Dossier d’œuvre architecture IA63002608 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine Michelin
Cité ouvrière de La Rodade - DOSSIER EN COURS
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Clermont-Auvergne-Métropole
  • Commune Clermont-Ferrand
  • Dénominations
    cité ouvrière
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin ouvrier

La Rodade est l'une des cités Michelin construite dès les années 1910 puis agrandie dans les années 1920, implantée à la fois à proximité de l'usine de Cataroux (côté est) et en lisière du Vieux Montferrand. Elle aurait été implantée sur d'anciennes vignes ayant appartenu en partie aux Hospices de Clermont.

Douze premières maisons, au nord entre la rue de la Grolière et la place de la Rodade, datent de la période 1911-1914 : un premier permis de construire 4 maisons est délivré en janvier 1909 (2 maisons à 2 logements en rez-de-chaussée et 2 maisons de 4 logements à un étage). Il s'agit vraisemblablement des habitations situées au nord-ouest de la cité, et dont il ne reste aujourd'hui que les deux maisons à étage (de type B), les deux autres (de type A) ayant disparu sous le tracé de la rue de la Grolière. Quatre mois seulement plus tard, en mai 1909, un deuxième permis est accordé pour 3 nouvelles maisons (de type F), qui correspondent aux 2 maisons encore visibles, à étage et deux logements, du côté ouest de l'Allée Centrale au croisement avec la rue de la Grolière et à une troisième dans le même alignement, détruite. Très vite un nouveau projet est lancé, et en avril 1910, ce sont 5 nouvelles habitations qui sont autorisées : une maison de 4 logements à un étage et 4 maisons en rez-de-chaussée représentant 10 logements (sans doute les 3 maisons de type A dédoublé encore en place sur l'Allée Centrale, au sud de l'immeuble collectif - voir infra -, ainsi que la maison en rez-de-chaussée à 4 logements de type A et celle à étage et 4 logements de type B à l'ouest de ce même immeuble).

Elles sont donc conçues selon un type A pour 6 d'entre elles (demi-type A pour 5 et un type A complet pour 1), selon le type B pour 3 autres au nord ; parmi ces dernières, celle à l'angle de la place de la Rodade et de l'Allée Centrale a été reconstruite selon un modèle inspiré du type B d'origine mais transformé en fonction de l'époque (fin des années 1940). Un troisième type a été implanté dans la cité d'origine : il d'agit de 3 maisons du type F (à un étage et deux logements), dont la construction a été autorisée par le permis de construire de mai 1909.

Parmi ces douze maisons d'origine, une seule, la plus à l'est, semble encore à peu près dans son état d'origine en 2020 (3 ont été totalement détruites - voir supra). Toutes les autres ont soit subi des dommages lors du bombardement de l'usine voisine en mars 1944 (c'est le cas pour deux d'entre elles, restaurées en 1944-1945 par des apprentis Michelin et toujours en place en 2020), soit ont été détruites puis reconstruites immédiatement en 1944-1945 pour trois d'entre elles, ou un peu plus tardivement pour les trois autres, entre 1947 et 1953 (la plus au nord porte une plaque rappelant que sa reconstruction est due, là encore, aux apprentis Michelin, en 1949-1953). Neuf maisons originellement construites au début du siècle sont donc encore en place en 2020, mais parfois restructurées par rapport à leur forme originelle.

Un autre édifice daté de cette première période est situé au nord de la cité : il s'agit de l'immeuble collectif ouvrier de 3 étages cité plus haut, dont le permis de construire date de mai 1915. Le PV de récolement des travaux est dressé fin décembre 1916. Toujours en place, ce collectif a cependant été touché lui aussi par le bombardement de 1944 et a priori restauré peu après.

Une deuxième importante campagne de construction s'est déroulée quelques années plus tard, en 1923-1924 : en février 1923, une demande d'autorisation est faite pour la construction de 20 maisons de type O ; l'arrêté de permis de construire est signé en mai 1923. Cette vingtaine d'habitations vient s'ajouter au sud, au sud-ouest et au sud-est des maisons d'origine, laissant alors une vaste surface de parcelles non construites au centre de cet ensemble. Il s'agit donc de bâtiments à étages regroupant chacun quatre logements. Là encore, le bombardement de 1944 a fait des dégâts, endommageant 7 de ces maisons et en détruisant 5. Toutes ont été réparées ou reconstruites immédiatement en 1944-1945 ou quelques années après, entre 1947 et 1953 (sur un modèle de type O légèrement différent de celui d'origine). Sur un total de 10 maisons des années 1920 encore en place en 2020, 8 n'ont pas subi de dommages dus à la guerre.

Puis plusieurs séries de démolition ont eu lieu, l'une entre 1994 et 1996 pour 3 maisons (au nord-ouest et au sud), mais la plus importante, entre 2000 et 2004, a touché 9 habitations lors de la réalisation d'un nouveau tracé pour la rue de la Grolière et l'installation du musée de l'Aventure Michelin à proximité immédiate de la cité, côté ouest : une partie des parcelles libérées a permis de dégager les abords et de créer des places de parking.

Enfin, toujours entre 2000 et 2004, 7 immeubles collectifs (a priori non Michelin) ont été construits sur l'ancienne partie centrale vacante de la cité.

La cité de la Rodade a été construite essentiellement en deux temps : les premières maisons datent des années 1911-1914, puis une importante deuxième campagne de construction se déroule en 1923-1924. En 1944, un bombardement allié sur l'usine de Cataroux toute proche endommage ou détruit un certain nombre d'entre elles. Elles seront très vite restaurées ou reconstruites, dès 1944-1945 pour les premiers chantiers et entre 1947 et 1953 pour les autres.

Enfin, le réaménagement du quartier avec l'ouverture du musée de l'Aventure Michelin et un nouveau tracé de la rue de la Grolière, entraîne la démolition de nombreuses habitations entre 2000 et 2004.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par source, daté par travaux historiques
    • Secondaire : 2e quart 20e siècle , daté par source, daté par travaux historiques
    • Secondaire : milieu 20e siècle , daté par source

Plusieurs types d'habitations Michelin sont représentés dans la cité de la Rodade : les types A (6 maisons) et O (20 maisons), mais aussi le type B (pour 3 maisons) et, pour 3 maisons également, un type qui a été très peu utilisé a priori, le type F ; on trouve par ailleurs un immeuble collectif, au nord, à proximité de la place de la Rodade.

Le type A est une habitation regroupant 4 maisons accolées occupant chacune un angle du bâtiment, en rez-de-chaussée surélevé sur un sous-sol semi-enterré, toit à longs-pans et toit en appentis sur les annexes latérales, couvertures en tuiles (ici en tuiles creuses mécaniques). À la Rodade, il est divisé en deux la plupart du temps, avec des entités de deux maisons accolées seulement.

Le type O correspond lui aussi à une habitation regroupant 4 maisons accolées occupant chacune un angle du bâtiment. Mais la distribution est particulière à ce seul type Michelin : il s'agit d'un système de demi-étages sur 3 niveaux décalés de part et d'autre de l'escalier central. L'accès se fait de plain-pied et ouvre sur un vestibule qui distribue, outre une première volée de marches, une cave semi-enterrée et un débarras (de fait les équipements sanitaires, wc et douche). Le premier palier dessert la cuisine (au-dessus de la cave), très haute sous plafond ; le deuxième palier donne accès à une chambre (au-dessus du débarras) ; enfin au dernier palier (où les niveaux ont été rattrapés de part et d'autre de l'escalier) se trouvent deux autres chambres. La toiture, à longs-pans, est couverte en tuiles, ici en tuiles plates mécaniques.

Certains bâtiments de type O (démolis aujourd'hui), qui correspondent à ceux reconstruits le plus tardivement après le bombardement de 1944 (fin des années 1940 - début des années 1950) ont fait l'objet de certaines variations, comme c'est aussi le cas à la cité de Fontcimagne par exemple : il s'agit en particulier de l'adoption du toit à croupes plutôt qu'à longs-pans, et peut-être d'une organisation en façade légèrement différente.

Le type B correspond à une habitation à 4 logements (2 en élévation antérieure et deux en élévation postérieure) - de taille un peu inférieure au type A en longueur (pas d'annexes latérales d'origine, a priori) mais un peu plus large en profondeur vraisemblablement, et à un étage-carré (avec rez-de-chaussée légèrement surélevé sur sous-sol). Les entrées se font latéralement. Le toit est à longs-pans, avec une couverture en tuiles mécaniques.

Le type F peut correspondre à une maison de deux ou quatre logements. Ici, ce sont des maisons à deux logements (disposés perpendiculairement au faîtage). Elles comportent un étage-carré sur rez-de-chaussée surélevé avec cave sur une partie du sous-sol ; chaque entrée se fait sur l'un des pignons. Un appentis double (pour chaque logement) a été accolé sur l'un des murs-gouttereaux, peut-être lors des restaurations de la période 1947-1953 dues au bombardement de 1944. L'éclairage apporté par de multiples petits jours carrés en élévation sur jardin sont également un ajout au type F d'origine lors de la reconstruction, tout comme la suppression de toute ouverture côté rue.

Les reconstructions après ce bombardement de 1944 sur Cataroux ont peut-être engendré aussi l'apparition de modèles atypiques. C'est le cas de la maison reconstruite par les apprentis Michelin sur la rue de la Grolière au tournant des années 1940-1950, sur l'emplacement d'une habitation de type B. Elle consiste toujours en une habitation quadruple à un étage-carré, mais les entrées se font en avancée sur les murs-pignons, et de petits bow-windows ont été créés pour les fenêtres du rez-de-chaussée. Le tout est couvert d'un toit à croupes.

L'immeuble collectif présente un plan allongé selon un axe nord-sud, flanqué de deux avant-corps à ses extrémités. Il se compose d'un sous-sol semi-enterré, d'un étage de soubassement avec rez-de-chaussée surélevé et de 3 étages-carrés. Les toits à longs-pans sur chaque corps de bâtiment sont couverts (actuellement) de tuiles creuses mécaniques. Il comportait à l'origine 37 logements : 3 de 2 pièces, 17 de 3 pièces, 12 de 4 pièces et 5 de 5 pièces.

  • Toits
    tuile creuse mécanique, tuile plate mécanique
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    sous-sol, étage de soubassement, en rez-de-chaussée surélevé, rez-de-chaussée surélevé, entresol, 1 étage carré, 2 étages carrés, 3 étages carrés
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon couvert
    • toit à longs pans croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre

Documents figurés

  • Vue aérienne des cités de La Rodade et du Stade-République, photographie noir et blanc, Collection Patrimoine Historique Michelin, n° de catalogue 00024913, s.n., s.d. [entre 1914 et 1923].

    Collection Patrimoine Historique Michelin : 00024913
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2020
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel