Dossier d’œuvre architecture IA69005262 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire de la Ville de Lyon
Couvent, musée : Grand séminaire des missions africaines
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon Guillotière
  • Commune Lyon 7e
  • Lieu-dit la Guillotière
  • Adresse 150 cours Gambetta
  • Cadastre 1999 AI 30
  • Dénominations
    couvent, musée
  • Appellations
    Grand séminaire des missions africaines
  • Parties constituantes non étudiées
    chapelle, musée, jardin

HISTORIQUE ET DESCRIPTION

1. Historique

En 1856, Mgr Melchior de Marion-Brésillac, ancien évêque de Karumattampatty en Inde, fonde à Lyon la Société des Missions africaines, chemin du Petit Sainte-Foy, dans des locaux acquis des carmélites, et en confie la direction à l´abbé Augustin Planque. Celui-ci achète, en 1860, un domaine, 243 Grande rue de La Guillotière, ayant appartenu au XVIIIe siècle à Martin d´Ossaris, et s´étendant jusqu´au tracé du cours de Brosses (LE NAIL B. Un grand institut missionnaire). Il charge l´architecte Clair Tisseur d´en construire les bâtiments, en particulier la chapelle, perpendiculaire au cours de Brosses et le bâtiment du grand séminaire qui accueille les futurs missionnaires pour un enseignement de deux années de philosophie et de 3 années de théologie ; avec la succursale du Caire, le séminaire des missions africaines reçoit cent étudiants au début du XXe siècle (L´Echo des Missions africaines, 1902, n° 2, p. 32-33). Ce bâtiment, de 3 étages, parallèle au cours de Brosses, est construit à l´extrémité de la chapelle (doc. 3, fig. 6, 7). La chapelle, voûtée d´arêtes, se termine par un chevet plat, percé de quatre niches accueillant des statues (fig. 19). L´ensemble est achevé en 1871 et continue de s'agrandir jusqu'à la Grande rue de la Guillotière : une demande de permis de construire est déposée par l'abbé Planque en 1896 pour une construction 257 Grande rue de la Guillotière (La construction lyonnaise).

Une partie des bâtiments est réservée au musée organisé à partir des collections du Salon africain ouvert dans les locaux de Sainte-Foy.

Après la Première Guerre mondiale, des travaux importants sont entrepris. On commence à reconstituer le musée qui avait dû être fermé et même dispersé au moment de la séparation de l´église et de l´état. Il s´organise autour de trois salles : la première, consacrée aux missionnaires, présente des objets ayant appartenu à Mgr de Marion-Brésillac, au père Planque et à Mgr Paul Pellet, successeur du père Planque ; les deux autres sont réservées à l´art africain (L´Echo des Missions africaines, 1921, n° 1, p. 150).

Les bâtiments actuels sont édifiés en 1923 par les architectes Francisque Chevallet et E. Martin, sous l´administration du père Jean-Marie Chabert. Ils comprennent deux corps principaux en L, à l´angle du cours Gambetta et de la rue Robin, avec un petit corps en retour le long de la rue Nicolaï, permettant l´accroche de la chapelle de Clair Tisseur qui est conservée (fig. 14, 15, 16). L´entrée principale se fait cours Gambetta, dans la partie droite du bâtiment, par un grand vestibule, ouvrant sur un second, désaxé, d´accès à la chapelle (fig. 22). Sur le côté de ce second vestibule se trouve l´escalier principal (fig. 18). Le séminaire compte une deuxième entrée, à l´angle en pan coupé du cours Gambetta et de la rue Robin. Cette entrée ouvre sur un escalier suspendu, et au-delà sur un vestibule desservant les deux ailes du bâtiment. Une entrée secondaire est située à l´extrémité sud du corps de la rue Robin. Une partie du bâtiment est affectée au musée. Des bâtiments annexes, imprimerie en sous-sol (fig. 30 à 33) et salle de réunion en rez-de-chaussée sont placés dans l´angle intérieur des deux ailes. Le jardin se développe à l´arrière (AC Lyon. 0344 WP 134).

Les 18-20 mars 1928 est célébré le centenaire du père Planque (L´Echo des Missions africaines, 1928, n° 3, p. 50) ; à cette occasion, les restes de Mgr de Marion-Brésillac et ceux du père Planque sont rapportés au séminaire.

La chapelle de Clair Tisseur continue d´être utilisée et reçoit un décor (cf. sous-dossier) de Jean Coquet en 1932, lequel peint également le vestibule en 1933.

Dans la 2e moitié du XXe siècle (1970 ?), la chapelle de Clair Tisseur est en grande partie détruite. Seule demeure la première travée, sous la tribune, fermée au sud par un mur intégrant des vitraux et qui sert aujourd´hui de chapelle, le bas-côté est faisant office de sacristie et le bas-côté nord d´oratoire. Les terrains situés le long de la rue Nicolaï et de la rue Jules-Brunard ont été vendus et le jardin limité à la longueur des corps de bâtiments.

Les deux premiers étages du musée, qui prend le nom de Musée africain, sont rénovés en 1979, et le 3e étage en 2000.

Le séminaire des missions compte en 2005 28 résidents ; le musée accueille 10 200 personnes par an.

2. Description

L´édifice est composé de trois grands corps de bâtiment de trois étages, alignés sur le cours Gambetta et la rue Robin, ponctués pour chacune des trois entrées (150 cours Gambetta, 6-8 rue Robin) par une tour de quatre étages. A l´arrière, plusieurs corps de bâtiment d´un, deux ou trois niveaux accueillent salle de réunion, chapelle, documentation et circulation et ouvrent sur le jardin. A l´exception des tours couvertes de toits en pavillon, les bâtiments sont couverts de toits terrasse.

L´entrée principale, 150 cours Gambetta, est marquée par un léger avant-corps, avec portail d´entrée et trois baies jumelées à chaque étage, flanqué de part et d´autre d´une travée de baies jumelées. Les façades sont soulignées de lignes horizontales marquant le soubassement des caves hautes, le rez-de-chaussée et la corniche, et rythmées par les baies plus ou moins rapprochées. Les architectes mêlent une tendance moderniste (géométrie des lignes) à un vocabulaire néo-roman (baies à meneau, fenêtres jumelées en plein-cintre, portail à voussures).

Le vestibule principal est triple : la première partie rectangulaire ouvre sur un degré de trois marches desservant à droite le bureau du gardien, à gauche une salle d´accueil (porte aujourd´hui murée) et en face le grand vestibule. Le vestibule principal, de forme octogonale, dessert, à gauche et à droite, les corps d´habitation par des degrés de trois marches et des entrées surmontées de toiles marouflées de Jean Coquet (cf. sous-dossier) ; il est couvert d´une voûte à pénétrations qui s´achève par un oculus central composé de vitraux (blanc, jaune, orange, brun) éclairé par un dallage de verre à l´étage au-dessus (musée). Ce vestibule communique, également par un degré de trois marches, et de façon désaxée (voir historique), avec un second vestibule donnant accès par un degré de cinq marches à droite à une grande salle (lingerie) et à gauche à l´escalier principal donnant accès au musée ; au fond, il ouvre sur la chapelle ; il est couvert d´une coupole et éclairé également par un oculus central à vitraux.

La chapelle (fig. 45 à 47)

La chapelle actuelle correspond à la première travée de la chapelle de 1871, autrefois surmontée de la tribune.

De part et d´autre de l´entrée sont placés les tombeaux du père Planque et de Mgr de Marion-Brésillac (cf. sous-dossier). La chapelle se compose d´une salle rectangulaire allongée, flanquée à gauche de la sacristie et à droite d´un oratoire, Le chevet, au sud, est un mur plat percé de huit baies rectangulaires verticales occupées par des vitraux (verres cathédrales, américains, mécaniques) rouge, blanc et jaune, non signés. Le sol est moquetté et le plafond surbaissé est formé de dalles isolantes. Sacristie et oratoire sont séparés de la chapelle par deux colonnes ; ils sont couverts de voûtes d´arêtes reposant sur des culots sculptés de feuilles d´acanthe et de palmettes. Un lavabo de pierre polie façon marbre est inclus dans l´angle sud-est de la sacristie. Sacristie et oratoire communiquent avec le jardin.

Le séminaire

Les corps de bâtiment sur rue sont desservis par un couloir longitudinal côté cour, ainsi que le corps de bâtiment perpendiculaire (fig. 43). Trois escaliers tournants à volées droites desservent ces bâtiments. Les caves hautes sont occupées en partie par l´ancienne imprimerie située sous la cour et éclairée par des verrières (fig. 38, 53).

Le musée

Le second vestibule ouvre sur un passage donnant accès à droite au grand escalier tournant à deux volées droites, la première volée centrale et la deuxième double à montées parallèles, desservant le premier étage du musée (fig. 48). Cet escalier est différent de celui proposé par l´architecte lors du dépôt du permis de construire. Les salles du musée sont situées le long du cours Gambetta. Un escalier droit construit contre le mur sud conduit aux deuxième et troisième étages (fig. 51, 52). Les escaliers du musée ont des garde-corps à balustres de béton.

C'est en 1856 que Monseigneur Melchior de Marion-Brésillac crée à Lyon la Société des Missions Africaines, institut missionnaire pour l'évangélisation de l'Afrique. En 1861, le séminaire est transféré 243 Grande rue de la Guillotière et à partir de 1866, sur l'initiative du père Augustin Planque, des bâtiments (séminaire avec musée, et chapelle) sont construits sur les plans de l'architecte Clair Tisseur, à proximité du futur cours Gambetta. En 1923-1924, de nouveaux bâtiments, incluant un musée africain, sont édifiés en bordure du cours Gambetta, sur les plans des architectes Francisque Chevallet et E. Martin, en adjonction des édifices de 1871. L'architecte Jean Coquet est chargé du décor du vestibule et de la chapelle. Dans le 3e quart du 20e siècle, le séminaire de 1871 est détruit ainsi que la plus grande partie de la chapelle, réduite à une seule travée. Le musée est rénové en 1979 et 2000.

Les bâtiments de 1871 étaient construits en moellon calcaire ; ceux de 1923 sont édifiés en mâchefer et couverts de toits terrasse, à l'exception des tours surmontant les entrées couvertes en pavillon, et s'élevant d'un 4e étage au-dessus des corps de bâtiment alignés sur rue. L'entrée principale ouvre sur un vestibule voûté en berceau à pénétration. La chapelle conserve des voûtes d'arêtes en grande partie masquées par un faux-plafond ; le mur plat du chevet est percé de baies étroites abritant des vitraux géométriques. Plusieurs escaliers desservent les étages, parmi lesquels l'escalier monumental du musée, tournant à retours, à une première volée centrale et deux volées parallèles.

  • Murs
    • résidu industriel en gros oeuvre
    • calcaire
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    tuile plate mécanique, bitume
  • Étages
    sous-sol, 4 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte en berceau
    • voûte d'arêtes
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit en pavillon
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
  • Techniques
    • vitrail
    • peinture
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • AC Lyon. 0344 WP 134. PCA 19230783. Voierie urbaine - 150 cours Gambetta, 1923 - 1924

Bibliographie

  • ARFI, Fabrice. Le musée Africain fait peau neuve. Lyon Figaro, 6 janvier 2001

  • Clair Tisseur. 1827-1895. Annales de la Société académique d´Architecture de Lyon, t. 23, 1894 - 1897

    p. 348-363
  • LE NAIL, Bernard. Un grand institut missionnaire de la Rive gauche. Rive gauche. Revue de la Société d´Etude d´Histoire de Lyon, n°2, septembre 1962

    p. 10-12
  • POMMIER, Anne-Hélène. Missions : découvrir l´Afrique. Le Progrès, 12 mars 2000

  • http://www.musee-africain-lyon.org/

Périodiques

  • La Construction lyonnaise

    n° 18, septembre 1896
  • L´Echo des Missions africaines

    1902, n° 2, p. 32-33 ; 1921, n° 1, p. 150 ; 1928, n° 3, p. 50

Documents figurés

  • Plan de l'évolution des constructions du séminaire des missions africaines / s.n., [1930]. Pap., encre. 30 cm (A. Missions africaines)

  • Plan de situation/Ville de Lyon, service municipal de la voierie, 10 septembre 1923. 1 : 2000. Calque (AC Lyon. 0344 WP 134. PCA 19230783).

  • Société immobilière des Hirondelles. Plan du rez-de-chaussée/ F. Chevallet et E. Martin, 31 juillet 1923. Papier, tirage ozalyd. 1:100 (AC Lyon. 0344 WP 134. PCA 19230783)

  • Société immobilière des Hirondelles. Plan du sous-sol/ F. Chevallet et E. Martin, 30 juillet 1923. Papier, tirage ozalyd. 1:100 (AC Lyon. 0344 WP 134. PCA 19230783)

  • Société immobilière des Hirondelles. Plan du 1er étage/ F. Chevallet et E. Martin, 1er août 1923. Papier, tirage ozalyd. 1:100 (AC Lyon. 0344 WP 134. PCA 19230783)

  • Société immobilière des Hirondelles. Elévation façade - cours Gambetta/ F. Chevallet et E. Martin, 10 août 1923. Papier, tirage ozalyd. 1:100 (AC Lyon. 0344 WP 134. PCA 19230783).

  • Société immobilière des Hirondelles. Elévation façade - rue Nouvelle/ F. Chevallet et E. Martin, 14 août 1923. Papier, tirage ozalyd. 1:100 (AC. Lyon 0344 WP 134. PCA 19230783)

  • Société immobilière des Hirondelles. Coupe transversale sur le cours Gambetta/ F. Chevallet et E. Martin, 14 août 1923. Papier, tirage ozalyd. 1:100 (AC Lyon 0344 WP 134. PCA 19230783)

  • Collection de photographies anciennes, 1900-1930 (A. Missions africaines. D 7 /1 à 101)

Date(s) d'enquête : 2003; Date(s) de rédaction : 2003
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