A. Lugnier donne quelques éléments d'historique pour cette ferme, qu'il présente comme le reflet de l'habitat ancien de la commune : "l'ancienne maison Gourou du Creux, sise au bas de la cour, face à la nouvelle route. Elle est de la fin du XVIe siècle et début du XVIIe (1618), et on est frappé par ses dimensions modestes, l´exiguïté des fenêtres (30 cm sur 20), le mode de construction des murs. Au lieu de disposer les pierres choisies, qui sont de dimensions assez égales, à plat comme nous le faisons aujourd'hui, on les plaçait sur champ [sic] comme des briques dressées de profil et reposant sur la petite face". La partie nord du mur arrière du logis et l'angle nord-est de la cour (mur de clôture, mur d'un bâtiment en ruine, avec encadrements datables du 16e siècle) présentent encore l'appareillage décrit par A. Lugnier, en petit moellon posé sur chant. La date de 1618 n'a pas été vue sur le bâtiment. A. Lugnier ajoute que l'édifice possédait un aître, supprimé vers 1901-1902 lors d'une réfection générale. En effet, le logis a été en partie reconstruit, et sans doute agrandi, au début du 20e siècle : la façade sud présente un enduit à assises horizontales dessinées caractéristique de cette période ; des encadrements chanfreinés de fenêtres du 16e siècle y sont remployées (fenêtres de l'étage et du comble des deux travées ouest). La grande remise édifiée au nord date peut-être de la même époque. La ferme était sans doute une ferme à juxtaposition au 16e siècle, puis une seconde grange-étable a été construite perpendiculairement à la première au 18e siècle (porte de grange à encadrement en arc en anse de panier). Dans la 2e moitié du 20e siècle, certaines ouvertures ont été agrandies et dotées d'encadrements en béton : fenêtre nord du rez-de-chaussée du logis, portes et fenêtres des étables. Selon A. Lugnier, la ferme appartenait au 17e siècle à une communauté de parsonniers, déjà de la famille Gourou, dissoute en 1689 (mais en 1794, le site est encore occupé par une famille de 16 personnes). En 1818, elle appartient à Mathieu Gourou (parcelle E 265 - ancien numéro - puis E 488 -nouveau numéro, à l'encre rouge - sur le plan ; mais numéro E 434 sur la matrice de 1818). Ce dernier est un propriétaire important de la commune puisqu'il possède également le gros moulin des Chambons (1818 F 6 ; 1986 AM 12) et deux jasseries, aux Outines (1818 A 7) et aux Rieux (1818 A 10 ; les Outines nord, 1986 BD 28).