Rapport de M. Mondot de Lagorce, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées du Rhône, 12 janvier 1841 (extr. de : COGOLUENHE, Henri. Histoire des bacs pour traverser le Rhône. Recherches historiques et sociologiques. Thèse de doctorat, Institut de Recherche et d'Enseignement Philosophiques, Département Sociologie. Lyon : Facultés catholiques de Lyon, 1980, livre 3 : annexes D-21-22) :

(Rapport joint à la demande faite le 23 décembre 1840 par le Sieur Rochon, entrepreneur du fort).

"Le pétitionnaire demande deux choses essentiellement distinctes : 1) l´autorisation d´établir un bac pour le passage de MM. les officiers du Génie et pour celui des ouvriers qui seraient employés au fort de La Vitriolerie ; 2) l´autorisation de passer le public moyennant un droit de péage [...].

L´Ingénieur en chef soussigné, reconnaissant qu´il peut être avantageux en ce moment et pendant la construction du fort de La Vitriolerie, d´avoir un bac particulier pour le Service du génie militaire est d´avis que l´autorisation soit donnée aux conditions ci-après : 1) la corde ou traille sera attachée du côté de la rive droite à deux peupliers de la chaussée Perrache ; 2) il sera établi, sur la rive gauche, un pied de chêvre distant de 6 m au moins du bord supérieur du perré ; 3) on placera contre le perré de la rive droite un escalier en bois muni de garde-corps pour accéder au bac ; 4) le point le plus bas de la traille sera à 10 m au moins au-dessus de l´étiage ; 5) on ne pourra transporter que des piétons ; 6) le Sieur Rochon devra transporter gratuitement les employés civils et militaires dans l´exercice de leurs fonctions ; 7) la présente autorisation ne sera valable que pour un an et cessera de plein droit si elle n´est pas renouvellée avant le 1er janvier 1842 [...]. Quant à l´établissement du droit de péage, l´Ingénieur en chef pense qu´avant de statuer il y a lieu d´ouvrir une enquête sur la question de savoir s´il y a utilité publique à établir un passage public sur ce point...".

Rapport adressé par le Lieutenant-Colonel Mengin à la Direction du Génie de Lyon, 17 octobre 1842 (extr. de : COGOLUENHE, Henri. Histoire des bacs pour traverser le Rhône. Recherches historiques et sociologiques. Thèse de doctorat, Institut de Recherche et d'Enseignement Philosophiques, Département Sociologie. Lyon : Facultés catholiques de Lyon, 1980, livre 3 : annexes D-24-25) :

"Rapport pour demander l´établissement d´un bac à traille sur le Rhône en face du fort de La Vitriolerie.

Par un arrêté du 21 janvier 1841, approuvé le 28 suivant, M. le Préfet du Rhône avait autorisé le Sieur Rochon, entrepreneur des travaux du fort de La Vitriolerie à établir un bac à traille sur le Rhône, en face de la prison de Perrache, pour le passage des officiers du Génie et des ouvriers employés aux travaux. Ce bac a fonctionné pendant toute l´année 1841 et une partie de 1842 mais il a été supprimé il y a plusieurs mois, l´autorisation ayant été retirée au Sieur Rochon pour avoir perçu un droit de péage à son profit. Depuis cette époque, les officiers et les employés du Génie n´ont pu communiquer avec les ateliers de La Vitriolerie qu´à l´aide de batelets, moyen de communication lent et difficile, surtout dans les hautes eaux et qui devient de plus en plus insuffisant à mesure que les travaux du fort prennent plus de développement. D´un autre côté, l´établissement d´une communication directe sur ce point rapprocherait les bâtiments militaires du quartier de Perrache de ceux des Forts du Colombier et de Lamotte, et procurerait par là de grands avantages pour le service de la garnison. Tous les intérêts militaires se réunissent donc pour réclamer l´établissement du bac qui a existé pendant plus d´une année, en attendant la construction d´un pont [...]. En conséquence, dans l´intérêt du Service militaire, comme aussi dans celui des riverains et suivant l´intention de M. l´Inspecteur Général des fortifications, nous demandons que l´établissement d´un bac à traille, pour les piétons, sur le Rhône, en face du fort de la Vitriolerie, soit mis prochainement en adjudication. Du côté de la rive gauche, le pied de la chêvre, destiné à supporter la traille, serait établi sur le terrain militaire, dans l´emplacement qui serait fixé par le chef du Génie, moyennant que les officiers et les employés du Génie seraient transportés gratuitement. Le passage gratuit serait également accordé à tous les militaires en uniforme".