• enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Château Reygnier puis Villa Ladeville actuellement demeure bourgeoise
Œuvre recensée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Vienne

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vienne patrimoine industriel - Vienne
  • Hydrographies la Gère
  • Commune Vienne
  • Lieu-dit Vallée de la Gère
  • Adresse 75 rue Lafayette
  • Cadastre 2005 AS 52, 53

En 1824, ce lieu se situait dans le faubourg Pont Evêque, en dehors des remparts et des portes de la ville de Vienne.Cette villa correspond à l'ancienne parcelle n°352, section C du cadastre napoléonien. D'après les archives personnelles de la famille qui possède cette demeure actuellement et grâce auxquelles il est possible de remonter la succession des différents propriétaires, cette propriété appartenait à Vincent Munier jusqu'en 1821, date à laquelle il décède. C'est sa fille Jeannette Munier et son époux Charles Tillard qui en héritent. Situé sur les coteaux, le site n'était pas encore bâti en 1824. En 1852, la propriété est transmise au fils Etienne Charles Tillard. IL décède en 1870 et laisse ses biens à ses trois filles. Une adjudication de 1873, concernant l'héritage de monsieur TILLARD, fait objet de trois lots, dont deux maisons à Vienne, l'une près le pont Rouge, et l'autre dite Maison Ladeville, mas de Saigne. Cette dernière est ainsi décrite : Une propriété appelée La Deville au mas de Saigne, quartier Pont-Evêque, composée de bâtiment d'habitation et d'exploitation, cour, fontaine, jardin, pré, treillages et terres, plantée d'arbres à fruits et de mûriers, le tout formant un tènement d'une contenance totale d'environ un hectare, (...) et ayant pour confins, au midi la rue Pont-Evêque sur laquelle la maison porte le numéro 91; au Nord la propriété de madame Perrot ; au levant et au midi la maison Roux, et le jardin Français ; et au couchant la propriété Charpe. Après désistement de ses soeurs, c'est Adèle Charlotte Tillard, épouse de Amédé Pinaud, qui récupère le tout. Mais en 1894, elle le revend à M. François Reygnier, minotier. C'est lui qui construit la maison que l'on voit aujourd'hui. A sa mort, François Reygnier dispose en faveur de son fils François Félix du demi quart de tout ce qu'il possède dont la propriété Ladeville, maison et dépendances en 1918.Félix Reygnier meurt sans enfant et sa veuve, Mme Duret, revend la demeure à la Société Ladeville en 1947. L'acte de vente, désigne une propriété de rapport et d'agrément sise à Vienne, rue Lafayette, 99 bis, dénommée Villa Ladeville, comprenant maison d'habitation, remise, fenil, terrasse, jardin, et terre d'un seul tènement de la superficie d'un hectare...

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
  • Dates
    • 1894, daté par source

La propriété située au Mas de Seigne, sur la colline dominant la Gère au Nord, commence au bord de la rue Lafayette par un grand parc étendu sur les coteaux. Cet ensemble architectural se compose d'une grande maison et de ses dépendances, auxquels on accède par un chemin privatif qui monte à travers le parc, depuis la rue.De plan rectangulaire, cette belle demeure isolée occupe environ 210 m² au sol, et s'élève sur un rez-de-chaussée et deux étages. Les baies du second étage sont percées dans le brisis de toiture.Ce bâtiment est construit sur un niveau de caves creusées dans le rocher et soutenu par des poutres d'acier. L'ensemble de la construction est en pierres de taille, que l'on voit apparaître notamment au niveau des chaînages d'angle.Ce bâtiment est couvert d'un toit brisé à quatre versants, dont les pans verticaux sont couverts d'ardoises. La partie supérieure de la toiture est couverte de tuiles mécaniques. L'ensemble est porté par une solide charpente en bois.Au devant de la façade principale orientée Sud-Ouest, se développe une terrasse plantée d'arbres avec balustrade et vue sur la vallée.Cette façade est composée de cinq travées régulières, avec une travée axiale marquée par l'entrée principale, le balcon de l'étage noble et par la baie centrale du brisis de toiture.Au rez-de-chaussée et au premier étage, les baies rectangulaires sont encadrées d'un chambranle mouluré à crossettes et sont surmontées d'une corniche moulurée, avec des denticules pour celles de l'étage noble. Elles ont un garde-corps métallique à motifs végétaux.La porte d'entrée principale de la maison occupe la travée centrale au rez-de-chaussée, après une volée de marches à degrés convexes. Son encadrement richement orné se compose d'un chambranle mouluré et d'une corniche à médaillon central.Au premier étage de la travée centrale, une porte-fenêtre est associée à un balcon soutenu par des consoles en pierre, avec un très beau garde-corps métallique à motifs végétaux.Les baies du second étage sont également encadrées d'un chambranle à crossettes, décoré d'un motif végétal gravé. La fenêtre de la travée centrale surmontée d'un fronton pignon, est plus haute et porte l'inscription 1894 qui correspond sans doute à la date de construction de la maison.La façade arrière du bâtiment est composée de trois travées. Au centre, une porte de service est encadrée par un chambranle plat à crossettes et est surmontée d'une marquise. Les étages sont éclairées de ce côté par des baies rectangulaires, avec le même type d'encadrement que l'on retrouve autour de la porte de service et sur les façades latérales.La façade latérale droite ne présente que deux travées qui sont décalées vers l'arrière du bâtiment. Au rez-de-chaussée une porte fenêtre permet d'accéder à un petit salon, après quelques marches à degrés convexes. Elle est surmontée d'un balcon sur le modèle de celui de la façade principale, associé à une seconde porte-fenêtre. La travée voisine est composée de fenêtres rectangulaires.Sur la façade latérale gauche, une travée de trois baies rectangulaires est repoussée vers l'arrière du bâtiment. Une fenêtre carrée isolée éclaire le premier étage, tandis qu'une petite lucarne ovale décorée apporte un peu de lumière au second étage. Une fontaine artificielle en blocs de pierre est adossée à cette façade.La distribution intérieure s'organise autour de l'axe centrale que constitue l'escalier en pierre, tournant à droite, à deux volées, avec rampe en fer décorée.Les pièces de réception et la cuisine sont au rez-de-chaussée tandis que les chambres sont aux étages. Les cheminées en marbre et les parquets des pièces de réception, les boiseries des portes et les décorations de stuc sont d'origine.L' architecture néoclassique de cette maison, sans effet décoratif, mais qui s'affirme par sa composition rigoureuse et un vocabulaire savant, relève d'une composition assez traditionnelle de la demeure bourgeoise au XIX e siècle.A l'arrière de la grande maison, les bâtiments qui abritent les dépendances forment un L et s'élèvent sur deux niveaux. Ils sont adossés au flan de la colline, et sont construits en maçonnerie de moellons ébauchés, à tête dressée.Ces bâtiments sont percés au rez-de-chaussée de portes d'entrée et de grandes ouvertures (garages, écuries, hangars) et à l'étage de fenêtres rectangulaires. Toutes ces ouvertures sont à arc segmentaire, avec voussoirs de moellons équarris. Quelques petites baies percées dans la façade Nord apportent de la lumière supplémentaire à l'étage. On accède à l'étage par une petite porte située en haut d'un escalier en pierre, sur la façade la plus à l'Est de l'ensemble. Les deux bâtiments communiquent à ce niveau.Les deux très belles charpentes en bois portent des toitures à deux et quatre versants, avec avant-toit, couvertes de tuiles mécaniques.Sur cette propriété un ancien boulodrome existe encore. Au bout du terrain, un petit pavillon polygonal servait d'abri et de local pour les joueurs de boules. Son toit en flèche à cinq pans est couvert d'ardoises en écaille. L'unique petite pièce accessible par une porte est éclairée par deux fenêtres.

  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Cette villa est remarquable par son unicité. Elle est la seule maison bourgeoise de toute la vallée. Dans un énorme parc avec écurie, elle trône au dessus de la vallée, sur les coteaux du Mont Arnaud.Sur plan massé, elle présente une façade soignée, aérée et délicate. Cette belle propriété est à conserver.

Bibliographie

  • RAYMOND, F., Plan général d'alignement à parcelles fermées de la ville de Vienne, accompagné de son index de noms, échelle 1/2000, CREAM, 1875 RAYMOND, F., Plan dressé par le géomètre soussigné, échelle 1/2000, CREAM, 1891

  • Plan normalisé, échelle : 1/2000 ème, CREAM 1977

Documents figurés

  • Plan napoléonien, échelle : 1/2500ème, services techniques, Mairie de Vienne 1824

Date d'enquête 2006 ; Date(s) de rédaction 2009