• enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Tannerie Doyon puis sine Chamourin actuellement immeuble d'habitation à loyer modéré
Œuvre recensée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Vienne

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vienne patrimoine industriel - Vienne
  • Hydrographies la Gère
  • Commune Vienne
  • Lieu-dit Vallée de la Gère
  • Adresse 11, 13, 15 petite rue de la Cocarde
  • Cadastre 2005 AN 93

On se trouvait à l'intérieur des murs de la ville.D´après les études réalisées par le service archéologique de Vienne, les immeubles portant les numéros de rue 11 et 13 datent de la fin XVème, début XVIème tandis que l´immeuble portant le n°15 datent du milieu XVIème. Ils ont probablement été construits sur les anciens murs de soutènement romains (les blocs en pierre de taille ne sont pas visibles, peut être cachés par l'enduit). Suite à la crue du 2 août 1750, ils subissent une restauration. En 1780, d'après un plan du Gauchon, l'ensemble appartient à sieur Claude Doyon, tanneur. Sur le plan napoléonien, ces immeubles sont visibles aux numéros de parcelle 83 et 84, de la section H du cadastre napoléonien.En 1855, d'après un plan de permission de voirie, l'ensemble est divisé en deux. La partie à l'ouest appartient à M. Doyon et la partie est à Mme Dervieux. Sur le plan, il est indiqué que Mme Dervieux possédait une roue hydraulique, laquelle a été démolie en 1831. Entre cette date et 1875, les deux parcelles sont de nouveau réunies en une seule et appartiennent à Chamourin Jean Baptiste. IL possède déjà l'immeuble accôté à l'est et ce grand ensemble lui donne l'occasion de former ce qu'on appelle l'usine chamourin. En 1875, c'est sa veuve qui récupère le tout. L'ensemble n'a pas été aligné. Il déborde toujours sur la rue.Ces immeubles ont fait l´objet d´une opération de restauration en 1980-1985, exécutée par l´architecte Bernard Paris, à la demande de l´OPAC ADVIVO.La restauration a préservée les éléments patrimoniaux encore visibles. Pour les façades sur Gère, les constructions en pan de bois ont été soulignées. La restauration a insisté sur l'alignement vertical des ouvertures, en parallèle des poteaux de bois mais en contraste avec les poutres horizontales de la structure. On obtient des façades très dynamiques.Pour les façades sur rue, les encadrements de molasse ont été révélés, notamment pour les arcs plein cintre moulurés du rez de chaussée et au niveau de l'entrée avec le linteau sculpté en accolade. Les fenêtres ont toutes été réouvertes (de nombreuses avaient été bouchées) et sont plus homogènes. Dans les caves, les cuves qui servaient au traitement des tissus (d'où le nom de cuvière) sont toujours en place.

Cet ensemble, composé de quatre corps de bâtiments, se situe sur la rive gauche de la Gère entre la rue et la rivière. Le bâtiment n°1, le plus au nord, donne sur la rue et sur la cour intérieure. Le bâtiment n°2, le plus à l'est, donne sur la cour intérieure et sur la rivière. Le bâtiment n°3 donne uniquement sur la rue et le bâtiment n°4, le plus au sud, est traversant, donnant ainsi sur la rue et sur la Gère. L'organisation et l'aménagement de ces construction semblent complexes. Les façades sur rue occupent environ vingt mètres de trottoir et s'élèvent sur trois niveaux. Les façades sur Gère s'allongent sur environ vingt-quatre mètres et s'élèvent sur trois ou quatre niveaux.L'enduit ne laisse pas apparaître le type de maçonnerie employé pour la construction des murs. Les encadrements de baies et les chaînages d'angle sont en pierre de taille, principalement de la molasse et le soubassement, par endroits, est en grand appareil de calcaire blanc. Les avant-corps sur la Gère sont à pans de bois. Les charpentes en bois portent des toitures couvertes par de la tuile canal.L'entrée commune se situe au n°11 de la rue, par trois arcades en angle. Les constructions s'organisent autour d'une cour intérieure. Un escalier en pierre (calcaire à gryphées) à une volée tournante, un palier dessert les bâtiment n°1 et n°2. Un escalier béton dessert les bâtiments n°3 et n°4. Un dernier escalier descend vers un niveau de cave inondable. La façade sur rue du bâtiment n°1 est percée au rez-de-chaussée par deux arcades, une porte avec linteau de pierre sculpté en accolade et une porte de garage. Deux grandes baies rectangulaires, au premier étage, ont un encadrement double: des piédroits de calcaire doublent ceux d'origine en molasse. Les linteaux de ces fenêtres sont particuliers, deux pierres de taille sont unies au milieu de la baie par une agrafe en fer. L'étage de comble est éclairé par des petites baies carrées. La façade latérale gauche de ce bâtiment, également percée par une arcade en rez-de-chaussée, ne possède qu'une baie par étage.La façade sur Gère du bâtiment n°2 est percée par quatre travées de baies rectangulaires sur deux niveaux. Cette construction à pans de bois est en surplomb, sur deux travées, soutenue par des aisseliers. Les deux dernières travées s'appuient sur le mur de soutènement. Cette façade est prolongée par un mur de pierre, lui-même percé par une travée: porte-fenêtre au premier niveau et fenêtre barlongue au second. La porte-fenêtre ouvre sur un balcon et la baie est soulignée par un bandeau filant.La façade sur rue du bâtiment n°3 est percée au rez-de-chaussée par trois arcades d'une ancienne boutique (une vitrine flanquée de deux portes). Chaque étage est éclairé par une baie rectangulaire, celle du premier est couronnée par un linteau bombé. Ce bâtiment qui n'a pas de façade sur la Gère, est occupé par un appartement en duplex.La façade sur rue du bâtiment n°4 est occupée au rez-de-chaussée par une porte flanquée de deux fenêtres et par une baie à arc segmentaire. Au premier étage, deux baies rectangulaires semblent avoir été remaniées récemment. Celle de gauche est plus large que celle de droite. Le dernier étage, à pans de bois, légèrement en retrait par rapport au nu du mur, est éclairé grâce à trois baies rectangulaires. La façade sur Gère est constituée de trois travées de baies rectangulaires percée dans un avant-corps à pans de bois, en surplomb au-dessus de la rivière.Ni les façades sur rue, ni celles sur la Gère ne sont alignées.

  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Bibliographie

  • RAYMOND, F., Plan général d'alignement à parcelles fermées de la ville de Vienne, accompagné de son index de noms, échelle 1/2000, CREAM, 1875 RAYMOND, F., Plan dressé par le géomètre soussigné, échelle 1/2000, CREAM, 1891

  • AD Isère, 7 S 2/179 Permission de voirie 1855 Permis de construire, services techniques, Mairie de Vienne 1981 BONY, R., Urbanisme à Vienne du XVIème au XVIIIème siècle, thèse d'histoire de l'art, sous la direction de Mr Ternois, Université Lyon II 1985 ZANNETTACCI, M., Monuments historiques de Vienne, N° de la liste de protection des Monuments Historiques, service Archéologique Municipal de Vienne et DDE Isère juillet 1996 AM Isère, II G 42 Plan du Gauchon 1780 BODIN, P., Les bâtiments à usage industriel de la vallée de Gère à Vienne (Isère), actifs entre 1800 et 1900, Mémoire de maitrise, Institut d'Histoire de l'Art, Université Lyon 2, Directeur de mémoire : M.F. PEREZ 1989

Documents figurés

  • Plan napoléonien, échelle : 1/2500ème, services techniques, Mairie de Vienne 1824

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2009