Dossier d’œuvre architecture IA73002859 | Réalisé par
  • enquête thématique départementale, Patrimoine hydraulique des Pays de Savoie
Fonderie de fer et martinet de la chartreuse d'Aillon dit Martinet dessus puis moulin à farine, scierie et martinet Miguet actuellement vestiges
Œuvre recensée
Copyright
  • © Archives départementales de la Savoie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Savoie - Châtelard (Le)
  • Hydrographies Nant d'Aillon ; bassin-versant du Chéran
  • Commune Aillon-le-Jeune
  • Lieu-dit Le martinet
  • Cadastre 2009 A 678

Cet important site métallurgique est désigné sous le nom de martinet dessus pour le distinguer d'un autre martinet implanté à Aillon-le-Vieux (IA73002849).

Le martinet dessus est fondé au XVIIe ou au début du XVIIIe siècle par les moines de la Chartreuse d’Aillon. Par contrats du 28 mars 1658 et du 25 février 1660, ils obtiennent en effet du Prince de Carignan, de faire extraire du fer dans les Hurtières et de le transporter et fondre dans les Bauges (FR.AD073, C555).

Le 10 janvier 1730, la Chartreuse d'Aillon signe une concession avec le marquis de Lescheraines qui lui donne le droit d'extraire du minerai des Hurtières pour l'usage de son fourneau (FR.AD073, C155).

Le martinet dessus est visible sur la mappe sarde de 1733. A cette date il comporte un martinet (parcelle 2613), un fourneau (parcelle 2614) et une charbonnière (parcelle 2612). Le minerai extrait à Saint-Georges-d’Hurtières est amené à dos de mulet par le col du Frêne. Les coulées de fer ont lieu tous les trois ans ou quatre ans en raison de l'éloignement de la matière première (FR.AD073, c555).

Les moines exploitent le site jusqu’à la Révolution. Confisqué par l’État, le martinet dessus est confié dans un premier temps à Jean Baptiste Nicoud. Par la suite, il est acensé, de même que la fonderie de Tamié (commune Seytenex) et celle de Bellevaux (IA73002794), à Pierre Antoine Marguet, Luc Nicolas Guillermin et Jacques Baile, pour la somme de deux cent mille francs. Le projet de ces trois associés est d’alimenter en fer la manufacture d’armes d’Annecy.

Au début du XIXe siècle, le martinet dessous (IA73002849) ne semble plus en activité alors que celui du martinet dessus l’est toujours. Une coulée a lieu en 1803. A partir des années 1805-1806, le site est dirigé par Pierre Antoine Marguet seul qui emploie 12 ouvriers. Dans les années 1820, le site est exploité par Claude François Regaud qui emploie 6 ouvriers. A priori, la dernière coulée du martinet dessus a lieu en 1832. En 1838, le site emploie encore 3 ouvriers. Dans les années 1840, l’activité métallurgique cesse définitivement.

Le 5 avril 1866, Jean-Baptiste Miguet et ses fils Julien et Joseph, obtiennent l'autorisation de maintenir en activité les artifices du martinet dessus qui comporte alors une scierie, un moulin à trois paires de meules actionnées par trois turbettes (roues horizontales) et un martinet. Le martinet dessus apparaît sur le premier cadastre français de 1878 (section A, feuille 5, moulin : parcelle 903, scierie : parcelle 906, martinet : parcelle 905). Il appartient alors au meunier Joseph Miguet. Au début des années 1940, il n'est plus en activité. A la demande du maire d'Aillon-le-Jeune, un nouveau déversoir est réalisé à coté du barrage d'origine car le mauvais état de celui-ci est susceptible de provoquer des dégâts en aval. En 1955, la question de la destruction de l'ancien barrage se pose. Après enquête, celui-ci est finalement maintenu. A cette date, le site appartient à MM.Trepier frères, propriétaires agricoles.

Actuellement, de nombreux vestiges sont toujours visibles à l'emplacement de l'ancien martinet dessus.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 18e siècle , daté par source
    • Principale : 3e quart 19e siècle , daté par source
  • Dates
    • 1730, daté par source
    • 1866, daté par source

Le site est implanté le long de la route départementale n°32, en rive gauche du cours d'eau.

D’après un rapport d’ingénieur de 1955 concernant le barrage "La construction primitive est très ancienne, la date 1815 y est gravée, mais doit correspondre à une simple réfection, ses maçonneries en pierres de taille avec redans extérieurs et radiers sont encore dans l'ensemble en bon état". Construit en pierre de taille, le barrage faisait 13 mètres de long et 5,60 mètres de large. Le canal de dérivation était en partie en terre, en partie en maçonnerie et en partie en planche. Un pertuis en maçonnerie composé de deux aqueducs était établi à l'origine de la dérivation. Une vanne permettait de diriger l'eau soit dans un bassin pour alimenter le moulin et le martinet soit dans une dérivation en charpente qui allait jusqu'à la scierie.

Actuellement, le barrage n'existe plus. Le bassin de retenue est toujours visible. Plusieurs élévations de murs de pierre laissent deviner l'emprise des bâtiments parallèles au cours d'eau et l'emplacement d'une roue verticale. Certains murs comportent des traces de ciment. Plusieurs fragments de meules à farine et une enclume (ou chabotte) témoignent de l'activité passée du site.

  • Murs
    • pierre
    • ciment
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite sur place
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Sites de protection
    parc naturel régional

La commune d'Aillon-le-Jeune se trouve dans le PNR des Bauges,

Le site du martinet dessus se trouve le long de la combe qui va de la Correrie au chef-lieu d’Aillon-le-Jeune. Il formait avec le martinet dessous (Aillon-le-Vieux, IA73002849) un grand établissement métallurgique dont la qualité de production était très reconnue. En 1775, des clous d'Aillon sont utilisés pour la réfection du château de Chambéry.

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Documents d'archives

  • FR.AD073, 43F279, Archives de l'ancien diocèse et de l'archidiocèse de Chambéry, Titres et documents provenant de la Chartreuse d'Aillon, Chartreuse d'Aillon (biens) : état de ses biens vers 1770 ; la terre de Labras dans le Dauphiné, carte, acensements, procès ; acensements de la chartreuse et reçus divers (1550-1792), 1477-1792.

    AD Savoie : 43F279
  • FR.AD073, 43F282, Archives de l'ancien diocèse et de l'archidiocèse de Chambéry, Temporel - Titres et documents provenant de la Chartreuse d'Aillon, 1380-1837, Chartreuse d'Aillon en 1792-1793 : inventaire des biens, créances, meubles et effets, revêtissement d'inventaire (1793), registre des déclarations remises aux débiteurs, vente des meubles, bibliothèques, vente du couvent le 2 nivôse an V : contestations après les ventes, les acquéreurs des biens de l'ancienne chartreuse, lettres au prieur, les forêts nationales : lettres officielles et arrêtés du département du Mont-Blanc, 1792-1793.

    AD Savoie : 43F282
  • FR.AD073, C555, Fonds de l'Intendance générale de Savoie. Mines, usines, carrières, etc., 1647-1790.

    AD Savoie : C555
  • FR.AD073, 3F21, Fonds BALMAIN : famille CASTAGNERY de CHATEAUNEUF et familles diverses ; exploitation des mines des Hurtières et forges d'Argentine, Famille Castagnery de Châteauneuf. Pièces concernant la propriété de ces établissements et leur exploitation par la famille de Châteauneuf, 1726-1844.

    AD Savoie : 3F21
  • FR.AD073, C1883, Cadastre de 1728, Aillon, 159, Vue 3, 1733.

    AD Savoie : C1883
  • FR.AD073, C155, Fonds de l'Intendance générale de Savoie, Secrétariat général, Minutes de lettres adressées aux ministères et aux autres administrations centrales, à Turin, par l'intendant général, sur toutes les affaires de son ressort : donnant avis à M. de Serraval de l'arrivée, au Pont-de-Beauvoisin, de la comtesse d'Artois, qui devait s'arrêter au Mont-Cenis, en allant à Turin ; au sujet de l'exercice du droit de seigneuriage appartenant aux finances, sur les minéraux affinés dans les fonderies de la Savoie ; droit à l'encontre duquel des observations avaient été présentées par les grands propriétaires d'usines et de hauts-fourneaux, l'abbaye de Tamié, la chartreuse de Saint-Hugon, le prieuré de Bellevaux, la Compagnie des Hurtières, la baronne de Châteauneuf, etc. ; au comte Granéry, à propos d'une fabrique de chocolat qu'un industriel voulait établir à Chambéry, et sur les fabriques de ce genre qui existaient déjà en Savoie ; rendant compte de la fête religieuse et des réjouissances publiques, par lesquelles on avait célébré, à Moûtiers, l'anniversaire de la naissance du Roi (29 juin) ; pour obtenir la continuation d'une gratification de 300 fr., par laquelle le Roi avait récompensé les services d'un professeur de dessin de Chambéry, nommé Gringet, "vu le zèle avec lequel il s'efforçait de former des élèves dans un art qui est la base de l'architecture, de la peinture et de la sculpture" etc., 1789-1792.

    AD Savoie : C155
  • FR.AD073 sous-série 81S6, Service hydraulique. Aillon-le-Jeune, scierie Miguet, 1861-1870.

    AD Savoie : 81S6
  • FR.AD073, 3P 7003, Premier cadastre français, Aillon-le-Jeune, Section A, feuille 5, 1878.

    AD Savoie : 3P 7003
  • FR.AD073, 3P 7004, Cadastre rénové, Aillon-le-Jeune, Section A, feuille 5, 1970.

    AD Savoie : 3P 7004
  • FR.AD073, J1706, Inventaire des moulins de Savoie. Association des amis des moulins savoyards. Nicole Gotteland, Louis Crabières, commune Aillon-le-Jeune, 1999.

    AD Savoie : J1706

Bibliographie

  • F.Gex, La clouterie en Bauges, Revue de géographie alpine, vol.21, 1933.

  • N.Garioud, Histoire et archéologie des mines de fer et des installations métallurgiques du massif des Bauges (Antiquité-milieu XIXe siècle), mémoire de maîtrise d'histoire de l'art et archéologie, Grenoble, 1997.

  • Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, Les maîtres de forges en Bauges, n°129, mars 1998.

  • N.Garioud, Sites d'extraction et de transformation des métaux : massif des Bauges et vallée de la Maurienne, Rapport campagne 1999, Prospection thématique, Opération n°99/071, Programme 25 : Histoire des techniques de la protohistoire au 18e s.et archéologie industrielle, 1999.

    CDP Savoie
    p.2-6.

Annexes

  • Accord passé entre les maitres de forges du Mont Blanc pour s'opposer à l'augmentation du prix du minerai de Saint-Georges-d'Hurtières, 1807 (FR.AD073, 3F21).
  • Réponse aux renseignements demandés sur les forges et minerais du Département du Mont Blanc, sans date (FR.AD073, 4B508).
Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2013, 2019
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Assemblée des Pays de Savoie