• enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Tanneries Chenu et Nodin puis immeuble d'habitation à loyer modéré
Œuvre recensée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Vienne

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vienne patrimoine industriel - Vienne
  • Hydrographies la Gère
  • Commune Vienne
  • Lieu-dit Vallée de la Gère
  • Adresse 2, 4 rue Joseph-Martin , 25 petite rue de la Cocarde
  • Cadastre 2005 AN 85

On se trouvait à l'intérieur des murs de la ville. Cet immeuble marque l'entrée de la petite rue de la Cocarde et constitue le premier bâtiment de l'ensemble d'immeubles que l'on appelle aujourd'hui Front de Gère, compris entre le pont Saint-Martin et la place de la Cocarde, sur la rive gauche de la rivière. Il est composé de deux bâtiments bien distincts. Ils ont été construits sur les premières assises des anciens murs de soutènement romains (les blocs de pierre de taille sont visibles). Le premier, celui qui donne directement sur le pont Saint-Martin, appartenait à sieur Théraude Picquet en 1646. Au début du XVIIIème siècle, Jean Chenu en était le propriétaire et en 1750, il est passé à Antoine Chenu, qui en a fait la restauration suite à la crue dévastatrice de la rivière. Puis en 1780, il est passé aux héritiers. Cet établissement a servi comme atelier de tanneur. Il est référencé au numéro de parcelle 88 de la section H du cadastre napoléonien. Le second appartenait à Flory Nodin et s'agissait de la maison soubz laquelle est le portal et entrée dudit port Bonnard pour aller dans l'eau. En 1699, l'édifice est passé à Bathelemy Nodin, marchand tanneur puis à François Nodin, tanneur. Ce bâtiment était donc une tannerie. En 1750, la veuve de François Nodin, Charlotte Bourge, en détenait la propriété et a vécu la crue dévastatrice de la Gère qui a fortement endommagé son bien. Elle a fait état de deux grands bas complètement dévastés, d'une partie des murs sur la Gère renversée et de la grande galerie d'étendage des marchandises entièrement emportée. La maison a été restaurée. En 1824 et jusqu'en 1830 au moins, elle était la propriété de Bernizet Aimé, héritiers et veuve. Elle est référencée au numéro de parcelle 87 de la section H du cadastre napoélonien. En 1875, les deux bâtiments ont été réunis et appartenaient à la veuve de Montdidier Charles. Il n'ont pas été alignés. Ils s'avancent toujours sur la voie. Ils ont fait l´objet d´une opération de restauration en 1980-1985, exécutée par l´architecte Bernard Paris, à la demande de l´OPAC ADVIVO.

Cet immeuble se situe sur la rive gauche de la Gère, à l'aplomb de la rivière. Il est en partie accoté à l'ouest à un autre bâtiment et rejoint à l'est le pont Saint Martin.Cet édifice de plan totalement irrégulier résulte probablement de la fusion de deux bâtiments. La partie est de l'immeuble forme un angle aigu très étroit qui vient contre le parapet du pont. A l'ouest, le mur pignon donne sur la petite rue de la cocarde, située en contrebas.Cette construction en maçonnerie de moellons, avec chaînages d'angle en pierre de taille (calcaire et molasse), comporte un rez-de-chaussée, trois étages et un niveau de caves.Des soubassements en gros blocs de pierre calcaire de remploi sont visibles sur la façade nord, et à l'angle est de l'immeuble. Une (ou des) charpente(s) en bois porte une toiture à plusieurs versants, couverte de tuiles canal. Un avant-toit suit la ligne et les irrégularités des deux façades principales (arrondi à l'angle est). Un escalier à vis en pierre dessert tous le niveaux de l'immeuble. Il se situe au fond de l'allée principale, voûtée en berceau, dans une cage d'escalier éclairée par de petites baies oblongues à meneau. La façade sur rue, orientée au sud, mesure environ trente-deux mètres de longueur et se compose en deux parties, de quatre et six travées. Les ouvertures du rez-de-chaussée sont encadrées en pierre de taille calcaire bouchardée, et surmontées pour la plupart d'arcs de décharge en moellons de molasse. Le rez-de-chaussée est percé de deux portes piétonnes aux travées 4 et 5, et d'une entrée plus large à la travée 2. Les pièces à ce niveau sont éclairées par des baies rectangulaires et carrées qui pour certaines ont été modifiées postérieurement. Les baies des étages sont rectangulaires avec encadrement en pierre de taille, en molasse pour les piédroits et calcaire pour le linteau et l'appui. Celles du dernier étage sont plus petites. (Les baies des étages 1 et 2 ont été condamnées sur les deux dernières travées.) L'alignement horizontal des fenêtres est légèrement décalé entre les deux parties de la façade, celle à l'est étant globalement plus basse. La façade sur Gère, orientée au nord-est, mesure environ trente mètres de longueur et se compose également de deux parties. Le corps de bâtiment à l'ouest est plus bas d'un étage et s'avance sur la rivière d'environ deux mètres par rapport à la partie est de l'immeuble. Il présente une façade à pans de bois, percée de deux grandes baies carrées, au rez-de-chaussée et au premier étage, et de fenêtres rectangulaires au dernier étage.Le niveau de caves est en retrait sous l'avancée à pans de bois et présente une façade en moellons. Le mur est de l'avancée à pans de bois est percé sur une travée de fenêtres rectangulaires.La seconde partie de cette façade sur Gère, à l'est, est plus longue et très irrégulière. Dans le renfoncement à l'ouest, on trouve une tourelle en surplomb en semi hors-d'oeuvre, édifiée sur une base en cul-de-lampe à tores concentriques en molasse. Elle est percée d'une travée de petites fenêtres barlongues étroites, encadrées en molasse, qui n'éclairent pas l'escalier mais des pièces d'habitation.La cage d'escalier est dans-oeuvre, juste derrière cette tourelle et la travée de loggias.Le centre de cette façade est occupée par une avancée à pans de bois, soutenue par des aisseliers, et formant un angle au dessus de la Gère. Elle est percée de deux travées de baies rectangulaires, et au dernier étage de trois petites fenêtres carrées. Le reste de la façade à l'ouest est percée de quelques petites ouvertures éparpillées. L'ensemble du niveau de caves côté Gère est percé de quelques ouvertures de dimensions et de formes irrégulières. La façade ouest, qui donne sur la petite rue de la Cocarde, est un grand mur pignon dont la maçonnerie en moellons est visible et dont une large partie au nord n'a pas de fenêtres. Le niveau des caves est ici accessible par deux grandes portes rectangulaires, encadrées en pierre de taille calcaire et surmontées d'un arc de décharge en pierre. Les étages sont éclairés par des baies rectangulaires à encadrement en pierre de taille (calcaire et mollasse) couronnées d'un arc de décharge en briques.

  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Je n'ai pas pu consulté les permis de construire de cet édifice. Une comparaison avant-après restauration n'est donc pas possible ici. Front de Gère

Bibliographie

  • DUFROID, R., Petit dictionnaire encyclopédique, les vallées de Gère et de la Véga, SL, SD AD Isère, 3541 W 14 Matrices cadastrales AD Isère, 7 S 2/179 Permission de voirie 1855 Permis de construire, services techniques, Mairie de Vienne 1981 BONY, R., Urbanisme à Vienne du XVIème au XVIIIème siècle, thèse d'histoire de l'art, sous la direction de Mr Ternois, Université Lyon II 1985 ZANNETTACCI, M., Monuments historiques de Vienne, N° de la liste de protection des Monuments Historiques, service Archéologique Municipal de Vienne et DDE Isère juillet 1996 AM Isère, II G 42 Plan du Gauchon 1780 BODIN, P., Les bâtiments à usage industriel de la vallée de Gère à Vienne (Isère), actifs entre 1800 et 1900, Mémoire de maitrise, Institut d'Histoire de l'Art, Université Lyon 2, Directeur de mémoire : M.F. PEREZ 1989

  • RAYMOND, F., Plan général d'alignement à parcelles fermées de la ville de Vienne, accompagné de son index de noms, échelle 1/2000, CREAM, 1875 RAYMOND, F., Plan dressé par le géomètre soussigné, échelle 1/2000, CREAM, 1891

Documents figurés

  • Plan napoléonien, échelle : 1/2500ème, services techniques, Mairie de Vienne 1824

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2009