Dossier d’œuvre architecture IA26000178 | Réalisé par
  • inventaire topographique
église paroissiale Saint-Vincent
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Taulignan
  • Adresse rue de l' Eglise
  • Cadastre 1835 G 210  ; 1997 AX 248

L'église Saint-Vincent de Taulignan fit partie, au tout début du XIIe siècle, d'une donation faite par l'évêque de Die aux chanoines de Saint Ruf de Valence en 1073 (?), confirmée en 1127. Située au même emplacement, l'église était alors celle d'un prieuré d'augustins, le prieuré de Saint-Vincent, mentionné dans les bulles papales de Pascal II et Calixte II en 1114 et 1123. Une partie des murs romans est conservée dans l'élévation sud et en façade, où sont murées des fenêtres en plein cintre. L'église actuelle conserve, au nord, la petite chapelle funéraire des seigneurs de Taulignan, datable du XVe siècle (citée en 1509) et dédiée à Saint-Blaise : elle se trouve englobée dans le clocher, au 2e niveau, dont une pierre de la base porte la date 1521. Du XVe siècle également, ou du tout début du XVIe, est conservée du même côté, une porte haute murée à linteau en accolade qui ouvrait dans la 1ère travée de la nef. En 1560, le bourg de Taulignan est attaqué par les Huguenots et l'église ruinée. Remontée peu après, elle est dotée d'une porte au sud gravée d'une inscription (DOMVS.MEA DOMVS ORATIONIE VOCABITVR) et de la date 1598. La visite pastorale de 1644 énumère 3 chapelles : celles de Saint-Blaise, de Sainte-Catherine, de Saint-Claude et Saint-Michel. En 1673, Julian et Richard, maçons, élèvent le clocher. Dès le début du XVIIIe siècle, l'église s'avère trop petite. La chapelle Saint-Joseph, alors au nord, est construite en 1826, à l'initiative du curé Dailhe. En 1845, la municipalité achète un hangar couvert, dit "la chapelle", attenant au nord-ouest de l'église, pour dégager la façade ; ce bâtiment, aliéné à la Révolution, est soit la chapelle des Pénitents, soit celle du prieuré d'origine. D'importants travaux d'agrandissement et de restauration sont effectués de 1846 à 1849 ; le 18 octobre 1849, l'église est solennellement consacrée : l'abside et les deux chapelles de transept sont réalisées à ce moment-là, et probablement la façade en même temps que la surélévation de la nef, dont la reprise de construction est visible en élévation sud. En 1865, il est à nouveau projeté d'agrandir l'église et d'exhausser le clocher : les plans sont dressés en mai 1866 par Fontanille, architecte à Montélimar, et l'exhaussement du clocher réalisé en 1867. L'église est encore remaniée entre 1873 et 1879. Enfin, une restauration intérieure a été réalisée en 1998.

L'église, à peu près orientée, est de plan en croix latine à chevet semi-circulaire et comprend un clocher carré de 4 niveaux accolé au milieu de l'élévation nord. Du côté est, elle est englobée dans des bâtiments plus bas, parmi lesquels la sacristie et la salle paroissiale. A l'ouest, un mur de soutènement porte le parvis accessible par deux escaliers, l'un au nord, l'autre au sud. L'édifice est bâti en partie en moyen appareil de calcaire (clocher, parties basses de la nef et de la façade) et en partie en moellons (abside, chapelles, parties hautes de la nef et de la façade) ; la base du clocher est talutée, ainsi que les côtés de la façade. La toiture comprend un toit à longs pans à pignon couvert, des toits à croupes sur les chapelles, une croupe ronde sur l'abside, l'ensemble couvert en tuile creuse et souligné d'une corniche en pierre ; le clocher est coiffé d'une flèche octogonale en pierre de Taulignan. La façade est percée d'une porte axiale rectangulaire encadrée de pilastres à chapiteaux ioniques et coiffée d'un fronton triangulaire à denticules ; elle est précédée d'un perron circulaire. A l'extrémité de l'élévation sud, la porte latérale en plein cintre, à perron circulaire, encadrée de pilastres à chapiteaux toscans, est surmontée d'une architrave gravée d'une inscription et d'un fronton triangulaire. Deux fenêtres en plein cintre murées apparaissent sur l'élévation sud et une plus petite en façade ouest. Une pierre (clef de voûte ?) sculptée d'armoiries (de... à trois clefs, chargé de 3 rosettes (?) en chef) est remployée dans l'élévation ouest de la chapelle sud. L'intérieur comprend une nef de trois travées, dont la travée de transept, deux chapelles (de la Vierge et de Saint-Joseph) dans les bras du transept, toutes couvertes de voûtes d'arêtes et séparées par des arcs doubleaux en plein cintre, et une abside de même largeur voûtée en cul-de-four. Dans la 2e travée de la nef, au nord, un arc brisé ouvre sur la chapelle Saint-Blaise couverte d'un berceau brisé et éclairée par une petite baie à arc trilobé, à ébrasement intérieur. Elle est surélevée par un escalier droit et surmonte le caveau des seigneurs de Taulignan, remanié en 1831 (date portée). Deux fenêtres en plein cintre éclairent la nef au sud, une chaque chapelle latérale, une rose est percée dans l'abside et une dans la façade.

  • Murs
    • calcaire
    • moyen appareil
    • petit appareil
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse, calcaire en couverture
  • Plans
    plan en croix latine
  • Étages
    1 vaisseau
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
    • cul-de-four
    • voûte en berceau brisé
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • flèche polygonale
    • pignon découvert
    • croupe
    • croupe ronde
  • Typologies
    clocher latéral
  • État de conservation
    restauré
  • Techniques
    • vitrail
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune

Sous l'aspect 19e siècle de son architecture, l'édifice actuel renferme cependant des éléments architecturaux antérieurs, tels le clocher contenant la chapelle Saint-Blaise, et la porte latérale sud, dont l'intérêt mérite d'être souligné.

Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2001
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel