• inventaire topographique, Inventaire de la Ville de Lyon
Immeuble
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon Jacobins
  • Commune Lyon 2e
  • Lieu-dit Jacobins
  • Adresse 31 rue Mercière
  • Cadastre 1831 H 548 Sur le plan cadastral napoléonien (1831) le numéro "19" est indiqué en rouge en face de la parcelle H548. L'immeuble devait alors être le 19 rue Mercière. Les matrices cadastrales (1836-1914) font figurer le 19 barré et remplacé par le numéro 31. ; 1999 AE 24  ; 2014 AE 24
  • Dénominations
    immeuble
  • Parties constituantes non étudiées
    boutique, cour

Une fois passée la façade, le 31 rue Mercière révèle un ensemble datant du XVIe siècle : logé dans une tour à l'arrière du corps de bâtiment sur rue, un escalier en vis donne accès aux étages de cet immeuble et aux galeries qui desservent l'immeuble en fond de cour. La construction de ces éléments remonterait plus précisément au début du XVIe siècle : en 1516 une "maison haute moyenne et basse" est bâtie à neuf par Simon Bas et en 1528 la construction d'une nouvelle maison de même type par ses héritiers est signalée. L'expression correspond dans les Nommées de Lyon (matrices fiscales qui visent à estimer les biens meubles et immeubles des habitants) à des maisons comprenant "un rez-de-chaussée, deux étages, avec ou sans grenier". Cette deuxième "maison" pourrait correspondre à la construction du bâtiment sur cour très peu de temps après l'immeuble sur rue. Les deux immeubles ont été surélevés par la suite, sans doute très rapidement pour le bâtiment sur rue car l'escalier en vis du XVIe siècle dessert quatre étages et non pas deux avec grenier comme le voudrait la qualification de "maison haute moyenne et basse" qui apparaît dans les Nommées. Il se poursuit au cinquième niveau aménagé ultérieurement en demi-étage habitable et la tour qui enserre la cage d'escalier est plus haute que le corps de bâtiment sur rue.

Le profil des balustres de la balustrade en bois de la dernière galerie sur cour est proche de celui conçu par Jean Perrissin pour le temple de Paradis (construit en 1564 - détruit avant 1572, voir VIRASSAMYNAÏKEN, Ludmila (dir). Lyon Renaissance. Arts et Humanisme. Paris, Somogy, Musée des Beaux-Arts de Lyon, 2015, p. 38-39, cat. 33 a et b, 34) ainsi qu'on peut le voir sur une toile peinte de sa main en 1569-1570 (conservée à Genève au Musée international de la Réforme), temple alors situé dans un îlot voisin.

En 1762, le négociant Antoine Torrent reçoit en héritage la maison ayant appartenu au XVIe siècle à Simon Bas : elle est décrite comme possédant alors quatre étages, avec boutiques en rez-de chaussée, des caves, une cour, une allée, un escalier.

Au milieu du XIXe siècle, le bâtiment sur rue comprend au rez-de-chaussée une boutique et trois chambres d'ouvriers par étage jusqu'au quatrième étage.

Dans le troisième quart du XIXe siècle, la rue Mercière est élargie et les façades de la rive impaire, dont celle du numéro 31, sont progressivement reconstruites pour respecter le nouvel alignement de 9 m de largeur. Pour les deux immeubles qui encadrent le 31 rue Mercière les arrêtés d'alignement ont été conservés : ils datent de 1864 pour le 29 rue Mercière et de 1854 pour le 33 rue Mercière.

L’immeuble sis 31 rue Mercière révèle un ensemble datant du début du XVIe siècle comprenant un corps de bâtiment sur rue, puis un corps de bâtiment sur cour. Les deux immeubles sont surélevés par la suite, sans doute très rapidement pour le bâtiment sur rue. Dans le 3e quart du XIXe siècle, l’élargissement de la rue Mercière conduit à la reconstruction de la façade pour respecter le nouvel alignement de la rue.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 19e siècle

Implanté sur une parcelle longue et étroite, dite "en lanière", un immeuble sur rue est relié à un immeuble en fond de cour par des galeries superposées, selon un plan que l'on observe couramment dans les immeubles du XVIe et du XVIIe siècles des quartiers anciens de Lyon. Un corps de bâtiment mince longe le côté sud de la cour et relie également les deux corps principaux. Une couverture récente couvre le rez-de-chaussée de la cour et prend appui sur le garde-corps maçonné de la première galerie.

Le bâtiment sur rue comprend un sous-sol, un rez-de-chaussée occupé par une boutique, quatre étages carrés et un demi-étage. Trois travées rythment la haute façade à claire-voie dont le traitement horizontal est cependant discrètement souligné par une moulure creuse et continue au-dessus des baies des quatre premiers étages. C'est également une moulure creuse qui orne chaque trumeau et achève de dessiner l'encadrement de ces baies. Le dernier niveau se distingue par un demi-étage aux baies moins hautes, sous une corniche supportée par des consoles à volutes. Des lambrequins et des garde-corps en ferronnerie complètent, pour les quatre premiers étages, le décor de cette façade.

Depuis l'entrée, latérale, une allée dallée conduit à un escalier en vis qui dessert alternativement les étages de l'immeuble sur rue et les galeries donnant accès à l'immeuble sur cour. Construit en pierre, il est éclairé par des baies à meneau et croisillon ouvrant sur la cour. Après le cinquième étage, quelques marches plus étroites conduisent au sommet aveugle de la tour d'escalier. Dans la cour, un solide pilier en pierre soutient quatre galeries superposées dont les deux premières sont couvertes par des voûtes d'ogives tandis que celles des étages supérieurs sont plafonnées. La galerie desservant le quatrième étage est fermée par une balustrade en bois à laquelle font écho de petits balustres ornant la partie supérieure des vantaux des portes d'accès aux galeries.

Le bâtiment sur cour comprend cinq niveaux d'élévation. Entre les baies du premier étage est conservée une console ornée d'une tête d'homme sculptée. Ces baies sont encadrées par des chambranles renfoncés décorés de baguettes tandis que des moulures en canal encadrent celles du deuxième étage. Les baies du dernier étage conservent leurs lambrequins en bois.

Des vestiges d'arcs murés subsistent sur la façade du corps de bâtiment mince faisant face aux galeries.

  • Murs
    • calcaire pierre de taille
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 4 étages carrés
  • Couvrements
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à un pan
  • Escaliers
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis avec jour cage ouverte
  • Typologies
    immeuble à deux corps de bâtiments parallèles reliés
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • sculpture
    • sculpture
  • Représentations
    • tête d'homme
    • ornement architectural
  • Précision représentations

    Tête d'homme en pierre sculptée sur la façade de l'immeuble en fond de cour, entre les fenêtres du premier étage.

    Consoles à volutes supportant la corniche de la façade de l'immeuble sur rue.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Boutique en 2004 : restaurant Dolce Vita

Documents d'archives

  • AD Rhône. 3P 138/45. Matrices cadastrales des propriétés foncières. 1836-1914. Halle aux Blés : section H et une petite partie de la section I. 3e volume : folios 649-907

    AD Rhône : 3P 138/45
    Folio 807 : section H, n° 548 (parcelle cadastrale)
  • AC Lyon. 0310 WP 750. Matrices de rôle de la contribution des patentes pour 1814. Division du Midi

    AC Lyon : 0310WP750.
    19 rue Mercière (actuellement 31)
  • AC Lyon. 315 WP 63. Constructions (alignements). Rue Mercière

    AC Lyon : 315 WP 63
    29 et 33 rue Mercière, absence du 31
  • AC Lyon. 37 II. Fonds Joseph Pointet. XXe siècle

    AC Lyon : 37 II
    Feuille 34A : îlot 34 nord-ouest. Vol. 12, p. 3399-3401

Bibliographie

  • JAMOT, C. Inventaire général du Vieux Lyon, maisons, sculptures, inscriptions, 2e éd. rev. et aug. Lyon : A. Rey, 1906. 134 p. : ill. ; 23 cm

    p. 110
  • ZANDER, Anne. La rue Mercière à Lyon, histoire d'une rue. [Lyon] : [s.n.], 1992. 2 vol. 105 p. multigr.-80 f. de pl. : ill., plans ; 30 cm. Mem. Maîtrise : Institut d'histoire de l'art : Lyon 2 : 1992

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Lyon : HA1 ZAN
    Parcelle 33 sur les planches du vol. 2, citée vol. 1 p. 17, p. 19, p. 23

Documents figurés

  • Antiquissima Urbis Lugdunensis ad Rhodanum Delineatio / Philippe Le Beau. 1607. 1 : 3240. 1 dess. encre ; 106 x 142 cm (AC Lyon : 1 S 150) Vues d'ensemble et détails : photographies Eric Dessert, 2005, IVR82_20056900501 à 00540

    AC Lyon : 1 S 150
    Plan de Lyon 1607
  • Description au naturel de la ville de Lyon et paisages à l'entour d'icelle – desseignée sur les lieux par le sieur Maupain voyer de la dite ville / Maupin Simon. 1659. 3e édition corrigée vers 1714. Froment (éditeur) marchand imagier, rue Mercière, Guigout (V.) graveur. Grav. sur cuivre : 8 f.pap. collées en une 1,355 x 0,840. Echelle : 150 toises de roi = 6,30 cm. (AC Lyon. 1 S 171)

    AC Lyon : 1 S 171
    Plan de Lyon 1659 (Maupin)
  • N° 13. Joignant d'orient la la place des Cordeliers et rue Basse Grenette ; de midi la rue des Bézicles, la rue des Fanges et petite et grande rues Tupin ; d'occident la grande rue Mercière ; de septentrion la rue Grenette / Claude Contamine. 1 dess. : encre, lavis et aquarelle. Dans : " Plans géométriques (...) de la rente noble de labbaye royalle de Saint-Pierre ", 1755-1756 (AD Rhône : 27 H 155)

Documents audio

  • ROUSSELLE, Bruno. SAVAY-GUERRAZ, Hugues. TRITENNE, Dominique. Étude géo-patrimoniale du secteur des Jacobins. 2017 - 2018

Annexes

  • Pour citer ce dossier :
  • AC Lyon. 0310 WP 750. Matrices de rôle de la contribution des patentes. 1814
  • AD Rhône. 3P 138/45. Matrices cadastrales des propriétés foncières (1836-1914), vol. 3
  • AC Lyon. 315 WP 63. Rue Mercière : arrêtés d'alignement du XIXe siècle
  • JAMOT, C. Inventaire général du Vieux Lyon, maisons, sculptures, inscriptions. 1906
  • ZANDER, A. La rue Mercière à Lyon, histoire d'une rue. 1992
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon