château du Soleillant. Le cadastre de 1809 nous permet de reconstituer le plan général de la demeure avant destruction partielle. L´ensemble forme un quadrilatère d´environ 25m de longueur sur 20 m de largeur, ponctué, aux quatre angles d´une tour carrée, reliées entre elles par des bâtiments ou des murailles. Au nord, se trouve le logis, épaulé par une tour d´escalier en vis hors-œuvre sur son mur extérieur ; à l´ouest, entre les deux tours se tient la chapelle castrale. Le château emmuraillé se trouve au centre d´une seconde enceinte de 60m sur 40 m comportant deux tours circulaires aux angles nord-est et sud-est, reliées entre elles par un mur d´enceinte comportant en son centre un portail datant du milieu du 17e siècle. Au sud, des douves, de 5m de largeur, séparent la seconde enceinte castrale du parc ou jardin de forme trapézoïdal situé au-devant. Une porte et un passage enjambant les douves (remplaçant un ancien pont-levis ?) permettent la communication entre ce parc et la cour arrière du château. A l´intérieur de cette dernière, la ferme du granger et les communs s´appuient contre la muraille ouest. Un passage entre ces deux corps de bâtiment permet d´accéder à une seconde cour comportant d´autres bâtiments agricoles. Au début du 20e siècle A. Salomon dans « les châteaux historiques de Forez », le décrit ainsi : « La chapelle même [du château] a été sacrifiée, et seules de larges dalles perpendiculaires à la façade, à gauche, indiquent son emplacement. Elle était ornée de blasons sculptés, notamment de celui des Courtois d´Arcollières, et d´un autre figurant un chevron et des palmes qui pouvait être celui des du Soleillant. Ces curieux vestiges ont dû être employés comme matériaux de construction : seuls quelques linteaux de portes ont été épargnés et gisent pêle-mêle dans la cour de la vieille demeure. Ce qui subsiste n´est pas dépourvu de charmes : on pénètre dans la cour par un charmant portail Louis XIII, dépouillé de son écusson, mais d´une grande valeur architecturale. Une tour ronde, d´une faible hauteur, flanque l´encoignure du mur d´enceinte...Le principal corps de bâtiment est flanqué de deux pavillons rectangulaires d´un effet à la fois gracieux et imposant. Les différentes pièces qui subsistent n´ont rien de remarquable, sauf une seule située au premier étage du pavillon de droite. Elle est ornée d´une belle cheminée dont le manteau peint porte un immense écusson, surmonté d´un casque et de ses lambrequins : écartelé aux 1er et 4e de gueules à l´épée haute d´argent, posée en pal, la poignée d´or et accostée de deux fleurs de lys d´or, qui est Courtois d´Arcollières, au 2e d´azur en lion d´or, à la bande de gueules chargée de trois croissants d´argent, qui est de Châtillon ; au 3e d´azur à trois fasces ondées d´argent, qui est Rival du Soleillant. Cette cheminée est hélas, bien détériorée. Sur le derrière du château, entre les deux pavillons, s´élance dans les airs une belle tour ronde qui sert aujourd´hui de colombier. Dans le jardin est une pièce d´eau rectangulaire aujourd´hui à sec ; un peu plus loin deux fontaines de pierre montrent des écussons indéchiffrables. Après le décès au château d´Antoinette Montet en 1828, le domaine est vendu en 1860 à la famille Clavelloux de la Payre, puis ensuite, en 1866, à Michel Clairet et enfin à la famille Vial. Concernant les communs liés au château et présents sur le cadastre napoléonien de 1809, plusieurs d´entre eux demeurent en place. Le premier ensemble de bâtiments (deux disjoints sous le numéro cadastral commun avec le château et la cour : 1809 B 323) est encore présent. Les deux constructions ont été réunies par des murs de moellons de granite (le chaînage d´angle ancien est encore bien visible). Sur le portail arrière de la grange, les armoiries de la famille de Châtillon ont été rapportées au-dessus de l´arc segmentaire. Cette modification, avec la construction d´autres constructions en retour d´équerre au nord, remonte à la fin du 19e siècle. L´ensemble suivant, figurant sous le numéro 1809 B 321, 322, correspond vraisemblablement à la ferme du domaine du château avec sa cour centrale, son logis au nord (détruit par un incendie vers 1900), et ses communs, encore en place et qui datent du 16e siècle. Sur le claveau central de l´arc segmentaire du portail de l´étable, côté cour, figurent des armoiries non identifiées. Un nouveau logis, accolé au précédent, au nord, date de 1906 (renseignement oral). Face au logis, à l´opposé de la cour, des porcheries sont construites vers 1930 (renseignement oral). La grange-étable comporte plusieurs dates correspondant à des restaurations : F.1952.C (au-dessus du blason précédent) ; 1962 / RF (au-dessus du portail de l´étable ouvrant sur la cour). Cette dernière ferme abritait 25 Salers et il s´y fabriquait le fromage de fourme, commercialisé à Saint-Etienne, et affiné dans la cave voûtée du bâtiment jusqu´en 1950 (renseignement oral). Les 8 fermes de la charpente de la grange-étable, seraient de l´époque du château (renseignement oral).

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle

Il reste trop peu d´éléments architecturaux en place pour se faire une idée précise de l´organisation de l´ancien château du Soleillant. Il ne demeure partiellement en place que l´aile nord de celui-ci : la tour d´angle nord-ouest, une partie de l´élévation nord de l´aile, une partie de l´élévation de la tour hors-oeuvre de l´escalier en vis accolée à cette élévation, et un élément de l´aile nord, très remaniée en façade. Plusieurs baies sont encore en place mais de nombreuses autres sont plus récentes et datent des 19e et 20e siècles. La tour restante possède en élévation un certain nombre de portes qui ouvraient sur une construction en retour d´équerre (l´aile ouest). Dans la même tour se trouve, à l´étage, une petite cheminée au piédroit droit en pierre de taille du 16e siècle (remontage ?). Sur le pourtour du château se trouvait une enceinte dont il reste ici ou là quelques traces en élévation ; un portail du milieu du 17e siècle, et se trouvant à l´origine dans l´axe de l´aile est du château, a été restauré, démonté puis remonté plus au sud, il est incomplet en partie haute. Dans les angles nord-est et sud-est de cette enceinte, deux tours circulaires existaient encore au début du 19e siècle, aujourd´hui disparues, une petite tour plus récente a été construite au nord-est, pour en rappeler l´emplacement. Deux groupes de communs étaient, au 19e siècle, attachés au château. Le premier, est situé immédiatement à l´ouest de celui-ci ; il comprend actuellement une ferme en ligne composée d´un logis et d´une grange-étable et d´un autre corps de bâtiment avec communs en retour d´équerre, au nord, qui est accolé à l´arrière du château. La porte arrière de la grange, sur l´arrière de la ferme, comporte les armoiries de Châtillon sculptées sur une pierre placée en remploi au-dessus des clefs d´arc : d´azur au lion d´or, à la bande de gueules chargée de trois croissants d´argent. La famille Châtillon est propriétaire du château du Soleillant durant la seconde moitié du 16e siècle (de 1548 à 1598). Le second groupe de communs, sous le numéro cadastral 1986 AI 64 comporte un ensemble de bâtiments formant une ferme : un long bâtiment situé à l´ouest (déjà existant sur le cadastre ancien) abrite une grange-étable datant du 16e siècle (plusieurs portes anciennes, encore en place, datent de cette période), avec une cave voûtée à son extrémité nord. La porte de l´étable qui ouvre sur la cour, en arc segmentaire et à double cavet, comporte sur son claveau central des armoiries sculptées en bas-relief non identifiées : l´écu mi-parti, au 1 : meuble en forme de quadrupède passant positionné verticalement ; au 2 : quadrillage accompagné de quatre fleurs de lis et chargé d´une rondelle. La ferme se poursuit par un corps de bâtiment perpendiculaire au précédent et situé au nord ; il abrite une importante remise prolongée à l´est par un logis. Ce dernier comporte trois travées et quatre niveaux (un rez-de-chaussée, deux étages carrés et un comble abritant un pigeonnier sur l´angle avant gauche). Le rez-de-chaussée a sa porte d´entrée au centre, et comprend une cuisine avec une cave sur l´arrière, et une pièce pour la fabrication du fromage. Le premier étage abrite une cuisine pour les grands-parents et trois chambres ; le second étage a trois chambres et deux pièces, l´une pour le grain et l´autre pour le séchage de la viande. Dans la cour enfin d´anciennes porcheries.

  • Murs
    • granite
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvrements
    • voûte en berceau
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier tournant en charpente
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Château du Soleillant du XVe siècle, historiquement et architecturalement intéressant.

Documents d'archives

  • AC Montbrison. Série 1D 6 : Registre des délibérations du conseil municipal et des arrêtés du 20 frimaire an VII au 20 septembre 1812. Délibération du 13 messidor an VII : adjudication des fruits et revenus des grand et petit domaine du Soleillant ainsi que du pré de réserve, situé dans la commune de Verrières, provenant de l´émigré St-Hilaire. Adjugés au citoyen Chantelauze de cette commune.

  • A. Privées.Vente des immeubles du Soleillant par Claudine Marguerite Clavelloux, à Pierre Pont, supérieur du séminaire de verrières. Le 19 avril 1866. Vente : 1) du château du Soleillant, consistant en un vaste bâtiment flanqué de quatre tours et d´une tour ronde dans laquelle se trouve la montée d´escalier se trouvant à peu près en ruine. 2) La cour se trouvant au matin du château. 3) Le terrain sur le devant. 4) Le réservoir à la suite de la terrasse. 5) Le jardin à la suite, y compris la parcelle qui touche à la route, le tout d´une superficie de 25 ares (matrice cadastrale, section B, numéros de parcelles 323, 325, 326, et 327). NB : revente dès le 15 décembre 1866 du château à Michel Clairet.

Bibliographie

  • BAROU, Joseph. Le château du Soleillant (Verrières), une maison-forte et ses habitants à travers les siècles. In Village de Forez 1980, n° 2 : ill. Accès Internet : http ://forezhistoire.free.fr/verrieres.html

  • DUFOUR, J.-E. Dictionnaire topographique du Forez et des paroisses du Lyonnais et du Beaujolais formant le département de la Loire. Mâcon : imprimerie Protat frères, 1946.

    p. 951.
  • SALOMON, Emile. Les châteaux historiques : manoirs, maisons fortes, gentilhommières, anciens fiefs du Forez et des enclaves du Lyonnais, du Beaujolais et du Macônnais qui ont formé le département de la Loire ; ill. par le Vicomte Gaston de Jourda de Vaux et Henry Gonnard. Réimpression de l'édition de Hennebont de 1916, 1922, 1926. Marseille : Laffitte, 1979. 3 Vol. (446-464-361 p.) : ill.; 30 cm

    T. 1, p. 346 à 350
  • Le Soleillant, hébergement de Loisirs. Le Soleillant à Verrières-en-Forez - l´Histoire. Accès Internet : http ://www.le-soleillant.com/Histoire.html

Documents figurés

  • [Vue d'ensemble du château du Soleillant]. / Justin Dusser (photographe). 1 photogr. pos. : plaque de verre, limite 19e siècle 20e siècle. Coll. Part. G. Fougerouse.

  • Ancien Château du Soleillant, où fut le Séminaire / (1809-1818) / ROCHE. Devant l'Eglise, anciens bâtiments du Séminaire (1799-1812). [début 20e siècle]. Carte postale N&B. [Coll. Privée L. Tissier]

  • VERRIERES (830m d'alt) / Ruines du château de Soleillant. Perroton (?), édit., [début 20e siècle]. Carte postale N&B. [Coll. Privée L. Tissier]

  • Château du Soleillant : essai de restitution, fin du 18e siècle. Dessin à l'encre, In BAROU, Joseph. Le château du Soleillant (Verrières), une maison-forte et ses habitants à travers les siècles. In Village de Forez 1980, n° 2 : ill. Accès Internet : http ://forezhistoire.free.fr/verrieres.html

  • Château du Soleillant : milieu du 20e siècle. Dessin à l'encre, In BAROU, Joseph. Le château du Soleillant (Verrières), une maison-forte et ses habitants à travers les siècles. In Village de Forez 1980, n° 2 : ill. Accès Internet : http ://forezhistoire.free.fr/verrieres.html

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2012
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Articulation des dossiers