Dossier d’œuvre architecture IA42003330 | Réalisé par
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique
Demeure, dite château de Champs
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Montbrison
  • Commune Mornand-en-Forez
  • Lieu-dit Champs
  • Cadastre [180  ?] A 1 ; 1987 D1 79, 95
  • Dénominations
    demeure
  • Appellations
    château
  • Parties constituantes non étudiées
    portail, communs, parc, chapelle, pigeonnier, puits, poulailler, cuvage, logement

La seigneurie de Champs est citée dès la 2e moitié du 13e siècle : en 1277, Guillaume du Vernet, seigneur de Grézieu, obtient du comte de Forez l'abandon de ses droits sur Champs sauf la haute justice, le fief et l'hommage (Dufour). Au 14e siècle et jusqu'au milieu du 16e siècle, Champs est à la famille de Nagu (Salomon). Dans la 2e moitié du 16e siècle, Champs fait partie des biens de Jacques de Lévis, seigneur de Couzan, et suit le destin des biens de cette famille (passage à la famille de Saint-Priest, puis vente aux Luzy). En 1779, Louis de Luzy, marquis de Couzan, vend la seigneurie de Champs à Bernardin de la Mure (30 000 £). Selon les archives du château (déposées aux AD, non consultées ; historique réalisé par le propriétaire), le domaine de Champs aurait été constitué entre 1653 et 1657 par des acquisitions de biens (domaine de Sauvagneux, grand étang de Sauvagneux, bois de Champs) réalisées par François Granjon, seigneur de Maisonneuve (entre autres, notaire royal au bailliage de Forez). François Granjon n'ayant pas eu d'héritier direct, c'est son neveu Claude Granjon qui hérite ; il bénéficie en particulier de la succession de sa cousine Marie Granjon, épouse de Noël de Pierrefort, qui avait racheté à sa soeur, religieuse visitandine à Montbrison, le "Grand domaine de Champs, appelé le Château". Jeanne-Marie Granjon, fille de Claude, épouse en 1722 Durand de la Mure, seigneur de Magneux. Leur fils Bernardin de la Mure épouse en 1748 Madeleine Louise Le Conte, fille de Pierre Le Conte, écuyer, conseiller du roi. Dans le contrat de mariage, Jeanne Marie Granjon donne à son fils : une maison à Montbrison près de la porte de la Croix ; des vignes ; le château de Champs avec son clos et jardin ; le domaine de la Corée (paroisse de Champs, sans doute acheté en 1729, par Françoise Merlin, veuve de Claude Granjon, et son gendre Durand de la Mure) ; le Grand domaine appelé du Château, construit sur les ruines de l'ancien château ; le moulin de Champs ; le domaine de Sauvagneux avec ses étangs ; le grand pré Cotarzet. Le château aurait été reconstruit, à l'ouest de l'emplacement de l'ancien château situé au coeur du village, à partir des années 1740 : la date 1740 a été lue sur un carreau de pavement du grand salon (renseignement donné par le propriétaire ; Louis Bernard donne la date 1741). Bernardin de la Mure fait hommage de la seigneurie de Champs au roi en 1782. La même année, il institue comme héritier Pierre Etienne Le Conte, fils de sa soeur, Marguerite de La Mure, et du frère de sa femme, Claude-Hubert Le Conte, receveur particulier des finances à Montbrison (marié à Anne Marie Roux de la Plagne, guillotiné à Lyon en 1794). Son fils Hubert obtient Champs après un partage judiciaire en 1810. Hubert Le Conte est crédité sur la matrice cadastrale de la commune de Champs, établie en 1821, pour le château de Champs (parcelles A 1, château, enclos du château ; A 2, jardin ; A 3, bois ; A 4, vigne, A 5, jardin) ; il possède également dans la commune (alors indépendante de Mornand) de Champs le domaine de la Corée (situé en face du château), le Grand Domaine (un peu plus à l´est, avec un moulin), les domaines de Sauvagneux (ou Petit Sauvagneux) et de la Cotille, ainsi qu´une quinzaine d´étangs. La famille Le Conte possède également un hôtel particulier à Montbrison (voir IA42001984). Le château est resté dans la famille Le Conte, avec plus de 350 ha de terre (Gerest). Des travaux y auraient été effectués à la fin du 19e siècle, en particulier sur les toitures (1884, projet de restauration des toitures ; 1894, mémoire de travaux. À cette occasion, la couverture a été refaite en tuile plate mécanique et des lucarnes ont été supprimées ; renseignements donnés par le propriétaire). Le ravalement des façades a été réalisé au début du 21e siècle (entreprise Demars, de Marcilly-le-Châtel). Un pigeonnier était édifié à l'angle nord-ouest de la basse-cour, à côté d'un poulailler. Il se présentait sous la forme d'une tour carrée avec un toit en appentis. Il a été démoli dans la 2e moitié du 20e siècle (renseignements donnés par le propriétaire). Les communs ont peut-être accueilli un élevage de vers à soie (pas de vestige visible dans les combles, et les mûriers ont tous été abattus ; renseignements donnés par le propriétaire). Le parc, en partie à vocation agricole au début du 19e siècle (le plan cadastral note la présence de terre, vigne, jardins et verger) a été aménagé en parc d'agrément par le paysagiste lyonnais Jean-Pierre Barriot à la fin du 19e siècle.

La demeure se compose de la maison de maître, formée d'un corps central encadré de pavillons en saillie côté est (chacun avec une porte vers la cour), délimitant une cour de communs fermée à l'est par un portail et deux petits bâtiments à façade concave. À l'ouest, la maison donne sur un parc rectangulaire clos de murs, en partie boisé. Au nord et au sud sont implantées deux basses-cours, communiquant avec la cour de communs par des portails en arc en plein-cintre ; un cuvage est édifié dans le parc, à quelques dizaines de mètres à l'ouest de la basse-cour. L'habitation comprend un corps central de sept travées, avec cave à vin voûtée en sous-sol (accès sous l'escalier), rez-de-chaussée, premier étage et comble sous la toiture, double en profondeur. La partie sur cour est divisée en trois espaces : un escalier (tournant à retours avec jour, en pierre, avec rampe en fer forgé) dont la cage occupe les deux-tiers nord de cette partie et forme un vestibule axial, et deux pièces (actuellement rangement et bureau). La partie sur jardin est divisée en quatre pièces : dans l'axe, un salon ou vestibule de plan rectangulaire (avec poêle en carreaux de faïence bleue dans une niche en coquille), desservant au sud un grand salon et au nord une salle à manger (ces deux pièces ont une cheminée en pierre à linteau orné d'une coquille) ; l'angle nord-ouest est occupé par une petite chambre à alcôve. Des dégagements cloisonnés font communiquer le vestibule avec le bureau et la salle à manger avec l'escalier. À l'étage sont aménagées six chambres : celle au-dessus du vestibule a une alcôve et donne à l'ouest sur le balcon, celle au-dessus du grans dalon a un cabinet attenant. Côté sud-est, un couloir assure la liaison avec le pavillon latéral, et dessert un escalier rampe sur rampe, en bois, qui monte au comble. Les pavillons ont trois travées, un sous-sol (côté nord seulement : cave voûtée en berceau en anse-de-panier), un étage carré et un comble à surcroît. Le pavillon nord contient, au rez-de-chaussée, la cuisine (cheminée en granite : linteau droit sur concoles en accolade et piédroits droits ; potager à six trous carrés sur un bâti en brique) avec évier dans une petite pièce attenante et une remise, à l'étage (accessible par le palier de l'escalier), six chambres distribuées par un couloir central, avec au sud-est un escalier (droit, en bois) vers le comble. La partie nord du pavillon sud comprend un vestibule puis une partie voûtée (en berceau), occupée par une chapelle ; la partie sud, séparée par un mur de refends continu, était occupée par est une remise (garage) et par une cave en sous-sol (non vue) avec logement de cocher au-dessus, côté ouest (renseignement oral), donnant sur la basse-cour sud. L'étage comportait une pièce de dégagement (avec un escalier droit, en bois, vers le comble) distribuant quatre chambres. Dans le comble de ce pavillon aurait été installée une magnanerie. Le portail de la cour est flanqué de deux petits bâtiments de deux travées (façade concave), à usage d'atelier au sud, intégré à une habitation au nord. La basse-cour sud est délimitée par le pavillon sud à l'ouest et par une étable ou écurie à l'est. La basse-cour nord est divisée à l'est par un bâtiment comprenant un logement de fermier et une grange, construit dans l'alignement du mur de la cour du château. À l'est le mur longeant la route est bordé de petites remises. Le côté nord de la basse-cour est bordé par un bâtiment comprenant un atelier, une étable ou écurie et un hangar, puis une remise. L'angle nord-ouest était occupé par un poulailler et un pigeonnier. Dans l'angle sud-ouest est édifié ce qui devait être un autre petit logement (actuellement remise à outils). Au nord-ouest ést édifié un cuvage. Il y a un puits dans chacune des basses-cours. La demeure est en moellon de granite enduit (enduit ancien : encadrements à plates-bandes claires, bossage aux angles), avec des encadrements en granite (en arc segmentaire) ou en brique (fenêtres et oculi du comble des pavillons). La travée axiale du corps central est encadrée de pilastres supportant un fronton triangulaire. Les communs et les dépendances agricoles sont en pisé enduit (même enduit que sur la maison de maître), avec des encadrements en granite, en bois (logement du fermier, fenêtres du petit logement, partie des encadrements de l'étable ou écurie) ou en brique (encadrements refaits du logement du fermier, cuvage, poteaux du hangar). Les toits sont à longs pans et croupes, en tuile plate mécanique, sur génoise, sur la maison de maître ; à longs pans brisés et croupes, en tuile plate écaille vernissée et tuile creuse, avec une corniche en brique enduite, sur les bâtiments fermant la cour à l'est ; à longs pans et croupes, en tuile creuse, sur les bâtiments bordant la basse-cour nord ; à longs pans, en tuile plate mécanique, sur le petit logement ; à longs pans et croupes, en tuile creuse et tuile plate mécanique, sur le cuvage. Les murs du clos sont en moellon de granite ou en pisé enduit ; portail principal en granite, en arc segmentaire, couvert d'un petit toit à croupes en tuile écaille ; portails vers les basses-cour en granite côté cour de communs, en brique côté basse-cour, en arc en plein-cintre.

  • Murs
    • granite
    • pisé
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse, tuile en écaille, tuile plate mécanique
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré, comble à surcroît
  • Couvrements
    • voûte en berceau en anse-de-panier
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • toit à longs pans brisés
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours en charpente
    • escalier intérieur : escalier droit en charpente
  • Techniques
    • sculpture
    • ferronnerie
    • menuiserie
  • Représentations
    • pilastre
    • volute
    • guirlande
    • laurier
    • ordre ionique
    • agrafe
    • coquille
  • Précision représentations

    Portail de la cour : portail en arc segmentaire, décor de bossage ; pilastres doriques avec entablement (frise à décor de diglyphes, gouttes) et corniche moulurée. Vantaux en fer forgé, avec imposte fixe ; décor de volutes, flammes, cercles. Sur les façades est et ouest de la maison, travée centrale encadrée de pilastres ioniques, en bossage (gravé dans l'enduit), avec une guirlande de laurier entre les volutes du chapiteau ; ils supportent une corniche moulurée et un fronton triangulaire. Porte de la demeure, sur cour : linteau en plate-bande à crossettes, décor sculpté sur les pilastres latéraux (tables à extrémité supérieure lobée). Vantaux divisés en deux registres (carrés à décor de découpes symétriques en partie basse, cartouches rocaille et frise de cannelures en partie haute), imposte fixe (décor symétrique : coquille au centre, cartouches rocaille). Au-dessus, porte axiale avec garde-corps en fer forgé (décor de volutes, frise de postes). Porte de la demeure, sur jardin : linteau en plate-bande à agrafe, décor sculpté sur les pilastres latéraux (tables à extrémité supérieure lobée). Vantaux et, imposte fixe vitrés. Au-dessus, porte axiale avec balcon : consoles et garde-corps en fer forgé (décor de volutes, volutes entrecroisées, frise de postes, cercles).

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Cette demeure est peut-être le prototype qui a inspiré la construction de plusieurs maisons plus modestes, à fronton triangulaire, dans les environs immédiats : bourg de Mornand (IA42003326), les Maréchaux (IA42003327) ou encore les Colombons (IA42003421).

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Documents d'archives

  • AD Loire. Série 30 J : archives du château de Champs, déposées.

  • AD Loire. Série 1111 VT : 133 (Mornand-en-Forez). Fonds Louis Bernard. Recensement du château de Champs. Dossier 42.74.1553, établi en juillet 1974. Mentionne une date portée : 1741. Trois photographies (voir documents figurés).

  • A CRMH Rhône-Alpes, Lyon. Dossier de recensement du château de Champs. Description, correspondances, photographies (Dominique Peyre et Bernard Gautheron, documentalistes recenseurs).

Bibliographie

  • DUFOUR, J.-E. Dictionnaire topographique du Forez et des paroisses du Lyonnais et du Beaujolais formant le département de la Loire. Mâcon : imprimerie Protat frères, 1946.

    col. 153
  • GEREST, Henri. Ainsi coule le sang de la terre... Les hommes et la terre en Forez - XVIIIe-XXe siècles. Saint-Etienne : Université de Saint-Etienne, 2005

    p. 156-158
  • SALOMON, Emile. Les châteaux historiques : manoirs, maisons fortes, gentilhommières, anciens fiefs du Forez et des enclaves du Lyonnais, du Beaujolais et du Macônnais qui ont formé le département de la Loire ; ill. par le Vicomte Gaston de Jourda de Vaux et Henry Gonnard. Réimpression de l'édition de Hennebont de 1916, 1922, 1926. Marseille : Laffitte, 1979. 3 Vol. (446-464-361 p.) : ill.; 30 cm

    T. I, p. 84-85

Documents figurés

  • Plan du parc de Monsieur Le Conte à Champs près Montbrison Loire / Barriot Jean-Pierre (architecte paysagiste). 1 dess. : encre noire et lavis coloré sur papier. Échelle : 1:500. 55x71 cm (hors cadre). 4e quart 19e siècle (A. Privées, Champs). Signature (tampon à l'encre violette) : BARRIOT / architecte paysagiste / 242 LYON CHAMPVERT 242.

  • [Château de Champs. Façade sur cour] / Bernard, Louis (photographe). 1 photogr. pos. : tirage sur papier argentique, juillet 1974. Photographie collée sur le dossier de recensement MH n°42.74.1553, juillet 1974 (AD Loire, série 1111 VT : 133, Mornand-en-Forez).

  • [Château de Champs. Revers du portail de la cour du château] / Bernard, Louis (photographe). 1 photogr. pos. : tirage sur papier argentique, juillet 1974. Photographie collée sur le dossier de recensement MH n°42.74.1553, juillet 1974 (AD Loire, série 1111 VT : 133, Mornand-en-Forez).

  • [Château de Champs. Façade sur jardin] / Bernard, Louis (photographe). 1 photogr. pos. : tirage sur papier argentique, juillet 1974. Photographie collée sur le dossier de recensement MH n°42.74.1553, juillet 1974 (AD Loire, série 1111 VT : 133, Mornand-en-Forez).

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2007; Date(s) de rédaction : 2013
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Conseil général de la Loire
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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