• enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Usine Collier fabriquant de tondeuse dite bâtiment Monstre puis Usine de tissage Charnay-SEGUIN actuellement usine Béal corderie
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Vienne

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vienne patrimoine industriel - Vienne
  • Hydrographies la Gère
  • Commune Vienne
  • Lieu-dit Vallée de la Gère
  • Adresse 2 rue Rabelais
  • Cadastre 2005 AO 290
  • Dénominations
    usine de construction mécanique, usine textile
  • Parties constituantes non étudiées
    cheminée d'usine

En 1824, ce lieu se situait dans le faubourg Pont Evêque, en dehors des remparts et des portes de la ville de Vienne. Selon Pascale Bodin, le bâtiment a été construit par John Collier, l'inventeur parisien des tondeuses à cylindre. Il décide en 1837 de construire une vaste usine de 900 m2 de superficie au sol pour cinq étages. Sa taille lui a valu le terme de "Maison Monstre". L'usine est louée. En 1838, les travaux de construction se poursuivent. Dans une permission de voirie, la veuve Collier et son fils, demandent l'autorisation de modifier la limite des murs de propriété sur la Gère soumis à un alignement qui enlève une portion du terrain. L'architecte est M. Haour. Dès les travaux terminés, en 1838, la première machine à vapeur est installée dans le bâtiment Monstre. Elle a une force de 40 chevaux, et est destinée à faire fonctionner un nombre considérable de machines. Les propriétaires successifs au XIXème siècle sont M. Navizet, de Grenoble, M. Mounier Mathurin, de Paris et M. Seguin. Le 24 mars 1865, l'usine est totalement détruite par un incendie. En 1875, l'usine étant toujours ruinée, le terrain est mis en vente. Sur le plan de 1891 de François Raymond, le bâtiment est de nouveau présent. Au début du XXème siècle l'usine comprend deux bâtiments disposés perpendiculairement l'un à l'autre. Les deux bâtiments seront réunis par une construction en béton armé et vers 1920 l'usine est agrandie côté Est et occupée par le tissage Charnay Seguin qui ferme ses portes en 1987. La corderie Béal, créée en 1950, rachète l'usine et s'y installe en 1989. D'abord simple fabrique de lacets, elle devient le leader mondial de la corde d'escalade avec 25% du marché mondial. Elle est toujours en activité.

Cette usine se situe sur la rive gauche de la Gère au début de la rue Rabelais. On y accède par cette rue et par un pont menant sur l'autre rive.Cet ensemble est constitué de bâtiments d'époque et de construction différentes, alignés et accotés les uns aux autres, dont les intérieurs communiquent tous entre eux au même niveau. L'ensemble du site, pris entre la colline et la rivière, occupe environ cent-trente mètres le long de la Gère sur trente mètres de large.Le premier bâtiment à l'ouest est une construction en maçonnerie de moellons et de briques, comportant un rez-de-chaussée et deux étages. Il est couvert de deux toits à quatre versants chacun, couverts de tuiles mécaniques.La façade principale orientée au nord, entièrement en briques, se compose de neuf travées, avec au centre une travée axiale couronnée d'un fronton triangulaire.Les larges baies à arc segmentaire sont couronnées d'une frise à modillons. Elles sont séparées de trumeaux reposant sur des soubassements en pierre de taille calcaire et décorés de pilastres, ornés au sommet d'un motif géométrique saillant.Un bandeau filant marque l'appui des baies et la séparation entre les étages.Le fronton de la travée centrale est percé d'un oculus avec encadrement saillant et décoré de frises.Une corniche en briques avec denticules couronne la façade.La façade latérale orientée à l'ouest, se compose de cinq travées de baies, reprenant le vocabulaire architectural de la façade principale. La travée centrale, où se situe l'entrée principale de l'usine, est plus étroite mais n'est pas surmontée d'un fronton.Cette façade est en partie obstruée par une verrière construite sur toute sa longueur pour protéger l'entrée.La façade arrière, orientée au sud, est en partie occultée par une extension plus récente, en béton, qui occupe le rez-de-chaussée sur toute la longueur du bâtiment, et vient combler l'espace entre le bâtiment ancien en briques et le flanc de la colline.Cette longue pièce est couverte d'une voûte soutenue par des poutrelles et des arcs en béton. Elle est percée au sommet d'une verrière à deux versants. Cette pièce abrite la cage d'ascenseur qui dessert chaque niveau. Elle communique avec le bâtiment en briques par les arcades de l'ancienne façade arrière, qui reprend le même vocabulaire architectural que la façade principale. A l'intérieur de ce bâtiment, les étages reposent sur de larges piliers carrés en briques et sur des colonnes en fonte.Les plafonds sont à entrevous avec solives et poutrelles métalliques et remplissage de briques.Ce bâtiment est divisé dans sa largeur en deux parties : au rez-de-chaussée par un large mur de moellons et briques ajouré par de grandes arcades à arc segmentaire encadrées en briques, et aux étages par une série d'arcades en briques à arc segmentaire décoré.Au dernier étage, les colonnes en fonte sont couronnées de chapiteaux en bois et soutiennent des poutres en bois.Les grands espaces de ces pièces ont été conservés dans leur quasi totalité, sauf au premier étage où une grande partie à l'ouest a été réaménagée et cloisonnée en bureaux.Les étages sont desservis par un vaste escalier en pierre suspendu avec rampe métallique, à deux volées droites avec repos et palier formant retour. La cage d'escalier située à l'extrême ouest du bâtiment, est éclairée par deux travées de baies, l'une au sud et l'autre à l'ouest.Ce bâtiment communique avec le second à l'est, à chaque étage, par les arcades de l'ancienne façade latérale.Le second bâtiment, à l'est du premier, est une construction plus récente, élevée sur un système de poteaux, poutres et dalles en béton avec un toit terrasse.Sa façade orientée au nord, sur la Gère, est composée de quatre travées de larges baies rectangulaires et à arc segmentaire. Seules deux baies au rez-de-chaussée ont été réunies en une seule grande fenêtre oblongue.Les étages sont également éclairés par les baies à arc segmentaire de la façade arrière. Au rez-de-chaussée, l'arrière du bâtiment est occupé par la même pièce voûtée décrite plus haut, qui est accotée au flanc de la colline.Elle abrite le départ de l'ancienne cheminée circulaire en briques, dont le pied est octogonal.Le troisième bâtiment est à nouveau une construction en maçonnerie de moellons et briques, couverte d'un toit à plusieurs versants.Visiblement de même époque que le premier bâtiment, elle se développe perpendiculairement à lui, sur l'axe nord-sud. Elle forme un avant-corps vers la Gère et enjambe par un porche la voie d'accès qui longe l'usine au nord. Les encadrements des baies ainsi que les chaînages d'angle sont harpés en briques.Cet avant-corps est percé aux étages, de deux travées de fenêtres à arc segmentaire au nord, et d'une travée sur chaque côté, à l'est et à l'ouest. Le rez-de-chaussée n'est percé que de ce grand porche qui traverse le corps de bâtiment d'est en ouest. Cet avant-corps abrite sur sa partie nord, un escalier en pierre à une volée droite suspendue.Ce bâtiment forme également une avancée vers la colline, qui est percée du même type de baies.A l'intérieur, les plafonds sont à entrevous avec solives et poutrelles métalliques soutenues par des colonnes en fonte, et remplissage de briques.Le quatrième bâtiment, à l'extrémité est de l'ensemble, est une extension en béton de plan irrégulier, composée de plusieurs modules à toit-terrasse, et toujours communiquant avec les autres bâtiments à chaque niveau.La première partie, correspond à des pièces de stockage. Le rez-de-chaussée ne reçoit aucune lumière naturelle. Les étages ne sont pas éclairés par la façade sur Gère, en grande partie aveugle, mais par seulement quelques baies à arc segmentaire percées sur la façade arrière.La deuxième partie est percée au nord et à l'est, à tous les niveaux, de grandes baies oblongues à huisseries métalliques, disposées en claire-voie. Le rez-de-chaussée est flanqué d'une petite extension en appentis au nord, éclairée du même type de baies. Ce deuxième module est accoté au flanc de la colline au sud, et n'est donc pas percé de baies de ce côté-ci.Une dernière partie, plus petite que les autres, probablement construite sur le rocher ne comporte qu'unseul niveau. Elle communique avec les autres bâtiments par le dernier étage. C'est une petite extension accotée au flanc de la colline, dont les murs sont aveugles et seulement éclairée par des sheds.Une très belle cheminée en briques circulaire se situe à l'arrière de l'usine.Une petite maison de gardien associée à cette usine se situe à l'entrée du site, en bordure de la rue Rabelais. Cette construction de plan carré, en maçonnerie de moellons et chaînages d'angle en briques, est couverte d'un toit à deux versants. Elle comporte un rez-de-chaussée, un étage, et un niveau de combles aménagés. L'entrée se fait par la façade nord, qui est composée de trois travées. La façade sur rue à l'ouest est percée de deux travées. Les baies sont rectangulaires avec linteau et appui en pierres de taille, et piédroits en briques.La façade principale est décorée d'un fronton triangulaire, souligné par une corniche en briques à modillons, et percé au centre d'une baie à arc segmentaire avec encadrement en briques, qui éclaire l'étage de Galetas.Les étages sont distribués à l'intérieur par un escalier en bois suspendu à une volée tournante.

  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • RAYMOND, F., Plan général d'alignement à parcelles fermées de la ville de Vienne, accompagné de son index de noms, échelle 1/2000, CREAM, 1875 RAYMOND, F., Plan dressé par le géomètre soussigné, échelle 1/2000, CREAM, 1891

  • AD Isère, VI S 3 41 Usines, rivière de Gère, permission de voirie 1838 BM Vienne, MD 103 Classeur Industries 2, Fonds Roger DUFROID BODIN, P., Les bâtiments à usage industriel de la vallée de Gère à Vienne (Isère), actifs entre 1800 et 1900, Mémoire de maitrise, Institut d'Histoire de l'Art, Université Lyon 2, Directeur de mémoire : M.F. PEREZ 1989

Documents figurés

  • Plan napoléonien, échelle : 1/2500ème, services techniques, Mairie de Vienne 1824

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2009