Dossier d’œuvre architecture IA69000030 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Société anonyme des plaques et papiers photographiques Antoine Lumière et ses fils puis société Lumière puis groupe Ilford France actuellement Institut Lumière cinéma et musée
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Lyon
  • Commune Lyon 8e
  • Adresse 23 rue du Premier-Film , cours Albert-Thomas , place Ambroise-Courtois , rue du docteur Armand-Gélibert
  • Cadastre 1824 C 340  ; 1999 AD 22, 24, 26, 25, 29, 44, 45, 46
  • Dénominations
    usine de produits photographiques et cinématographiques
  • Appellations
    Usine Lumière
  • Destinations
    cinéma, musée
  • Parties constituantes non étudiées
    hangar industriel, bureau

L'usine Lumière est construite à partir de 1882, rue Saint-Victor (actuelle rue du premier film), à l'initiative d'Antoine Lumière, pour la production de plaques photographiques instantanées : plaques sèches au gélatino-bromure d'argent rapide et facile à développer qui seront nommées étiquettes bleues. La société, fondée le 5 janvier 1884, sous la raison sociale Antoine Lumière et ses fils devient Société anonyme des plaques et papiers photographiques Antoine Lumière et ses fils en 1892. L'acte de fusion des sociétés Lumière et Jougla en 1911 sous le sigle Union photographique industrielle Lumière et Jougla réunis, permet d´élargir les moyens industriels et commerciaux. Cette nouvelle société anonyme perdurera jusqu´en 1928, puis la raison sociale perdurera sous le nom de Société Lumière. L'ensemble est agrandi progressivement au cours de la première moitié du 20e siècle. Les usines Lumière se rattachent à la parachimie puisqu'elles composent à l'aide de produits chimiques fournis par des sociétés industrielles comme Coignet, Rhône-Poulenc, Solvay, des émulsions photographiques qui sont ensuite étalées sur des supports de verre de cellulose ou de papier. La qualité des papiers a une telle importance dans le comportement des révélateurs que la S.A. des Plaques et Papiers photographiques Antoine Lumière et ses fils fondée en 1892, a intégré très tôt la papeterie : une usine de papier localisée à Charavine utilise les eaux douces et pures de la Fure en Dauphiné pour fabriquer avec des pâtes spéciales des papiers très purs ; elle a approvisionné en son temps la plupart des usines françaises de papier photographiques. Après la mise au point des plaques « étiquettes bleues » deux autres inventions fondamentales viendront : 1895 l´invention du cinématographe et en 1903 l´Autochrome, photographie en couleur qui capture et conserve la couleur. Le papier photographique Lumière sera réputé dans le monde entier. La Société Planchon, filiale de la SA Lumière a été absorbée par la SA Lumière en juin 1902 et la production des pellicules est alors déplacée à l'usine de Feyzin.

En 1908 des extensions ont lieu : au 23 chemin Saint-Victor construction d'une annexe par les architectes Lanier et Bonnamour (bureau au 55 rue de l'Hôtel de ville), de même chemin de Villon angle chemin Saint-Mathieu où est construit un bâtiment industriel par les mêmes architectes (AC Lyon : PC 339WP17-18 (1908). (usine Lumière ch. de Villon, ch. St-Mathieu, Lanier et Bonnamour architectes 344W/149).

Les autres bâtiments sont détruits en 1975 à l'exception du hangar, dit hangar du premier film, Classé aux titres des monuments historique en 1994, et réhabilité en salle de cinéma à partir de 1994 par l'architecte P. Colboc. Ce hangar est le seul témoignage des usines Lumière à Monplaisir, c'est par là que sortaient les ouvrières, les ouvriers ainsi que les véhicules destinés au transport du matériel. A l'avant du hangar, à droite se situait la loge du gardien et la pointeuse ; au fond se trouvait l'atelier de préparation chimique des plaques photographiques : les célèbres étiquettes bleues. Le château Lumière a accueilli, très tôt, la partie administrative de l'usine ainsi que des ateliers en sous sol. L'entreprise est transférée en 1975 à Saint-Priest (chemin de la Fouillouse) et rejoint le groupe anglais Ilford. La société Lumière produira jusqu'en 1970 des surfaces sensibles et produits pour la photocomposition et la radiographie médicale. Les destinées des sociétés Lumière et Ilford vont se rapprocher au cours des années 1960. De même, le groupe chimique Suisse Ciba rachète Telko, fabricant de produits photographiques, implanté à Fribourg en Suisse depuis le milieu des années 30, puis la société Lumière en 1962. Lumière et Telko étaient déjà liées par un contrat d'exploitation du procédé en couleur Telcolor. Ciba souhaitait ainsi développer le procédé S.D.B. de photographie en couleurs, futur Cibachrome, qu'elle avait mis au point. Dès 1963, Ciba se rapproche de Ilford Ltd dont elle devient l'unique actionnaire en 1969. Une rationalisation des gammes de produits de chaque partenaire du groupe est entreprise en même temps que l'élaboration de nouveaux produits ; la marque Lumière sera présente sur les produits jusqu'à cette période. En 1972, Ilford prend la responsabilité du groupe photo qui comprend des usines et des sociétés de vente dans le monde entier, tous les produits ont désormais une seule identité de marque : Ilford. La société Lumière fabrique une partie des produits Ilford dont elle commercialise l'ensemble de la gamme en France, et à l'étranger, elle sera spécialisée au sein du groupe Ilford dans la fabrication des papiers photographiques (noir et blanc) et conservera sa raison sociale jusqu'en 1982, date à laquelle elle prendra l'identité de Ilford France.

Le monument en hommage aux frères Lumière représentant un écran géant, est réalisé par l'architecte Hubert Fournier en béton armé et pierre d'Estaillade d'Oppède pour les parties sculptées. Il est inauguré en 1962 place Ambroise Courtois (1958 : pose de la première pierre). Le décor est confié aux sculpteurs F. et M. LAPANDERY : une fresque d'influence cubiste, réaliste et schématique à la fois. C'est une illustration des étapes du cinéma : les premiers films en 1894 ; les grands reportages ; les mises en scènes et les films scientifiques. Sa lecture se fait en deux partie de part et d'autre des portraits des frères Lumière représentés de profil au centre de la frise avec en légende Bienfaiteurs de l'humanité. Sur la partie gauche est représentée une locomotive avec des personnages qui attendent sur un quai de gare, peut-être une référence au film Lumière de l'arrivée du train en gare de la Ciotat, des animaux (éléphant, panthère, singe) sont également représentés ainsi qu'une scène de vie paysanne, qu'un serpent, un bateau et une mappe-monde illustrant la légende des grands reportages. La partie droite s'illustre par une scène antique de course de chars et de combats, d'un personnage féminin accompagnant la légende les grandes mises en scènes et d'une scène de projection de film accompagnant la légende les films scientifiques.

Cette usine était composée de nombreux corps de bâtiments répartis sur quatre îlots dont la plupart en rez-de-chaussée (cf. Plan). Un permis de construire de 1907 (AC Lyon 339WP17) l'entreprise planchat construit une usine chemin Saint-Victoire. Actuellement il ne reste qu'un hangar qui est protégé monument historique depuis 1994 ainsi que le château de la famille Lumière dans lequelle se trouve depuis les années 1980 l'Institut Lumière avec une salle de projection en rez-de-chaussée ainsi qu'un musée.

  • Murs
    • calcaire
    • ciment
    • enduit
    • pierre de taille
  • Toits
    tuile plate mécanique
  • Étages
    rez-de-chaussée, 2 étages carrés, étage de comble
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • shed
  • État de conservation
    vestiges
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • portrait de famille
    • ornement végétal
    • ornement animal
    • éléphant
  • Précision représentations

    Le relief est une frise en hommage aux frères Lumière inventeurs du cinématographe (sculpteurs F. & M. Lapandery ; Fournier Hubert architecte). Le socle formé de quatre piliers de forme rectangulaire, est posé sur un emmarchement demi-circulaire qui le réhausse. La sculpture de forme demi-circulaire se compose d'un titre sur la partie supérieure et d'une frise sur la partie inférieure. Sa lecture se fait en deux parties : côté droit et côté gauche. La partie gauche sous le nom d'Auguste Lumière biologiste 1862-1954 : deux sous titres suivent cette partie de frise : les premires films 1894 ; les grands reportages. La partie droite sous le nom de Louis Lumière, physicien 1864-1948 : deux sous titres suivent cette partie de frise : les grandes mise en scènes ; les films scientifiques. Au centre de la frise un médaillon représentant les frères Lumière avec une légende : Bienfaiteurs de l'humanité.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1994/12/02
    inscrit MH, 1986/05/20
  • Précisions sur la protection

    Hangar du Premier film : classement par arrêté du 2 décembre 1994. (procédure d'urgence l'ensemble de l'usine ayant été démolie)

    La villa d'Antoine Lumière étant inscrite aux titres des MH depuis 1986

  • Référence MH

Dossier associé au château d'Antoine Lumière dit "villa des frères Lumière" protégé MH : inscrit par arrêté du 20 mai 1986.

Documents d'archives

  • AD Rhône : sous-série 5M, dossier n° 333, établissements classés 1927, Laboratoires Lumière, 24 chemin St-Mathieu, plan du site. 1927

  • AM Lyon : 344 WP 21, PCA, 2 annexes à l'usine Lumière : apparemment un batiment pour la photographie en couleur, angle 241 cours Gambetta et 11 chemin de St-Marc, 1905

  • AM Lyon : 304 477, constitution de la société anonyme des plaques et papiers photographiques A. Lumière et ses fils. 2 mai 1892

  • AM Lyon : 1722 W 189. Marché des travaux pour ensemble immobilier, construction d'une salle de cinéma et rénovation du hangar du 1er film. 1979-2001

  • AP (archives de l'Institut Lumière) : Union Photographique industrielle, ets Lumière et Jougla réunis, statuts. Rapport du commissaire. 1911

  • Archives orales : Entretien oral avec monsieur Michel Beaumont qui a travaillé dans la société Lumière de 1961 à 2002. Entretien réalisé fin 2010 par Nadine Halitim-Dubois chercheur à l'inventaire du patrimoine culturel, au bureau à la drac Rhône-Alpes.

  • Archives orales : Entretien oral avec madame Mongoin qui a travaillé dans la société Lumière à partir de 1956. Entretien réalisé par Nadine Halitim-Dubois, chercheur à l'Inventaire du patrimoine culturel, dans un bureau de la Drac Rhône-Alpes en septembre 2010.

  • Archives orales : Entretien oral avec madame Laurent qui est entrée dans la société Lumière en 1938. Entretien réalisé par Nadine Halitim-Dubois au domicile de madame Laurent rue Saint-Polycarpe dans le 1er arrondissement de Lyon, en présence de deux anciennes collègues : madame Moingoin et madame Delphin en octobre 2010.

  • Archives orales : Entretien oral avec madame Delphin qui est entrée dans la société Lumière en 1965. octobre 2010

  • Archives orales : Entretien oral avec monsieur Rodet qui est entré dans la société Lumière en 1969. Entretien réalisé en octobre 2010 par Nadine Halitim-Dubois chercheur à l'Inventaire du patrimoine culturel, dans les bureaux de la Drac Rhône-Alpes.

  • Archives orales : Entretien oral avec monsieur Jacky Chabert qui a travaillé dans la société Lumière de 1973 à 1993. Entretien réalisé en 2013 par Nadine Halitim-Dubois chercheur à l'inventaire du patrimoine culturel, au domicile de monsieur Chabert à Saint-Martin-Belle Roche à côté de Macon.

  • Plan de localisation des sites Lumière à Monplaisir (plan retravaillé par Paul Cherblanc dessinateur Inventaire général)Paul Cherblanc dessinateur

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Lyon
  • plan société Lumière, usine des couleurs. Centre de documentation de l'Institut Lumière

    Institut Lumière Lyon
  • Ancienne usine (1883). Plan conservé au Centre de documentation de l'Institut Lumière

    Institut Lumière Lyon
  • usine des couleurs : coupe. Plan conservé au Centre de documentation de l'Institut Lumière

    Institut Lumière Lyon
  • Placis-Film : usine de Feyzin. Plan conservé au Centre de documentation de l'Institut Lumière

    Institut Lumière Lyon
  • société Lumière : nouvelle usine. Plan conservé au Centre de documentation de l'Institut Lumière

    Institut Lumière Lyon
  • Société Lumière : usine de Monplaisir, 1972. Plan conservé au Centre de documentation de l'Institut Lumière

    Institut Lumière Lyon
  • plan général de la salle de cinéma : architecte Colboc P. Plan conservé au Centre de documentation de l'Institut Lumière

    Institut Lumière Lyon
  • Coupe transversale, 1997, salle de cinéma Institut Lumière, Colboc architecte. Plan conservé au Centre de documentation de l'Institut Lumière

    Institut Lumière Lyon
  • Coupe longitudinale, 1997, salle de cinéma Institut Lumière, Colboc architecte. Plan conservé au Centre de documentation de l'Institut Lumière

    Institut Lumière Lyon
  • Série de six entretiens oraux d'anciennes et d'anciens salariés des usines Lumière réalisés entre 2010 et 2013 : Madame Laurent ; Madame Mongoin ; Monsieur Beaumont ; monsieur Rodet ; madame Delfin ; monsieur Chabert

  • AC Lyon 344W/149 : PC usine Lumière ch. de Villon, ch. St-Mathieu, Lanier et Bonnamour architectes

    AC Lyon : 344W/149
  • AC Lyon 314W/603 : Plan des bureaux de l'ancienne usine Planchon 1918

    AC Lyon : AC Lyon 314W/603

Bibliographie

  • CAYEZ, Pierre. Espace de production et espace de travail. Les grandes usines lyonnaises au Xxe siècle. Centre Pierre Léon, U.A. CNRS 04223, 1980.

    p. 78 à 99
  • MARREY, Bernard. Rhône-Alpes, les guides du XXe siècle. Paris : L'Equerre, 1982. 440 p.

    p. 240
  • CHARDIERE, B. Au pays des Lumière. Lyon, Institut Lumière. Arles, Actes Sud, 1995

  • ANGLERAUD, B., PELLISSIER, C. Les dynasties lyonnaises, des Morin-Pons aux Mérieux du XIXe siècle à nos jours. Ed. Perrin, 2003

    p. 9, 118, 460, 516, 563, 590, 601
  • JAZE-CHARVOLIN, M. R. Itinéraire du patrimoine n° 93. La villa Lumière rue du premier film, Lyon. 1998

  • BEGHAIN P., BENOIT B., CORNELOUP G., THEVENON B., Dictionnaire historique de Lyon, Ed. Stéphane Bachès, 2009

    p. 792 à 798
  • CHAMBON, Catherine. Lyon 8e arrondissement, Histoire et métamorphoses. Edition Lyonnaise d'Arts et d'histoire. 2009

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Lyon
    p. 133 à 135
  • MENAIS, Georges-Paul. Géographie industrielle de Lyon.. Paris. "Bibliothèque des Guides Bleus". Librairie Hachette. vol 1, 1958. 316 p.

    p.238-245

Documents figurés

  • Le patrimoine Tony Garnier à Lyon et le patrimoine industriel du 8eme arrondissement. Musée urbain, 2000

Annexes

  • Pierre Cayez (1980) : les usines Lumière
  • 1883 « Grande usine », Société Lumière
  • 1890 « usine sud », usine à papier (Société Lumière)
  • 1898 «nouvelle usine : extension de l´usine des plaques photographiques
  • Vers 1900 « usine des couleurs »
  • 1902 « usine des pellicules » : achat des usines Planchon à Monplaisir et Feyzin
  • Entretien oral avec monsieur Michel Beaumont : extrait
Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 1995
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon