• enquête thématique régionale, inventaire du patrimoine viticole de Clermont-Auvergne-Métropole
Présentation de l'opération d'inventaire du patrimoine viticole du territoire de Clermont-Auvergne-Métropole
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Clermont-Auvergne-Métropole

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Clermont-Auvergne-Métropole
  • Adresse
    • Commune : Clermont-Ferrand

Contexte

En début d'année 2019, Clermont Auvergne Métropole a manifesté son intention de faire réaliser un inventaire vinicole et viticole de son territoire (21 communes, y compris Clermont-Ferrand). La responsable de mission étant Cécile Dupré, cheffe du service Musées et Patrimoine au sein de la Direction de la culture, la mission est menée en partenariat avec la Région Rhône-Alpes-Auvergne et son service de l'Inventaire, qui dispose de la compétence en domaine d'inventaire du patrimoine artistique et culturel.

L'intention initiale était d’identifier les paysages de vignes, les caves, les chais, les maisons vigneronnes, les établissements de marchands de vin, les outils, etc, sur l'ensemble du territoire. Le travail devait se faire prioritairement sur le terrain (repérage, prise de vue, géolocalisation) et devait être complété par des recherches archivistiques et documentaires, bibliographiques. Les données produites doivent être intégrables sur le logiciel de la Région (GERTRUDE, solution informatique d'inventaire mise au point par les Régions de France) afin d'abonder la base de données régionale sous forme de dossiers électroniques.

Le choix pour la réalisation de cette mission s'est porté sur l'Agence Bruno Decrock, associée pour l'approche paysagère à l'architecte du patrimoine Laure de Raeve. Pour une étude d'une durée de 4 mois la première année (2019-2020) et de 3 mois l’année suivante (2020-2021).

Après une première année de prospection, à la fois documentaire et de terrain, il est apparu qu’un sujet valait d’être privilégié durant la seconde année d’étude, celui des maisons vigneronnes. A la fois parce que le corpus en était important et parce que ce sujet était peu étudié, assez mal connu. Ce second moment d’étude a complété la précédente approche essentiellement sur plusieurs points/aspects :

- Complément de l’enquête de terrain : dans des quartiers périphériques de certaines communes signalés comme ayant été vignerons (à Pont-du-Château autour de la rue des Caves par exemple) et à Clermont-Ferrand même (ville non traitée en 2019 car trop complexe à aborder pour une première approche), etc. 157 nouveaux sites ont ainsi été ajoutés à la base de données de repérage, toutes communes confondues1, le total des repérés se montant ainsi à 785 objets d'étude (763 concernant du bâti, dont 18 caves seules ou ensemble de caves).

- L’enquête de terrain s’est enrichie de visites d’intérieurs, dans la plupart des communes de l’étude, pour une trentaine de sites. La moitié, les plus intéressants, ont fait l’objet d’un dossier sous GERTRUDE. Ces nouvelles visites de terrain se sont appuyées sur les ressources locales : érudits, sociétés savantes et associations de sauvegarde du patrimoine, mairies et maires.

- Par ailleurs, la base de données de repérage a été complétée avec deux champs de gestion/évaluation : un niveau d’authenticité, degré de lecture de l’architecture initiale, lisibilité des éléments anciens2 (champ AUTH, de 1, aucun élément ancien apparent à 5, maison complètement “dans son jus” et un niveau d’intérêt, notamment rapporté à la thématique viticole (champ INTE, entre 1 et 5, de 1 : peu intéressant à 5 : exceptionnel), remplis pour toutes les fiches.

- Chaque site a été géolocalisé : avec la mention de la parcelle cadastrale correspondante et de son point centroïde (coordonnées X,Y). Ce qui a permis de générer une cartographie générale, thématique, analytique, globale et par commune, de l’ensemble des données, ainsi qu’une cartographie historique, grâce au calage des dalles du cadastre dit napoléonien (1819-années 1830) pour les communes de l’aire d’AOC.

- Laure de Raeve, architecte du patrimoine, a étendu son analyse paysagère réalisée initialement sur les communes de l’AOC étudiées précédemment (2019) en intégrant les autres villes et villages de Clermont Auvergne Métropole, comprises dans l’aire de l’IGP (hormis Orcines et Saint-Genès-Champanelle, où aucun souvenir tangible de l’activité viticole n’a été retrouvé).

La mission est suivie par un comité scientifique, le service régional de l'Inventaire encadrant scientifiquement et techniquement le travail d'inventaire (convention passée entre Clermont Auvergne Métropole et la Région Auvergne-Rhône-Alpes). Le comité mis en place comprend :

- Delphine Renault, cheffe de service Inventaire et Patrimoine, Région Rhône Alpes Auvergne; secondée par Caroline Guibaud, conservatrice du patrimoine, responsable de l'unité Recherche ;

- Bénédicte Renaud-Morand, conservatrice du patrimoine et chercheure à l’Inventaire de la Région Rhône Alpes Auvergne ;

- Gérard bonhomme, président de l’Association Sauvegardes des Caves d’Aubière ;

- Nathalie Vidal, chargée des collections techniques au muséum Henri-Lecoq ;

- Michel Astier, architecte, directeur CAUE 63, enseignant à l’école d’architecture, VP de l’association des caves du Vieux-Clermont ;

- Laurent Rieutord, professeur à l’université UCA, expert à l’INAO (expert Côtes d’Auvergne) ;

- David de Abreu, directeur de l’Association Musiques Traditionnelles d’Auvergne ;

- Pierre Patureau Mirand, directeur de la Culture, Clermont Auvergne Métropole ;

- Cécile Dupré, cheffe du service Musées et Patrimoine, Clermont Auvergne Métropole (rédactrice CR) ;

- Nathalie Da Silva, chargée du patrimoine ville de Clermont-Ferrand.

La mission a donné lieu (livrables) :

- la première année : à un rapport général et à 28 notices comprenant illustrations et références rédigées sur la base de données de la Région (GERTRUDE), le texte du rapport général ayant été ventilé au sein du dossier GERTRUDE. Une présentation grand public a été réalisée (2 conférences) durant les Journées Européennes du Patrimoine, au musée de la Vigne et du vin d’Aubière.

- la seconde année : l’ensemble des données a été injecté, exclusivement, sous GERTRUDE. Le dossier intègre désormais, en supplément, les 13 notices des sites retenus dont les intérieurs ont été visités ; toutes les parties de synthèse, analyses et conclusions ont été revues à la lumière des nouvelles approches et des compléments d’enquête. 

La maison vigneronne, ou dite vigneronne : analyse des données de terrain

Il est à signaler que l’étude porte sur le territoire administratif de la communauté de communes de Clermont Auvergne Métropole, alors que le phénomène de l’habitat vigneron sur le territoire de production des vins d’Auvergne, même limité à l’AOC/AOP Côtes d’Auvergne, déborde largement au-delà (il est très présent aussi à Riom par exemple).

Le territoire de Clermont Auvergne MétropoleLe territoire de Clermont Auvergne Métropole

On précisera que l’approche du contexte clermontois s’est heurtée aux limites de l’exercice et de la méthode de prospection choisie. En effet à Clermont ville, où les immeubles prédominent, la présence de vin et de l’activité viticole est la plupart du temps indissociable d’autres activités et ne peut être isolée ni même souvent estimée. Même par les acteurs du patrimoine locaux (UDAP, Office de tourisme, associations). Les cas repérés à l’occasion de la mission, sauf quelques rares exemples probants, évidents, de maisons vigneronnes anciennes, sont donc à prendre plutôt comme des sites ayant possiblement accueilli une activité viticole, souvent non exclusive... 

Les nombreuses caves recensées à Clermont-Ferrand (plus de 700 connues, il en existerait le double) posent pareillement question. Depuis 2018 la ville de Clermont-Ferrand en a engagé le recensement auprès des propriétaires. L’association Les Amis des Caves du Vieux Clermont a justement été constituée en 1997 pour les étudier. Ici aussi la distinction est compliquée à établir entre les caves servant à la conservation pour la consommation familiale ou tout autre stockage (fromage…), et celles ayant servi à des vignerons professionnels, souvent extérieurs qui plus est à Clermont ville.

Bilan méthodologique

Les deux volets de l’étude, menés en 2019 et en 2020, ont permis de décrire, parfois par le menu pour certains aspects (dispositions générales et organisation des façades), ce que sont les maisons vigneronnes sur le territoire du Clermontois. Nous avons pu montrer tout l’intérêt que revêt le sujet, et à la fois la diversité et l’homogénéité des cas rencontrés (diversité des dispositions et des contextes, homogénéité liée à la similitude des contraintes fonctionnelles) et présenter les spécificités communales qui sont apparues plus marquées que l’on pouvait s’y attendre, bien que globalement les périodes principales de constructions se retrouvent à peu près d’un village à l’autre.

Il n’a pas toujours été aisé de déterminer le caractère “vigneron” des maisons dans les communes visitées. Notre critère principal de détermination a souvent été la place et l’importance que prenaient les accès aux caves et cuvages dans les bâtiments. Mais ceux-ci n’étaient pas toujours visibles, ou bien pouvaient avoir été si modifiés qu’ils n’étaient plus lisibles. Inversement, il est probable que certaines maisons de vignerons “professionnels” ne montrent pas - ou plus - clairement ces dispositions : soit que les caves et/ou cuvages principaux se trouvaient sur un autre site, soit qu’ils ne soient pas ou plus visibles car ouvrant sur cour, enterrés…

Pour être définitives, les remarques et conclusions présentées ici devront être consolidées, notamment avec une enquête en archives systématique (la présente enquête n’a pu opérer que des sondages). Il serait notamment intéressant de pouvoir profiter systématiquement des données associées au cadastre dit napoléonien, c’est-à-dire aux états des sections et des matrices cadastrales associées (sous-série 3P) qui mentionnent l’activité principale du propriétaire, l’affectation des terres… et permettront de vérifier le bien fondé de l’attribution du bâti à l’activité viticole et compléter harmonieusement l’analyse cartographique historique.

Plus généralement, le contexte agricole et viticole, les surfaces plantées, les prix et rendements, peuvent être analysés au travers de la sous-série 6M qui rassemble les résultats des statistiques agricoles engagées par les préfectures, avec une plus grande précision et périodicité il est vrai à partir du milieu du 19e siècle (grande enquête nationale de 1852)

1Aubières : + 5 sites, Aulnat : + 2 sites, Beaumont : + 5 sites, Blanzat : + 1 site, Cébazat : + 9 sites, Ceyrat : + 2 sites, Chamalières : + 3 sites, Châteaugay + 2 sites, Clermont : + 40 sites, Cournon d'Auvergne : + 27 sites, Durtol : + 27 sites, Gerzat : + 4 sites, Le Cendre : + 1 site, Lempdes : + 14 sites, Nohanent : + 9 sites, Pont-du-Château : + 25 sites, Romagnat : + 1 site.21-Aucun élément ancien apparent, la configuration seule permet de soupçonner une fonction viticole. 2-Modification récente (2e moitié 20e siècle/1er quart 21e siècle) et importante (surélévation et/ou présence d’enduit effaçant les encadrements, modification des percements et huisseries). Présence d’éléments anciens sous forme de traces, de détails. 3-Modification récente (modification de percements…) avec maintien lisibilité architecture et fonctions. 4-Seulement quelques éléments modifiés (huisseries, ajout d’une marquise moderne...). 5-Complètement dans son jus (que la maison soit bien entretenue ou à l’abandon).
Date(s) d'enquête : 2019 - 2019 ; Date(s) de rédaction : 2020
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
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