La première chapelle est érigée au 13e siècle à la Plesse par les bénédictins de l’abbaye d’Ainay à Lyon (recherches historiques du maire de Saint-Offenge-Dessous). La visite pastorale de 1606, sous la conduite de saint François-de-Sales, nous apprend que le vocable de l’église est celui de Notre-Dame, et le prêtre de la paroisse se nomme François Crochon. Le chœur de l’église n’a alors pas de vitre ; se faire enterrer dans le chœur coûtera 10 florins, 5 florins pour la nef, et 30 sols pour le cimetière. Il y a dans l’église une chapelle de saint Michel et sainte Barbe, entretenue par noble Humbert de Montfalcon ; son revenu est de 25 florins de cense et 30 florins en terre. Il y a une autre chapelle dans la nef, à la nomination de la famille des Chamoz de la paroisse ; son revenu, en terre et pré, est de 20 florins.
Reconstruction de l'église (AD Savoie cotes 11FS 566 et 568, voir annexes)
Le recteur Joseph Michaud, président du conseil de fabrique de l’église estime, qu’il y a nécessité d’agrandir l’église qui est trop petite et en mauvais état. Il présente les plans de reconstruction de l’église et le devis estimatif réalisés par l’architecte Trivelli les 28 et 29 septembre 1826. L’actuelle église « est couverte en chaumes et ne représente à l’aspect qu’une misérable chaumière ». Dans un premier temps, étant donné le manque de finances, il est proposé de se borner à une reconstruction partielle, tel que le plan le pointe en rouge ; le devis de cet agrandissement étant de 4983,53 livres, le prêtre propose de transmettre le dossier au conseil municipal pour qu’il participe au financement.
Par les délibérations des 1er octobre 1826, 1er juillet 1827 et 3 mars 1827, la municipalité propose d’aliéner une partie des communaux afin de concourir financièrement au projet de reconstruction. L’adjudication des communaux est réalisée le 25 octobre 1830 pour la somme de 2203 livres. L’archevêque, destinataire du projet, souhaite, quant à lui, que la reconstruction soit totale, « vu la caducité des murs, la petitesse du vase, l’irrégularité du plan actuel et surtout l’insalubrité de l’air occasionnée par sa voûte qui est si près de terre qu’on ne peut même pas adosser la chaire à sa muraille », « l’impossibilité de conserver aucun des murs existant actuellement est encore augmentée par la destruction et la reconstruction de chapelles, dont il n'en reste plus qu’une aujourd’hui, qui ont affaibli et dégradé les autres au point que la voûte qu’ils supportent est aujourd’hui lézardée, s’affaisse de jour en jour ne laissent même pas l’espérance d’y être en sécurité ». Une lettre de l’Intendant de la circonscription, en date du 3 juillet 1831, précise que « les habitants de cette commune viennent de faire un four à chaux qui leur procure toute la chaux nécessaire pour la construction de l’église de cette commune ; on ne peut estimer cette chaux moins de mille livres étant très bonne et bien cuite ce qui diminue d’autant le prix du devis : la seule dépense que ce four à chaux ait occasionné est la main d’œuvre promise à Duffourd Guillaume de Cusy qui l’a construit et pour laquelle le conseil a convenu de lui payer au prix courant une somme de 50 livres qu’il avait décidé de lui payer… ». Une autre lettre de l’intendant, datée du 2 février 1832, précise que la commune dispose des fonds nécessaires pour entreprendre la construction de son église dans le courant de mai 1832, et que Dominique Francoz, moyennant 60 livres, sera dépêché par la commune pour commander et assister aux corvées ; celles-ci consistent à fournir à l’entrepreneur le gros bois pour la charpente, la pierre et le sable que la commune afin de faire baisser le prix du devis estimatif des travaux.
Le 17 avril 1832, le conseil municipal demande à ce que soit engagée l’adjudication des travaux pour le second projet d’agrandissement de l’église sur la base du plan dressé par l‘architecte Trivelly (ou Trivelli) en date du 9 avril 1832. Le devis concernant la première tranche de travaux est de 9792,90 livres ; le second devis, en date du 21 janvier 1833, est de 5617,70 livres, auxquels s’ajoutent les 274 livres pour la réalisation de corniches à la coupole, soit un total de 15 684,60 livres pour l’ensemble du bâtiment. L’adjudication définitive des travaux, en date du 14 mai 1832, est en faveur des nommés Gros Joseph (entrepreneur de Chambéry), Gorjux Joseph (ou Gourjux, charpentier à Aix), Viand Charles dit Porraz (maçon à Aix) sous le cautionnement de Claude Gorjux, père de Joseph, pour la somme de 8946,67 livres. Pendant la construction, les offices ont lieu au château de Montfalcon du Cengle appartenant alors à M. Calvi, président du sénat de Chambéry (document du maire de St-Offenge-Dessous).
Alors que les travaux ont débuté, le 18 août 1832, un courrier du syndic à l’intendant dénonce des malfaçons. Puis, le 5 septembre de la même année, une partie du mur de l’église en construction s’écroule du fait d’un probable vice de construction, entraînant le décès de Jacques Allamano, de Monaglio (Piémont), ouvrier maçon sur le chantier de l’église. Il est alors proposé de faire démolir une plus grande partie du mur en question afin d’assurer le placement de la voûte sur des murs plus résistants. Le 28 mars 1833, la maçonnerie, la charpente de la toiture et les trois-quarts de la couverture en ardoises sont réalisés. Il reste donc à construire les voûtes, mais un rapport de M. Féry estime que « celles-ci ne peuvent être construites sans qu’on fasse le reste de l’édifice porté au nouveau devis attendu que les arcs doubleaux ne seraient pas suffisamment appuyés si l’on ne prolongeait pas la muraille de la nef. D’un autre côté il craint le peu de solidité de la maçonnerie déjà faite. ». Le 2 mai 1833, un courrier précise que « l’architecte a cru pouvoir diviser l’entreprise en deux parties dont la première comprenant plus de la moitié de l’édifice devait être exécutée immédiatement et close par une muraille provisoire, et dont l’autre partie devait être différée jusqu’à concurrence de fonds ». L’architecte Trivelli confirme le rapport des entrepreneurs et avoue n’avoir pas prévu cette difficulté. Dès lors la construction de la seconde partie de l’église devient une nécessité indispensable, malgré l’absence de fonds. Plusieurs pistes de financement se dégagent pour parer à la dépense : contracter un emprunt courant avec intérêt, ou un emprunt auprès des entrepreneurs avec 5% d’intérêt, ou encore auprès de la commune de Montcel dont les fonds propres sont actuellement immobilisés et qui pourrait lui rapporter 2,5% d’intérêt sur deux ans (délibération du conseil municipal de la commune du Montcel en date du 18 mai 1833). Vu l’ordonnance du 5 juin 1833, il a été approuvé une soumission passée par les trois entrepreneurs Viand, Gorjux et Gros, d’exécuter pour la somme de 5327,32 livres tous les travaux compris dans le second devis de M. Trivelli, pour achever le corps de bâtiment de la dite église.
La construction avance et le 5 septembre 1833, les murs de la nef sont achevés et la charpente prête à être posée mais l’entrepreneur Gros ne dispose toujours pas de la totalité des matériaux des voûtes en tuf (extraites sur la commune de Saint-Offenge-Dessous), ni des bois nécessaires pour les cintres. Pour rappel, l’extraction des pierres des carrières et leur ébauchage sur place est à la charge de l’entrepreneur, la population se chargeant de leur transport. La commune s’occupe également du transport depuis Aix-les-Bains des ardoises et parefeuilles, ainsi que des fouilles et déblais pour toutes les fondations. Le mois suivant, le 13 octobre 1833, la toiture de la nef de l’église est achevée et le 2 novembre d'après, les ouvriers de M. Gros entament la construction des voûtes de l’église.
La visite pastorale de 1833 signale que « l’église... qui vient d’être démolie était sous le vocable de la Nativité de la sainte Vierge qui en est patronne. Ste Euphémie en doit être regardée comme titulaire, on n’en fait cependant pas la fête. Cette église insuffisante pour contenir la population était d’ailleurs basse et peu décente. La piété des fidèles et le zèle du pasteur ont de concert travaillé à la construction d’une nouvelle église... ».
Le 23 décembre 1833, l’entrepreneur Viand dit Porraz, chargé de la construction des murs du clocher de l’église, n’a pas pu les achever avant l’hiver ; l’achèvement des murs s’effectuera l’année suivante. Mais les travaux réalisés par celui-ci étant trop mauvais, l’intendant général l’oblige, le 23 mars 1834, à quitter le chantier, et demande à ses associés de continuer et d’achever la construction du clocher. La vérification de l’état des travaux de l’église est faite le 31 juillet 1834 par l’architecte Tournier.
La réalisation de la charpente du clocher est confiée aux frères Léger et Claude Floret, entrepreneurs de travaux, qui l’achèvent le 24 avril 1835. Le 23 mars 1835 ils avaient été autorisés à exécuter les travaux à conduire au toit de l’église. L’architecte Bagutti, déjà missionné pour le tracé des fondations de l’église, réceptionne la réalisation de la toiture du clocher le 8 août 1835. Les frères Floret entreprennent ensuite la réparation de la toiture des chapelles et du chœur de l’église, mal réalisée par l’entrepreneur Gorjux, intervention que leur a confié M. Gros afin d’empêcher la pluie de dégrader les voûtes.
La réception d’œuvre de la reconstruction de l’église est réalisée par l’architecte Bagutti le 20 septembre 1835. Le montant des travaux arrive alors à la somme de 14 013,72 livres pour ceux exécutés par les entrepreneurs Gros, Gorjux et Viand, et à 831,44 livres pour ceux faits par les frères Floret. Enfin le même architecte procède à a réception définitive du chantier le 30 octobre 1835. L'Église dispose alors d'un plan tréflé avec deux transepts peu saillants et une abside semi-circulaire. Sa nef comporte deux travées, voûtées d’arêtes, et à la croisée des chapelles, voûtées d’arêtes, se trouve une coupole sur écoinçons.
Réparations successives aux toitures de l'église (AD Savoie : cotes 11FS 568, 2O 2643, 2O 2644, 2O 2647 ; AC Saint-Offenge-Dessous : registres des délibérations municipales de 1861 à 1929, voir annexes)
Le 2 mars 1845 le prêtre souhaite la réalisation de deux autels latéraux à l’église dont il s’engage à suivre la réalisation. Le 1er novembre 1845 il est décidé que les autels seront établis en maçonnerie brute, puis stuqués, avec un degré en pierre de taille, un tabernacle et un gradin en bois ; les autels seront entourés d’une balustrade en fer avec porte. Le recteur s’engage à donner 600 livres pour participer à l’exécution des deux autels, et 220 livres pour la réparation de la toiture de l’église. Il est en effet dit que « les travaux qui ont été exécutés ont été généralement mal exécutés par des entrepreneurs avides et sans conscience. Son église construite depuis une dizaine d’années menace déjà ruine, tant sous les rapports des murs qui sont lézardés dans plusieurs parties que sous le rapport de la toiture dont une grande partie a déjà été refaite sur chœur et les chapelles et qu’il faudra entièrement refaire par la suite, attendu que les ardoises n’ont pas été placées à tiers de pureau » [surface de l’ardoise visible]. La réception d’œuvre des deux autels qui ont coûté 902,45 livres, est réalisée le 19 avril 1846 par le géomètre d’Albens, M. Piccon. En 1845 Restelli, de Lugano (Suisse), peint les évangélistes sur la coupole (document du maire de St-Offenge-Dessous).
Le compte-rendu de la visite pastorale de 1848 consigne ceci : « L’église de Saint-Offenge-Dessous a été reconstruite à neuf en 1833. Elle est en forme de trèfle avec coupole et voûte d'arête. Elle est fort élégante et peut-être même au rang des plus belles églises de notre diocèse. Nous l’avons consacrée ainsi que le maître autel ("en marbre de Vinadio d’un effet médiocre", visite pastorale de 1854) le 17 mai 1843. Cette église est assez vaste pour contenir commodément la population de la paroisse et elle est parfaitement libre de toute servitude de bancs ou de chapelle ».
Le 10 mars 1861, le rapport dressé par l’architecte Joseph Samuel Revel, de Chambéry, pointe les réparations urgentes à réaliser à l’église, et le 16 mars suivant, il en réalise le cahier des charges. Pierre Durio et Frédéric Venture, de Chambéry, sont, le 15 décembre 1861, adjudicataires des travaux à exécuter à l’église et au presbytère. Le décompte de leurs travaux, d’après le procès verbal de réception d’œuvre dressé par l’architecte Revel du 13 février 1863, se monte à 2881,03 francs, mais pointe des malfaçons.
Le syndic, lors du conseil municipal du 10 mai 1874, fait connaître au conseil que Monseigneur Gros, ancien évêque du diocèse de Tarentaise, actuellement en retraite à Chambéry, a manifesté l'intention d'être inhumé dans l'église paroissiale de Saint-Offenge-Dessous, sa commune natale. Considérant que Monseigneur Gros a fait une donation en faveur de l'église de Saint-Offenge-Dessous, considérant que le vœu des habitants de la commune est que sa grandeur soit inhumée dans l'église de cette paroisse, délibère que la demande soit acceptée et que son tombeau soit creusé à l'endroit indiqué par le conseil de fabrique, après toutefois qu'il en aura obtenu l'autorisation conformément à l'article 73 du décret du 30 décembre 1809.
En février 1875, une partie de la toiture de l’église doit à nouveau faire l’objet de réparations, tant au niveau de la charpente que des ardoises. Le devis des travaux à exécuter est dressé par le sieur Gelloz Jacques, charpentier. Des coupes de bois dans la forêt communale seront nécessaires pour la toiture de l’église et le financement de la refonte de la cloche. Le 15 février 1875 le maire donne lecture des conventions passées le 14 février passé, entre lui et les frères Paccard fondeurs de cloches à Annecy-le-Vieux, et relatives à la fonte de la cloche paroissiale de 1606, foudroyée en 1875 (document du maire de St-Off-Dessous). Conformément à l'avis émis dans la réunion du 7 février courant, le poids de la cloche à faire refondre sera porté de 370 kilos environ à 500 kilos. Le devis estimatif dressé en mars par les frères Paccard pour cette opération est de 1 198 F. Le 21 novembre 1880, le maire expose que l'église menace de s'écrouler et qu'il sera nécessaire d'opérer une coupe de 250 mètres cube de bois dans la forêt communale pour faire face aux réparations. L’année suivante, le 6 novembre 1881, le conseil municipal valide les plans et devis de consolidation dressés par l’architecte Zénon Blanc, de Chambéry. Mais rien ne bouge et le 15 juin 1884 il est indiqué que les murs de l’église et la voûte sont fendus en plusieurs endroits et que des fentes il tombe du mortier. Dès lors il est envisagé de mettre en place des tirants, comme il a été proposé au plan et devis dressés par l’architecte Blanc le 10 novembre 1882. Pour faire face à ces travaux, le conseil accepte le 5 juillet 1885 l’avance de la somme nécessaire proposée par M. Joris, propriétaire sur la commune, moyennant 4,5% d’intérêt et quatre annuités de remboursement. Pour la réalisation des travaux à l’église, le maire passe, le 10 décembre 1886, une convention avec Charles Gibello, entrepreneur de Cusy, qui, pour 1200 frs devra suivre le cahier des charges rédigé par l’architecte Blanc en date du 14 août 1884, à savoir : réalisation de chaînages en fer, raccord d’enduits, badigeon général intérieur, et remplacement de quatre fenêtres sur huit, et d’une rosace. Une convention est passée avec M. Bessac Jean-Augustin, manufacturier de vitraux peints et demeurant à Pont-d’Ain. Le 13 janvier 1887, l’architecte Blanc réceptionne les travaux effectués à l’église tant de la part de l’entrepreneur, pour la somme de 1648 frs, que du maître verrier, pour celle de 450 frs.
De nouvelles réparations au clocher sont autorisées par le conseil municipal le 22 juin 1902. Les plans et devis dressés par l’architecte Bons d’Aix-les-Bains s’élèvent à 777 frs et les travaux sont exécutés en novembre 1904.
Le 7 décembre 1941, un projet de réfection de la toiture de l’église, dont les plans sont dressés en décembre 1940 par l’architecture Aixois, Ramus, est acté. Jean Vida, entrepreneur d’Aix-les-Bains, est adjudicataire des travaux de maçonnerie des murs de la toiture, tandis qu’André Carraz, également entrepreneur d’Aix-les-Bains, se chargera de la couverture.
En 1947 le toit de l’église est refait, avec des pans plus inclinés qu’à l’origine : on rehausse le clocher de 4 mètres. En 1948, la restauration de l’intérieur de l’église est effectuée par Léon Raffin. La voûte étoilée, le plancher et les dalles de ciment datent de cette époque (une bouteille avec les noms des souscripteurs est enfouie dans le sol) (document du maire de St-Off-Dessous).
Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )