• enquête thématique régionale, Patrimoine hydraulique des Pays de Savoie
Paysage du bassin-versant du Guiers
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Assemblée des Pays de Savoie

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Savoie - Echelles (Les)
  • Hydrographies Rivière le Guiers
  • Commune La Bridoire
  • Dénominations
    bassin de retenue
  • Parties constituantes non étudiées
    pièce d'eau

Une lecture plus administrative du bassin-versant du Guiers nous permet de distinguer 30 communes, 3 cantons et une frontière départementale avec l´Isère, ancienne frontière entre la France et les États de Savoie avant 1860. La question environnementale est présente avec la mise en place de deux contrats rivières (celui du Guiers et celui du lac d´Aiguebelette) et avec le Parc naturel régional de Chartreuse. Le zonage du parc est présent au sud du bassin-versant et concerne dix communes : Attignat-Oncin, La Bauche, Corbel, Les Échelles, Entremont-le-Vieux, Saint-Béron, Saint-Christophe, Saint-Franc, Saint-Pierre-d´Entremont, Saint-Pierre-de-Génébroz.

Le réseau hydrographique du bassin-versant savoyard du Guiers compte plus de 70 cours d´eau allant du simple nant à la rivière. Le cours d´eau dominant est évidemment le Guiers. Il prend sa source sur la commune de Saint-Pierre-d´Entremont au cirque de Saint-Même (alt. 1 013 m) et n´est alors qu´un torrent : le Guiers-Vif. À la confluence des torrents du Guiers-Vif et du Guiers-Mort, il prend le nom de rivière du Guiers et se jette dans le Rhône au nord de Saint-Genix-sur-Guiers (alt. 210 m). Le second élément identitaire est le lac d´Aiguebelette d´origine glaciaire (alt. 405 m) qui occupe une place importante dans les dynamiques hydrauliques du bassin-versant. Il est alimenté par différents cours d´eau et le ruisseau du Tier constitue son déversoir naturel.

La morphologie du bassin-versant est plurielle : deux entités coexistent. La première se situe au sud avec la vallée des Entremonts. Le relief est prononcé avec une convergence vers le ruisseau du Cozon et le torrent du Guiers-Vif. L´hydrographie du Cozon est assez irrégulière, quant au torrent du Guiers-Vif, son régime est abondant et violent. Ce secteur comprend les communes de Corbel, Entremont-le-Vieux et Saint-Pierre-d´Entremont. La deuxième entité occupe la plus grande partie du bassin-versant de Saint-Christophe-la-Grotte au sud à Champagneux et Gerbaix au nord. Le secteur est bordé par les pentes raides de la Chaîne de l´Épine à l´est et le lit du Guiers à l´ouest. L´hydrographie est plus mesurée avec plusieurs décrochements de relief notamment à l´est du lac d´Aiguebelette au niveau du ruisseau du Tier. Des vallons animent le territoire avec les Monts Tournier et Chaffaron au nord. Les reliefs en direction de l´ouest sont doux, ce qui explique les zones de concentration en présence de ruptures de pentes.

Le paysage du bassin-versant du Guiers est constitué, entre autre, des 79 sites inventoriés qui présentent un maillage homogène avec des espaces de forte densité notamment le long du Tier sur la commune de La Bridoire. Le nord du bassin-versant possède peu de sites en raison de sa faible hydrographie. Le domaine de l'artisanat avec 58 sites représente 74 % des implantations. Le secteur industriel est présent avec 20 sites soit 25 % des équipements. Le thermalisme compte un site soit 1 % des éléments inventoriés. L´inventaire fait apparaître une prédominance des constructions datant du XIXe siècle avec 46 sites (52%), le XVIIIe siècle est la seconde période la plus représentée avec 23 sites (29 %). Le XXe siècle présente une part mineure dans les constructions : 10 sites (13 %). Cet espace a été dès le XIIIe siècle une zone de frontière et d´échanges pour les États de Savoie, le Guiers ayant joué le rôle de marqueur territorial jusqu´en 1860. Cette position géographique a donné une physionomie et une identité propre à ce territoire frontalier aux confins des anciens États de Savoie. Les aménagements hydrauliques des XVIIIe et XIXe siècles sont toutefois similaires à ceux présents dans le reste de la Savoie avec une part importante d´exploitation hydraulique traditionnelle. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les sites vétustes n´ont pas bénéficié des évolutions techniques de la première industrialisation, la machine à vapeur notamment. Les barrières douanières protectionnistes des États de Savoie sur les produits français ont fortement freiné l´arrivée de nouveaux matériels. Au lendemain du rattachement de la Savoie à la France, le paysage hydraulique se renouvelle avec l´apport de machines plus performantes (turbines, scies, etc.), de techniques modernes (conduites forcées, etc.), de matériaux qui ouvrent de nouveaux marchés. Les industriels lyonnais, principalement dans le domaine textile, sont attirés par les potentiels énergétiques et humains de l´Avant-Pays savoyard. À la fin du XIXe siècle, ils installent des métiers à tisser au Pont-de-Beauvoisin, à La Bridoire. L´hydraulique traditionnelle est vieillissante, aussi les équipements obsolètes sont abandonnés. D´autres sites connaissent une seconde vie avec l´ère de l´hydromécanique ; des moulins sont munis de turbines et d´équipements modernes, par exemple des broyeuses ou des blutoirs (tamis servant à séparer le son de la farine). L´apogée de la production hydraulique coïncide avec l´arrivée de l´hydroélectricité en 1890. Le thermalisme est aussi présent sur le bassin-versant avec le site hydrominéral de La Bauche. La source est redécouverte en 1862 ; ses eaux ferrugineuses seront exploitées jusqu´en 1936. Le bassin-versant dresse un panorama complet des utilisations historiques de l´énergie hydraulique. La phase dite traditionnelle avec des artifices équipés de roues verticales et horizontales est importante sur l´ensemble du secteur avec plus de 50 % des sites inventoriés. L´arrivée de mécanismes plus complexes avec des turbines est visible, dès les années 1860-1870, dans des secteurs géographiques limités avec 30 % des sites. Enfin, l´équipement de chutes pour l´hydroélectricité connaît une forte croissance à la fin du XIXe siècle. Cette dernière phase concerne 20% des implantations. L´exemple de la vallée des Entremonts est caractéristique de cette évolution technologique avec une forte croissance à l´époque moderne et un développement ponctuel de l´hydroélectricité à l´ère contemporaine. Ces deux étapes cohabitent parfaitement puisque les installations n´exploitent pas les mêmes prises d´eau.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 21e siècle
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Le bassin-versant du Guiers a été le premier sujet de l´inventaire patrimonial de l´eau dans le département de la Savoie. Le choix s´est orienté vers ce territoire au riche patrimoine hydraulique car il disposait d´une représentativité des trois thèmes de l´étude : l´eau artisanale, industrielle et thermale. Le bassin-versant du Guiers, côté Savoie, est délimité par le massif préalpin de la Grande Chartreuse avec le Mont Granier (alt. 1 933m), le Mont Outheran (alt. 1 676 m) et la chaîne jurassienne de l´Épine (Mont du Chat, alt. 1 504 m; col de l´Épine, alt. 1 012m) l´est ; par les Monts Tournier (alt. 877m) et Chaffaron (alt. 854 m) au nord ; le torrent du Guiers-Vif puis la rivière du Guiers ferment le bassin-versant en partie occidentale. Cette zone s´étend sur plus de 270 km². La rivière du Guiers marque la limite avec le département de l´Isère. Au-delà de son emprise sur le département de la Savoie, le bassin-versant du Guiers est aussi présent sur le département de l´Isère où il occupe une superficie équivalente pour une superficie globale de 600 km².

Bibliographie

  • EDELBLUTTE, Simon, Paysages et territoires de l'industrie en Europe, héritages et renouveaux, ellipses, 2009.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes
  • RAYMOND Justinien, La Haute-Savoie sous la IIIe République. Tome 1 : histoire économique, sociale, et politique, 1875-1940. Atelier national de reproduction des thèses, Champ Vallon, 1983, t.1, 257-397

Annexes

  • Impacts paysagers
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2011
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Assemblée des Pays de Savoie
Articulation des dossiers
Contient
Fait partie de