Dossier d’œuvre architecture IA69001288 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Tissage dit atelier de Georges Mattelon
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel - Lyon
  • Commune Lyon 4e
  • Lieu-dit Croix-Rousse
  • Adresse 10 rue Richan
  • Cadastre 1999 AX 48
  • Dénominations
    tissage
  • Parties constituantes non étudiées
    bureau, atelier de fabrication, logement patronal

En ce qui concerne les ateliers de tissage typiques à la Croix-Rousse, l’atelier Mattelon joue un rôle authentifiant [1] (c’est le dernier atelier de ce type en place) avec quatre métiers à tisser à bras classés Monuments historiques depuis 1996. L’immeuble est protégé [2] en 2011 (inscription par arrêté de l’ensemble des façades et toitures y compris celles de la cage d’escalier et de l’atelier mécanique situé dans la cour au rez-de-chaussée), ainsi que l’atelier du deuxième étage, dans le souci d’assurer la conservation des métiers.

[1]Bonnot Thierry, « L’ethnologie, le musée et les objets », In Regards sur l’objet du XXe siècle, Actes

Sud, 2007.

[2]Antérieurement, les enfants du propriétaire avaient émis un refus.

L´immeuble situé, 10 rue Richan dans le quartier de la Croix-Rousse a été construit en 1841 et surélevé en 1878 par monsieur Millan, tisseur en soie. En 1939, il est acheté par monsieur Georges Mattelon, tisseur en soie, né en 1913 dont la famille en est toujours propriétaire aujourd´hui. Il abrite au deuxième étage un atelier de tissage composé de 4 métiers à bras, d´un ourdissoir, d´un rouet, de divers outils et ustensiles qui ont été classés Monuments historiques aux titres des objets mobiliers le 5/01/1996. En 1948-1950 est aménagé au rez-de-chaussée de l'immeuble côté cour, un nouvel atelier avec des métiers mécaniques. En 1955, Georges Mattelon, tisseur, est promu meilleur ouvrier de France, il prend sa retraite en 1975 mais continue à faire fonctionner l´atelier avec l´association Soierie Vivante. Il décède en 2004. Son fils Jacques Mattelon prend sa relève en faisant vivre par des visites et inventoriant l'ensemble de l´atelier familial. Il s´agit d´un des derniers ateliers familiaux de tisseur de soie, survivance de l´industrie à domicile de la Fabrique Lyonnaise. (Les ateliers de la maison de soieries Prelle, toujours en activité ne sont pas des ateliers familiaux). L'atelier de tissage Mattelon est protégé en 2011. C'est un « monument » de l´archéologie industrielle lyonnaise avec son extension pour les métiers mécaniques de 1948-1950 sur cour. En effet, cet atelier présente un grand intérêt du point de vue de l´histoire des techniques (atelier à bras et atelier mécanique) et de l´activité des fabriques de soieries au 19e siècle. Rappelons qu´en 1996 les 4 métiers à tisser à bras de l´atelier du 2e étage ont été protégés (fiche Palissy) 1 métier large, permettant de tisser jusqu´à 2 m de large (1830-1840) 1 métier dit étroit, permettant de tisser 80 cm de large 1 métier large, permettant de tisser 165 cm de large 1 métier large permettant de tisser 180 cm de large 1 ourdissoir vertical à bras et sa cantre horizontale, très rare, en noyer 1 rouet complet permettant la préparation des trames

En 2011, l'atelier Mattelon a été protégé : véritable monument de l´archéologie industrielle lyonnaise avec son extension de 1948-1950 sur cour. En effet, cet atelier présente un grand intérêt au point de vue de l´histoire des techniques (atelier à bras au 2e étage et atelier mécanique au rez-de-chaussée sur cour) et de l´activité des fabriques de soieries au 19e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 2e quart 19e siècle
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Principale : 2e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1841, daté par source
    • 1878
    • 1948

L'immeuble est situé 10 rue Richan dans le 4e arrondissement de Lyon, sur le plateau de la Croix-Rousse. S'il n'obéit pas strictement au schéma historique de l'immeuble atelier, il s'inscrit pleinement dans l'histoire du tissage à Lyon. Il a été construit en plusieurs étapes. La première construction date de 1841. A cette date un serrurier, du nom d'Yves Duguet demande l'autorisation de construire à cet emplacement une maison (composée d'un rez-de-chaussée et d'un étage, 9m de hauteur) sur un terrain acquis par lui dans le lotissement Bouniols. Les archives notent qu'en 1847 madame Duguet tisse, dans cette maison, sur un métier uni. En 1873, Pierre Millan, tisseur, achète la maison et en 1878, demande l'autorisation de la faire exhausser. Elle est portée à 16 m de hauteur. On doit considérer que 1878 est la date de naissance de l'immeuble de tissage actuel. Cet atelier se compose, au moment de son achat par monsieur Mattelon : d'une cave dans laquelle sont entreposés des battants ; le rez-de-chaussée est occupé par un café, lequel avait été précédé par un atelier de tissage (certainement celui de madame Duguet). Cet immeuble est situé au milieu de la rue Richan, la façade sur rue orientée au nord possède quatre niveaux (rez-de-chaussée et 3 étages carrés) et quatre travées. L'entrée latérale est à gauche de l'immeuble, la partie rez-de-chaussée est affectée à un commerce aujourd'hui en location, elle se compose d'une entrée et de deux larges baies. La façade est revêtue d'un enduit rouge-brun. Les percements occupent une grande part de la façade, les baies sont larges et soulignées par des encadrements droits. Les fenêtres du 1er étage correspondent à l'appartement, elles ont des menuiseries à petits carreaux et possèdent un garde-corps métallique. Les baies du second étage sont celles de l'atelier à bras actuel et n'ont pas de garde-corps. Les fenêtres du 3e étage sont plus petites et surmontées d'un large bandeau peint. L'entrée de l'immeuble donne sur une cour corridor dallé qui conduit à un escalier droit à deux demi-volées sur échiffre pleine qui dessert l'ensemble des étages. Dans la cour intérieure, sous une toiture en shed, se trouve l'atelier des métiers mécaniques installé par monsieur Mattelon après guerre.

  • Murs
    • résidu industriel en gros oeuvre
  • Toits
    tuile mécanique
  • Étages
    3 étages carrés
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH, 1996/01/05
    inscrit MH, 2011/07/13
  • Précisions sur la protection

    machines : un atelier de tissage composé de 4 métiers à bras, d´un ourdissoir, d´un rouet, de divers outils et ustensiles qui ont été classés Monuments historiques aux titres des objets mobiliers le 5/01/1996.

    immeuble : Inscription par arrêté du 13 juillet 2011 : ensemble des façades et toitures (y compris celles de lacage d'escalier et de l'atelier mécanique situé dans la cour), ainsi que l'atelier du deuxième étage en totalité

Il était urgent de protéger ce monument de l´archéologie industrielle lyonnaise avec son extension de 1948-1950 sur cour. En effet, cet atelier présente un grand intérêt au point de vue de l´histoire des techniques (atelier à bras au 2e étage et atelier mécanique au rez-de-chaussée sur cour) et de l´activité des fabriques de soieries au 19e siècle.

Pour citer cette étude :

Halitim-Dubois N., L'atelier de tissage Mattelon, 2010, en ligne, URL : https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/recherche/globale?texte=atelier+mattelon&type=Dossiers

Documents d'archives

  • Archive CID-DRAC Rhône-Alpes : GAUTHERON Bernard : dossier de protection monuments historiques, 1996

  • Archives orales : Entretien oral avec monsieur Jacques Mattelon (fils de Georges). 2009

    Entretien réalisé par Nadine Halitim-Dubois.

Bibliographie

  • BARRE, Josette. La colline de la Croix-Rousse, histoire et géographie urbaines. Ed. Lyonnaises d'Arts et d'histoire, Institut des études rhodaniennes, 1993

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon