La commune possède une maison d'école depuis 1858/1860 (voir Village d'Héry, annexe) ; une délibération du 26 janvier 1862 rappelle que la La commune a construit une maison d’école, une salle communale et un presbytère grâce à un emprunt de 8000 F qu'elle rembourse encore (AD, 1D : 1). C'est un bâtiment en rez-de-chaussée. Dès 1865, la commune projette la surélévation de ce bâtiment pour aménager un logement pour l’instituteur et l’institutrice (dépense évaluée à 2500 F), et fait le voeu d'en commander les plans à un architecte (AD, 1D : 1, délibération du 14 janvier 1865). Le même projet est repris 10 ans plus tard : en réponse à une lettre du préfet demandant aux communes de signaler leurs projets d’amélioration d’école, la commune reprend l'idée d'exhausser son école pour fournir des logements aux enseignants et choisit l’architecte départemental Ruphy pour dresser le plan (ibid., délibération du 16 juillet 1876).
Ce projet de surélévation est cependant abandonné car la commune n'est pas propriétaire des combles de l'édifice : en effet, ce bâtiment a été acquis en 1858 par l'abbé Tissot, curé d'Héry, et donné à la commune le 29 novembre 1860, l’acte de donation spécifiant que le curé d'Héry se réservait "l'écurie et le galetas" de l'immeuble donné (ce qui donna par la suite lieu à un conflit avec les héritiers du curé Tissot ; ibid., délibération du 6 janvier 1867).
La commune décide donc de construire une nouvelle mairie-école. Pour cela elle projette dès 1878 l'acquisition d'un immeuble composé d’une maison avec cour et jardin, qui pourraient convenir, appartenant à Matrod père et fils (mappe n° 473 et 474), qui consentent à la céder pour 4200 F (ibid., 31 mars 1878). Une souscription est réalisée en novembre 1878 pour financer cette construction (AC, boîte Ecoles). Dès décembre 1878 le maire présente au conseil le plan des lieux dont l’acquisition est projetée (plan des lieux et procès-verbal d'expertise dressés le 24 août 1879 par Dagand), avec la disposition de la construction projetée et le déplacement à l’extrémité ouest d’un passage qui traverse actuellement l’immeuble en question avec échange d’une parcelle de jardin contre une partie de la cour appartenant aux frères Jean-Marie et Joseph Gaime, concernés par le passage, et le projet dressé le 6 août par l’architecte départemental Ruphy (24 283,41 F, total 28 883,41 F avec achat du terrain et frais d'acte. Demande de secours de 13883 F ; ibid., 1er décembre 1878 et AC, boîte Ecoles, lettre du préfet du 28 janvier 1880). Le projet d’école est approuvé par le ministre de l’Instruction publique et un secours de 13000 F accordé (AD, 1D : 1, 7 septembre 1879).
Le procès-verbal d'adjudication est passé en faveur de Claude Conversy le 10 février 1880. Le 23 mai 1882 est signé le procès verbal d'adjudication des travaux pour la clôture de la maison d'école et la fourniture du mobilier scolaire et personnel des instituteurs, obtenu par Joseph Brunier, d'Héry (3 892 F), d'après le devis estimatif dressé par Camille Ruphy le 24 mars 1882 (AC, boîte Ecoles).
Le coût du projet est augmenté au cours du chantier : la commune achète aux frères Gaime des parcelles de terrain supplémentaires attenantes à celle de l’immeuble Matrod pour garantir les "conditions d’aisance et de symétrie avec la place publique" (ibid., 4 avril 1880) ; le bâtiment est augmenté de 1,50 m en longueur pour y loger le nouveau mobilier scolaire projeté et ses fondations creusées plus profond que prévu (surcoût total de 3450 F. La commune s'appuie sur cette dépenses supplémentaire pour justifier l'établissement de la mairie dans l’école en construction sans diminution de la subvention (selon les calculs savants présentés dans la délibération, la dépense occasionnée par la mairie, qui occupe 64 m² sur 241, représente environ 1/8 du bâtiment, moins les caves, soit 2250 F (ibid., 22 août 1880).
En 1880, Claude François Cathiard, rentier à Annecy, donne 1000 F à la commune pour l'achat d'une horloge (500 F), de livres pour créer une bibliothèque (200 F) et de livres de prix pour les élèves (avec les revenus d'un capital de 300 F) ; la commune ayant déclaré que 500 F ne lui permettraient pas de payer l'achat et la pose d'une horloge, Claude Cathiard accepte de modifier sa proposition et de prendre en charge l’achat d’une horloge et des frais d’installation (ibid., 22 août 1880 et 5 septembre 1880).
Le 4 août 1882, Camille Ruphy donne un devis estimatif des travaux à effectuer pour l'achèvement de la maison communale, comprenant la construction d'un abri couvert pour les garçons (quatre colonnes supportant une charpente couverte en tuile) et pour les filles, et la fourniture d'un corps de pompe au puits situé dans le jardin de l'institutrice. Le 22 avril 1884, un nouveau devis de travaux supplémentaires est donné par Ruphy (114,88 F). Le procès verbal de réception définitive est signé par l'architecte le 22 avril 1884 (AC, boîte Ecole).
De nouveaux travaux doivent intervenir quelques années plus tard : en effet "par suite de malfaçons ou de vices de construction, de nombreuses détériorations se sont produites" et impliquent "l'urgence de placer dans chaque salle de classe, une colonne en fonte pour supporter l'étage supérieur" (délibération du 2 juin 1889). Le devis estimatif pour ces travaux est dressé par Louis Gaime le 29 juin 1889 (466 F) et les travaux réalisés par Joseph Vittet, marchand de fer à Alby (traité de gré à gré le 2 octobre 1889). Le procès verbal de réception est signé le 3 novembre 1889 (AC, boîte Ecole).
En 1904, l'entrepreneur Louis Ballada exécute des travaux de grosses réparations, dont la réception provisoire et le décompte sont réalisés par Jean Blain, architecte à Annecy (AC, M1, 2 septembre 1904 et AC, 1D1, délibération du 8 avril 1906).
Entre la fin du 20e siècle et le début du 21e, la mairie est déplacée dans le presbytère (réaménagé en 1993) et l'école dans un bâtiment voisin inauguré en 2005 par Simone Veil, alors membre du Conseil constitutionnel, dont elle porte le nom. L'ancienne mairie-école est transformée en bibliothèque et école de musique, avec des logements à l'étage.
Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )