Dossier collectif IA00141347 | Réalisé par
Renaud-Morand Bénédicte (Contributeur)
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

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  • enquête thématique régionale, villes en Auvergne
Villes en Auvergne : les formes urbaines
Copyright
  • © Région Auvergne - Inventaire général du Patrimoine culturel, ADAGP

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    ville
  • Adresse
    • Commune : Clermont-Ferrand
    • Commune : Aigueperse
    • Commune : Allanche
    • Commune : Ambert
    • Commune : Ardes
    • Commune : Arlanc
    • Commune : Aubière
    • Commune : Aurec-sur-Loire
    • Commune : Aurillac
    • Commune : Bas-en-Basset
    • Commune : Beaumont
    • Commune : Bellerive-sur-Allier
    • Commune : Besse-et-Saint-Anastaise
    • Commune : Billom
    • Commune : Bourbon-l'Archambault
    • Commune : Brassac-les-Mines
    • Commune : Brioude
    • Commune : Cébazat
    • Commune : Ceyrat
    • Commune : La Chaise-Dieu
    • Commune : Chamalières
    • Commune : Le Chambon-sur-Lignon
    • Commune : Châteauneuf-les-Bains
    • Commune : Châtel-Guyon
    • Commune : Chaudes-Aigues
    • Commune : Combronde
    • Commune : Commentry
    • Commune : Cosne-d'Allier
    • Commune : Cournon-d'Auvergne
    • Commune : Courpière
    • Commune : Craponne-sur-Arzon
    • Commune : Cusset
    • Commune : Dompierre-sur-Besbre
    • Commune : Dunières
    • Commune : Durtol
    • Commune : Gannat
    • Commune : Issoire
    • Commune : La Bourboule
    • Commune : La Monnerie-le-Montel
    • Commune : Langeac
    • Commune : Lapalisse
    • Commune : Laroquebrou
    • Commune : Le Monastier-sur-Gazeille
    • Commune : Lezoux
    • Commune : Maringues
    • Commune : Massiac
    • Commune : Mauriac
    • Commune : Maurs
    • Commune : Monistrol-sur-Loire
    • Commune : Mont-Dore
    • Commune : Montluçon
    • Commune : Montmarault
    • Commune : Montsalvy
    • Commune : Moulins
    • Commune : Murat
    • Commune : Néris-les-Bains
    • Commune : Neussargues-Moissac
    • Commune : Paulhaguet
    • Commune : Pont-du-Château
    • Commune : Pradelles
    • Commune : Le Puy-en-Velay
    • Commune : Puy-Guillaume
    • Commune : Riom
    • Commune : Riom-ès-Montagnes
    • Commune : Royat
    • Commune : Saint-Didier-en-Velay
    • Commune : Sainte-Florine
    • Commune : Saint-Éloy-les-Mines
    • Commune : Sainte-Sigolène
    • Commune : Saint-Flour
    • Commune : Saint-Georges-de-Mons
    • Commune : Saint-Germain-des-Fossés
    • Commune : Saint-Germain-Lembron
    • Commune : Saint-Gervais-d'Auvergne
    • Commune : Saint-Just-Malmont
    • Commune : Saint-Paulien
    • Commune : Saint-Pourçain-sur-Sioule
    • Commune : Saint-Yorre
    • Commune : Salers
    • Commune : Saugues
    • Commune : Sauxillanges
    • Commune : Souvigny
    • Commune : Tence
    • Commune : Thiers
    • Commune : Varennes-sur-Allier
    • Commune : Vichy
    • Commune : Vic-le-Comte
    • Commune : Vic-sur-Cère
    • Commune : Yssingeaux
    • Commune : Montaigut
    • Commune : Ennezat

Présentation du dossier.

François Loyer observait en l'an 2000, lors des Entretiens du patrimoine ayant pour thème "Ville d'hier, ville d'aujourd'hui en Europe", qu'on appréhendait toujours la ville par ses bâtiments et jamais par ses espaces "alors qu'ils sont décisifs". "Comment qualifier les formes urbaines ?" continuait-il, "non pas seulement à partir des structures bâties, mais à partir des vides qu'elles engendrent, du statut de ces vides [...]", de l'histoire de ces vides, ajoutons-nous. "On peut décrire des typologies de vides urbains tout à fait évidentes, fortes, démonstratives". Il s'agit d'associer "la morphologie des vides avec l'analyse des paysages".

Du point de vue méthodologique, l'Inventaire général du patrimoine culturel dispose de la notion de famille ("formée par tous les individus d'un même genre présents sur un territoire"). Nous l'appliquons aux villes du territoire auvergnat (dans ses limites administratives de 2014). Cela permet de faire apparaître la récurrence des caractères morphologiques des membres de la famille constituée. Cela permet d'établir des comparaisons entre ses membres, de les classer, de mettre en lumière et tenter d'expliquer les caractères originaux de la famille, de la saisir dans son évolution historique1. Dans la rubrique Illustrations du présent dossier, on trouvera les cartes des différents individus qui composent la famille2.

La liste des caractères morphologiques qui a servi à décrire les villes reste à compléter (il s’agissait de voir dans quelle mesure certains caractères se retrouvaient d’une ville à l’autre).

Il s’agirait également de trouver comment mesurer l’intensité d’application d’un même règlement de voirie : à partir de combien de mètres linéaires, ou de combien de rues, ou de combien d’édifices reliés entre eux, considérer que la ligne de corniche est caractéristique d’une ville, sachant que toutes les villes, petites ou grandes, en présentent une, à au moins un endroit ? Comment désigner puis comptabiliser les types de voies les plus représentés d’une ville3 ? Comment qualifier l’orchestration de ces différents fragments qui font la spécificité de chacune ? Et finalement, comment affiner la grille d'analyse des villes de manière à en tirer une typologie ?

L'identification des vides repérés dans la famille des 91 villes d'Auvergne est l'objet principal du dossier (champ "Description"). Tenter d'expliquer leur origine et leur évolution entre la fin du XVIIIe siècle et les années 1960 en est un autre (champ "Historique")4. Ce travail revêt un caractère expérimental car jusqu'à présent la méthode était adaptée au bâti.

Observations générales (au terme de seulement quatre années consacrées à 91 localités).

À ce stade, aucune certitude sur les modalités précises du développement des villes d'Auvergne ne peut être avancée. Seules une série de clefs de lecture a pu être livrée. Parmi elles, on peut retenir la volonté, plus ou moins affirmée que l'on soit du côté du législateur ou des acteurs locaux (préfet, municipalité, habitants), de réorganiser les tissus anciens, puis d'étendre la ville de manière rationnelle. Certes il s'agit d'un point commun aux autres agglomérations du territoire national, mais dans une région épargnée par les récents conflits, les tissus anciens "à aérer" figurent probablement en plus grand nombre. Quant à la réponse au phénomène général d'extension, le débat national qui agite au XXe siècle les tenants du zonage et ceux de la croissance organique des villes a laissé des traces en Auvergne aussi.

L'ampleur de la réflexion des municipalités au moment de désigner un emplacement aux différents équipements urbains a été mis en évidence5 : des logiques d'implantation, aujourd'hui oubliées, ont été mises en lumière, particulièrement concernant les stations thermales6. Une question lancinante a émergé clairement : faut-il disséminer ou concentrer les équipements publics ? Faut-il privilégier le "branchement" de l'équipement sur la traverse7 ? Du point de vue de la structure urbaine général, l'attractivité des traverses sur les mairies a été remarquée, de même que celle existant entre gare, square et monument aux morts, sauf dans les stations thermales. Parmi les particularités auvergnates, on note l'absence de places royales et autres places monumentales. En revanche, il resterait à déterminer si la connivence entre foirail et promenade publique (voire parvis de mairie, comme à Saint-Germain-Lembron) peut être affichée comme la spécificité d'une région d'élevage. La présence forte des pitons volcaniques qui s'invitent dans la composition des formes urbaines d'Auvergne, à la manière de monuments isolés est également à remarquer. Cependant, la question du caractère fortuit ou calculé de ces points de fuite occupés par des puys, sucs ou autres promontoires reste ouverte. Vichy affirme sa singularité à l'échelle de la région concernant la monumentalité octroyée aux angles de rues.

Les plans d'alignement issus de la loi de 1807 ont eu des durées de vie respectables (plus d’un siècle) et malgré cela, on s’en rend compte en Auvergne comme partout ailleurs en France, les aménagements réalisés ont été rares : les superpositions des cadastres ancien et actuel en témoignent. On pourrait arriver à la même conclusion concernant l'application de la loi Cornudet (dont sont issus les PAEE pour Plan d'aménagement, d'extension et d'embellissement, ou PAE, auquel cas les embellissements font plutôt l'objet de règlement ou servitudes). Les dits aménagements sont même parfois à l’origine de nouveaux désordres. D'une manière générale, on observe un décalage entre l'ambition de certains projets et la réalité (par exemple, le projet de réorganisation de Brioude au début du XIXe siècle à partir de deux places ordonnancées concernant six édifices publics dont la seule trace dans la réalité tiendrait dans la prise en compte du point de vue sur les monts du Livradois-Forez dans l'architecture de l'hôtel de ville) ; pour d'autres, la persistance d'objectifs simples sur plusieurs siècles aboutit à un résultat monumental (par exemple, la volonté de régularisation des fronts de rues à Riom entre l'époque médiévale et le XIXe siècle). L'évolution du goût met à mal en partie les plans d'aménagement puisque progressivement le pittoresque et le patrimoine remplacent la notion d'embellissement : les modifications prenant en compte cette évolution sont bien archivées pour la ville du Puy-en-Velay, par exemple. La table rase de Cusset, dans les années 1960, sur tout un secteur de la ville d'Ancien Régime fait figure d'exception.

1Voir Ministère de la Culture et de la Communication, Principes, méthode et conduite de l'Inventaire général du patrimine culturel, par Xavier de Massary et Georges Coste, ("Documents et méthodes, n°9), 2007 (2e éd.), p. 29, 34-35, 101-102, 120-121.2La carte synthétique illustre le dossier "Présentation de l'opération Villes d'Auvergne" et on trouvera une carte de mise en relation de ces 91 localités avec les réseaux ferré, routier et fluvial dans le dossier d'aire d'étude "L'Auvergne des villes".3L’idée vient de la consultation de l’ouvrage de B. Gruet sur la rue à Rome, dans lequel l’auteur reproduit une planche de Kenneth Brown et Ivor de Wolfe représentant une compilation de rues italiennes. Voir GRUET, Brice, La rue à Rome, miroir de la ville. Entre l’émotion et la norme, Paris : Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2006, p. 470.4Pour la justification des bornes chronologiques de l'étude, voir le Cahier des clauses scientifiques et techniques, situé dans le dossier "Présentation de l'opération Villes d'Auvergne".5L'auteur d'un rapport daté de 1861-1862 (sur les embellissements à envisager pour la ville de Moulins), estime que cette question de l'emplacement [de la nouvelle halle au blé] est la plus difficile car elle oblige à "deviner l'avenir".6Au cours de cette étude, on a eu l'occasion d'observer que des décisions apparemment notables n'apparaissaient pas dans les registres des délibérations municipales. Plusieurs hypothèses sont plausibles : volonté de discrétion ? crainte de la réaction préfectorale (une telle réaction n'est pourtant mentionnée qu'en 1941 sous l'État de Vichy) ? Ces décisions seraient prises de manière informelle, en marge des réunions ? Ou bien seraient-elles prises par des commissions, dont les délibérations ne seraient pas conservées ?7La greffe des foirails sur les traverses peut s'expliquer à plusieurs titres et notamment parce que les foires se tenaient auparavant sur les traverses, comme à Saint-Yorre ou Saint-Germain-Lembron.

Saisir les caractères morphologiques de la famille de villes dans leur évolution historique.

Éléments de chronologie des formes urbaines.

-Le grand point commun entre la plupart des membres de la famille est d'avoir hérité au milieu du XVIIIe siècle d'un tissu qualifié de labyrinthique. Concernant l'origine de ce trait (notamment un réseau viaire tortueux), nous rapportons des hypothèses de portée générale, puisque ce labyrinthe constituerait finalement un invariant anthropologique, c’est-à-dire une manière d’organiser et de penser la vie en société commune à tous les groupes humains. À l'origine il y aurait eu des chemins dont le degré de sinuosité dépendait de la topographie, les maisons auraient ensuite été construites en bordure de ces chemins. Il se pourrait aussi que les pâtés de maisons aient été érigés indifféremment l'un de l'autre, puis les espaces laissés entre eux seraient devenus des rues serpentant suivant une largeur variable. Dans l'Italie médiévale, ces pâtés de maisons générant leur propre système de circulation seraient l'expression de la prééminence de la cellule familiale sur le corps municipal. Des dispositions en chicane de la voirie pourraient répondre aux besoins défensifs contre l'homme et le vent, ou bien aux besoins de protection pour la fuite des habitants en cas d'invasion. Quant aux escaliers extérieurs en saillie sur l'actuel espace public, il pourrait s'agir d'une modalité de l'évolution de la maison vers l'immeuble, et les galeries entre maisons représenter des organes de stabilité en cas de séisme.

-La loi du 16 septembre 1807 avaient pour but en particulier de gommer tous ces caractères au profit de plans de ville ordonnés : au profit de la circulation et de "l'embellissement" des villes.

Depuis cette date, il apparaît qu'on envisage assez "naturellement" d'élargir les rues étroites, percer des voies rectilignes, couper ou arrondir les angles des rues, régulariser les fronts de façades, cureter (des coeurs d'îlots ou bien des îlots entiers), dégager les édifices importants. Mais en parallèle, des contre-feux émergent en Europe et se développent (goût pour le pittoresque qui devient en partie le patrimoine) qui aboutissent dans un premier temps à la publication des ouvrages de Camillo Sitte et de Stübben (1880, 1889), et ainsi aux efforts de sensibilisation aux tissus anciens, par exemple de la part des membres de la Commission supérieure des plans d'aménagement, d'embellissement et d'extension des villes (créée en 1919). Localement, dès 1922 les Amis du Vieux-Puy-en-Velay font leurs ces préconisations. Et dans cette ville notamment de nombreuses modifications au plan d'alignement consistant à sauvegarder la ville ancienne sont enregistrées dans les années 1940.

L'examen de quelques cas de figure s'impose. Pour ce qui concerne par exemple la régularisation des fronts de rues alignées :

-dès 1768, à Riom, la maison dite des Consuls est exclue d'une procédure d'alignement, avant même sa protection au titre des Monuments historiques qui n'est effective qu'en 1862, et cela pourtant dans une ville championne de la régularité, lorsqu'on sait qu'en 1851 un projet d'arrêté municipal empêchant la construction en saillie de balcons avait été bloqué par le préfet,

-il est prévu sur le plan d'alignement du Puy, en 1843, de démolir la tour Panessac, qui est finalement protégée au titre des Monuments historiques en 1897,

-en 1833, à Issoire, le même plan d'alignement prévoit d'une part la démolition de trois maisons sur la place principale de la ville (les gros-oeuvre sont médiévaux, les reprises sont du XVIIIe siècle), de manière à faciliter la circulation, d'autre part, celle d'une série de maisons situées en saillie sur le front d'une rue menant du boulevard au palais de justice, de manière à le dégager ; les premières sont protégées au titre des Monuments historiques en 1981, en revanche, les secondes ont bien disparu,

-sur le plan d'alignement de Moulins, en 1828, la base de la tour de l'ancien rempart, en saillie sur le front du cours, doit être démolie mais elle est protégée officiellement dans le cadre d'une Aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine en 2013.

Dans le registre des percées, dont il a souvent été dit qu'il s'agissait d'une idée parisienne du XIXe siècle et dont M. Darin a montré que la première création datait de 1750 et était orléanaise, il semblerait que la percée destinée à relier l'église au boulevard d'enceinte soit particulièrement bien représentée, sur plan, mais pas dans les faits : par exemple, le projet apparaît sur le plan d'alignement de Saint-Flour daté de 1826, sur celui de Brioude, daté de 1852, mais aucune des deux n'est réalisée. Ce dispositif reprend, on peut le noter, un schéma médiéval, celui des parvis d'église relié assez directement à une porte de ville, comme on le voit à Clermont-Ferrand ou à Courpière. On peut observer également que l'organisation d'une perspective depuis l'entrée de la ville sur un édifice emblématique a été repérée à plusieurs reprises : si elle semble être étrangère et remonter au Moyen Âge (Florence,1284), elle peut être datée de 1767 à Saint-Flour, de 1946 à Issoire, de 1960 à Montluçon (de la gare vers le château, le projet est parachevé en 1960).

Intellectuellement, la percée semble satisfaire particulièrement l'esprit : sur un plan d'alignement proposé en 1863 pour Clermont-Ferrand par Jarrier et Mallay un réseau de percées en témoigne. La proposition n'a pas été validée.

Le dégagement des édifices est une oeuvre de longue haleine. Même à Mauriac où l'hôtel de ville avait été construit dans un secteur assez peu dense au début du XIXe siècle, le projet de son dégagement de 1846 n'aboutit que dans l'entre-deux-guerres.

Quant aux pans coupés destinés essentiellement à améliorer la circulation, on peut en faire remonter l'origine aux chanfreins larges (autrement dit entre-coupes) d'époque médiévale (Langeac). On en repère de nombreux exemplaires au XVIIIe siècle (projet de 1781 de Deval pour la rue Neuve de Clermont-Ferrand, réalisé sur ce point notamment). Dans nos sondages dans les autorisations de voirie du XIXe siècle, plusieurs d'entre elles sont assorties de la condition de prévoir des pans coupés aux angles des rues (1831, 1847, 1910, 1932, 1937, 1938, 1954). Sur le plan d'embellissement de Vichy daté de 1858, Le Faure en prévoit à tous les angles de rues. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, des modèles gravés d'édifices publics ayant leur façade sur le pan coupé sont diffusés qui aboutissent par exemple à l'exemplaire de l'hôtel de ville et des postes du Mont-Dore (1904-1908), mais aussi à la façade de la préfecture de l'Allier à Moulins, construite en 1955 par G. Brière.

  • Période(s)
    • Principale : Epoque contemporaine

Récurrence de caractères morphologiques et singularité.

Mise en lumière des caractères morphologiques de la famille de villes.

L’objectif de l’étude consistait à décrire les villes à l’aide d’une liste de caractéristiques morphologiques. La liste, pour être pertinente, a été dressée après avoir arpenté sept premières localités. Dans un second temps, l'enquête de terrain a ainsi consisté essentiellement à repérer de manière systématique :

-les caractères liés au legs (les centres "labyrinthiques") :

--la rue étroite, rue-corridor, sinueuse ou courbe, avec saillies (escaliers, galeries de liaison entre immeubles situés de part et d'autre de la rue, encorbellements, avant-toits), générant des effets de coulisses (échappées) et de labyrinthe ; les impasses aux mêmes caractéristiques,

--mais aussi la rue médiévale relativement droite dont la fonction est de relier le portail de l’église à la porte de ville,

-les caractères liés à la "mise en ordre" ou régularisation du tissu, favorisant la circulation et la symétrie :

--les fronts des rues alignées,

--les effets de régularisation des fronts de rue alignés : lignes de corniches filantes ou de lignes de balcons (à l'étage-noble), voire absence notable de saillie (avant-toit, encorbellement, balcon, escalier) ;

--les axiations : la mise en perspective d'édifices ou d'édicules dans l'axe d'une voie,

-la mise en perspective de buttes (suc, puy, dyke) : le relief naturel s’intègre dans l’espace urbain au même titre que les édifices (cela conjugue la mise en ordre du réseau viaire et les caractéristiques physiques du territoire),

--le positionnement dans l’axe d’une rue d'une travée de balcons aux garde-corps ouvragés, ou bien d’une porte d’entrée ornée, témoignant de la volonté d'un particulier d’inscrire le décor de la façade dans la composition de l’espace public,

--les pans coupés (ou arrondis) aux angles des rues,

--les traitements d'angles : plus ou moins monumentaux (niche, tour) ;

-les caractères liés aux irrégularités occasionnées par certaines tentatives de mise en ordre :

--mise en valeur de fronts de façades secondaires (après curetage d'îlot), pignons aveugles dévoilés (après recul d'alignement), effets de collage ou fragmentation ("fruit d'une évolution différentielle des tissus urbains, par opération de rénovation urbaine, mise en place d'infrastructures par percée, etc.", Espace urbain. Vocabulaire et morphologie, p. 219).

-les caractères liés aux places :

--présence de place-carrefour, place en belvédère, promenade, champ de foire, avec le cas particulier des places mixtes comme les foirails- promenade, trait auquel on peut ajouter l'analyse de la capacité pour les avenues de la gare à récupérer la fonction promenade des foirails,

-les caractères liés aux édifices et équipements publics :

--le dégagement des mairies (sur 91 mairies, 21 sont incorporés au tissu urbain et 43 bénéficient d'aménagements spécifiques du type place-parvis),

--l'emplacement des mairies par rapport à la voirie (sur 91 mairies, 39 sont situées sur une voie traversante, au sens Ponts et Chaussées du terme, c'est-à-dire lorsque les traverses sont d'anciennes routes royales, impériales ou nationales, y compris les traverses devenues boulevards (comme à Issoire ou Montluçon, par exemple),

--l'emplacement des mairies en relation à d'autres équipements ou édicules : c'est ainsi qu'une association "gare ferroviaire/square avec monument aux morts/voie de liaison menant au boulevard d'enceinte" peut être mise en évidence (à Moulins ou Riom, par exemple, tandis que dans les stations thermales de Châtel-Guyon ou Néris-les-Bains, le monument aux morts est rejeté loin de la gare),

--l'emplacement des champs de foire à proximité des traverses (voire tangents aux traverses) pourrait figurer également dans l'élaboration définitive d'une typologie de villes.

  • Toits

Documents d'archives

  • AD Puy-de-Dôme. M 60836. Projet de règlement pour la mise en application du plan d'extension et d'aménagement établi par l'auteur du plan, 5 janvier 1931, par Lombardy.

    Le plan n'est pas conservé sous cette cote. Pas retrouvé.

    AD Puy-de-Dôme : M 60836
  • AD Puy-de-Dôme. 1709 W 333. Avant-projet du plan d'aménagement du groupement d'urbanisme, par Roger Puget, 1951, dont plan "Opérations principales", 1949,

    AD Puy-de-Dôme : 1709 W 333
  • AM Clermont-Ferrand. 881 W 2. Schéma de structure [de la ville de Clermont-Ferrand], octobre 1964-mars 1965, par André Pointet.

    AC Clermont-Ferrand : 881 W 2
  • AM Issoire. 1 C 11. Issoire et ses projets d'urbanisme. Rapport présenté au conseil municipal, séance du 20 décembre 1946, par J-B. Pourchon, rapporteur. Imprimé à Clermont-Ferrand en 1947.

    AC Issoire : 1 C 11
  • AM Moulins. Registre des délibérations du conseil municipal, n°52. Exposé concernant le Plan d'embellissement de Moulins (loi du 4 mars 1919), rapporté par M. Galfione le 18 mars 1922, par l'ingénieur-voyer Lavilatte.

    AC Moulins : Registre des délibérations du conseil municipal, n°52
  • AM Riom-ès-Montagnes. T. Documents d'urbanisme, 1945-1983. Lettre de Michel Bataille au maire de Riom-ès-Montagnes, au sujet du Plan d'urbanisme directeur de la ville, datée du 1er septembre 1952.

    AC Riom-ès-Montagnes : T
  • AC Royat. 3 T 1. Plans d'extension et d'embellissement, 1926-1934. Rapport sur les types de construction à adopter dans le plan d’embellissement de la ville de Royat, 5 octobre 1936, par A. Aubert.

    Transcrit p. 164 de Les villes en Auvergne, fragments choisis. Coll. "Les Cahiers du patrimoine", n° 109.

    AC Royat : 3 T 1
  • CHARDONNET, Fernand. Où doit-on construire le nouvel hôtel de ville ? [Vichy] : s.n., 1912.

    Rapport présenté le 19 octobre 1912 au conseil municipal de Vichy par Fernand Chardonnet.

    Médiathèque de Vichy : Fonds patrimonial : V 10 725.1 CHA

Bibliographie

  • CHIGNIER-RIBOULON, Franck (dir.). Clermont-Ferrand, ville paradoxale. Clermont-Ferrand : Presses universitaires Blaise Pascal (CERAMAC ; hors- série, 2), 2009.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : CDP M109
  • Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Commission régionale d'Auvergne. Cantal. Canton. Vic-sur-Cère. réd. Marie-Claude Boissé, Pierre Boissé, Jean-Paul Leclerc, et al. Paris : Imprimerie nationale (Inventaire topographique), 1984.

  • INVENTAIRE GENERAL. Service régional d'Auvergne. Le Mont-Dore, une ville d'eaux en Auvergne. Réd. Brigitte Ceroni, Bernadette Fizellier-Sauget, Annie Lafont, et al. Clermont-Ferrand : Étude du patrimoine auvergnat (Images du patrimoine ; 175), 1998.

  • INVENTAIRE GENERAL. Service régional d'Auvergne. La Bourboule, thermalisme et villégiature. Réd. Brigitte Ceroni, Jean-François Luneau. Clermont-Ferrand : Étude du patrimoine auvergnat (Images du patrimoine, 201), 2000.

  • Inventaire général. Service régional de l'Inventaire d'Auvergne. Riom, une ville à l'oeuvre. Réd. Bénédicte Renaud. Lyon : Lieux dits (Cahiers du patrimoine ; 86), 2007.

  • Inventaire général. Service régional de l'Inventaire d'Auvergne. Les villes en Auvergne. Fragments choisis. Réd. RENAUD-MORAND, Bénédicte. Lyon : Lieux dits (Cahiers du patrimoine ; 109), 2014.

  • LAURENT, Christophe. Du village à la ville. Beaumont (Puy-de-Dôme). Histoire et patrimoine. Beaumont : mairie de Beaumont, 2004.

  • [Exposition. Moulins.1990]. La forme d'une ville : Moulins 990-1990. Réd. François Voinchet. Moulins : imp. A. Pottier, 1990.

    Région Auvergne-Rhône-Alpes, SRI, site de Clermont : CDP J013
  • Ministère de la Culture et de la Communication. Direction de l'Architecture et du Patrimoine. Espace urbain. Vocabulaire et morphologie. Réd. Bernard Gauthiez. Paris : Centre des Monuments nationaux / Monum, Éditions du patrimoine (coll. "Principes d'analyse scientifique"), 2003.

    CDP Clermont-Ferrand
    Espace urbain. Vocabulaire et morphologie, par Bernard Gauthiez

Périodiques

  • Architecture d'aujourd'hui, n°3, mars 1939. Sur le thème "20 ans d'urbanisme appliqué".

    -Plan d'aménagement du Puy-en-Velay par, Jean Descoutures, p. 4.

    -Plan d'aménagement de Néris-les-Bains, par Mercier, p. 60 (le même plan, ou presque (voir le titre), est publié dans GRENIER, Lise, Villes d'eaux en France, Paris : IFA, 1985, p. 42).

  • BOYER, François. Ville de Clermont-Ferrand. Premier plan d'alignement et population en 1688. Bulletin de la Société historique et scientifique de l'Auvergne, 1882, p. 207-208.

  • ESTIENNE, Pierre. La rue dans la ville moderne : l'exemple clermontois. Revue d'Auvergne, 1984, n°4, p. 187-213.

  • GIBIAT, Samuel. Aux origines de la règlementation urbanistique : un accord passé entre les consuls de Montluçon et Pierre Alexandre, propriétaire d'une maison qui encombre la voie publique. Bulletin des amis de Montluçon, 2008, n°59, p. 177-182.

  • GIRARDET, A.M. L'essor d'une banlieue clermontoise : Cournon. Revue d'Auvergne, 1985, n°4, p. 35-46.

  • JAMOT, Christian. Clermont-Ferrand. Mappemonde, 2001, n°64, p. 30-35.

  • PICHON, Claire-Lise, VIDAL, Jean-Marc. Le Breuil aux XIXe et XXe siècles : étude urbaine. Cahiers de la Haute-Loire, 1980, p. 97-130.

  • VISSAGUET, Louis. "Observations présentées à l'enquête de commodo et incommodo ouverte à la mairie du Puy sur le projet d'aménagement, d'embellissement et d'extension de la ville du Puy par la Commission des amis du vieux Puy [...]". Bulletin historique, scientifique, littéraire, artistique et agricole de la Haute-Loire, t. VII, 1922, p. 345-364.

    B Patrimoine, Clermont-Ferrand : A 70015 VII-1922

Documents figurés

  • Traverse de Clermont / Lomet (ingénieur des Ponts et Chaussées), 1780. 1 plan : coul. sur papier ; 85 x 85 cm. Ech. 1,1 cm pour 10 toises (AD Puy-de-Dôme, 22 Fi 248)

    Extrait de 1 C 6358

    AD Puy-de-Dôme : 22 Fi 248
  • Archives privées (ancien fonds Jarrier). Plan du village du Mont-d'Or, 5 mars 1811, par Louis-Charles-François Ledru.

    Fig. 151 de Villes d'Auvergne, fragments choisis.

    Fig. p. 8 de Le Mont-Dore, une villes d'eaux en Auvergne, coll. "Images du patrimoine", n° 175, Clermont-Ferrand : EPA, 1998.

    Cliché n° IVR83_19936301677XA

    Archives privées
  • AD Cantal. 2 O 120/11. Plan développé de la place de l'hôtel de ville de Mauriac, par R. Vaissier, 29 juin 1846.

    Fig. 128 de Les villes d'Auvergne, fragments choisis.

    AD Cantal : 2 O 120/11
  • AD Allier. 1 X 376 (1). Projet des embellissements de Vichy, 8 décembre 1858, par Jean Le Faure.

    Fig. 60 de Villes en Auvergne, fragments choisis.

    Cliché n° IVR83_19840300091VA_P

    AD Allier : 1 X 376
  • AD Puy-de-Dôme. 33 Fi 113/615. Prolongement de la rue de l'hôtel-Dieu jusqu'à la place Saint-Herem, 15 octobre 1863, par Agis-Léon Ledru.

    Fig. 70 de Villes d'Auvergne, fragments choisis.

    AD Puy-de-Dôme : 33 Fi 113/615
  • AD Puy-de-Dôme. Meuble à plans 731 (cote en 1998, la cote a probablement changé). Plan d'alignement du Mont-Dore, 1871, par Bonnin.

    AD Puy-de-Dôme : Meuble à plans 731
  • AD Puy-de-Dôme. Meuble à plans 749 (extrait de O 0425). Plan d'alignement du Mont-Dore, par Tavera, sous la direction de Chigot, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, 18 octobre 1890, 4 feuilles.

    Fig. p. 11 de Le Mont-Dore, une ville d'eaux en Auvergne, coll. "Images du patrimoine", n° 175, C-F : EPA, 1998.

    Clichés n° 19976303462X et 19976303463X.

    AD Puy-de-Dôme : Meuble à plans 749
  • Bibliothèque du Patrimoine, Clermont-Ferrand. CA 5097. Plan d'aménagement et d'extension : ville de Néris-les-Bains, par Mercier, 1922 (registre).

    DUP obtenue le 12/12/1923.

    En ligne sur Overnia : voir bloc liens web.

    Je remercie Christophe Laurent de m'avoir signalé la présence de ce registre dans ce fonds.

    B Patrimoine, Clermont-Ferrand : CA 5097
  • AM Commentry. 3 D 1 (2). Plan d'aménagement et d'embellissement de Commentry, par Nuret, architecte, 1923.

    AC Commentry : 3 D 1 (2)
  • AM Montluçon. Plan Extension et aménagement de Montluçon, par le bureau d'étude Topoplan (ingénieur topographe Pontaby) et A. Auclair, ingénieur,1924-1925 (1926).

    AC Montluçon : 4 Fi 4
  • Bibliothèque Poëte et Sellier. Institut d'urbanisme de Paris, Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne UPEC. Fonds historique, 1927 (15). Aménagement et extension d'une station thermale du bassin de Vichy, Bellerive-sur-Allier, par Jean Descoutures, 1927.

    DUP obtenue le 15/12/1931.

    Voir fig. a de l'encart "Le projet de Jean Descoutures pour Bellerive-sur-Allier" dans l'article "Placer la première loi de planification urbaine [...]" (références dans le bloc des liens web).

    Institut d'urbanisme de Paris : fonds historique, 1927 (15)
  • Médiathèque de Vichy. Non coté. Plan d'extension et d'embellissement de Vichy, pat I-A. Passignat, 12928 (projet A).

    Médiathèque de Vichy : sans
  • AD Puy-de-Dôme. M 60846. Plan d'extension et d'aménagement de Chamalières, par Vaurs, Férérol et Bergoin, 29/08/1930.

    DUP obtenue le 15/3/1932.

    AD Puy-de-Dôme : M 60846
  • AD Puy-de-Dôme. O 02028. PAEE de La Bourboule, par Neyrial, Sens-Cazenave et Puliquen, 1932.

    AD Puy-de-Dôme : O 02028
  • AD Puy-de-Dôme. M 60841. Plan d'aménagement de Saint-Nectaire, par le bureau d'étude Topoplan (pour le relevé topographique seulement ?), signé Jean Descoutures, 1933.

    À noter : le PAEE de Saint-Nectaire est cité ici à titre indicatif puisque la station thermale n'a pas pu être retenue dans le corpus des localités à prendre en compte (certains critères l'ayant éliminée).

    AD Puy-de-Dôme : M 60841
  • AN (en 2012, site de Fontainebleau). Plan d'aménagement et d'extension de Cusset (Allier), par le bureau d'étude Topoplan, 1933.

    Voir fig. 2 de l'article "Placer la première loi de planification urbaine [...]" (références dans le bloc des liens web).

    AN : versement 19790426, AFU 3842
  • AN (site de Fontainebleau). Versement AFU 4179 (19790426*). Aménagement de détail d'un secteur d'Aurillac, février 1958, par Elie Mauret.

    AN : Versement AFU 4179 (19790426*)
Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2014
© Région Auvergne - Inventaire général du Patrimoine culturel
Renaud-Morand Bénédicte
Renaud-Morand Bénédicte

Conservatrice du patrimoine, chercheure de 1994 à 2023 au service de l'Inventaire général du patrimoine culturel (Clermont-Ferrand).

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