HISTORIQUE

En 1824, l'îlot n'était pas encore formé. De vastes terres qui appartenaient à Pierre Gallois père occupaient alors l'emplacement (AD Rhône, 3P 123-122).

Arnaud Soly a acquis cette parcelle le 10 novembre 1900. Il détenait également les parcelles actuelles BI 122 et 123, acquises quelque temps avant, le 2 avril 1898 (AC Lyon, 321 WP 048). Domicilié dans un premier temps au 130 cours Gambetta, Arnaud Soly déposa la demande de permis de construire une maison le 13 mars 1902 ; permis accordé le 12 avril de cette même année (AC Lyon, 314 WP 28).

Propriétaire d'une manufacture de pneumatiques entre 1901 et 1924, il fit bâtir sur ses parcelles plusieurs entrepôts, garages, cheminée, écuries, jusqu'en 1918 (AC Lyon, 344 WP 008, 344 WP 019, 344 WP 034, 344 WP 036, 344 WP 044, 344 WP 050, 344 WP 051, 344 WP 058, 344 WP 062, 344 WP 069, 344 WP 070, 344 WP 077). L'entreprise possédait également de nombreuses succursales en France et à l'étranger (Archives de la Fondation Berliet, Brochure A. Soly, Tarifs 1913, n°4).

La société Arnaud Soly et Cie a été dissoute suite à une réduction du capital social (AD Rhône, 6Up/728 : 5 juin 1923-7 avril 1924) par l'assemblée générale ordinaire et extraordinaire le 17 décembre 1924 (AD Rhône, 6Up/729 : 18 avril 1924-1 avril 1925)

DESCRIPTION

La façade principale, symétrique, s'élève sur trois niveaux et s'étend sur neuf travées. Le mur sud est surmonté d'un pignon à redent. Les 2e et 3e niveaux sont isolés du 1er niveau et de la toiture par deux bandeaux saillants. Le 1er niveau se distingue par un bossage continu en table saillante. Ses ouvertures sont marquées par une plate-bande à soffite surélevée.

La travée centrale, en légère saillie et couronnée d'un pignon à pans coupés, accueille l'entrée principale qui est précédée de deux marches en pierre. La porte d'entrée, à deux vantaux, est surmontée d'une imposte en fer forgé. Cette dernière est mise en valeur grâce à l'encadrement supérieur composé d'un entablement et de modillons plats. La lettre A ainsi que plusieurs arabesques mimant la lettre S sont lisible sur l'imposte, évoquant le nom et prénom du commanditaire : Arnaud Soly.

Le décor des fenêtres est également traité symétriquement de part et d'autre de la travée centrale. Au 2e et 3e niveaux, les baies sont jumelées par un jeu subtil d'appui et d'entablement.

Au 1er étage, la paire de baies latérales, dont les ouvertures sont séparées par un trumeau étroit, sont reliées par un appui saillant et un entablement communs. A l'aplomb de ce dernier, trois modillons plats, creusés tels des triglyphes, desquels émergent de courts motifs de cuirs découpés légèrement recourbés, encadrent la partie supérieure des baies. Les baies jumelées décentrées présentent un trumeau plus large. Chacune d'elle possède un appui saillant, seul leur entablement est commun. Leur partie haute est encadrée, pour chacune, de deux modillons plats, nus. La frise est rehaussée d'un décor de deux cuirs découpés, positionné au-dessus de chaque ouverture. Les quatre fenêtres sont équipées d'un simple garde-corps en fonte.

Au 2e étage, le schéma d'appui des fenêtres est le même que celui du 1er. Les entablements regroupent également les baies par deux, mais leur traitement diffère. L'entablement des baies latérales est composé d'une large frise nue, couronnée d'une ligne de denticules. Trois consoles à volutes encadrent la partie supérieure des baies. Au-dessus de la première et de la troisième console, une métope ornée d'un médaillon ovale, marque le départ et l'arrivée de la frise. Cette même superposition de console et métope est placée entre les deux ouvertures de la deuxième paire de baies décentrée. De part et d'autre de celle-ci, deux volutes plates ferment la composition. Les quatre fenêtres sont équipées de garde-corps semblables à ceux du 1er étage, mais également de lambrequins ajourés.

Les deux baies superposées de la travée centrale sont décalées vers le haut par rapport aux autres fenêtres. Elles éclairent la cage d´escalier. Leur entablement est traité plus sobrement que ceux mentionnés ci-dessus. Celui du premier étage n'est pas couronné par une corniche saillante, contrairement à celui de la seconde. De ce dernier tombent, de part et d'autre de l'ouverture, deux gros denticules. La limite supérieure du pignon est ornée sobrement de motifs géométriques.

La façade sur cour présente un décor sobre. Les fenêtres sont simplement marquées par un appui saillant, un garde-corps en fonte et un lambrequin. L'élément fort de cette façade est l'oriel qui se détache à l'extrême gauche du second étage. L'oriel est soutenu par trois consoles en fonte dans lesquelles sont insérés deux cerceaux. De hautes baies en plein cintre y sont percées.

Des traces de ferraille, témoins d'anciennes installations industrielles, se lisent sur le sol de la cour. Cette dernière est étroite, mesurant moins d'une dizaine de mètres de profondeur.

La porte d'entrée de l'édifice s'ouvre directement sur l'escalier, tournant à retour avec jour, à deux volées. Les appartements sont desservis par palier. Le 3e niveau est l'étage noble (voir le sommaire d'objets mobiliers IM69001553).