Il s'agit d'une ancienne fabrique de papiers peints fondée dans le 2e quart du 19e siècle par Pierre Graillet. Originaire de Saône-et-Loire, Pierre Graillet fonde son entreprise à Lyon dès la fin des années 1830. Deux implantations sont connues en 1839 : 5 quai Villeroy et 8 rue d'Enfer ; il possède également un magasin à Paris, rue de Reuilly, dès 1840. L'ensemble de ses locaux initiaux ayant été ruinés par l'inondation de 1840, Pierre Graillet transfère son entreprise à la Guillotière, le long de la rue de Chabrol récemment ouverte.

Il achète une partie des terrains le 10 juin 1842 et fait construire une usine importante, décrite dans l'Histoire de la Guillotière et des Brotteaux comme l'"un des plus beaux ateliers de papiers peints qui existent en France". L'usine nouvelle est inaugurée le 2 août 1842. Par la suite, Graillet agrandit son emprise par deux acquisitions de terrains successives, en 1847 et en 1854. Il fait alors construire la partie nord de l'usine, toujours alignée sur la rue. Les travaux commencent en 1856 mais sont interrompus par la crue du Rhône, puis compromis par un incendie en 1861. L'usine est donc achevée en 1862 seulement.

Après le décès de Pierre Graillet en 1873, l'activité semble avoir été poursuivie quelques années par son partenaire A. Bouche, puis l'ensemble du tènement est racheté en 1880 par Jean Cognard, fabricant de soieries. Il installe son domicile familial rue Mazagran, dans la partie nord-ouest de l'emprise, et loue la majeure partie des ateliers aux veuves Minard et Lombard, qui y établissent une manufacture de ferblanterie. Des travaux ponctuels sont documentés à cette époque (exhaussements partiels, percements, création de portail, démolitions non localisées, reconstruction de toiture après incendie). La famille Cognard-Lachard fait par la suite construire un immeuble de rapport et un atelier à l'angle de la rue Jangot au début du 20e siècle.

L'Indicateur Fournier datant de 1935, indique au n° 54 de la rue Sébastien Gryphe, une fabrique d'appareil de mesure de précision pour l'électricité et la radiotechnique (SA) ainsi qu'un atelier de Confection pour hommes Perrier (A.).

A partir des années 1980, un bric-à-brac du foyer Notre-Dame des Sans-Abris occupe les locaux puis une auberge de jeunesse ouvre ses portes en 2015 (le Flâneur Guesthouse).