La croix a été érigée à la suite d'une mission. Elle a été commandée par Eugène François Thomassier, curé de Trévignin, à Joseph Bazin père, marbrier, rue Frézier à Chambéry, qui "s’engage à ériger une croix monumentale en pierre grise de Curienne de 1ère qualité. Elle mesurera 5m d’élévation et sera conforme au dessin fourni par M. Bazin. Le socle sera poli sur une face au moins pour recevoir une inscription gravée et dorée de 20 mots au plus. Mise en place au plus tard à la fin de l’année courante", pour 700 F (convention passée le 15 décembre 1897). L'installation de la croix eu cependant du retard car le marbrier ne disposait pas de la pierre adéquate. La chancellerie de l’archevêché de Chambéry avait fixé peu auparavant le texte de l'inscription relatif aux indulgences accordées à ceux qui prieraient devant la croix (avec deux variantes : « Un Pater et un Ave. (Indulg. de 40 jours, accordée par Mgr Hautin, archev. de Chambéry, 13 Xbre 1897 » ou « Monseigneur Hautin, Archevêque de Chambéry, a accordé, le 13 Xbre 1897, une indulgence de 40 jours aux personnes qui réciteront devant cette croix, un Pater et un Ave Maria » ; c'est la seconde qui est choisie). La croix est achevée en septembre 1898. Le curé Thomassier note sur la quittance que la dépense a été supportée par M. Bachelard, directeur de la banque commerciale d’Aix-les-Bains, et gendre de Franceline Francoz, née Level, de Trévignin, mais qu'il souhaitait que son intervention reste secrète ; cependant le nom de son épouse, Marie Francoz, a été gravé sur le piédestal. Le curé note également qu'il avait été question d’acheter un terrain pour placer la croix mais que finalement le maire François Mailland a donné son accord pour qu’elle soit érigée sur un terrain communal à la jonction des routes de Saint-Victor et Véniper.