Dossier collectif IA26000272 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Les croix monumentales de la commune de Colonzelle
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  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    croix monumentale
  • Aires d'études
    Grignan
  • Adresse
    • Commune : Colonzelle

Colonzelle, à égalité avec Chamaret, possède le plus grand nombre de croix monumentales des communes du canton et compte en outre presque la moitié des oratoires recensés. Ces édicules témoignent de la ferveur religieuse des habitants, accrue au 19e siècle à l'instigation des fabriciens et deux prêtres, Etienne Guinand, curé de Colonzelle pendant 55 ans, et Jean-Joseph Chamoux, curé de Margerie. Parmi les 13 croix, une seule (étudiée), à Margerie, semblerait dater du 17e siècle ; peut-il s'agir d'une ancienne croix déplacée lors de la construction d'un oratoire, dans un lieu appelé "la croix vieille" en 1863 ? Le croisillon paraît cependant avoir été remplacé. Les autres croix datent du 19e siècle ; elles ont toutes été érigées à l'occasion de missions ou de jubilés, qui se sont succedé à un rythme très soutenu entre 1842 et 1872. Les deux plus anciennes, "faites par les habitants de la paroisse de Colonzelle", portent la date 1843 ; élevées à la fin d'une mission, l'une a été "plantée en face de la cure" de Colonzelle (place du Cartonnage), l'autre est celle du cimetière de Colonzelle. En 1847, pour perpétuer la mémoire d'un jubilé prêché l'année précédente, on éleva devant l'église, une croix payée par les habitants ; Couton, maçon de Chamaret, réalisa le soubassement et le fût en pierre, et Vabre, serrurier à Grignan, le croisillon en fer forgé. Lors de l'installation de la fontaine, cette croix a dû être déplacée : il peut s'agir de celle située non loin de là, au carrefour des routes de Chamaret et de Montségur, mais dont le croisillon est en pierre (restauration de 1952), ou plus probablement de celle qui se trouve en face de la mairie (étudiée). La croix de Rochebouteille "a été plantée sur le plateau du Rocher", le 1er avril 1851 pour commémorer un jubilé et une mission prêchés ensemble. A Margerie, la similitude de style de la croix en fer forgé située à l'intérieur du hameau, permet de la placer dans la même décennie que les précédentes. Celle du cimetière commémore le jubilé du 18 avril 1852 (date portée) et la fin du jubilé de 1858, le 28 novembre, valut à Margerie la plantation et la bénédiction d'une croix sur la route de Colonzelle, à l'angle d'un chemin (Saint-Pierre ou Plan Long ?) ; la croix de Grand Vallat a été donnée par Joseph Bastel, habitant de Grillon, à la suite du jubilé de 1865 et bénie le 12 mars. La croix des Fournaches est datée de juillet 1868. Enfin, la croix de Serre du Pont marque la mission prêchée en janvier 1872, que rappelle une inscription gravée sur le soubassement. En 1952, le curé de Colonzelle, Jean Gitareu, fit réparer cette croix qui avait été brisée en plusieurs morceaux, ainsi que les deux croix de carrefour du village de Colonzelle ; les croisillons en pierre celle du carrefour des routes de Chamaret et de Monségur (sud-ouest) et de la croix de Grand Vallat, tous deux disproportionnés, ont probablement été refaits.

Les croix sont toutes élevées sur un soubassement en calcaire, rectangulaire vertical pour la majorité, mais rectangulaire horizontal monolithe pour celle de Saint-Pierre (remploi d'un élément architectural plus ancien), carré pour la croix de Plan Long, chantourné en élévation pour la croix du carrefour sud-ouest de Colonzelle ; celui de la croix située face à l'église de Margerie est de plan circulaire, chantourné en élévation et orné d'un décor sculpté. Sauf pour les croix de Plan Long et de Saint-Pierre, le soubassement, parfois surélevé d'une marche (7) et portant des inscriptions gravées (3), est surmonté d'une table moulurée. Hormis la croix monumentale en fer forgé, maintenue par des ailerons, située au coeur du village de Colonzelle, les croix s'élèvent sur un fût en calcaire, dont 11 avec base et chapiteau ; 9 fûts sont de plan carré s'amincissant vers le sommet, 3 de plan circulaire, celui de Serre du Pont étant une colonne à cannelures rudentées. On compte seulement 4 croisillons en pierre, et seul celui en croix latine de Margerie (face à l'église) présente un décor sculpté. Les autres croisillons sont en ferronnerie, 7 en fer forgé, 2 en fonte (Serre du Pont et Saint-Pierre). La croix en fer de Fournaches est toute simple, la croix monumentale du village est constitué d'un quadrillage de losanges, avec pour décor une couronne d'épines au croisillon, une gloire en fer découpé et des palmettes aux extrémités des bras ; les autres croix en fer forgé sont garnies de volutes combinées (en S, affrontées ou croisées), et de cercles, les extrémités ornées de volutes affrontées formant fleuron. Une gloire en fer découpée entoure le croisillon de 3 d'entre elles, orné d'un cercle insérant un coeur percé de 3 clous ; le décor de la croix du cimetière de Margerie, aux extrémités découpées en fer de lance, montre plusieurs instruments de la Passion : tenailles dans la traverse, tête de mort à la base du montant, calice surmonté d'une croix au sommet. La croix en fonte de Serre du Pont présente un décor marial symbolique : fleurs de lys, tête de Vierge au croisillon, enfant en prière à la base.

  • Typologies
    croix en pierre à décor sculpté ; croisillon en pierre à arêtes vives ; croisillon en pierre à arêtes chanfreinées ; croisillon en pierre à extrémités lobées ; croix monumentale en fer forgé ; croisillon en fer forgé, garni de volutes en S ou affrontées ; extrémités en volutes affrontées et fleuron ; volutes en décor ; instrument de la Passion en décor ; croix en fonte, de fabrication industrielle
  • Toits
  • Murs
    • calcaire
    • fer
    • fonte
  • Décompte des œuvres
    • repérées 13
    • étudiées 2
Date(s) d'enquête : 1997; Date(s) de rédaction : 2004
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