• inventaire topographique
Donjon, dit Tour de Montlucet
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Montjoyer
  • Lieu-dit Mont Lucé
  • Cadastre 1835 B 514  ; 1984 B 425
  • Dénominations
    donjon
  • Appellations
    Tour de Montlucet

La tour de Montlucet appartient à l'époque médiévale au mandement de Rochefort-en-Valdaine. Elle fait partie du réseau de fortifications lié au centre du mandement, mis en place avant le milieu du XIIe siècle, dans le but de surveiller le territoire. Visible de presque toute la Valdaine, elle permettait de contrôler la haute Citelle, ce qui n'est pas possible depuis le château de Rochefort. Selon des études archéologiques, un séisme a partiellement détruit cette tour probablement au cours du XIIe siècle, mais elle fut reconstruite aussitôt. L'acte le plus ancien mentionnant le castrum date du 3e quart du XIIe siècle : Pierre Dalmas, fils de Gontard du Loup, seigneur de Rochefort, autorise les moines d'Aiguebelle à faire des acquisitions dans le castrum de Montlucet et dans son territoire ; il confirme en cela une donation antérieure dont la date n'est pas connue. La tour et le tènement de Montlucet sont fréquemment cités dans les actes jusqu'à la fin du XIIIe siècle, époque à laquelle Montlucet est rattaché à la co-seigneurie de Réauville. Le castrum, implanté sur un petit éperon barré, comprenait un habitat fortifié, dont témoignent de rares vestiges de fortification. Les habitants avaient pour paroisse le prieuré Saint-Bausile de Citelles, dans la vallée, où se trouvait également une verrerie, qualifiée de « verrerie vieille » sur une carte de délimitation de territoire dressée en 1492. La tour fut réparée sur les ordres du parlement de Provence, dont cette contrée faisait partie, et servit à tenir séance une fois par an, pour que les habitants des lieux y traitent leurs affaires, Aix étant trop éloigné. Le village semble avoir perduré jusqu'à la fin du XVe siècle, avant d'être délaissé par les habitants descendus s'installer dans la vallée.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 12e siècle

La tour couronne le promontoire d'un éperon barré (alt. 450 m environ) surplombant de 150 mètres la vallée de la Citelles. A mi-hauteur du site, au sud, un vestige d'élément fortifié à parement en assises régulières de calcaire appartient vraisemblablement à la première enceinte qui englobait l'habitat, et au sud-est, en contrebas de la tour, est conservé un pan de mur de courtine de 2 à 3 mètres de hauteur, revêtu d'un parement en moyen appareil de calcaire. La tour, de plan carré (7,25 m de côté à l'extérieur) et haute d'environ 12 m, est en partie ruinée. Elle est construite en calcaire, en maçonnerie fourrée revêtue partiellement en moyen appareil et partiellement en assises régulières de moellons équarris, la base de l'élévation est présentant un léger empattement ; les pierres de taille des chaînes d'angle en besace sont de plus grandes proportions. Des reprises de construction sont visibles en élévation, verticalement dans les faces est et ouest, et horizontalement dans la face est, dont la partie supérieure, bien appareillée mais dégradée, conserve une console de mâchicoulis. Cette élévation est percée au 2e niveau d'une fenêtre en plein cintre à double ébrasement, à encadrement en pierre de taille. L'accès à l'intérieur de la tour se fait par l'élévation nord, où une porte étroite en plein cintre ouverte au niveau de l'étage a été allongée postérieurement jusqu'au rez-de-chaussée ; cette porte est couverte d'un berceau appareillé, l'épaisseur du mur est d'environ 1,60 m. Les différences de constructions sont visibles également à l'intérieur, surtout verticalement sous la fenêtre. Celle-ci est surmontée d'une porte rectangulaire, percée près de l'angle sud au sommet de la tour. Un plancher disparu divisait l'espace intérieur en deux niveaux, le 1er niveau n'ayant pas d'ouverture sur l'extérieur. Le sol est entièrement recouvert de pierres d'éboulement. A la partie supérieure des murs nord et sud court une corniche en quart-de-rond, à la base de la voûte en berceau plein-cintre qui couvre le volume. La voûte est construite en moyen appareil, les reins en assises allongées de calcaire blanc, le sommet en tuf de couleur gris brun ; cette partie centrale est percée d'une trappe. Il n'y a pas de couverture. Le donjon est dans un état alarmant : quelques pierres de la partie centrale de la voûte sont tombées, une brèche est ouverte dans l'élévation sud, les parements des murs extérieurs se sont détachés à plusieurs endroits, et sur trois des angles les pierres de la partie inférieure ont disparu.

  • Murs
    • calcaire
    • moyen appareil
  • Toits
    calcaire en couverture, tufeau en couverture
  • Plans
    plan carré régulier
  • Étages
    1 étage carré
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Couvertures
    • extrados de voûte
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune (incertitude)
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Cette tour, qui est une des plus anciennes du canton, sinon la plus ancienne dans son état originel, présente des dégradations qui menacent sa solidité et risquent d'entraîner son effondrement. Elle nécessite une consolidation urgente et mériterait une protection au titre des MH.

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel