L'édifice occupe l'emplacement d'un couvent d'Augustins déchaussés fondé en 1628 et construit peu après. Abandonné après la Révolution et acquis par la municipalité en 1809, le couvent reste inhabité au 19e siècle et se dégrade ; seule l'église Saint-Augustin sert d'annexe au culte paroissial jusque vers 1870. La réutilisation du bâtiment est envisagée pour y loger l'école de garçons, à l'étroit dans la maison commune et sans cour de récréation. Mais l'aménagement d'une école dans des bâtiments vétustes, et probablement mal adaptés, se révèle trop coûteux. D'autre part, l'élargissement, projeté en 1872, des voies de communication en direction de Grignan et de Valréas, nécessite une démolition partielle du couvent situé au carrefour. En 1878, la loi sur la construction des écoles, suivie des lois scolaires de Jules Ferry (1879-1881), entraîne sa démolition totale pour faire place à un bâtiment scolaire moderne, projeté en 1879, l'école primaire de garçons. Des pierres de démolition du couvent sont récupérées dans le gros oeuvre de cette école type de la IIIe République ; la pierre des carrières de Taulignan est employée pour le soubassement, les escaliers, le dallage, celle de Chamaret dans les encadrements de baies. Les salles de classe et la salle de dessin se situaient dans les ailes, l'atelier manuel et le gymnase sous les portiques (préaux). Le corps central qui contient l'escalier comprenait à l'origine vestibule, parloir, réfectoire et loge du concierge au rez-de-chaussée, les vestiaires, bureau du directeur, bibliothèque, et autres bureaux à l'étage, le logement du directeur au second étage ainsi que la chambre du concierge. La mairie n'est pas prévue au départ, mais, comme dans beaucoup de villages, elle s'installera dans une partie du bâtiment. Durant la guerre de 1914-1918, l'école sert d'hôpital militaire. En 1949, l'aile gauche est affectée aux services postaux. Le corps central a été réaménagé pour les besoins de la mairie. L'école de garçons, transférée depuis 1995 dans le nouveau groupe scolaire mixte du Pradou, a libéré l'aile droite qui doit accueillir le musée de la soie de Montboucher-sur-Jabron.