• enquête thématique régionale, Stations de sports d'hiver
Hôtel de voyageurs dit hôtel les Hauts-Forts, actuellement immeuble
Œuvre repérée
Auteur
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Avoriaz - Biot (le)
  • Commune Morzine
  • Lieu-dit les Dromonts
  • Cadastre 2006 O1 115, 323-325
  • Dénominations
    hôtel de voyageurs
  • Appellations
    hôtel les Hauts-Forts
  • Destinations
    immeuble
  • Parties constituantes non étudiées
    restaurant, café, piscine

Dans le premier projet de décembre 1965, la volumétrie est en gradins couverts par des « façades toitures » s'élevant jusqu'aux parties supérieures traitées en encorbellement sur l'arrière, reprenant des dispositions prévues pour l'hôtel des Dromonts, dessiné quelques semaines seulement auparavant et qui inspireront aussi la résidence les Mélèzes étudiée dans le même temps. Dans le second projet repris six mois plus tard en 1966, les « façades toitures » sont abandonnées et l'implantation en belvédère de l'hôtel s'accompagne d'un modelé rayonnant et fractionné des façades. En 1973, on prévoit d'agrandir sur les toits la terrasse du Braséro, en aménageant un « solarium » ouvert dans toutes les directions, de créer un restaurant de 40 couverts, et de réaliser de nouvelles chambres, l'ensemble étant desservis par un escalier extérieur indépendant (projet resté sans suite). En 1978, le Brasero est fermé. En 1996 l'hôtel est reconverti en résidence. Les chambres sont vendues comme studios et les espaces snack et restaurant au rez-de-chaussée, transformés en commerces et en logements. En haut, on prévoit de couvrir la terrasse du Braséro pour créer un grand appartement et en aménager un autre dans le bar.

L'hôtel des Hauts-Forts est implanté sur le rebord aval du replat aménagé pour la place des Dromonts, dans une position de belvédère dominant tout le domaine skiable versant Hauts-Fort et la partie inférieure de la station. La composition est linéaire, élevée sur cinq niveaux et complétée par une aile orthogonale sur deux niveaux. L'hôtel (comme la résidence des Hauts-Forts) est traversé par la galerie publique qui relie la corniche des Hauts-Forts à la place des Dromonts. L'entrée de l'hôtel s'effectue par une porte discrète serrée entre la volée d'escalier montant depuis la Résidence et le porche de la galerie marchande. La partie principale de l'hôtel comprend deux corps de bâtiments accolés : à l'est, 5 travées parallèles (3,80 m de portée) et à l'ouest 10 travées en éventail (décalées de 10° et ouvertes vers le sud) étroites dont les gabarits correspondent à l'espace d'une chambre. Celles-ci étaient réparties sur les trois derniers niveaux, tandis que les parties communes (réception, bar, hall, salon, salle à manger) se trouvaient aux deux premiers niveaux et la cuisine au sous-sol. Cet équipement était complété par un bar (le Brazéro) installé au dernier niveau de l'hôtel, profitant d'une terrasse orientée plein sud (dénommée le Solarium) auquel on se rendait par un escalier discret, placé juste en dessous de la toiture de la galerie marchande. L'aménagement reposait sur une ambiance chaleureuse organisée par de longues banquettes circulaires en rotin tournées vers le panorama, s'enroulant autour de tables basses, complétées par des comptoirs circulaires et des cheminées en briques arrondies, l'ensemble étant éclairé par des grosses boules lumineuses. Au rez-de-chaussée, le coeur de l'hôtel était constitué par le snack, le restaurant et le salon, espaces aménagés comme une scène à deux niveaux, très éclairée par un vaste atrium. Cet espace inattendu s'offrait aux clients grâce à des vues plongeantes aux orientations multiples, à la fois depuis la terrasse extérieure (de plain-pied avec le niveau inférieur du snack) et aussi depuis l'intérieur de la galerie marchande séparée par des cloisons vitrées (de plain-pied avec le niveau supérieur du salon). Les murs de refend évidés et profilés délimitaient des alcôves à la fois intimes et ouvertes, organisant l'aménagement du snack et du salon, s'inspirant de l'hôtel des Dromonts. Des banquettes circulaires parfois adossées aux ruptures de niveaux structuraient l'agencement des tables. Les accès étaient multiples : discrets depuis la réception par l'escalier en vis, en vue depuis la galerie marchande par plusieurs portes aménagées dans les parois vitrées et la terrasse. La terrasse constituait un espace exceptionnel à la fois très protégé des circulations de la station et très ouvert au soleil et aux perspectives sur l'animation du domaine skiable. L'aménagement de ce belvédère était complété par une piscine en plein air à laquelle on pouvait se rendre directement depuis l'extérieur, y compris en ski. La distribution des chambres de l'hôtel répondait à une recherche d'intimité, accessible par des coursives étroites, sinueuses, sans fenêtre et à niveaux variable selon les travées, à la manière de passages secrets à l'ambiance mystérieuse. Des escaliers en vis relient les niveaux entre eux. La façade côté terrasse est animée par une alternance de balcons et de loggias associés chacun à une chambre et par la présence de grandes baies en partie supérieure (éclairage du bar) comme en partie basse (le snack). L'unité de l'ensemble est assurée par le bois (bardeaux et planches) employé en recouvrement de toutes les parties maçonnées. Sur le côté est, une aile annexe composée de sept travées parallèles sur deux niveaux (14 chambres) constitue le pignon de l'hôtel (un bar prévu au niveau supérieur aménagé sous toiture ne verra jamais le jour, laissant inachevée la toiture terrasse de cette aile complémentaire). Sur le côté ouest, les logements de service sont disposés sur deux niveaux dans un volume séparé de la Résidence des Hauts-Forts et profitant de la forte déclivité du terrain, les plaçant ainsi à l'écart de l'animation touristique.

  • Murs
    • essentage de planches
    • enduit
    • béton armé
  • Toits
    bois en couverture
  • Étages
    3 étages de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés, étage de comble
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • toit à un pan
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • Typologies
    équipement polygone en éventail
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents figurés

  • Plan du 7e étage. [Atelier d'Architecture d'Avoriaz, 1966]. Calque, encre. 42,5 x 62 ; 1 : 100 (AD Haute-Savoie. 153J 238)

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2006
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ecole d'architecture de Grenoble