Dossier d’œuvre architecture IA69006511 | Réalisé par
Ducouret Bernard
Ducouret Bernard

Chercheur au service régional de l'Inventaire Rhône-Alpes jusqu'en 2006.

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  • inventaire topographique, Inventaire de la Ville de Lyon
Cloître de la collégiale Saint-Nizier
Œuvre monographiée
Auteur
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon Saint-Nizier
  • Commune Lyon 2e
  • Lieu-dit Saint-Nizier
  • Adresse rue Saint-Nizier
  • Cadastre 1831 H2 656, 658 à 663, 666 ; 1999 AB 19, 20, 21, 24, 25
  • Dénominations
    cloître
  • Appellations
    de la collégiale Saint-Nizier
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    cimetière, école

HISTORIQUE

La plus ancienne mention du cloître remonte à 1444, date à laquelle le chapitre concède aux cordonniers plateam existentem in claustro pour y bâtir une chapelle sous le patronage de saint Crépin (COTTIN, p. 6). En 1535, le cloître est encore un lieu de rassemblement occasionnel du chapitre : " Il y avoit un cloistre en ladicte églize ou le chapitre s´assembloit quelquefois " (AD Rhône : 15 G 142. Inventaire de 1657). En 1543, le chapitre prononce plusieurs requêtes auprès du consulat pour l´établissement d´un petit cimetière dans le préau (AD Rhône : 15 G 1 et 15 G 8). Le 3 juillet 1618, le chapitre effectue des réparations au cloître (AD Rhône : 15 G 142. Acte capitulaire mentionné dans l´inventaire de 1657). Le 28 août 1657, le chapitre procède à un inventaire de ses biens, suite à une visite de la sénéchaussée de Lyon. Les pièces justificatives servent à prouver que le chapitre a toujours été propriétaire du cloître. Une brève description du lieu est alors donnée : " il y a encore des vestiges des pilliers qui soustenoient le couvert dudict cloistre que ladicte place estoit au pouvoir desdits intimez [le chapitre], comme qu´elle estoit par eux tenue fermé par une porte " (AD Rhône : 15 G 142. Inventaire du 28 août 1657).

L´acte capitulaire du 12 mai 1543 mentionne la vente par le chapitre de la galerie occidentale du cloître au sacristain Jacques Seneton pour son usage personnel (AD Rhône : 15 G 142. Acte mentionné dans l´inventaire de 1657). Dans une transaction du 8 octobre 1552, le chapitre promet de faire bâtir contre cette galerie une maison pour l´habitation du sacristain, lequel s´engage à y faire ouvrir des fenêtres à larmiers donnant sur le cloître : " édifier la maison ou il [le sacristain] demeuroit et icelle forgete sur ledict petit cloistre de ladicte église Saint-Nizier et sur iceluy faire fenestre et larmiers pour prendre du jour sur ledit cloistre ". (AD Rhône : 15 G 142. Acte mentionné dans l´inventaire de 1657). Cette maison jouxtait vraisemblablement l´angle formé par la galerie sud et la galerie ouest, car le lieu est signalé comme appartenant aux héritiers Seneton, propriétaire de l´actuel immeuble 3, rue de Brest (AD Rhône : 15 G 451. Carte de rente 4, 1755).

Le 9 juillet 1657, le chapitre cède la galerie occidentale à Nicolas Allenet, marchand drapier à Lyon, " moyennant cent livres de rente annuelle perpétuelle et sous le sers principal de deux mille livres " (AD Rhône : 15 G 142. Acte mentionné dans l´inventaire de 1657). L´acte capitulaire stipule toutefois que cette partie demeure la propriété du chapitre, au même titre que le cloître et le petit cimetière. Elle fait treize pieds de largeur et quarante-cinq pieds de longueur. Elle jouxte la chapelle des cordonniers au nord, le préau à l´est, l´arrière des actuels immeubles 1 et 3, rue de Brest à l´ouest : " maison treize toizes de place a prendre puis le pillier restant dudit cloitre du coté de ladite église en contre la chapelle de M. Crespin, pillier inclus dans ledit espace rendu jusqu´à la maison du sieur Allenet en largeur, et depuis le pillier inclusivement a tirer a droite ligne jusqu´à la maison du sieur Pichon, ledit espace de cloître joignant les chapelles de ladite église de bize, la place qu´on apelloit jadis petit cimetiere de matin, le restan dudit cloitre aussy de matin, la maison du sieur Allenet et celles de l´Hotel Dieu de soir et celle du sieur Pichon (...) sous la rente annuelle perpetuelle fonciere de la somme de cent livres ". Le chapitre autorise Nicolas Allenet à bâtir sur l´emplacement de la partie sud de la galerie un bâtiment à voûte de onze pieds hors terre, à talus et en pente, conformément à celui qu´il a déjà fait construire dans la partie nord, contre les murs des chapelles. En contrepartie, le chapitre s´octroie le droit de faire élever des chambres au-dessus de ce nouveau bâtiment. Ces biens immobiliers demeurent la propriété du chapitre, afin de garantir le paiement par Nicolas Allenet des créances restant dues (AD Rhône : 15 G 222). La fabrique, se considérant propriétaire des lieux, s´oppose à la vente et à la construction du bâtiment (cf. annexe), mais en vain puisque Nicolas Allenet y élève un magasin en 1669 (AD Rhône : 15 G 176).

La manécanterie ou école des clergeons est située à l´angle des galeries sud et est du cloître au moins depuis 1687 : " cloître de Saint Nizier où est à présent la maison et Ecole des Clergeons " (BM Lyon : 110770. Plan du factum). Sa plus ancienne mention remonte au 13 août 1607 (AD Rhône : 15 G 154. Acte capitulaire). Elle reçoit un étage en 1723 (COTTIN, p. 6). En 1770, le chapitre décide de faire reconstruire le bâtiment et creuser des caves à inhumer sous le préau du cloître ou petit cimetière. Le chanoine Machério, " chantre, syndic " et représentant du chapitre, passe un prix-fait avec Antoine Rosset, maître maçon et entrepreneur à Lyon, le 16 juillet 1770 (cf. annexe 1). Les travaux sont dirigés par l´architecte Degérando. Le 9 août suivant, les chanoines demandent à François et Laurent Perret, propriétaires de la maison voisine, de nommer un expert pour reconnaître l´état du mur mitoyen à l´ancienne manécanterie. Le chantier est en voie d´achèvement en juin de l´année suivante (AD Rhône : 15 G 168). Les nouvelles caves sont relevées et décrites dans l´expertise des cimetières de la ville en 1777-1778 (cf. annexe 2).

CONCLUSIONS

Le cloître jouxtait l´église au sud. La seule représentation connue est celle du plan scénographique vers 1550. Il est constitué d´une suite de piliers vraisemblablement en pierre soutenant un appentis. L´angle de vue ne permet de voir que les galeries ouest et sud. La troisième, à l´est, figure sur le plan terrier de 1776. La quatrième, au nord, disparaît lors de la reconstruction de l´église, ainsi que l´indique l´acte de 1444. Le cloître devait donc être plus ancien que l´église et avait probablement été bâtie à la suite de la création du chapitre en 1306. La galerie ouest a été détruite au 17e siècle, celle du sud a dû l´être au moins dès cette époque, car la manécanterie, mentionnée dans le cloître en 1687, occupait l´angle sud-est de celle-ci, à moins qu´il ne s´agisse, avant la reconstruction de 1770, d´un local aménagé par la fermeture d´une partie des galeries.

Une opération d´archéologie du bâti, conduite en 1998, apporte des précisions sur la salle, aula dominorum (COTTIN, p. 4-6), qui longeait la galerie orientale et jouxtait le transept de l´église (Rapport de fouille, 1999). Elle était antérieure à l´église, mais sa date de construction n´est pas connue. (Elle a sans doute été élevée à la suite de la création du chapitre en 1306). Située à environ 3 m du sol actuel, l´aula était accessible depuis l´église par une porte. Elle s´étendait sur un rez-de-chaussée de faible hauteur, dont la fonction de cellier est connue par le testament de Pierre de Savoye du 3 avril 1313 (magnum celarium et magna aula de super sit unum aliud hospicium (AD Rhône, 15 G 168). Un passage voûté, figurant sur le plan de 1776, jouxtait ce cellier.

Au 16e siècle, l´ensemble est profondément remanié. La grande salle est reconstruite et possède une nouvelle hauteur de 7,20 m grâce à l´exhaussement de la toiture. Dans le même temps, un petit cabinet est aménagé dans la partie orientale du bras sud du transept, accessible depuis la salle par une coursière probablement en bois. Ce cabinet est doté d´une porte de 1,74 m de haut et 0,71 m de large, pourvue d´un linteau portant une inscription en capitales grecques : tô onti théio, « à celui qui est divin ». Le comble de la salle est ensuite transformé en un second étage, peut-être d´habitation.

Le cloître et l´ancienne salle le bordant à l'est avaient peut-être été construits à la suite de la création du chapitre en 1306. La galerie nord disparaît lors de la réédification de l'église au milieu du 15e siècle, celles de l'ouest et du sud au 17e siècle, cette dernière faisant place à la manécanterie ou école de chant de l´église. Au milieu du 16e siècle, le préau devient un cimetière. En 1770-1771, le chapitre fait rebâtir la manécanterie au même emplacement et creuser un sous-sol voûté sous le préau afin d'y transférer le cimetière, les travaux étant réalisés sous la direction de l'architecte Degérando. La galerie est du cloître semble avoir subsisté jusqu'à la Révolution. Les reconstructions du 19e siècle (cf. dossier presbytère) ont fait disparaître toute trace de cet ensemble à l´exception peut-être du cimetière souterrain.

  • Période(s)
    • Principale : 14e siècle
    • Principale : 3e quart 18e siècle , (détruit)
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      De Gérando
      De Gérando

      Plusieurs architectes lyonnais actifs au 18e siècle portent le nom de Degérando. S'agissant de l'intervention à la chapelle des Grands Artisans, passage Ménestrier, elle pourrait être attribuée à Antoine ou Pierre (Voir Audin et Vial, 1918, t. 1, p.253 et Charvet, 1899, p. 110-111 ; mais aucun de ces auteurs ne mentionne de travaux à la chapelle des Grands artisans)

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      architecte attribution par source
  • État de conservation
    détruit
  • Statut de la propriété
    propriété privée
    propriété de la commune

Documents d'archives

  • AD Rhône : 1 B 6, pièce 49. Rapport de visite des cimetières de la paroisse Saint-Nizier, par Charles-Antoine Roche et Cire Decrénice, 1777-1778

  • AD Rhône : 15 G 1. Cartulaire et inventaire des titres du chapitre, 17e siècle

  • AD Rhône : 15 G 8. Répertoire et inventaire des titres, papiers et registres du chapitre Saint-Nizier de Lyon, dressé par Jacques Battenay, archiviste, 1747

  • AD Rhône : 15 G 154. Fondations de pensions en faveur des clergeons; titres divers relatifs à ces pensions; concession faite par le chapitre d´une maison aux clergeons ; école des clergeons, 1448-1710

  • AD Rhône : 15 G 168. Maisons du chapitre. Constructions et reconstructions, démolition, réparations, alignements, procès du chapitre avec les prêtres de Saint-Charles pour une question de mitoyenneté. Reconstruction de la maison de l´Ile Saint-Nizier, 1313-1785

  • AD Rhône : 15 G 176. Terrier dit " ancien terrier " de 1664 concernant la rente noble due à messieurs de Saint-Nizier, portant sur des terres sises dans les rues de la Poulaillerie, Gentil, place Saint-Nizier etc, 1542-1670

  • AD Rhône : 15 G 222. Pensions, places et rues voisines de l´église et du cimetière de Saint-Nizier, 1458-1762

  • BM Lyon : 110770. " Factum " pour les sieurs sacristain, chanoines et chapitre de Saint-Nizier, demandeurs, contre les héritiers de deffunt sieur Claude Blanc, deffendeurs. Et contre le Seigneur Archevêque Comte de Lyon, poursuivans les sieurs Renaud, Rambaud, et Martin ses fermiers, deffendeurs et demandeurs en disceptation de directe, et contre les sieurs Barrilliat, Charavey, et Monlond, deffendeurs [document imprimé accompagné d'un plan schématique], 1687

  • SRA DRAC Rhône-Alpes. Eglise Saint-Nizier. Période médiévale. Dossier final de synthèse. Rapport de fouille, par N. Reveyron, G. Macabeo, B. Palazzo-Bertholon, 1999, 145 p.-8 pl

  • SRI DRAC Rhône-Alpes. L'ensemble canonial de Saint-Nizier. Rapport de stage université Lyon II, par Marina Loiseau, 2005, 2 vol., 144 p.-88 p. de pl.

Bibliographie

  • COTTIN, François-Régis. La construction de l´église Saint-Nizier du Moyen-Age à la Révolution. Cahiers des Amis de l´église Saint-Nizier de Lyon, 1994, n° 2

Documents figurés

  • Brouillons de plans terriers dits cartes de rente. 7 dess. : encre (AD Rhône : 15 G 451) : Carte 1. Copie de carte pour les sieurs sacristains et chanoines de Saint-Nizier contre le Seigneur Archevêque de Lyon. 26 août 1689. 74 x 95 cm. Carte 2. Carte de maisons seizes rue Vendrant. [1700-1790]. 80 x 103 cm. Carte 3. Carte de rente. 18 août 1690. 49 x 86 cm. Carte 4. Rente de Saint-Nizier. Carte sur tous les terriers de la directe. 1755. 54 x 66 cm. Carte 5. Rente de Saint-Nizier. Carte des maisons joignant l´église de Saint-Nizier en la rue de la Draperie d´occident et de septentrion. [1700-1790]. 54 x 42 cm. Carte 6. Carte des maisons seizes en Rue Vendran. Rente de Saint-Nizier de Lyon. [1700-1790]. 29 x 39 cm. Carte 7 : Carte de rente. [1700-1790]. 29 x 39 cm. Nota. Ces plans, non figurés ici, ont été reproduits comme documents de travail sous les numéros IVR82_05691375NUC_4, IVR82_05691378NUC_4 à IVR82_05691382NUC_4, IVR82_05691384NUC_4, IVR82_05691385NUC_4

  • [Plan des îlots autour de la collégiale]. [80 compas = 34 cm]. 1776. 1 dess. : encre, lavis et aquarelle ; 53 x 81 cm. Dans : " Plans de la rente de Saint-Nizier ", feuille 5 (AD Rhône : 15 G 188)

  • Plans des caves du cimetière de St-Nizier / Charles-Antoine Roche et Cire Decrénice. 30 pieds = 19,4 cm. 1777-1778. 1 dess. : encre ; 26 x 40 cm (AD Rhône : 1 B 6, pièce 4)

Annexes

  • Prix-fait pour la reconstruction de la manécanterie et l´établissement d´un cimetière en sous-sol, 12 mai 1770
  • Rapport de visite des cimetières de l´église Saint-Nizier. Lyon, 31 janvier 1778
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon
Ducouret Bernard
Ducouret Bernard

Chercheur au service régional de l'Inventaire Rhône-Alpes jusqu'en 2006.

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