Dossier d’œuvre architecture IA26000456 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional des Baronnies provençales
Cimetière de Barret-de-Lioure
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Parc naturel régional des Baronnies provençales
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Espace patrimonial et paysager du Bassin de Montbrun-les-Bains - Nyons
  • Commune Barret-de-Lioure
  • Lieu-dit
  • Adresse R.D. 542
  • Cadastre 1813 B2 770  ; 1987 B2 494  ; 2016 B2 494

L'origine de l'actuel cimetière de Barret-de-Lioure paraît très ancienne, et sa position laisse penser qu'elle pourrait peut-être remonter à l'antiquité et avoir été le site funéraire de l'habitat du Génisseau. En tout cas il est manifeste qu'à l'époque médiévale, le cimetière était placé dans le village, la micro-toponymie appelant ce quartier « La Clastre », renvoyant à la présence d'un presbytère ou d'une terre appartenant à un bénéfice religieux.

L'analyse des textes de la période moderne laissent deviner plusieurs cimetières médiévaux et modernes à Barret-de-Lioure, chacun associé à une chapelle ou église.

Ainsi, il semble qu'à l'époque médiévale un petit cimetière intra-muros ait existé au village (en même temps que le cimetière de La Clastre ?), la tradition orale rapportant que des sépultures auraient été découvertes autour de l'église au début du 20e siècle.

Par ailleurs, des bulles papales du 12e siècle, publiées dans les « Notes sur les prieurés dépendants de Saint-André » dans les Mémoires de l'Académie de Vaucluse (1898), mentionnent les « ecclesias de Barreto Lura » en 1118 et 114, puis l'« ecclesia de Barreto Sancti Salvatoris et Sancti Clementis » en 1178.

Un article de la Société d'étude des Hautes-Alpes (1924) fait état de deux cimetières à Barret-de-Lioure.

Il mentionne le « cimetière Saint-Sébastien », associé à une « chapelle rurale Notre-Dame » également appelée « Notre-Dame la Brune » et dépendant de St-André-lès-Avignon. Le cadastre de 1788 signale que le quartier de "Saint-Sébastien" est traversé par le chemin de Mévouillon. On peut donc le situer au nord-ouest de l'actuel village. En 1659, une terre, située au quartier de Saint-Sébastien, avoisine "le roc de la Mallautière", laissant penser ce cimetière a pu, à la fin du Moyen Age ou au XVIe siècle, servir pour les pestiférés.

Cet article mentionne aussi un prieuré et un cimetière « Saint-Sauveur » associés à une chapelle « Saint-Laurent ». Cette association résulte d'une part des changements du siège de la paroisse au XVIIe siècle et à la proximité du cimetière avec l'église Saint-Sauveur d'autre part. En effet, le cimetière actuel semble être celui qui était associé à l'église Saint-Sauveur qui était alors paroissiale avant que le siège de celle-ci ne soit transféré à l'église du village, dédiée à Saint-Laurent. En effet, la visite pastorale de 1599 localise les ruines de l'église paroissiale Saint-Sauveur, alors ruinée à proximité du cimetière. L'évêque , demande alors dans son ordonnance que "le cimetière de ladite eglise de St Saulveur sera cloz et fermé tout a l'entour et dans iceluy sera compris la place ou ladite eglise souloit estre scituée". Lors de la visite de 1641, cette localisation est confirmée : "les masures de l'encienne esglise parrochiale soubz le titre de St Sauveur, démolie a ce qu'on dit par les hérétiques aux guerres civiles, laquelle esté cituée hors le village proche du cimetiere ou lon enterre encore les morts". A l'occasion des visites paroissiales du XVIIe siècle, les évêques se plaignent de l'absence de clôture du cimetière et ordonnent la réalisation de travaux, qui restent à la charge de la communauté : "le cimetière (...) sera cloz et fermé tout à l'entour (...), à l'entrée dudit cymetiere sera mis une barriere afin que le bestail ny entre et au milieu planté une croix pour monstrer que c'est ung lieu saint et sacré" (1599) ; "le cimetière qui est joignant ladite eglise sera fermé de murailhe à chaux et sable et à l'entrée mis une barriere avec une claie sur une fosse quy y sera faicte pour empecher que le bestailh ny entre dedans" (1612). En 1685, le cimetière n'est toujours pas clos, mais il semble finalement l'être en 1740, même si "il n'y a point de porte et l'herbe qui y etoit sert de nourriture aux animaux que lon y fait paitre". Au début des années 1870, les murs du cimetière sont en ruine, toutes sortes d'animaux y entrant, alors que le chemin de moyenne communication n°46 (actuel CD 542) qui le borde est très fréquenté. Les travaux sont réceptionnés en novembre 1877.

Lors des visites pastorales du début du XVIIe siècle, les évêques observent que les protestants de Barret-de-Lioure s'y font également enterrer. Ils demandent donc régulièrement à la communauté d'habitants de Barret de mettre à la disposition des protestants un terrain susceptible de servir de cimetière. Celui-ci devait être éloigné de 300 pas au moins de celui des catholiques (1612), "de sorte que de lun on ne puisse ouir ce qui se chante ou faict à l'autre pour obvier aux desordres qui en peuvent arriver contre le service de dieu et du roy" (1641). S'il a existé, ce cimetière réformé n'a pas été localisé.

Enfin, la tradition orale rappelle le souvenir d'enterrement fait à la fin du 19e siècle au cimetière de la chapelle de La Donne, au pied de laquelle le cadastre napoléonien de Montbrun donne le nom de « Saint-Sauveur ».

Sur le plan cadastral de 1813, le cimetière est figuré à cet emplacement, et dans ses limites actuelles. Mais il a anciennement été plus étendu, puisque des tombes ont pu être observées à l'occasion de travaux d'adduction d'eau réalisés dans le chemin qui bord de la cimetière. De même, la tradition orale rapporte que d'autre tombes ont été dégagées dans le sol, lors de la rénovation des intérieurs du bâtiment voisin du cimetière.

L'organisation actuelle a été mise en place à la fin du XIXe siècle, quand la commune a choisi d'adopter le régime des concessions perpétuelles, dont les premières sont vendues en 1896.

La tradition orale rapporte que l'enclos en ferronnerie d'une tombe est un remploi de l'ancien garde-corps du balcon du presbytère, qui était situé au village. Au cours du dernier quart du 20e siècle, l'élargissement de la R.D. 542 a imposer la rectification des angles sud-est et sud-ouest du mur de clôture. Enfin, la fin des années 1990 voit la création d'un ossuaire, d'un caveau communal et une réorganisation de la partie haute du cimetière.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age , (incertitude)
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : Epoque contemporaine
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle

Le cimetière est situé à environ 200 mètres au nord-est du village de Barret-de-Lioure, au bord de la R.D. 942.

Il est fermé par un mur de clôture maçonné et enduit, dont le couvrement est en béton. Ce mur possède un portail, côté ouest, flanqué de deux piliers en pierre de taille calcaire coquillé, avec un entablement mouluré. Un épicéa est planté à côté de ce portail, à l'extérieur du cimetière. Côté sud, on note un alignement de tilleuls, plantés à l'intérieur du cimetière, le long du mur.

Le cimetière est organisé autour d'une allée centrale bitumée. A l'angle sud-ouest, on remarque d'anciennes stèles déposées, à proximité du caveau communal, lequel est construit en béton. Les tombes sont organisées de part et d'autre de l'allée centrale, ou adossées perpendiculairement au mur de clôture.

Les stèles et les caveaux sont la plupart en pierre de taille calcaire, et certains possèdent un décor en bas-relief. On relève six tombes possédant un enclos avec chaîne et piliers en pierre de taille ou en fer ou fonte ; une tombe possède un enclos en ferronnerie. Le mobilier funéraire est composé de plaques et de cœurs en tôle, émaillée ou non, avec inscriptions peintes ou moulées, et de croix en bois, en ferronnerie ou en fonte ; on relève également la présence d'une couronne de perles.

La croix du cimetière (étudiée) est située à l'est, dans l'axe de l'allée centrale.

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Hautes-Alpes. Série G : 781. Procès verbaux des visites pastorales faites par Charles-Salomon du Serre, évêque de Gap, dans les paroisses de son diocèse, arec ordonnances pour la reconstruction ou réparation des églises, restauration des cimetières, achat de vases sacrés et d'ornements, etc. 25 juin-4 août 1612. 1 registre papier.

    AD Hautes-Alpes : Série G : 781
    fol. 219-227, 8 juillet 1612
  • AD Hautes-Alpes. Série G : 784. Procès-verbaux des visites pastorales faites dans les paroisses du diocèse de Gap par l'évêque Artus de Lionne ou ses délégués. Ordonnances pour réparer les églises et cimetières, acheter des vases et ornements sacrés, défendre d'enterrer les protestants dans les cimetières des catholiques, etc. 1641-1650 . 1 registre papier.

    AD Hautes-Alpes : série G : 784
    fol. 268-277 v°, 6 juin 1641
  • AD Hautes-Alpes. Série G : 786. Procès-verbaux des visites pastorales faites par l'évêque Charles-Bénigne Hervé dans les paroisses du diocèse de Gap. Ordonnances de l'évêque pour la réparation des églises, chapelles, cimetières et maisons curiales, pour l'achat de vases et ornements sacrés, etc. 1685-1698. 1 registre papier.

    AD Hautes-Alpes : Série G : 786
    fol. 19-22, 29 décembre 1685
  • AD Drôme. série 3 P : 3276. Etat des sections du cadastre de Barret-de-Lioure, 1824.

    AD Drôme : 3 P 176
    Section B.
  • AD Drôme. série E Dépôt : 15-2 - Cadastre de Barret-de-Lioure, 1788, 131 fol.

    AD Drôme : E DEPOT 15-9
  • AD Hautes-Alpes. Série G : 779. Procès verbaux des visites pastorales dans les paroisses du diocèse de Gap par l’évêque Pierre Paparin de Chaumont. 26 avril-6 août 1599. 1 registre papier.

    AD Hautes-Alpes : Série G : 779
  • AD Hautes-Alpes. Série G : 788. Procès-verbaux des visites pastorales faites dans les paroisses du diocèse de Gap par les évêques François Berger de Malissoles et Claude de Cabanes. 1733-1741. 1 registre papier.

    AD Hautes-Alpes : Série G : 788
  • AD Drôme, série 2 E : 945. SEDERON. Etude de Maître Bonnefoy (Louis) : minutes (1658-1660).

    AD Drôme : 2 E 945
  • AD Drôme. série 2 O : 56. Dossiers d'administration communale. BARRET-de-LIOURE. Biens communaux, église, presbytère, cimetière (1806-1912)

    AD Drôme : 2 O 56

Bibliographie

  • MERITAN, M., abbé. Étude sur les abbés et le monastère de Saint-André de Villeneuve-Lès-Avignon. Notes sur les prieurés dépendants de Saint-André. Mémoire de l'Académie de Vaucluse, Avignon : 1898

    Accès internet : <http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57444220/f336.item

    p. 293
  • MANTEYER, Georges de. Les origines chrétiennes de la lle Narbonnaise, des Alpes-Maritimes et de la Viennoise (364-483), Bulletin de la Société d'études des Hautes-Alpes, Edition Louis Jean et Peyrot, Gap, 1924

  • PICRON, Gilbert. Barret-de-Lioure, histoire et habitants. Comité des fêtes de Barret-de-Lioure, 2006.

  • PICRON, Gilbert. Barret-de-Lioure, croix et symboles. Comité des fêtes de Barret-de-Lioure, 2009.

Documents figurés

  • AD Drôme. série 3 P : 3276. Plan cadastral de la commune de Barret-de-Lioure, 1813.

    AD Drôme : 3 p 3276
    Section B2.
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2016
© Parc naturel régional des Baronnies provençales
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Articulation des dossiers