Contexte

Le château, ancienne maison de famille de l'écrivain Antoine de Saint-Exupéry devenu en 1933 un centre de vacances pour enfants, a été acquis par la Région Auvergne-Rhône-Alpes le 3 février 2020 auprès de la commune de Saint-Maurice-de-Rémens.

Dans la continuité d'une réflexion amorcée depuis une dizaine d'années par la commune de Saint-Maurice-de-Rémens, la communauté de communes de la Plaine de l'Ain et l'association pour la sauvegarde de la maison d'enfance d'Antoine de Saint-Exupéry (ASPME), l'objectif de cette acquisition est la création d'un centre culturel et touristique consacré à l'écrivain. Une étude de faisabilité et de positionnement économique est réalisée par l'agence Beaux Arts Consulting ; puis une mission de programmation est confiée à l'agence Initial Consultants.

Objectifs

Dans ce contexte, le service de l'inventaire général du patrimoine culturel a engagé une opération ponctuelle visant, dans un premier temps, à constituer une documentation photographique de qualité professionnelle témoignant de l'état des bâtiments avant toute transformation. Cette étude pourra également nourrir le diagnostic patrimonial et accompagner le projet d'une expertise scientifique interne. Inversement, elle bénéficiera des acquis de la phase d'études et de diagnostic qui comprendra notamment des analyses structurelles poussées.

Cette opération s'inscrit par ailleurs dans la ligne de certains axes de recherche du service. Historiquement, le château entretient un lien étroit avec la ville de Lyon (qui fait par ailleurs l'objet d'une étude d'inventaire pluriannuelle) : il fait partie des résidences de villégiature des grands familles aristocratiques ou bourgeoises lyonnaises, probablement construit et décoré par des artistes et artisans lyonnais ; et devient en 1933 un centre de vacances dépendant de la Caisse des écoles de la ville de Lyon, dans le cadre des œuvres sociales municipales développées sous le mandat d'Edouard Herriot. Par son mode de construction mixte incluant des parties en pisé (dans une région où le pisé est le mode constructif dominant), l'édifice peut rejoindre le corpus du bâti ancien en terre crue qui fait l'objet d'investigations depuis 2015.

Descriptif de l'opération

Limites

L'objet d'étude est limité au château proprement dit, à ses dépendances et son parc, et aux bâtiments construits pour le fonctionnement de la colonie de vacances. Il s'agit des limites de la propriété acquise par la Région. Un ensemble d'éléments mobiliers déposés par mesure de sécurité à la mairie de Saint-Maurice-de-Rémens devront également être pris en compte.

Etat de la question

Le château a fait l'objet d'une première étude monographique publiée dans le recueil de Maryannick Lavigne-Louis Châtelains et vie de château autour de Lyon en 2010. Il bénéficie également d'une riche documentation publiée, grâce aux souvenirs d'enfance publiés par Simone de Saint-Exupéry (Cinq enfants dans un parc, 2000) et aux évocations du domaine parsemant l'œuvre littéraire et la correspondance d'Antoine de Saint-Exupéry.

Des sources d'archives sont disponibles aux archives communales et aux archives départementales de l'Ain, ainsi qu'aux archives municipales de Lyon pour les travaux conduits par la Caisse des écoles au 20e siècle, et ponctuellement aux archives départementales du Rhône pour l'étude des propriétés anciennes. Un vivier de documentation sans doute très important, mais non prospecté à ce jour, existe aux archives de la Succession Saint-Exupéry-Agay.

Moyens

Calendrier

Juillet 2020 : prise de contact avec la mairie de Saint-Maurice-de-Rémens

Septembre 2020-mars 2021 : étude de terrain et prises de vues

Avril-décembre 2021 : recherche documentaire et rédaction des dossiers électroniques

Prolongements envisagés : rédaction d'un article électronique ; inventaire du mobilier ; prospection des archives de la succession ; approfondissement des recherches en archives notariales.

Equipe

- une chercheur : 3 mois ETP

- un photographe : 2 semaines ETP

Suivi

Les dossiers électroniques seront validés suivant la procédure habituelle (relecture d'un membre du service de l'Inventaire général du patrimoine culturel).