La papeterie de la Roche-Saint-Alban est fondée par la famille Caproni (on trouve aussi l'orthographe Caperony, Caprony ou Capprony) à la fin du XVIe siècle. Elle est construite sur les ruisseaux du Varon et du Petit Varon dont elle utilise la force.
Au XVIIIe siècle, la papeterie est endommagée par une tornade. Elle reste inactive pendant quelque temps. Après la Révolution, elle est exploitée par la famille Girod. Elle connaît alors une grande prospérité car elle a le monopole de la fourniture du papier administratif de tout le duché. En 1806, l'équipement de la papeterie se compose de foulons à cylindres et de deux cuves. Elle occupe à cette époque 33 ouvriers (15 hommes et 18 femmes). Sa fabrication annuelle s’élève à 20 tonnes de papiers de différentes espèces. Les échantillons de papier envoyés à l'Exposition industrielle de Paris en 1806 rencontrent un vif succès. Après l'annexion de la Savoie, la papeterie doit renouveler ses débouchés. Elle produit alors du papier de paille et du papier mi-blanc pour emballage, pains de sucre, etc.
La papeterie est visible sur le premier cadastre français de 1863. A cette date, elle est exploitée par Jean-Marie Girod qui fait installer une machine à papier continu. En 1875, elle dispose de 4 roues hydrauliques, animées par une chute d'eau de 7 mètres et développant une force de 30 chevaux. Son équipement se compose de 2 cuves et de 8 piles de cylindres, ainsi que d'une machine à papier continu. Le séchage se fait à l'air libre. Indépendamment de ses deux fils, M. Girod emploie deux ouvriers ainsi que des manœuvres quand les besoins de la fabrication l'exigent. La papeterie consomme en moyenne chaque année 7 300 kilos de chiffons, 5 347 kilos de rognures, 16 373 kilos de paille et 1 333 kilos de pâte. Elle produit annuellement 20 390 kilos de papier d'emballage de deux qualités. Elle fabrique également du carton gris en petite quantité. La fabrique fournit Lyon, Voiron, Albertville, Paris, etc.
Vers 1885, la papeterie est rachetée par M.Gilbert qui l'exploite sous le nom de "Papeterie de la Serraz". Après 1920, la papeterie reprend la production de papier de luxe. Son équipement est renouvelé. Une micro-centrale hydroéléctrique pouvant être pilotée depuis la papeterie, est construite pour alimenter le site. En 1921, l'usine est dévastée par un incendie. Elle est fermée entre 1931 et 1936. Elle est ensuite reprise par M.Buchet (propriétaire de L´Illustration et huitième fortune de France) sous le nom de "Papeteries de Savoie". Dans les années 1950, les propriétaires de la papeterie font édifier une chapelle votive à proximité du site car tous les ouvriers mobilisés sont revenus de la guerre. En 1960, la papeterie emploie 90 ouvriers. Elle cesse son activité quelques années plus tard. Par la suite, elle abrite d'autres activités avant d'être achetée par la commune qui entreprend des travaux de reconversion à partir de 2007. Depuis 2011, une partie des bâtiments de l'ancienne papeterie sont occupés par des logements.