Saint-Etienne reçoit par décret impérial le siège de l'administration préfectorale, le 1er janvier 1856. Les services de la préfecture sont alors provisoirement installés au deuxième étage de l'hôtel de ville. La municipalité qui, pour obtenir le transfert de la préfecture, s'est engagée à édifier à ses frais un hôtel de préfecture, mène des tractations jusqu'en 1889, date à laquelle elle cède au département le terrain situé au nord de la place Marengo (actuelle place Jean-Jaurès) où se trouvait le dépôt des pompes à incendie. En 1893, le conseil général organise un concours d'architecture pour la construction de l'hôtel de préfecture et l'hôtel des postes et télégraphes. En 1894, le jury choisit le projet de l'architecte Eugène Huguet, Grand Prix de Rome, membre de l'Académie d'Architecture de Lyon, professeur à l'Ecole des Beaux-Arts de Lyon. Les plans définitifs sont réalisés en collaboration avec l'architecte Delorme et approuvés par le conseil général fin 1894. L'assassinat du préfet de L'Epée, le 24 mars 1871, dans les locaux de l'hôtel de ville, n'est sans doute pas étranger au choix du département de privilégier un édifice qui ne dispose d'aucune entrée monumentale, afin de pouvoir en filtrer les accès. La première pierre est posée le 19 août 1895. L'inauguration officielle se déroule le 11 janvier 1902. La salle du conseil général est agrandie en 1905. Le sculpteur lyonnais Lamotte est l'auteur des éléments décoratifs des façades. Les frères Induni, stéphanois, sont les sculpteurs de la salle des fêtes et du grand escalier. Pacaud, forézien, est le sculpteur des deux frontons des avant-corps de la façade sud, côté place Jean-Jaurès, et de la sculpture symbolisant la Loire au pied du grand escalier.