Dossier d’œuvre architecture IA69001244 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Verrerie Nouvelles de Givors puis verrerie Souchon-Neuvesel puis verrerie Boussois-Souchon-Neuvesel (BSN) puis BSN-VMC (Verreries Mécaniques Champenoises) actuellement BSN Glasspack
Œuvre recensée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rhône-Alpes patrimoine industriel - Givors
  • Commune Givors
  • Lieu-dit Freydière
  • Adresse quai Eugène Souchon , rue de Montrond
  • Cadastre 1999
  • Dénominations
    verrerie
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, cheminée d'usine, jardin ouvrier

Le créateur des verreries de Givors, Jean-Baptiste Neuvesel, est né en 1817 à Givors (Rhône). Cette ancienne famille de verriers originaire du chablais, part s’installer en Franche-Comté à St-Antoine. Joseph Neuvesel né en 1714 épouse Anne Catherine Raspiller, fille du fondateur de la verrerie de Saint-Antoine. Ils auront 11 enfants dont trois, Melchior, Joseph et Jean-Baptiste seront verriers. Au milieu du XVIIIe siècle, l’administration décide de limiter l’abattage des arbres et interdit toutes nouvelles constructions de verreries.

Dans le même temps, la mise en exploitation des mines de charbon dans la vallée du Giers attire les verriers alors que cette activité était peu développée dans cette région, plus d’une dizaine de verreries s’installent à proximité de Givors dont plusieurs sont le fait de verriers venus de Franche-Comté. La verrerie Robichon jouissait d’un privilège royal qui lui donnait le monopole de la production verrière « pour 25 années dans un rayon de 10 lieues ».

Après la fin de ce privilège nombreux verriers viennent s’installer à Givors. C’est ainsi qu’en 1800, s’établit à Givors Melchior Neuvesel, qui s’associe avec un autre verrier franc-comtois, Henri Bollot, pour créer la société « Bollot-Neuvesel et Cie » située au port des verriers. En 1819, la société est dissoute, Melchior garde 2 fours et s’associe à son frère Joseph, en fondant la société « Neuvesel Frères ». En 1827, Melchior est remplacé par le fils de Joseph et la verrerie prend le nom de « Joseph Neuvesel et Cie ».

En 1853, la verrerie est intégrée au sein de la Société Générale des Verreries de la Loire et du Rhône. Cette société regroupe des verreries situées aussi bien à Saint-Etienne et Rive-de-Gier qu’à Givors. Jean-Baptiste Neuvesel fait partie jusqu’en 1863 de l’équipe dirigeante de cette société.

En 1864, il crée avec Jean-Baptiste Momain « les Nouvelles Verreries de Givors », mais en reste le propriétaire négociant (raison sociale « Jean-Baptiste Neuvesel et Cie »), après le rachat de la verrerie Jean Baptiste May et Cie (emplacement actuel de la verrerie), qui avait cessé toute activité depuis 1863.

En 1869, son fils Fleury entre dans la société pour s’occuper de la comptabilité et exercer le métier de souffleur. Son aménagement intérieur comprend « trois fours de fusion de huit grands creusets et dix places chacun, et les annexes habituelles, telles que les pileries à vapeur, la briqueterie, les chambres à creusets, la forge, la vannerie, … ». La société fabrique du verre creux, bouteilles, bonbonnes de toutes couleurs et dimension avec des fours à creusets.

En 1878, la verrerie s’étend et achète une verrerie à topettes appartenant aux frères Crines, située à proximité. Dans le même temps transformation des trois fours en fours Siemens qui fonctionnent en continuent. En 1900, Fleury Neuvesel succède à son père Jean-Baptiste. En 1905, Marie la fille de Fleury épouse Eugène Souchon, ingénieur dans l’entreprise. En 1907, les premières machines semi automatiques Boucher sont mises en place sur le nouveau four 4 (en partie ouest de l’actuelle usine VMC). Eugène Souchon prend la tête de la verrerie et lui donne un nouvel essor, de nombreux accords sont passées avec des sociétés d’eau minérales : Vittel, Evian, Vals. En 1921, la production se mécanise totalement avec les machines O’Neill et Lynch et les feeders Rankin.

Les effectifs de la verrerie varieront en fonction du nombre de fours. En 1864 avec un seul four on comptait 55 ouvriers verriers (sans compter les enfants), en 1869 avec trois fours on passe à 300 personnes. Avec l’arrivée du four Siemens en 1878, l’effectif passe à 400 ouvriers verriers et de 1911 à 1930, 600 personnes travaillent à la verrerie en comptant les saisonniers. Ce chiffre baissera durant la Seconde Guerre mondiale à environ 480 personnes.

En 1939-1945, l’usine est plusieurs fois bombardée par l’aviation alliée. En 1970, c’est la fusion de VSN (verre creux) et des glaces de Boussois (verre plat), naissance de la société BSN « Boussois Souchon Neuvesel » présidé par Antoine Riboud. En 1993 et 1994, BSN renforce ses activités verre plat au niveau européen et entame une stratégie de diversification dans l’alimentaire : Kronenbourg, Evian… Cela aboutit en 2001, à la fusion de BSN et de Gervais-Danone : l’activité verre plat est abandonné au profit de l’alimentaire et le nom de la verrerie "BSN" devient « Groupe Danone ». La même année, la société annonce une fermeture programmée de l'usine prévue pour la fin 2002, à cette date 300 personnes travaillent à la verrerie. De même, un panneau est posé à l'entrée des jardins ouvriers (cf photo 3009X) indiquant que la société VMC récupèrera la libre disposition des terrain à partir du 31 mars 2003, annonçant également la fermeture des jardins. La société BSN-Glasspack du site de Givors fermera entre le 15 janvier 2003 (fermeture technique) et juin 2003 (fermeture administrative).

Depuis plusieurs années une procédure collective de reconnaissance de maladies professionnelles est menée par les verriers. Début 2017, la Cour de cassation a confirmé le jugement de la cour d’appel de Lyon sur la reconnaissance comme maladie professionnelle du cancer ayant emporté un verrier de Givors (Rhône) exposé trente-trois années durant à des poussières d’amiante et des brouillards d’huile transformés en HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques).

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 19e siècle
  • Dates
    • 1864, daté par source

L'ensemble des bâtiments a évolué en même temps que les évolutions techniques. Matériaux : mâchefer, béton armé, briques. La cheminée (en brique) est de forme conique et mesure 51,65 m de hauteur pour un diamètre de 4,5 mètres. Elle est posée sur posée sur un socle octogonal de 9 mètres de haut pour 7 mètres de large. En 1929, lui est ajouté un château d'eau circulaire de 9 mètres de diamètre de 200 mètres cubes à 16 m du sol, ce qui la rend atypique dans le paysage givordin.

  • Murs
    • résidu industriel en gros oeuvre
    • béton
    • brique
  • Toits
    tuile
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    cheminée d'usine, logement d'ouvriers, bureau
  • Protections
    inscrit MH, 2021/10/01
  • Précisions sur la protection

    inscription par arrêté de la cheminée le 01 octobre 2021, seule élément restant de l'immense usine.

Annonce de la fermeture programmée du site en 2002; Le site de Givors fermera entre janvier 2003 et juin 2003. L'usine va être détruite en totalité, reste la cheminée équipée d'un château d'eau qui la rend atypique dans le paysage givordin comme un symbole de l'ancienne usine. Reste également les logements caserne (cf photo) ainsi que le bâtiment des syndicats-logements.

Pour citer cette étude : Halitim-Dubois Nadine, la verrerie nouvelles de Givors puis verrerie Souchon-Neuvesel, 2008. URL : https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/dossier/verrerie-nouvelles-de-givors-puis-verrerie-souchon-neuvesel-puis-verrerie-boussois-souchon-neuvesel-bsn-puis-bsn-vmc-verreries-mecaniques-champenoises-actuellement-bsn-glasspack/30dd86a3-6591-4376-9d33-6d24becf0d63

Documents d'archives

  • AD Rhône

    Série M Administration générale et économie

    Sous-série 2M Personnel

    Dossiers par communes : Givors 1810-1881

    Sous-série 6Mp (6MP ou 6ump)

    AD Rhône : sous série 2M - sous série 6Mp

Bibliographie

  • GAILHOT Xavier, la verrerie Souchon-Neuvesel de Givors (1864-1966), Dépasser son histoire pour construire le futur, maîtrise d’histoire contemporaine, Lyon 2,

    1996-1997.

    B Université Lyon II
  • Anthonioz-Blanc Christine, conditions de travail des enfants et des femmes dans la verrerie Souchon-Neuvesel, selon les lois de l'inspection du travail (1864-1899), mémoire de maîtrise, Université Lyon II Lumière, centre ISH, 2002-2003.

    B Université Lyon II
  • CERPI, Les cheminées d’usine du pays du Giers (p. 22-23), 2001

    p. 22-23
  • Marichalar Pascal, qui a tué les verriers de Givors ? Ed. La Découverte, 2017

    AP

Périodiques

  • Carmen Senta-Loÿs, le Progrès édition Lyon, Givors-verrerie, VMC Givors : tous reclassés, 15/01/2003

    le Progrès édition Lyon (Ch. M.), 10 mois de bataille judiciaire, 14/01/2003

Annexes

  • Pour citer cette étude
  • Compléments historiques - fermeture des jardins ouvriers
Date(s) d'enquête : 2008; Date(s) de rédaction : 2008
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel