• inventaire topographique, Inventaire de la Ville de Lyon
Maison à l'enseigne de la Perruque dauphine, hôtel Horace-Cardon
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Bibliothèque municipale de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon Jacobins
  • Commune Lyon 2e
  • Lieu-dit Jacobins
  • Adresse 68 rue Mercière , 1-3 rue de la Monnaie
  • Cadastre 1831 H 155  ; 1999 AE 147, 149
  • Dénominations
    hôtel
  • Précision dénomination
    Hôtel
  • Appellations
    à l'enseigne de la Perruque dauphine, hôtel Horace-Cardon
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, boutique

En 1351, Étienne d'Albon vend à Dalmais d'Anzié le domaine dit de la Crote (Crota). Dans les nommées de 1446, la maison appelée "Cave" à l'angle de la rue Mercière et de la rue de la Monnaie dépend de l'abbaye d'Ainay. Le 26 juin 1493, le tènement de la cave d'Ainay comprend une maison haute et basse. En 1528 s'y trouvent "deux corps de maisons basses vieilles".

Le 5 janvier 1542, l'abbé d'Ainay vend la cave d'Ainay à Hugues de la Porte, sieur de Bertha.

Dans les nommées de 1551 est stipulé qu'Hugues de la Porte a une grande maison bâtie à neuf, et Madeleine Taillemont une grande maison bâtie. C'est de cette époque que date l'escalier tournant à retours d'une seule volée de plan semi-circulaire. Ce modèle est très répandu à Lyon dans la 2e moitié du XVIe siècle (le Vieil hostel de ville 3 rue de la Fromagerie, immeuble 9 rue du Major-Martin, dans le 1er arrondissement). L'entrée de l'ancien hôtel de ville de Villefranche-sur-Saône sur la rue Nationale et le puits de la maison du Chamarier à Lyon (5e, rue Saint-Jean) sont ornés d'une agrafe au feuillage stylisé très proche de l'agrafe de l'hôtel construit par Hugues de la Porte sur l'arcade la plus à gauche de la rue Mercière.

Horace Cardon devient propriétaire de l'hôtel particulier en 1622, "beau et solide immeuble occupé naguère par les libraires imprimeurs La Porte" (cf Vingtrinier p. 313).

Le 2 octobre 1671, "dame Cardon" obtient la permission de placer l'enseigne La Perruque Dauphine rue de la Monnaie. C'est peut-être à cette occasion qu'est posée l'une des deux impostes en fer forgé (l'une située rue Mercière portant le monogramme composé des lettres DC entrelacées, l'autre rue de la Monnaie) ; assez proches, les fers de ces deux impostes ne sont cependant pas traités de la même manière et quelques décennies les séparent peut-être.

Le 31 décembre 1675, Laurent Cardon, écuyer seigneur de la Feuillade ci-devant capitaine au régiment royal, entre en possession du bâtiment.

Le 12 mai 1735, c'est Jacques-Gaspard de Cardon, chevalier, seigneur baron de Sandrans, qui est propriétaire de la grande maison anciennement appelée "la Crotte et depuis la Cave d’Enay" à l’angle des rues Mercière et de la Monnaie, comptant 3 étages, 3 arcs de boutique sur la rue Mercière, cave, puits, cour, galerie.

Vers 1762, des aménagements intérieurs et extérieurs sont prévus et pour certains réalisés par François Durand, conseiller du roi, notaire à Lyon, acquéreur de l'immeuble, et par Degérando, architecte (AD Rhône, fonds du château de la Guerrière).

En 1814, le contrôleur des contributions impose Claude Cognat, bossetier, Dominique Anghena, marchand de dentelle, Jean Maintignieux, marchand papetier, François Guyot, marchand libraire, François Gardon, coffretier, Auguste Petit, perruquier, femme Pin, revendeuse de meubles, Jean-Marie Janot, luthier à façon, et Philippe Rémy, miroitier à façon, qui exercent là leur activité.

En 1836, la "maison" et la cour sont encore adressées au 44 Grande rue Mercière. La largeur sur la rue est de 14 m 60. Le bâtiment sur rue compte au rez-de-chaussée 7 boutiques dont 3 sur la rue Mercière et 4 sur la rue "Petit-David" (actuellement rue de la Monnaie), au premier étage 9 chambres d'ouvriers dont 4 sur la rue "Petit-David", au deuxième étage 6 chambres d'ouvriers dont 4 sur la rue "Petit-David", au troisième étage 8 chambres d'ouvriers dont 4 sur la rue "Petit-David", et au quatrième étage 3 petites chambres en mansarde. Le propriétaire bénéficie d'une réduction fiscale en raison de la dépréciation de son bien à la suite de l'ouverture de la rue Centrale (actuelle rue de Brest), rue qui connaît un grand succès.

Plus tard dans le XIXe siècle, l'édifice loge le magasin de bronzes pour églises "Moroder" au rez-de-chaussée, ainsi qu'une imprimerie. Au XXe siècle, la boutique située à droite de la porte est occupée par la Boucherie bourbonnaise. Les Layettes et Confection pour enfants Thomas Boisset sont également installées 68 rue Mercière (au premier étage ?).

En 1943, Madame Fayard de Mille, habitant rue du Bon Pasteur à Aix-en-Provence est propriétaire du bâtiment.

L'arrêté préfectoral du 13 décembre 1976 fixe un périmètre de rénovation urbaine comprenant l'îlot 24 du quartier Mercière-Saint-Antoine zone sud : tous les bâtiments s'y trouvant sont destinés à être démolis.

Le 26 mars 1981, l'hôtel est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. En 1985, l'architecte des Bâtiments de France donne son accord pour la réalisation d'urgence de contreforts définitifs en béton sur le pignon sud à l'angle de la rue Mercière, l'hôtel ayant été très affaibli par les démolitions des immeubles mitoyens et par l'état d'abandon du chantier. Le 9 décembre 1985, l'hôtel Horace Cardon ayant été la résidence de grands imprimeurs lyonnais (de la fin du XVIe au XIXe siècles), est inaugurée une plaque commémorative en l'honneur de Fleury Mesplet, imprimeur, formé à Lyon dans l'atelier de son père ; il fut le premier maître imprimeur libraire de langue française au Canada : fixé à Montréal, il y fonda deux journaux, une académie et imprima une centaine d'ouvrages.

Description établie par Simone Hartmann en 1976 (soit avant la démolition des immeubles mitoyens) :

Situation : angle de la rue Mercière et de la rue de la Monnaie. Bâtiment à étages avec élévation principale donnant sur la rue Mercière. Ensemble de trois corps de bâtiments groupés autour d'une petite cour intérieure à laquelle on accède par un couloir d'entrée -ancienne "traboule" - dont une partie a été murée du côté de la rue de la Monnaie.

Maçonnerie : maçonnerie en pierres, parties en briques. Matériau de revêtement : crépi. Toiture : tuiles creuses.

Plan : édifice construit sur une parcelle de forme irrégulière. Rez-de-chaussée en partie muré, non visité.

Coupes : cave construite sous une partie du rez-de-chaussée, avec accès sous la première volée de l'escalier principal. Trois étages carrés, côté rue Mercière. Combles non visités.

Élévation : côté rue Mercière : 4 niveaux et 5 travées. Côté rue de la Monnaie : façade non ordonnancée. Élévations sur cour intérieure : corps A : galerie sur consoles au 2e niveau ; corps B : 4 niveaux et 2 travées au 1er niveau (arcs en anse de panier) et travées jumelées aux autres niveaux ; corps C : 5 niveaux sur 1 travée au 1er niveau, travée jumelée aux autres niveaux.

Distribution intérieure : étages non visités. Principe de fonctionnement : au rez-de-chaussée, couloir d'entrée ouvrant sur une petite cour intérieure. Escalier principal à volée courbe et palier desservant trois étages. Escalier voûté, berceau rampant. Sous la première volée, escalier d'accès à la cave, à volée courbe. Corps B : escalier en vis, tournant à gauche, en pierre entre les 3e et 4e étages. Escalier à volée droite en bois entre le 3e étage et les combles.

Décor : Entrée rue Mercière : grille en fer forgé en dessus-de-porte, lettres entrelacées D et C, agrafe sur arc en plein cintre mouluré, écu sans armes. Entrée rue de la Monnaie : grille en fer forgé en dessus-de-porte, agrafe portant écu avec armes sur arc en plein cintre mouluré, pilastres cannelés sommés de palmettes sur trois travées. Façade rue Mercière : fenêtres à meneaux et encadrements moulurés. Montants en forme de colonnes à chapiteaux corinthiens altérés au 2e et 3e niveaux. Cour intérieure : arcs reposant sur des colonnes doriques, trois agrafes sur clé : masque à cornes, tête de femme, masque. Intérieur : porte palière au 2e étage.

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • calcaire pierre de taille
  • Escaliers
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie, sur voûte
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier en vis sans jour en maçonnerie
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • sculpture
    • ferronnerie
  • Représentations
    • feuille, palmette, armoiries, masque, monogramme
  • Précision représentations

    L'imposte de la porte ouvrant sur la rue Mercière est ornée d'un monogramme formé des lettres D et C : il faudrait connaître le nom de jeune fille ou le prénom de "Dame Cardon" (cf l'historique).

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    escalier, porte, fenêtre, baie
  • Protections
    inscrit MH, 1981/03/26
  • Référence MH

En 2004, les boutiques sont occupées par le bar-restaurant Eden Rock et par le magasin Italian Design

Documents d'archives

  • DRAC Rhône-Alpes, CRMH. 69 - Lyon 2e, hôtel Horace Cardon, 1 I 11 MHAA-99-463

    CRMH Rhône-Alpes : 1I11MHAA-99-463
  • AD Rhône. 3P 138/45. Matrices cadastrales des propriétés foncières. 1836-1914. Halle aux Blés : section H et une petite partie de la section I. 3e volume : folios 649-907

    AD Rhône : 3P 138/45
    Folio 844
  • AD Rhône. Fonds du château de la Guerrière, 280J105 Maison à l'angle des rues Mercière et de la Monnaie

    AD Rhône : 280J105
  • AC Lyon. 0310 WP 750. Matrices de rôle de la contribution des patentes pour 1814. Division du Midi

    AC Lyon : 0310WP750.
    p. 78
  • AC Lyon. 37 II. Fonds Joseph Pointet. XXe siècle

    AC Lyon : 37 II
    feuille 39A, vol. 15/1, p. 4107-4108

Bibliographie

  • BEGULE, Lucien. Les vitraux du Moyen-Age à la Renaissance dans la région lyonnaise et spécialement dans l'ancien diocèse de Lyon. Paris : H. Laurens, 1911

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Lyon : 69 PATRI BEG
    p. 21, fig. 10
  • JAMOT, C. Inventaire général du Vieux Lyon, maisons, sculptures, inscriptions, 2e éd. rev. et aug. Lyon : A. Rey, 1906. 134 p. : ill. ; 23 cm

    pp. 8-9, fig. 2, pp. 109-110, 111
  • MARTIN, Pierre. Recherches sur l'architecture, la sculpture, la peinture, la menuiserie, la ferronnerie, etc. dans les maisons du Moyen-Age et de la Renaissance à Lyon. Paris : Victor Didron, Lyon : Beaud, 1854

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Lyon : 69-LYON MAR
    p. 51-53, 242
  • VINGTRINIER, Aimé. Histoire de l'imprimerie à Lyon de l'origine jusqu'à nos jours. Lyon, Adrien Storck, 1894, 440 p. ; 24,2 cm

    p. 312-313

Documents audio

  • ROUSSELLE, Bruno. SAVAY-GUERRAZ, Hugues. TRITENNE, Dominique. Étude géo-patrimoniale du secteur des Jacobins. 2017 - 2018

Annexes

  • Délégation permanente de la Commission supérieure des MH, 13 juin 1977, procès-verbal
  • Notice, par Louis Bernard, juillet 1977, DRAC Rhône-Alpes, CRMH
  • Avis de l'Architecte en chef des MH et du conservateur régional des Bâtiments de France, août 1977
  • JAMOT, C. Inventaire général du Vieux lyon, maisons, sculptures, inscriptions. Extraits
Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon