Inscrite dans la Ratio Studiorum de 1599, la pratique théâtrale, déjà introduite au collège de la Trinité par Barthélemy Aneau au 16e siècle (la présence d'une salle de théâtre est attestée dès 1529 ; FLACHERON, 1843, vol. 1, p. 435) est un élément essentiel de la pédagogie des jésuites (GUITTON, 1954, p. 63-65). Instrument de la Contre-Réforme, le théâtre jésuite entend contrebalancer le succès des drames protestants et les ridiculiser. Les premières représentations ont lieu dans la Salle des Déclamations, visible sur le plan de Martellange de 1607. Elle est alors située à l’angle sud-ouest de la cour des classes, à côté de l’entrée du collège ; elle est décrite de façon imprécise dans le livret rédigé lors de la réception de Louis XIII à la Trinité en 1622 (MARQUIS, 1970, p.84), lequel mentionne la présence de colonnes portant entablement et corniche sur le pourtour et d’une tribune à balustres pour les musiciens ; en effet, au cours des représentations, il y a des intermèdes chantés et dansés.
Après l’incendie de 1644, le théâtre est reconstruit à l’angle de la rue Pas-Etroit et la rue Commarmot, financé par le Consulat (AC Lyon, BB 201, 7 février 1647).
L'immeuble est vendu comme bien national en 1795, et sa façade est refaite au 19e siècle (MARQUIS, 1970, p.88, note 197). A partir de la 2e moitié du 19e au moins, une partie des locaux commerciaux est occupée par le magasin de denrées coloniales de M. Ch. Lyonnet, par ailleurs secrétaire de la Chambre de commerce de Lyon (Journal de Lyon, décembre 1872, p.2).
Actuellement immeuble à logements avec restaurant en rez-de-chaussée ; l'escalier a vraisemblablement été déplacé et refait au 19e siècle (intérieur non vu).
Chercheuse au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (2006-...)