Dossier d’œuvre architecture IA26000150 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Fortification d'agglomération
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Salles-sous-Bois
  • Adresse le Village
  • Cadastre 1835 A  ; 1988 A
  • Dénominations
    fortification d'agglomération
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    porte de ville

A la fin du XIIe siècle ou au début du XIIIe, s'installe sur un éperon qui domine la plaine, un bourg fortifié dont un des premiers coseigneurs, Humbert de Salles, est cité dans un texte de 1279. Le castrum « de Salis », aux mains d'une coseigneurie relevant des seigneurs de Grignan, est entouré d'une enceinte qui englobe, dans sa partie sud-est, une église (à l'origine chapelle castrale ?) dédiée à Sainte-Marie-Madeleine. Attestée au XIVe siècle et partiellement reconstruite au milieu du XVe, elle est un des seuls vestiges médiévaux existants à l'intérieur du castrum. Le village qui s'est formé à l'extérieur doit lui aussi se fortifier, probablement pendant les périodes d'insécurité de la Guerre de cent ans, pour se protéger autant des bandes de pillards que des hostilités armées entre seigneurs. Ainsi, peu après 1392, Raymond de Turenne et ses troupes assiègent Salles, défendu par Isnard et Milet d'Audefred, seigneurs pariers, et s'en emparent. La place sera finalement rendue, moyennant rançon, au seigneur de Grignan, Giraud Adhémar, qui la rétrocède à ses vaillants vassaux, ne s'en réservant que le haut domaine. Lors des Guerres de Religion, une grande partie de la population de Salles adhère au protestantisme ; l'église est gravement endommagée et le village, qui subit des dégradations de la part des deux partis, doit renforcer ses fortifications. A la fin du XVIe siècle, Salles passe dans le camp des huguenots par le mariage des filles de François de Bologne, l'un des seigneurs, avec deux capitaines protestants, Antoine Baron et Isaac Bar. Ce dernier s'intitule seigneur de Salles en 1620. En 1634, sa nièce et héritière revend au comte de Grignan, Louis-Gaucher Adhémar, l'entière seigneurie, sauf le temple ; Salles revient ainsi aux mains des Catholiques. En 1652, la population protestante fait l'objet d'une répression armée de la part de François de Castellane-Adhémar, comte de Grignan, opposé à l'exercice du culte, engendrant de nouvelles violences. Si les dégâts subis par l'église Sainte-Marie-Madeleine durant ces périodes troubles sont connus, les destructions concernant le château le sont moins ; l'analyse du registre des biens pour la taille de 1696 y répondrait peut-être en partie. Sur le plan cadastral de 1835, le tracé de l'enceinte du castrum se lit de façon assez nette et reste encore évident sur le plan actuel. Au bas du village, à l'est, dans la rue du Calabert actuelle, une entrée probable, passage couvert qui est porté sur le plan de 1835, n'existe plus aujourd'hui.

  • Période(s)
    • Principale : Milieu du Moyen Age
    • Secondaire : 16e siècle

Les fortifications de Salles ne subsistent qu'à l'état de traces ou de rares vestiges ponctuels. On peut situer sur le plan cadastral l'emplacement du bourg castral dans la partie nord du village, et restituer le tracé de la fortification qui l'entourait. De plan ovale, l'enceinte longe à l'ouest le chemin des Blaches, au nord l'espace vide de la place de la Planette, à l'est, la ruelle de l'Androune et tourne au sud-est dans la montée Saint-Roch qui aboutit à une ancienne porte. Tandis que le chemin des Blaches est à peu près au même niveau que le castrum, la rue de l'Androune, très étroite, est nettement en contrebas du castrum, comme le montre la vue aérienne ; le mur de soutènement qui forme son côté ouest réutilise probablement en partie la base de la courtine, et au sud, le retour formant presque un angle droit à la rencontre de la montée Saint-Roch, est flanqué d'une tour d'angle demi-circulaire (arasée à la partie supérieure). Deux autres vestiges de tour de fortification sont conservées : l'une, transformée en pigeonnier, contre une maison du chemin des Blaches (A 629), la base d'une autre accolée au côté gauche de la porte sud. Depuis cette porte, décrite ci-après, trois rues divisent l'intérieur du castrum : dans l'axe de la porte, la montée Saint-Roch grimpe tout droit vers la place de la Planette au sommet ; elle se subdivise à gauche en une ruelle traversant un îlot au moyen d'un passage couvert, à droite, près de la porte, s'ouvre la rue de la Cure qui contourne le côté sud de l'église puis remonte vers la Planette. Ces deux rues latérales suivent une courbe parallèle à l'enceinte. On atteint la porte sud depuis la rue du Four et la montée Saint-Roch par un accès en chicane. Les vestiges de cette ancienne porte subsistent seulement du côté gauche, et partiellement. Le piédroit, construit en moyen appareil de calcaire, profond d'un mètre environ sur une hauteur de 2 m à 2,50 m, sert de support à la chaîne d'angle d'une maison ; sa base en est enterrée sur une hauteur d'environ 1 m, le niveau du sol ayant été remonté au cours du temps. A l'avant du piédroit, un collage en petit appareil intègre deux meurtrières de tir horizontales, à l'origine à hauteur d'homme, qui constituent un dispositif de protection supplémentaire ; ce type d'ouvertures de tir à l'embrasure dite "à la française", apparaît à l'extrême fin du Moyen Age (fin XIVe-début XVe) et perdure pendant tout le XVIe siècle. Ce renforcement tardif de défense de la porte a plutôt été ajouté au début des guerres de Religion qu'à la fin de la guerre de Cent ans. A gauche de la porte, contre l'élévation de la maison en prolongement, est accolée la base d'une tour semi-circulaire. Le piédroit de droite de la porte n'existe plus, mais la largeur de la rue est particulièrement rétrécie à cet endroit. De l'enceinte basse du village on ne peut discerner qu'une partie, au tracé rectiligne, le long de la route à l'est. Cette ligne conserve la trace d'éléments fortifiés dans la rue du Calabert, qui part de la route et ouvre sur la Grande rue par un passage couvert en plein cintre ; à mi-parcours, le mur sud de la rue présente sur une dizaine de mètres un talus en moellon dont le départ est marqué, dans la partie la plus basse, par un pilier à ressauts maçonné : ce piédroit est surmonté d'une simple imposte supportant le sommier d'un arc, vestige d'une porte d'entrée.

  • Murs
    • calcaire
    • grès
    • pierre de taille
    • moellon
  • Couvrements
    • voûte en berceau
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété privée
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

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Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 2010
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
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