• enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Tannerie Chautemps puis usine Chamourin actuellement habitations à loyer modéré
Œuvre recensée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Vienne

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vienne patrimoine industriel - Vienne
  • Hydrographies la Gère
  • Commune Vienne
  • Lieu-dit Vallée de la Gère
  • Adresse 17, 21 petite rue de la Cocarde
  • Cadastre 2005 AN 92

On se trouvait à l'intérieur des murs de la ville. Cet édifice a probablement été construit sur les anciens murs de soutènement romains (les blocs ne sont pas visibles, peut être cachés par l'enduit). Au XVIIème siècle, cet édifice faisait parti d'un ensemble allant de l'immeuble actuel n°17 au n°23 petite rue de la Cocarde. Cet ensemble occupait les parcelles n°85 et 86, section H du cadastre napoléonien. Il était divisée en trois parts. Une appartenait à Claude Chastaignier en 1646 puis à Pierre Collomb (il s'agit de l'immeuble accôté à l'est). L'autre part appartenait à Benoit Jullien et était divisée entre Jacques et Madeleine Jullien (il s'agit de l'immeuble dont on parle ici). Au XVIIIème siècle, Jacques Jullien a regroupé les trois parts qui ont appartenu successivement à Claude Gesse en 1734 et à Thomas Chautemps, marchand tanneur et chamoisseur, en 1750 et jusqu'en 1780 au moins. Il y a installé une tannerie. La crue de 1750 a causé de graves dégâts : les trois bas sur Gère sont dévastés. Trois cuves sur cinq restent et les planchers sont écroulés. L'immeuble date principalement de cette époque après avoir été reconstruit.En 1830, la tannerie était sous la propriété de Contier Antoine. En 1838, les immeubles ont été partagés et Chamourin Jean Louis a récupéré les édifices dont on parle ici et y a installé une fabrique de carde. Puis, en 1851, les édifices passent à Chamourin Jean Baptiste dit Louis qui achète les bâtiments à l'ouest (actuel 11-13-15 petite rue de la cocarde) pour former alors « l´usine Chamourin » qui perdurera au moins jusqu´en 1888. Une roue hydraulique suspendue, alimentée par un canal de dérivation, y était encore visible à la fin du XIXème siècle. Les propriétaires suivants sont Vialleton et Tournier. L'autre partie des immeubles constitue l'actuel n°23 petite rue de la Cocarde.L'ensemble n'est pas aligné.Ils ont fait l´objet d´une opération de restauration en 1980-1985, exécutée par l´architecte Bernard Paris, à la demande de l´OPAC ADVIVO. La restauration a peu modifié l'aspect général des façades. La façade sur Gère du bâtiment à l'ouest a été dégagée des conduits de cheminée en relief qui la longeaient. L'arc à l'ouest du premier niveau était bouché et perçé d'une fenêtre rectangulaire. Il a été ouvert et vitré. Celui à l'est était grillagé. Il a été pourvu d'un balcon-point de vue. La façade sur Gère du bâtiment à l'est n'a pas subi de transformations majeures. Les ouvertures des façades sur rue étaient presque toutes bouchées (sur 20 ouvertures, 3 étaient vitrées et 3 ouvertes à tous vents). Elles ont été réouvertes et homogénéisées avec des menuiseries et des gardes corps identiques. L'enduit a laissé visibles les encadrements de molasse et de calcaire blanc et les arcs de décharge en brique.

Cet ensemble architectural se situe sur la rive gauche de la Gère, à l'aplomb de la rivière. Il réunit sur la même parcelle cadastrale deux bâtiments accotés l'un à l'autre, au centre du front de Gère. Ces deux habitations ont une double orientation, au nord-est sur la Gère et au sud-ouest sur la petite rue de la Cocarde.Le niveau de la rue et de la Gère sont à la même hauteur sur ce site, le premier niveau des immeubles est donc à la fois rez-de-chaussée et rez-de-rivière.Une large galerie voûtée en berceau traverse les deux bâtiments à leur séparation et permet de passer depuis la rue vers la Gère. Ce passage dessert, à droite et à gauche, les premiers niveaux des bâtiments, qui sont actuellement occupés par des ateliers d'artistes et des associations et qui ne sont éclairés que par des baies sur la Gère.Un petit balcon-point de vue a été aménagé à la sortie de cette galerie, qui permettait autrefois l'accès à un canal de dérivation aujourd'hui disparu.Le premier bâtiment à l'ouest, qui correspond à l'ancienne usine de cardes, comporte cinq niveaux et mesure environ dix mètres par huit. De plan trapézoïdal, cet immeuble se compose de quatre travées sur la rue et de cinq travées sur la Gère.Cette construction en maçonnerie de moellons et chaînages d'angle en pierre de taille de molasse, se conclut par une charpente en bois, portant une toiture à deux versants avec avant-toit, couverts de tuiles canal.On pénètre dans l'immeuble par le côté rue, grâce à un escalier droit extérieur qui dessert l'entrée principale au deuxième niveau.Cette façade est percée de baies rectangulaires, à appui saillant et encadrement en pierre de taille de molasse, appareillée selon la technique courante de la vallée. Les ouvertures du deuxième niveau sont surmontées d'un arc de décharge en briques, et les baies du dernier étage sont plus petites.Côté Gère, les baies des trois étages reprennent le même vocabulaire que celles de la façade sur rue. Par contre, le rez-de-rivière est percé de deux petites baies encadrées en pierre de taille calcaire et d'une grande baie à arc en chaînette, avec claveaux en calcaire.Le second bâtiment à l'est, ne comporte que trois niveaux et mesure environ huit mètres de côté. Ses deux façades se composent de trois travées.La maçonnerie des murs, la toiture et la forme des baies sont identiques à l'immeuble précédent. On accède également à cette maison par un escalier droit extérieur qui mène au deuxième niveau de la façade sur rue.Côté Gère, les baies du premier niveau sont encadrées en pierre de taille calcaire et surmontées d'un arc de décharge en briques. Le dernier étage est en retrait de la façade, libérant ainsi devant lui une terrasse.

  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Front de Gère

Bibliographie

  • RAYMOND, F., Plan général d'alignement à parcelles fermées de la ville de Vienne, accompagné de son index de noms, échelle 1/2000, CREAM, 1875 RAYMOND, F., Plan dressé par le géomètre soussigné, échelle 1/2000, CREAM, 1891

  • AD Isère, 3541 W 14 Matrices cadastrales AD Isère, 7 S 2/179 Permission de voirie 1855 Permis de construire, services techniques, Mairie de Vienne 1981 BONY, R., Urbanisme à Vienne du XVIème au XVIIIème siècle, thèse d'histoire de l'art, sous la direction de Mr Ternois, Université Lyon II 1985 ZANNETTACCI, M., Monuments historiques de Vienne, N° de la liste de protection des Monuments Historiques, service Archéologique Municipal de Vienne et DDE Isère juillet 1996 AM Isère, II G 42 Plan du Gauchon 1780 BODIN, P., Les bâtiments à usage industriel de la vallée de Gère à Vienne (Isère), actifs entre 1800 et 1900, Mémoire de maitrise, Institut d'Histoire de l'Art, Université Lyon 2, Directeur de mémoire : M.F. PEREZ 1989

Documents figurés

  • Plan napoléonien, échelle : 1/2500ème, services techniques, Mairie de Vienne 1824

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2009