Historique
La commune décide de faire l’acquisition d’un maître-autel pour la nouvelle église dès sa construction, pour « éviter la dépense d’un autel provisoire » (ce qui laisse penser que l’autel de l’ancienne église n’a pas été récupéré). Hector Duvernay, architecte de la nouvelle église, en donne les plans et devis le 6 janvier 1868 (1000 F, plus 40 F d’honoraires). Un traité de gré à gré pour sa réalisation est passé avec Aristide Belloc, statuaire à Albens, pour 1200 F. La commune disposant de 1000 F de fonds libres, la différence doit être payée par une souscription (AD, 2O : 2657, délibération du conseil municipal du 3 février 1868).
Le devis de Duvernay prévoit l’installation d’un autel et d’une table de communion (clôture de chœur). L’autel doit être en pierre de Tonnerre et de Cruas alternée, les colonnes et colonnettes en marbre de couleur avec rehaussement d’or dans les chapiteaux ; le revers est fermé en brique de plat hourdée en plâtre et glacée. L’exposition est en pierre de Tonnerre avec croix en fer doré au couronnement, porte du tabernacle en cuivre doré. La table d’autel est en pierre de l’Echaillon. Le devis indique que « dans le motif du milieu au-dessous de l’autel établi en Tonnerre il sera sculpté une tête de Ecce Homo avec panneaux de remplissage latéralement ». Le marchepied est en noyer. La table de communion était prévue en pierre de Tonnerre tendre et dure alternée, avec une porte en même pierre, à 50 F le m soit 325 F, mais cet article du devis est barré (elle n’a pas été réalisée). Une délibération prise le 5 février 1868 indique que la commune a souhaité relever la table d’autel à 1 m au lieu des 0,90 m portés au devis. L’autel est presque achevé dès le début février 1868(AC, liasse construction de l’église).
La réception définitive est faite le 24 octobre 1869 : elle reconnaît une exécution conforme au devis pour la pierre de taille, ciselures et sculptures, mais les dorures stipulées au devis n’ont pas été réalisées et le marchepied en bois de noyer est mal exécuté. La commune prévoit de ne payer que 1000 F à Belloc (AD Savoie, 2O 2657, délibération du conseil municipal du 3 février 1870).
La dorure a finalement été exécutée. La commune a par contre renoncé à la clôture de choeur qui se présentait comme un parapet à claire-voie ajouré d'une frise de quadrilobes.
Description
Le maître-autel se compose d'un massif posé sur une plateforme et formant gradin à deux niveaux, avec un tabernacle intégré au centre du premier, qui supporte un dais d'exposition à quatre colonnettes de marbre gris, avec base et bague dorée, chapiteaux à crossettes en pierre blanche et couvrement en dôme encadré de quatre gâbles portés par des arcs trilobés et cantonnés de pinacles et surmonté d'une croix. La table d'autel en pierre blanche est posée sur deux colonnettes de marbre rouge à chapiteaux à crossettes de pierre blanche.
Le décor est constitué de motifs sculptés (dôme du dais d'exposition), ou sculptés et dorés, en relief en cuvette (gradins, massif de l'autel), ou en bas-relief sur la partie centrale du massif de l'autel, derrière la table. Le décor du premier gradin est constitué d'une frise de fleurs à quatre pétales et de perles, celui du second gradin, d'un rinceau végétal. Le décor des parties latérales du massif de l'autel est formé de motifs centrés sur une grosse fleur à quatre pétales encadrée de tiges enroulées. Le décor de la partie centrale est une couronne d'épines avec un Sacré Coeur au centre (au lieu de l'Ecce Homo prévu au devis). Le tabernacle a une porte en laiton doré avec pentures à enroulements.
Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )