Dossier d’œuvre architecture IA26000133 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Le village de Valaurie
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Valaurie
  • Cadastre 1835 B  ; 1994 AA

Le castrum de Vallauria est attesté en 1169 dans le cartulaire de Richerenches. Il s'élève en haut d'un promontoire sur le flanc sud duquel s'est développé le village. A mi-pente de la colline, l'église Saint-Martin, édifiée au 12e siècle, reste en dehors des fortifications lorsque le bourg castral s'en entoure (13e-14e siècles). Au Moyen Age, plusieurs seigneurs se partagent le haut domaine de ce castrum, dont les Adhémar au début du 13e siècle, et la famille d'Uzès alliée aux Adhémar. Durant les Guerres de Religion, Lesdiguières ayant pris le bourg en 1588, la partie basse de l'enceinte est renforcée. Sous l'Ancien Régime, des syndics administrent le village. Propriété des Castellane-Esparron au début du 18e siècle, il fait partie du marquisat de La Garde à la Révolution. Joseph d'Hugues, marquis de la Garde-Adhémar, abandonne tous ses droits féodaux aux habitants dès septembre 1789. Parmi les biens qui reviennent à la communauté, le presbytère fera l'objet de nombreux projets tout au long du 19e siècle. En 1811, Pez, maçon de Valaurie, construit une petite maison commune dans la cour du presbytère, qui occupe un grand bâtiment au Belvédère attenant au midi au mur d'enceinte, avec terrasse surplombant le chemin de Roussas. En 1822, le lavoir est remis en état avec des pierres de Chamaret. L'année suivante, Ayasse, architecte de Saint-Paul-Trois-Châteaux, réalise des réparations urgentes à l'église paroissiale (murs extérieurs et toiture), tandis que celles à faire au presbytère attendent jusqu'en 1827 ; à cette date, Barthélemy Mazet, maçon de la commune, dresse un état descriptif et estimatif de la maison presbytérale qui contient une cuisine, un salon, deux chambres, cabinet d'étude, vestibule au second étage, mansarde, balcon couvert, plus une cave et un poulailler. Le bâtiment abrite en outre la mairie et l'école de garçons, le village restant enfermé dans ses murs. Sur le plan cadastral napoléonien de 1835, seules quelques constructions éparses se sont implantées à l'extérieur, au sud-ouest, entre le chemin de Roussas et l'église. En 1831, il est question d'aliéner le four communal, situé au Belvédère, presque en face du presbytère, mais ce dessein est ajourné. En 1847 sont réalisés les plans du presbytère en vue de le restaurer. Puis, en 1855, Fréjus Sibourg dresse le plan du four, dont la vente aux enchères, en juin 1860, à Xavier Bouvier et Antoine Fauverge, doit servir de paiement à la reconstruction du presbytère (encore réparé en 1871 par Jean Zo, entrepreneur). Le manque de place pour les écoles préoccupe la municipalité. Tout le dernier quart du 19e siècle est consacré à la construction des deux écoles, de garçons et de filles, d'abord prévues dans le presbytère, mais ce projet se heurte aux normes de l'Instruction publique. Une maison est alors achetée en 1880, à la sortie ouest du village, pour y installer l'école de garçons, le logement de l'instituteur et la mairie ; les deux écoles sont achevées en 1887. La mairie laissera sa place au bureau de poste en 1896. En 1891-1892, on établit des fontaines publiques, le lavoir est couvert selon les plans de l'architecte Léon Bernard (8 colonnes en pierre de taille, charpente en bois, tuiles plates à crochets), et on reconstruit le mur de soutènement de l'école des filles en 1897. Au début du 20e siècle, la municipalité fait face à de gros remboursements et aux dépenses courantes d'entretien, telle, en 1906, la reconstruction du mur de soutènement de la place du village. Le tremblement de terre de 1934 ébranle l'église, dont la restauration, trop coûteuse, ne sera pas réalisée ; seul un étayage sera placé en 1958. Depuis les années 1960, le village de Valaurie attire de nombreux artistes, qui achètent et restaurent ses maisons, tels le sculpteur et céramiste Alain Girel ou le sculpteur belge Michel Stievenart, dont une rue porte le nom. Une de ses oeuvres, datée de 1978, orne le jardin de la mairie.

  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle
    • Principale : Moyen Age
    • Principale : Temps modernes
    • Secondaire : Epoque contemporaine

Valaurie représente le type de village médiéval perché que couronnent les vestiges de son château, élevé stratégiquement sur sa partie sommitale pour surveiller la vallée et protéger le bourg. Le village s'étage au-dessous, sur le versant méridional de la colline, à l'intérieur de l'enceinte de forme ovale dont subsiste une grande partie ponctuée de tours, et descend au-delà de la route de Roussas à Grignan jusqu'à l'église. Près de celle-ci à gauche, la mairie et la poste marquent l'entrée sud-ouest du village, en haut de la montée de la Mairie. La place Alain-Blanc, entre la mairie, l'église et le café, est aussi le point d'arrivée depuis le sud-est par la rue Honorius-Valentin. Au-dessus, longeant la rue Lucian-Duc, un îlot cintré occupe l'espace jusqu'à la route de Roussas à Grignan. Il est coupé par deux courtes voies, dont un escalier dû à la très forte pente, les Escaliers du Marché. Au-dessous du tracé de la fortification, une rampe soutenue par un puissant mur de soutènement monte à droite vers la place du Lavoir. Celui-ci est établi sur une terrasse intermédiaire contre l'ancienne courtine que longe en arc de cercle la rue de la Chèvre-d'or ; à gauche du lavoir, le mur de soutènement sert d'assise à une demeure qui, depuis le Belvédère, surplombe le paysage. A sa gauche au départ de la rue des Ecoles, ancienne entrée sud du village, se situe la maison de la Tour, lieu d'expositions et d'animations culturelles de Valaurie. Le tissu urbain intra-muros est très dense dans sa partie basse. Trois rues suivant des courbes parallèles à la fortification, se superposent plus ou moins et communiquent par un réseau de ruelles perpendiculaires, passages raides et montées d'escalier, rachetant le fort dénivelé du terrain ; de la place du Belvédère, la ruelle des Ferronniers débouche sur la montée des Peintres, escalier en chicane démarrant contre une tour. Il rejoint, comme l'escalier Désiré et les marches de la rue du sculpteur Stievenart, la rue des Ecoles ; cette rue principale monte en courbe progressive du sud-ouest au nord-est, élargie dans sa partie médiane par la place des Roses-Trémières. La courbe de la rue des Ecoles se poursuit à gauche dans la sente du Potier, qui aboutit à l'esplanade Coluche, extrémité ouest du village dépourvue de constructions. Un ouvrage en encorbellement surplombe le départ de la sente du Potier, mais l'originalité de cette ruelle réside dans l'escalier extérieur de sa dernière maison, aux bouts des marches sculptées par François Jullien, potier et sculpteur. Les îlots sont plus espacés au-dessus de la rue des Ecoles, depuis laquelle grimpe vers le nord la montée du Château, au sol recouvert d'une calade. Laissant à gauche la rue des Sureaux, ce raidillon tourne à droite vers la place de la Liberté, et continue en direction de la porte nord, dite le Pourtalas. De ce côté, le bâti a pratiquement disparu dans la partie supérieure, tandis qu'au nord-ouest des maisons s'adossent au vestige de fortification appelé le Château, qu'elles masquent. Le village s'arrête derrière ses murs longés par le chemin de Ronde. Hors les murs, dans le bas de l'agglomération, entre la montée des Artistes à l'ouest et la route de Roussas, s'insère la place du Puits depuis peu restaurée. En redescendant, à mi-hauteur de la rue Lucian-Duc, est aménagée une petite place en l'honneur de ce félibre local (1849-1915), où est exposé son buste en bronze daté de 2010, oeuvre de Ph. Jamet-Fournier.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
    propriété de la commune
  • Projet pour l'élévation des façades nord et sud de la mairie en 1811. A. C. Valaurie.

  • Projet de restauration au presbytère. Plans du rez-de-chaussée et du premier étage, coupe et élévation. Dressé par [G]ranjon, 21 juillet 1847. Dessin, par [G]ranjon, 21 juillet 1847. AC Valaurie. Série M.

    AC Valaurie : Série M
  • Plan du bâtiment appelé le four communal, par Fréjus Sibour, 1855. Dessin, par Fréjus Sibour, 7 février 1855 AC Valaurie. Série M.

    AC Valaurie : Série M
Date(s) d'enquête : 1997; Date(s) de rédaction : 2011
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel