Dossier d’œuvre architecture IA63002347 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, pentes de la commune de Thiers
Place Antonin-Chastel
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne - Inventaire général du Patrimoine culturel, ADAGP

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Auvergne - Thiers
  • Commune Thiers
  • Adresse place Antonin-Chastel
  • Dénominations
    place
  • Appellations
    place Antonin-Chastel
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Ce lieu-carrefour, devenu aujourd’hui espace de convergence des rues principales de la ville haute, représente en quelque sorte son centre, en termes d’usage si ce n’est du point de vue de la géométrie. Jusqu’aux récents travaux de 2007, il n’a toutefois jamais été conçu véritablement comme une place « pensée » et « ordonnancée », malgré son appellation locale de place ("de la Mairie" ou "Antonin-Chastel"). Il résultait plutôt d’un ensemble d’espaces résiduels laissés libres par la voirie et les différents édifices bâtis en périphérie.

Sa vocation et sa permanence viennent peut-être du fait que ce quartier a rassemblé, au moins depuis le début du 17e siècle, plusieurs édifices de la vie publique et religieuse de la ville et a été traversé par la grand-route de Clermont à Lyon à partir du 18e siècle. Il constitue donc un centre de la vie publique, dont les édifices, en partie étagés sur la pente, ont été maintes fois transformés ou reconstruits et leurs fonctions modifiées, mais jamais totalement abandonnées. Ainsi se sont succédé ou cotoyé un couvent d’Ursulines et un collège-séminaire avec jardins et vignes, la mairie, une école publique, la sous-préfecture, un marché couvert, un bureau de poste, une gendarmerie et une médiathèque, sans oublier commerces, restaurants et cafés...

La topographie, pourtant, n’offrait pas un site aisé à organiser et à bâtir. Cela explique le manque d’ampleur de cet espace qui, pour être véritablement aménagé, a dû être longtemps contraint par d’impressionnants murs de soutènement à contreforts, rendus nécessaires par les très forts dénivelés. La rue desservant le collège (rue des Treilles puis rue du Huit-Mai) se trouvait nettement en contrebas du bâtiment des Ursulines, puis remontait en direction de l’actuel hôtel de ville. Une autre allée serpentait en descendant la pente pour atteindre le niveau de la cour et des autres accès au collège (et plus tard à l’école centrale). C’est aussi en bordure de cette voie qu’a été bâti le marché couvert dans les années 1880. La place proprement dite consistait en un simple espace élargi autour de la route de traverse, à l’avant de l’ancien couvent des Ursulines. Le périmètre en était découpé au gré du parcellaire, fortement remanié depuis les origines, en particulier lors des grands travaux d’arasement et de percement du 19e siècle - route de Lyon ou avenue Pierre-Guérin.

Le chantier de réaménagement de l’ensemble de ces espaces date des années 2006-2008 : il est dû au cabinet d’architectes Fabre et Speller. Ces travaux ont favorisé l’extension des surfaces disponibles en construisant un grand plateau horizontal sur piles au-dessus des anciens espaces de circulation situés en contrebas, utilisés désormais comme soubassements de parkings et locaux techniques. Ceux-ci sont venus combler les espaces vides dus au dénivelé. Cette plate-forme s’appuie aussi partiellement sur les bâtiments de l’école.

Il s’agit là d’un mode de faire qui, pour paraître moderne, n’en est pas moins très ancien, puisqu’utilisé déjà fréquemment par les Romains pour élargir les espaces constructibles autour des monuments édifiés sur des reliefs, grâce à des systèmes de caissons voûtés et de galeries de type cryptoportiques : nous en avons un proche exemple avec l’ancien forum d’Augustonemetum, sur la butte de Clermont-Ferrand, à l’emplacement de la cathédrale et de la place de la Victoire 1.

Ce système a permis d’égaliser les niveaux d’une grande partie de la place, mais a créé d’autres dénivelés, en particulier à son extrémité est : une passerelle, enjambant l’avenue Pierre-Guérin, a été aménagée pour faire le lien entre le fond de la nouvelle place et les terrasses de l’hôtel de ville, situées au même niveau mais de l’autre côté de la rue, restée en contrebas ; un escalier permet aussi de rejoindre directement l’avenue depuis cette même extrémité de la place.

1Voir à ce sujet le site www.augustonemetum.fr

L'actuelle place Antonin-Chastel (du nom d'un ancien maire du milieu du 20e siècle) est appelée place de l'Ancien Palais de Justice sur le plan cadastral de 1836, place des Poilus vers 1921, puis place de la Mairie (du moins dans la tradition orale). Elle est un lieu de convergence des rues principales de la ville haute mais n'a jamais été, jusqu'aux travaux de 2007, un espace pensé et ordonnancé : elle résultait plutôt d'un ensemble d'espace résiduels.

Ce lieu rassemble, au-moins à partir du 17e siècle, plusieurs édifices publics et religieux : au milieu du 18e siècle, y sont installés un couvent d'Ursulines et en contrebas, un séminaire et un collège avec chapelle, puis, à la fin du 18e siècle, il est traversé par la grand route de Clermont à Lyon. Sur le plan de 1836, la mairie et une école sont installés dans les anciens bâtiments du couvent d'Ursulines et la sous-préfecture occupe les locaux de l'ancien collège. Au milieu du 20e siècle, l'hôtel de ville et la justice de paix sont toujours dans l'ancien couvent des Ursulines ; la sous-préfecture s'est installée sur l'emplacement des anciens jardins de ce couvent, au nord ; un marché couvert a été construit à l'est ; l'ancien collège-séminaire est devenu une école et un commissariat a été installé au nord-ouest de la place, là où une poste existait depuis 1904. Dans la seconde moitié du 20e siècle, un nouvel hôtel de ville est construit au nord après démolition de la sous-préfecture (déménagée rue de Barante) et une médiathèque vient remplacer l'ancienne mairie dans les bâtiments du couvent d'Ursulines ; les bâtiments de l'école installés dans l'ancien collège sont rebâtis à neuf ; l'ancien marché couvert est reconverti en parking.

Enfin, entre 2006 et 2008, l'ensemble de la place est réaménagé avec extension des surfaces disponibles : un plateau horizontal sur piles vient recouvrir les anciens espaces de circulation, en contrebas, qui desservaient le collège. Les importantes variations de niveaux sont ainsi quasiment supprimées et un espace en longueur (selon un axe ouest-est) a été aménagé, raccordé aux terrasses des parkings de l'ancien marché couvert, créant une véritable place piétonne longée par les voies de circulation (avenue François-Mitterrand, ancienne traverse de la ville en direction de Lyon, et avenue Pierre-Guérin, en direction de la vallée de la Durolle). Ce projet d'aménagement et d'extension de la place ainsi que la construction du parking en étage de soubassement a été confié, dès 2003, au cabinet d'architectes clermontois Fabre et Speller.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle , daté par travaux historiques, daté par source , (incertitude)
    • Secondaire : 18e siècle , daté par travaux historiques, daté par source
    • Secondaire : 19e siècle , daté par travaux historiques
    • Secondaire : 1ère moitié 20e siècle , daté par travaux historiques
    • Secondaire : 2e moitié 20e siècle , daté par travaux historiques
    • Secondaire : 1er quart 21e siècle , daté par source, daté par tradition orale
  • Auteur(s)

La place Antonin-Chastel se compose de deux parties distinctes, l'une dédiée à la circulation (quarts nord-ouest et nord-est), avec le passage de deux avenues et une déclivité moyenne de 3,9 % ; l'autre (quarts sud-ouest et surtout sud-est) constitue la place proprement dite, espace piétonnier réservé aux marchés et autres manifestations. Les dénivelés autrefois bien marqués (le quart sud-est étant très en contrebas du reste de la place) sont actuellement peu importants, recouverts par une dalle qui abrite des parkings et des locaux techniques.

  • Typologies
    rue perpendiculaire à la pente

Bibliographie

  • Au pays de la coutellerie. Huit jours à Thiers. Thiers : éditions A. Favyé, 1921, 5e édition.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : 63.069
    p. 69
  • THERRE, Georges, YTOURNEL, Jacques. Mémoire en images. Thiers. Saint-Cyr-sur-Loire : éditions Alain Sutton, 2001-2005. 3 tomes.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : 63.302, 63.290, 63.350
    T2 p. 93

Périodiques

  • COMBRONDE, Michel. Nouvelle traversée de la ville de Thiers. Le Pays thernois, mai 1984, n° 3.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont
    p. 6-13
  • KRISTOS, André. Les Barres à Thiers. Le pays thiernois, octobre 1985, n° 6.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont
    p. 9
  • Projets publics et privés. Le Moniteur [en ligne], 05/12/2003, n° 5219. Accès Internet : http://www.lemoniteur-expert.com/archives/

    p. 136

Documents figurés

  • [Vue aérienne de Thiers en 1957 : quartiers de Saint-Genès et de la place Antonin-Chastel depuis l'est], photographie aérienne, noir & blanc, fonds Roger Henrard (1948-1972).

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont
Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2013
© Région Auvergne - Inventaire général du Patrimoine culturel
Articulation des dossiers
Dossier d’ensemble