Dossier d’œuvre architecture IA42002874 | Réalisé par
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique
Usine textile, usine de bonneterie, usine de bimbeloterie
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Montbrison
  • Hydrographies Vizézy
  • Commune Montbrison
  • Lieu-dit la Guillanche
  • Cadastre 1986 AT 490

En 1809, un petit moulin (cadastre napoléonien : 1809 A 575) est implanté sur le bief de la Guillanche, à l'endroit où il se rapproche du Vizézy, avec une habitation ( ?1809 A 577), un peu en aval du site de l'usine. L'usine de la Guillanche a été élevée pour Jean Antoine Morel, fabriquant de velours, demeurant 13 rue de la République à Saint-Etienne (en 1901 : société A. Morel et Cie, 4, 6 et 8. imp. Saint-Honoré à Saint-Etienne), entre 1896 (date d'achat des terrains, aux héritières de la famille Laurent) et 1901 (date d'une plainte des utilisateurs aval du bief, auquel Morel avait fait des modifications. Il s'agit à cette époque d'une "usine pour le tissage des rubans actionnée au moyen d'une turbine dont le canal de fuite des eaux passe dans le sous-sol de ladite usine" (AC Montbrison 4 W 116). Dès 1906, au décès d'Antoine Morel, l'usine est saisie par ses créanciers, Louis Oustry et son épouse Berthe Chapelon (demeurant à Paris). Entre 1920 et 1927, l'usine change de mains avant d´être rachetée par Daniel Dumas, industriel établi quelques centaines de mètres en aval sur le bief (voir IA42002873 : Scierie, usine de bimbeloterie, usine de boissellerie Dumas). Celui-ci loue le bâtiment, à partie de 1935 (renseignement oral) aux Anciens Etablissements Ferrand Frères, avant de le leur vendre en 1941 (22 juin 1941. Vente Dumas-Ferrand). Cette société, constituée en 1919 (siège à Montrond-les-Bains), par Alexandre et Louis Ferrand, sous le nom Société Ferrand Frères, "a pour objet la fabrication et la vente des articles de bonneterie et lainages en tous genres" (17 février 1942. Dépôt de pièces de la Société Anciens établissements Ferrand Frères). Elle devient en 1933 Anciens établissements Ferrand Frères (Louis Ferrand cède ses parts à Clément Richard, de Saint-Etienne), puis en 1949 Ferrand et Julien. En 1962, l'usine est vendue à la Société Francital (auparavant Cardot et Cie, siège 6 rue Dormois à Saint-Etienne), dont le siège est transféré à la Guillanche dès 1961 (1er juin 1962. Vente de la Société Ferrand et Julien...). La société Francital fabriquait des articles textiles, en particulier des imperméables "K-Way". La vente comprend l'usine, "bâtiment à usage d'atelier ayant un sous-sol vitré et un étage, et le bâtiment d'habitation attenant" ; les vendeurs conservent l'usage de tous les bâtiments d'habitation qu'ils y occupent, sauf une pièce contiguë à l'usine au rez-de-chaussée, à usage de bureau, déjà utilisée par Francital. La pompe d'alimentation de l'usine (eau et électricité) se trouve dans les locaux réservés. Le tracé du bief a été modifié en 1901 (AC Montbrison) ; la turbine se trouvait dès 1901 dans l'angle sud-ouest de l'atelier. Les bâtiments de bureaux et d'habitation ont été surélevés d'un étage, peut-être lors de l'exploitation par les Ferrand (le bâtiment n'a qu'un étage sur une photographie peut-être prise au moment des travaux sur le bief, en 1901). Un pont a été construit sur le Vizézy pour desservir directement l'usine, auparavant accessible par un pont situé au niveau de la ferme en amont (avec droit de passage), peut-être vers la même époque. Des travaux sont réalisés dans l'usine en 1974 (plans, A Privées). En 1976, l'usine passe à la SARL Richard, qui produit des jeux électriques, jusqu'en 1994. Les locaux ont ensuite été utilisés comme entrepôts.

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle

L'usine est située en rive gauche du Vizézy. Elle est alimentée par le bief de la Guillanche. Elle est desservie par un pont traversant le Vizézy et le bief, dans l'axe de la cour. La partie ouest est constituée de deux corps de bâtiments en équerre bordant une cour. Le bâtiment ouest était le bâtiment d'habitation (sous-sol avec accès en façade sur cour ; trois travées, deux étages carrés ; non visité) ; le bâtiment nord était le bâtiment des bureaux (sous-sol avec accès en façade sur cour ; quatre travées, deux étages carrés ; non visité). Le côté est de la cour est bordé par l'atelier (quatre travées), qui comprend un niveau d'étage de soubassement ouvert au sud, vers le bief ; les deux travées sud ont un niveau de sol plus bas que les deux travées nord (pendant l'activité de Francital, ce niveau est occupé : dans les travées sud, par des espaces d'emballage et d'expédition, avec la turbine dans l'angle sud-ouest, à l'ouest, et par un grand magasin à l'est ; dans les travées nord, par des magasins et la chaufferie (angle nord-ouest). Le rez-de-chaussée surélevé forme un grand espace unique (utilisé par Francital comme atelier de coupe et piquage), avec des espaces cloisonnés à l'ouest (bureau, magasin de tissu). Un escalier et un monte-charge, situés à l'ouest, assurent la communication entre les niveaux. Les bâtiments sont en moellon de granite enduit, avec des encadrements, bandeaux et angles (en partie haute) en brique (linteaux IPN sur les portes ; fausse brique peinte pour les angles et piédroits de fenêtres de l'atelier). Les toits sont à longs pans, avec une croupe sur l'habitation, dans la partie ouest, et en shed sur l'atelier, en tuile plate mécanique.

  • Murs
    • granite
    • moellon
  • Toits
    tuile plate mécanique
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, étage de comble, sous-sol
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • shed
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier intérieur : escalier droit en charpente
  • Énergies
    • énergie hydraulique
    • turbine hydraulique
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AC Montbrison. Série 4 W : 116. 30 mars 1901. Lettre de G. Morel pour A. Morel et Cie, 4. 6. 8. imp. Saint-Honoré [Saint-Etienne], au préfet de la Loire. Demande d´autorisation de travaux. Nous possédons à la Guillanche, commune de Malécot [sic], près de Montbrison, une usine pour le tissage des rubans actionnée au moyen d´une turbine dont le canal de fuite des eaux passe dans le sous-sol de ladite usine". Ce canal déborde, les propriétaires veulent donc "faire passer le bief sur le Vizézy, rivière qui coule au pied de notre usine. Nous sommes propriétaires des deux rives du Vizézy pour toute la longueur que prendrait le nouveau bief pour aller rejoindre son ancien lit" (croquis joint ; voir doc. figuré).

  • AC Montbrison. Série 4 W : 116. 2 juillet 1901. Ville de Montbrison. Police générale. Réponse aux renseignements demandés par M. le maire de Montbrison dans un courrier du 1er juillet (courrier joint). Le maire a été informé par le commissaire de police que ces travaux, qui font l´objet d´une enquête pour le règlement d´eau, ont été effectués sans respect du droit d´eau des autres propriétaires. L´usine est située à Malécot et non à la Guillanche. Les travaux qui ont fait l´objet de la demande sont terminés depuis 15 jours. Sur le nouveau bief établi à une altitide de 60 à 70 cm au-dessous de l´ancien, une vanne de décharge qui ne figurait pas sur les plans fournis lors de la demande a été installée à quelques mètres de l´extrémité aval (plainte de Mme veuve Henri Maillon, minoterie à Estiallet et Vauberet, contre cette vanne).

  • A Privées la Guillanche. 22 juin 1941. Vente Dumas-Ferrand. Acte reçu Me Machon, notaire à Montbrison. Daniel Dumas, propriétaire, ex-industriel, ses fils André Louis Daniel Dumas, scieur, Gérard Francis Aimé Dumas, tourneur, et son gendre Pierre Mallard ; vendent à Alexandre Ferrand, industriel : 1) une usine : bâtiment à usage d´habitation, ateliers, grand terrain de 60 ares ; 100 000 F. 2) une maison en mauvais état, avec terre et jardin, au bord du Vizézy (parcelle A 218), y compris le chemin desservant l´usine et le pont. M. Ferrand, ses ayant-droit et le personnel de l´usine auront droit de passage par la ferme Malécot appartenant aux vendeurs. Origines de propriété : - Jean Antoine Morel, fabriquant de velours, demeurant 13 rue de la République à Saint-Etienne, "était propriétaire des immeubles en question pour avoir fait élever la majeure partie de ces constructions et pour en avoir acquis le surplus, ainsi que les terrains". Les terrains avaient été achetés par Antoine Morel en 1896 à Pierre Rousset et sa femme Claudine Laurent, demeurant à Savigneux, ainsi qu´à Pierre Pradines et sa femme Marie Laurent pour les immeubles situés entre la route et le Vizézy. - En 1906, au décès de J. A. Morel, ses créanciers Louis Oustry, avocat à la Cour d´appel de Paris, et son épouse Berthe Chapelon, demeurant à Paris, font saisir l´usine. - En 1920, M. et Mme Granetias, de Saint-Etienne, l'achètent. - En mai 1926, la propriété est vendue par adjudication à Marie Célestine Antoinette Rohr, de Saint-Etienne. - Daniel Dumas a acheté la propriété en deux fois, en 1923 (pour une petite partie dont l'origine ancienne n'est pas précisée) et l´essentiel en 1927 à Mlle Rohr.

  • A Privées la Guillanche. 17 février 1942. Dépôt de pièces de la Société Anciens établissements Ferrand Frères. Acte reçu Me Machon, notaire à Montbrison. La Société Ferrand Frères, société en nom collectif entre Alexandre et Louis Ferrand, a été transformée en société à responsabilités limitées en 1931. "Elle a pour objet la fabrication et la vente des articles de bonneterie et lainages en tous genres". En 1933 la raison sociale devient Anciens établissements Ferrand Frères et Louis Ferrand cède ses parts à Clément Richard, de Saint-Etienne.

  • A Privées la Guillanche. 1er juin 1962. Vente de la Société Ferrand et Julien et des consorts Ferrand à la Société Francital. Acte reçu Me Bouges, notaire à Montbrison. La Société Ferrand Frères (Alexandre et Louis), constituée en 1919 (siège à Montrond-les-Bains), devient en 1933 Anciens Etablissements Ferrand Frères, puis en 1949 Ferrand et Julien. La Société Francital, auparavant Cardot et Cie, avait son siège 6 rue Dormois à Saint-Etienne jusqu´en 1960 ; transféré à la Guillanche en 1961. La vente comprend l´usine : bâtiment à usage d´atelier ayant un sous-sol vitré et un étage, et le bâtiment d´habitation attenant. Les vendeurs conservent l´usage de tous les bâtiments d´habitation qu´ils occupent actuellement, sauf une pièce contiguë à l´usine au rez-de-chaussée, à usage de bureau, déjà utilisée par Francital. La pompe d´alimentation de l´usine (eau et électricité) se trouve dans les locaux réservés.

Documents figurés

  • [Usine de J. A. Morel à Malécot. ] Plan des travaux. / G. Morel (dessinateur). 1 dess. : plume, encres colorés sur papier. Croquis sans échelle (dessiné sur une lettre de G. Morel pour A. Morel et Cie, au préfet de la Loire). 30 mars 1901 (AC Montbrison, série 4 W : 116).

  • [Vue de l´usine de la Guillanche depuis le sud-ouest]. / 1 photogr. pos. : tirage argentique noir et blanc. 1er quart 20e siècle (en 1901 ?) (A Privées la Guillanche).

  • 28 - Environs de Montbrison (Loire) - Manufacture de rubans de la Guillanche. Edit. Badin, tabacs. Cliché B. F. / Badin (éditeur), B. F. (photographe). 1 impr. photoméc (carte postale) : N&B. 1ère moitié 20e siècle. (Coll. Part. L. Tissier).

  • Ets Francital. 20 rue Saint-Joseph, 42000 St Etienne. Usine de Montbrison. 7429-3. Rez-de-chaussée - Niveau bas. 7429-3. Coupe. / G. Mourlon, maître d´oeuvre, rue Galléni 42110 Feurs. 1 dess. : tirage de plan. Ech. 1:100. 8 novembre 1974 (A Privées la Guillanche).

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2012
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Conseil général de la Loire
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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