• inventaire topographique
maison de maître
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Colonzelle
  • Lieu-dit Les Launes
  • Cadastre 1835 A 323, 324 ; 1988 A 531, 532
  • Dénominations
    maison
  • Genre
    de maître
  • Parties constituantes non étudiées
    puits, magnanerie, hangar agricole, poulailler, glacière

La carte de Cassini mentionne, à quelques centaines de mètres du village de Colonzelle, un hameau isolé « Maunos » qui correspondrait à l'actuel hameau des Launes où se situe la maison étudiée. Sur le cadastre établi en 1835, la maison apparaît sous la dénomination « maison Coustaury » du nom de ses propriétaires. En effet, en 1835, Antoine Coustaury, fils de Jean possède la parcelle A323. La date de construction n'est pas connue. Une niche intérieure est datée de 1766, les autres dates portées sont du 19e siècle mais l'origine de la maison semble médiévale comme l'atteste la présence de contreforts. Un ancien porche devait faire face à l'entrée de la maison. Cette maison fortifiée aurait été une propriété des Hospitaliers qui avaient une commanderie dans la commune voisine de Richerenches. La partie la plus ancienne de la maison de maître, à l'ouest, aurait abrité une maladrerie ( ?). La voûte d'une pièce intérieure a reçu un décor datable du 17e siècle. La façade a ensuite été modifiée au 18e siècle avec le percement de baies segmentaires. A l'est, aujourd'hui en ruine, un bâtiment surmonté d'une terrasse permettait de remplir la cuve à vin. L'ancienne colonnade a disparu : des vestiges de pierres sculptées et de balustrade (17e siècle) sont toujours entreposés dans la cour. A droite, une adjonction, accolée au mur fortifié, abritait la magnanerie construite en 1830 comme l'indique la date gravée sur la clef d'arc du portail. Des dépendances agricoles, un mur de clôture ainsi qu'un porche d'entrée ont ensuite été construits en 1846 (date à la clef d'arc du porche). Dans le dernier quart du 20e siècle, des ouvertures ont été modifiées ou percées notamment au nord. Selon la tradition orale, la demeure portait le nom de « domaine de l'Abondance ». Au sud de la parcelle, une aire de battage de blé était utilisée par les habitants de la commune. Aujourd'hui, cette maison est une résidence secondaire qui a appartenu à la fille de Guy Mollet, président du Conseil en 1956-1957.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Secondaire : 18e siècle
    • Secondaire : 19e siècle
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1766, porte la date
    • 1830
    • 1846

La maison, orientée au sud, construite en moellons de molasse, est constituée de plusieurs corps de bâtiment couverts de tuiles creuses et bordés de génoise à trois rangs faisant retour sur le mur pignon (deux uniquement sur le bâtiment le plus à droite). A l'ouest, la façade de la maison de maître a été remaniée au cours du XVIIIe siècle : création de baies segmentaires à encadrements en pierre et enduit apposé. Le logis, à deux niveaux et à travées régulières, possède deux cordons horizontaux qui soulignent les étages ainsi que des chaînes d'angle en pierre de taille. La porte d'entrée, à piédroits à refends architecturés, est surmontée d'un larmier compris dans le bandeau d'étage. A l'ouest, le puits est creusé dans le mur de façade à gauche du contrefort et du mur taluté. A droite de la porte d'entrée, une fenêtre a été transformée en porte. Sous la fenêtre centrale du dernier étage, un pigeonnier comprend sept boulins. A sa gauche, on trouve les vestiges d'un cadran solaire. A l'intérieur de la maison, la salle commune, voûtée en berceau à lunettes, comporte une cheminée chauffe-plats et trois potagers. Un évier en pierre calcaire est entouré d'une fontaine lave main sculptée en forme de coquille, alimentée par le puits avec lequel elle communique, et d'une niche à encadrement sculpté à deux ouvertures superposées. Au dessus de la niche supérieure, une date 1766 est gravée et de part et d'autre de celle-ci, deux croix dans un médaillon dont l'une ressemble à la croix de l'Ordre de Malte. A gauche de la fontaine, des traces de peinture ocre et bleu suggèrent l'existence d'un décor peint. Au nord de la salle, une souillarde est installée sous l'escalier et une enfilade conduit à trois pièces voûtées en berceau à pénétration, de différents niveaux, dont la cave semi-enterrée, voûtée en berceau plein cintre à lunettes, possédant une cuve à vin. A l'est, la deuxième pièce du rez-de-chaussée autrefois buanderie comprend une « bugade », deux niches et une cheminée en pierre gris bleuté. Cette pièce, voûtée en plein cintre, présente un décor de moulures sous les reins de la voûte et un cartouche mouluré au dessus de la cheminée. Un escalier en pierre conduit à l'étage. A l'est, il ne reste de l'ancien bâtiment voûté, surmonté d'une terrasse, qu'un pilier en pierre monolithe à l'angle est du logis. Les arcs des deux portails mènent aujourd'hui à une cour intérieure. Au dessus du portail de droite, une porte à encadrement de pierre de taille et un oeil-de-boeuf semblent être des remplois. Des ouvertures ont été percées dans le bâtiment jouxtant la cave, aménagé aujourd'hui en cuisine. A droite, la magnanerie qui comprend deux cheminées d'angle est accolée à l'ancien mur extérieur fortifié. Un étage au deuxième niveau a été aménagé récemment. A droite, un mur de clôture, comprenant une porte à encadrement de pierre de taille surmonté d'un triangle de décharge, relie la magnanerie au porche d'entrée. Le porche, daté à la clef d'arc 1846, est surmonté d'un chaperon. Un hangar en appentis a été construit juste derrière et un petit bâtiment de dépendance, abritant un poulailler voûté (?) et un fenil, est accolé à ce dernier. Côté nord, le bâtiment comporte peu d'ouvertures : au dernier étage du logis, trois oeils de boeuf sont murés dont l'un est repercé (archère canonnière ?) ; les baies et la porte du rez-de-chaussée ont été modifiées ou créées. Au nord, à quelques dizaines de mètres de la maison, dans le jardin, une glacière creusée, à cheminée circulaire maçonnée en pierre, de cinq mètres environ, est surmontée d'une coupole en ruine.

  • Murs
    • molasse
    • enduit partiel
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage en surcroît
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • voûte en berceau segmentaire
    • à lunettes
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier droit en maçonnerie
  • Typologies
    maison de type IV
  • État de conservation
    restauré
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Cette maison de notable implantée dans la campagne comprend d'importantes dépendances, parmi lesquelles un porche-hangar, une ancien cuvier, une ancienne magnanerie, et surtout les vestiges d'une glacière dans le jardin. Le corps de logis qui conserve en grande partie son aménagement d'origine, avec cheminées, potager, évier en pierre, puits extérieur et fontaine intérieure, ainsi qu'une buanderie, offre un grand intérêt.

Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2009