• inventaire topographique
maison forte : château de Pontaujard
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Montbrison-sur-Lez
  • Lieu-dit le Château
  • Cadastre 1835 A 8  ; 1997 A 12
  • Dénominations
    maison forte
  • Appellations
    château de Pontaujard
  • Parties constituantes non étudiées
    chapelle, ferme, four à pain

La maison forte doit son nom au voisinage d'un pont du 13e siècle, le "Pont Aujard" (déformé en « Pont au Jas » au 19e siècle), jeté sur la rivière du Lez, au croisement de plusieurs chemins. Tout près du pont s'élevait une chapelle de carrefour, plus ancienne, dédiée à sainte Magdeleine. Dès le début du Moyen Age, ce carrefour et le passage de la rivière, où était prélevé un péage, sont étroitement surveillés, si bien qu'une présence militaire y devient nécessaire. La maison forte est alors érigée, englobant dans ses murs la chapelle romane à laquelle était liée un cimetière. Le "castrum" (ou maison forte) de Pontaujard est cité à l'extrême fin du 13e siècle, dans un acte de bornage entre Montbrison et Valréas. A cette époque, il est possédé, ainsi que le pont, par Adhémar de Grignan, et peu de temps après par les chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. En effet, en 1308, Falcon de Villaret, grand maître de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, le cède, avec son moulin et autres biens, à Aymar de Poitiers, comte de Valentinois ; mais Guy Dauphin, seigneur de Montauban, conteste ce don, ce qui entraîne un long procès, à l'issue duquel, entre 1338 et 1345, Pontaujard devient un fief mouvant du Dauphiné. Sous la suzeraineté des Dauphins, se succèdent plusieurs familles de seigneurs : les Montoison, les Moreton à la fin du 14e siècle, les Borrel, de 1495 à 1629, puis les Durand ; Jacques de Durand, à qui l'on doit le château actuel, prit le nom de Pontaujard. La branche des Durand s'éteint avec Olympe-Mabile de Durand de Pontaujard, marquise de Rousset, qui lègue Pontaujard en 1755 aux Armand de Blacons, derniers seigneurs avant la Révolution. Après avoir acheté le domaine en 1629, Jacques de Durand de Pontaujard fait reconstruire en grande partie le corps de logis. En effet, un état des lieux du 28 mars, passé en présence de Philippe et Daniel de Borrel et de Jacques de Durand, conseiller du roi, sieur de Pontaujard, décrit l'état de ruine des bâtiments, château et dépendances. Cet acte indique les réparations à faire et leur estimation, notamment la réfection des toitures, de la plupart des portes et des fenêtres, ainsi que la construction d'une tour au nord pour contrebuter l'édifice. Il est sous-entendu que le nouveau propriétaire s'engage à effectuer ces importants travaux, à la suite desquels les façades et l'intérieur du château ont été rénovés, sans en changer l'aspect ni la structure qui reste celle d'une maison forte. Des parties médiévales sont conservées, notamment l'abside de la chapelle romane et une meurtrière près de sa porte d'entrée (murée), la base de l'élévation ouest de l'édifice, ainsi que des éléments architecturaux épars. L'abside de la chapelle, dont la voûte a été refaite, a été décorée à l'intérieur de peintures murales entre le 14e et le 17e siècle. Sur la cour intérieure, subsiste une fenêtre couverte en accolade, vestige du 15e siècle. Les communs, en retour à l'est (hangar prolongé au 20e siècle), et une ancienne écurie (puis atelier) au sud-ouest, sont antérieurs au 19e siècle. Après la Révolution, le domaine est démembré, une ferme dépendante de la propriété est vendue et le château lui-même est transformé en exploitation agricole jusqu'à la fin du 19e siècle ; des dépendances lui sont ajoutées au cours du siècle (bergerie et porcherie contre l'angle est), la chapelle dénaturée. Au début du 19e siècle, l'édifice est propriété d'un notable de Taulignan, Massot, maire de Montbrison de 1835 à 1839, puis il entre par alliance dans la famille Descour, qui en est toujours propriétaire et s'attache à le restaurer.

  • Période(s)
    • Principale : limite 12e siècle 13e siècle , (incertitude)
    • Principale : 4e quart 13e siècle
    • Principale : 14e siècle , (incertitude)
    • Principale : 2e quart 17e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Secondaire : 15e siècle
    • Secondaire : 20e siècle

Le bâtiment est composé d'un corps de logis ancien, massif quadrangulaire contenant une petite cour intérieure carrée et flanqué de deux tours d'angle au nord-ouest et au sud ; des communs, remise précédée d'un hangar sur piliers de pierre au sud-est, et d'anciennes dépendances agricoles au sud-ouest, lui sont accolés, de part et d'autre de la cour d'entrée en L. Celle-ci, partiellement recouverte d'une "calade" de galets, est fermée, côté sud, par un mur de clôture, dans lequel est ménagé un portail rectangulaire couvert d'un chaperon à deux pans de tuiles creuses. Le château est édifié en petits moellons de calcaire. Des pierres de taille de grès encadrent les ouvertures, forment les traverses et meneaux et marquent les chaînes d'angle. Un parement en moyen appareil est visible à la base de l'élévation ouest, où se situent des ouvertures murées en plein cintre, à claveaux appareillés. L'abside semi-circulaire d'une ancienne chapelle, insérée dans la partie nord du château, est également construite en moyen appareil. L'édifice est couvert de toits à longs pans en tuile creuse, et, sur les deux tours circulaires, de toits coniques bordés d'une génoise à trois rangs. La façade du château, sur la 1ère cour, au sud, est simplement décorée de bandeaux marquant les deux niveaux supérieurs et confondus avec les appuis des fenêtres ; ces bandeaux se prolongent sur la façade en retour orientée à l'est. La porte d'entrée, protégée par deux canonnières, est encadrée de pilastres doriques et couronnée d'un fronton cintré interrompu contenant un édicule à niche. Deux fenêtres à croisée superposées forment une travée à gauche de la porte, et une fenêtre à traverse se situe à l'aplomb de la porte au 2e étage ; l'élévation en retour présente aussi une travée de deux baies à croisée et une petite fenêtre à meneau au 1er niveau, les autres ouvertures sont simplement rectangulaires. Cette élévation aboutit au sud à une tour circulaire sur l'angle, qui conserve aussi un vestige de bandeau d'étage. La tour est percée au rez-de-chaussée d'un jour en archère, puis de deux fenêtres rectangulaires aux étages. Dans le prolongement est de la façade du logis, un corps plus bas, dont le 1er niveau est en partie occupé par la remise a été ajouté : la rupture est bien marquée au niveau de la chaîne d'angle. La porte d'entrée principale ouvre sur le vestibule et l'escalier d'honneur voûtés d'arêtes, escalier en pierre, tournant, à deux volées droites et à mur noyau. Au rez-de-chaussée, les pièces à vivre (cuisine et salle à manger), dans la partie sud du château, sont également voûtées d'arêtes. L'escalier dessert les étages, dont un vaste salon avec une grande cheminée en pierre. La cour intérieure distribue divers endroits du château : au sud, un escalier en vis en pierre menant à une galerie ouverte à l'étage, au nord, la chapelle ; des vestiges de peintures murales décorent le mur de l'abside, couverte d'un berceau plein cintre. A l'ouest deux grandes cuves à vin en pierre sont conservées en l'état. Le reste de l'édifice n'a pas été visité.

  • Murs
    • calcaire
    • moellon
    • moyen appareil
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • voûte d'arêtes
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit conique
    • pignon couvert
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • Techniques
    • peinture
  • Représentations
    • fleur
    • feuille
  • Précision représentations

    fleur ; feuille § motif floraux à quatre feuilles dans des cercles, peints sur le mur de l'abside de la chapelle.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Cette maison forte d'origine médiévale, réaménagée et en partie reconstruite au 17e siècle, qui conserve à l'intérieur de ses murs les vestiges d'une chapelle romane, mériterait une protection au titre des Monuments Historiques.

Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 2002
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel